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Pour la dissipation de l’effet nuage
Prolongation du débat sur la reddition de comptes du 09 janvier 2013 au CLAJ à Brest 1
Mélanie Jouitteau
Mars 2013


Origine : texte transmis par l'auteure

Thiers-Vidal (2002) propose que les groupes de paroles hommes pro-féministes et/ou antimasculinistes mettent en place des pratiques de reddition de comptes aux féministes. Quel courant du féminisme ? Quels groupes féministes ? Quelles femmes féministes ? Quelles seraient les modalités d’un tel échange ? S’agit-il de faire état de ses débats ? de ses revendications ? de ses états d’âme ? La relation d’échange serait-elle formelle ? écrite ? dans un cadre d’amitié individuelle ? dans un cadre collectif ? Toutes ces questions restent ouvertes. Je voudrais ici ajouter « Quel en est l’intérêt ? » et essayer d’avancer sur cette dernière question.

Cinq années plus tard, Thiers-Vidal, dans un travail de thèse datant de 2007 publié en 2010, a étudié le discours d’hommes portant sur leurs comportements vis-à-vis des femmes. Il en a conclu que les hommes savent avec une précision conséquente les rapports de pouvoir qu’ils mettent en place et entretiennent à leur profit. Dans ce papier, je confronte la conclusion de Thiers-Vidal (2010) avec ce que je peux constater d’une position de personne sexée femme, à l’intersection sociale de multiples rapports de domination qui ne sont pas toujours en ma défaveur. Je discute ensuite de la reddition de compte des groupes de paroles hommes pro- féministes ou anti-masculinistes au vu de ce résultat. Je pose essentiellement la question suivante : si les hommes savent, à quoi sert exactement la reddition de comptes ?

I. L’effet nuage

L’expérience des systèmes de domination, des fois, ça rappelle les nuages. Quand on est dans un nuage, faire l’expérience du nuage, c’est juste faire l’expérience du brouillard. On plane dans un éther à plus ou moins large horizon. On ne voit pas les contours du nuage. On ne voit certainement pas ce qui est en dessous (pourquoi, d’ailleurs, regarder particulièrement en dessous ?). La question de l’existence d’un nuage plutôt que d’un brouillard, vu de l’intérieur d’un nuage, c’est du pinaillage inutile. La question de notre place individuelle dans le nuage est une question théorique lointaine et abstraite. Que ce nuage plane, pleuve ou grêle serait difficile à déterminer de l’intérieur de ce nuage, et d’ailleurs pourquoi diantre chercher à faire cela ? Est-ce que même, la pluie, ça existe ?

Evidemment, quand on est sous un nuage, l’expérience en est entièrement différente. On le repère très facilement, et d’autant plus vite qu’il est au danger de nous pleuvoir dessus. La question de l’existence d’un nuage détermine notre besoin de protection ou non et toutes les actions préventives qui s’ensuivent. Notre récolte de radis, notre lumière, notre randonnée au bord de mer en dépendent. La question de notre place individuelle par rapport au nuage est des plus cruciale, puisqu’elle peut changer radicalement nos conditions de vie. Que ce nuage plane, pleuve ou grêle est facile à déterminer, à partir d’effets des plus concrets. On développe différentes stratégies pour se prémunir contre les nuages. On peut essayer de déménager, si on croit aux pays sans nuages. On peut s’organiser une vie sans radis, sans rando et sans lumière pour que les nuages ne soient plus un souci. On peut développer une connaissance intime et encyclopédique des nuages, leurs mouvements, leur dangerosité particulière, les signes avant- coureurs de leur colère, leurs effets quand ils viennent en groupe. On peut aussi se dire que tant de science et d’expertise accumulées sur les nuages nous fait vivre avec des nuages mentaux internalisés perpétuels. On peut essayer, avec plus ou moins de succès, d’aller nous- mêmes vivre dans les nuages… Mais est-ce que nous, on peut planer si haut ?

Dans une perspective féministe, si on suit la belle image du village dans les nuages, on voit bien que c’est un tissu d’expériences humaines radicalement différentes qui est le nœud du problème pro-féministe. Si on suit la belle image du village dans les nuages, la reddition de comptes s’impose. Il semble des plus raisonnables que des individus vivant dans les nuages et essayant d’étudier les susdits trouvent de temps en temps des modalités des consultations des habitantes des basses terres. Autrement, ils risquent évidemment de nous pondre une étude du brouillard, tout bien intentionnés qu’ils soient.

Sauf qu’être au milieu d’un nuage, dans la vraie vie, ça mouille ceux qui y sont.

Et pas qu’un peu.

Et ce sont les familiers du brouillard qui le savent le mieux.

II. Quand les hommes planent, c’est qu’on les porte

La domination ce n’est pas du tout des nuages. Les « nuages » décrits ci-dessus, on les a reconnus, ils existent bel et bien. Ils ne sont pas l’image de la domination. Ils sont l’image de la propagande qui protège le dit système de domination. C’est la propagande qui crée ces nuages, et ils ont le nom précis d’enfumage. Les nuages n’existent que comme effet de la propagande. Ils sont les signaux repérables de la grande enfumerie.

L’hypothèse incarnée par l’image du nuage est que l’appartenance à un groupe dominant rend aveugle, au moins partiellement, sur les partitions sociales, sur les bénéfices acquis par notre position personnelle dans cette partition, et sur les moyens mis en place pour préserver ce rapport de force. Cette hypothèse fait des prédictions et ces prédictions sont évaluables au vu de ce que nous connaissons de la réalité. Testons donc notre hypothèse. Elle prédit par exemple que la Reine d’Angleterre, de par son expérience vécue, ne voit pas les classes sociales, ne sait pas ce qu’elle fait dans le détail pour préserver ses privilèges de classe, dont elle ignore aussi la teneur. Cette hypothèse prédit pareillement que la classe politique patronale française, de par son expérience vécue, ne voit pas les immigrées, ne sait pas ce qu’elle fait dans le détail pour préserver ses revenus extorqués directement à ceux-ci, et qu’elle ignore les avantages liés à la préservation d’une réserve de main d’œuvre bon marché, car précarisée. Cette hypothèse prédit également que de par mon expérience vécue, moi qui ne sais pas où et par qui a été fabriqué mon jean, je ne sais pas que l’acheter sans demander des garanties sur le fait qu’il n’a pas été cousu par des enfants ouvre grand la porte à cette possibilité. Elle prédit que je ne sais pas pour quel bénéfice exactement j’ai acheté ce pantalon qui me sied au derrière à prix modique. Elle prédit que je ne sais pas que donner de l’argent à des exploiteurs peut les inciter à perdurer dans leurs pratiques. Elle prédit que je ne sais pas bien quelles différences radicales me différencient d’un enfant du Tiers-Monde, parce qu’il y a du brouillard et c’est flou et tout ce vent dans mes cheveux.

A partir de ce que je connais de la Reine d’Angleterre, de la classe politique patronale française et de moi-même, je pense qu’une telle hypothèse ne rend pas compte des données du réel de manière efficace et doit, pour cette raison, être rejetée. De par mon expérience vécue, je trouve que cette hypothèse est toute entière construite pour me dédouaner moralement de toute action visant à préserver mes privilèges de dominante. Mon hypothèse est que l’effet nuage est une figure de style de la propagande.

L’effet nuage et les contextes de domination viennent de pair, car la domination nécessite la propagande qui la protège, l’assied et la naturalise. Les dominants sécurisent leur position par le développement d’un arsenal culturel qui invisibilise les dominées et essaie de rendre ininterrogeable la domination. Prenons l’exemple des classes sociales. L’existence d’un système de classes sociales hiérarchisées entre elles au profit de la classe qui s’appelle elle-même supérieure n’est absolument pas mise en doute au sein de cette même classe. Elle est remise en doute par cette classe, quitte pour elle à employer à cet effet les gens dont c’est le métier : des médias de masse qu’ils détiennent, une classe d’intellectuels dont le travail est précisément de créer, propager et promouvoir des représentations du monde qui mette leurs employeurs à l’abri de révoltes dont la source potentielle ne fait pour eux aucun doute. Les riches ont intérêt à ce que l’idée que les classes n’existent pas, ou sont étrangement insaisissables, soit répandue à l’extérieur de leur classe (et pas à l’intérieur : leurs propres enfants doivent comprendre très vite qu’on ne blague pas avec la reproduction sociale). Les plus pauvres parfois n’ont pas les moyens de croire à cette fable car ils reçoivent trop massivement des évidences contraires. Ceux-là se méfient des intellectuels. Les plus pauvres parfois n’ont pas les moyens de ne pas croire à cette fable, justement aussi car ils reçoivent trop massivement des évidences contraires. Ceux-là sont de bons acheteurs des contes de la propagande, car ils ne demandent guère plus qu’une bonne histoire. Ils ont des raisons impérieuses de vouloir qu’on leur raconte que le monde n’est pas tel qu’ils savent trop bien qu’il est. Seule la classe moyenne, massivement, en contradiction flagrante avec ses propres intérêts objectifs, croit, discute et propage l’idée que peut-être, l’hypothèse que la société est divisée en classes serait à rediscuter, ce serait intéressant et reprenez donc un apéritif mon cher. Je soupçonne même que les classes moyennes avalent cette fable grotesque juste par confort moral, car il leur a aussi été murmuré qu’ils sont responsables du sort des juste-en dessous, qu’il ne faut d’ailleurs plus appeler des pauvres, mais on se rappelle qu’ils sont là à force de regarder ailleurs.

Dans tous les groupes mentionnés ci-dessus, et si ma représentation d’eux est adéquate, il semble donc que la sensibilité à l’effet nuage ressorte directement d’un choix stratégique de ces groupes à plus ou moins long terme.

Heureusement, nous sommes chacun/chacune plus que la somme des intersectionalités de pouvoir qui nous traversent et nous constituent. Nous avons aussi des ressources intellectuelles et des désirs d’ailleurs. Servons-nous en. Un arsenal culturel de propagande, aussi répandu qu’il soit, ça se refuse. Personne n’est obligé de croire un conte ou une publicité. Dans la vraie vie, les groupes et individus dominants sont tout à fait repérables et cibles de la domination sont tout à fait visibles. Dans la vraie vie, appliquer calmement des méthodes d’enquête toutes simples à la portée de tout le monde permet vite de tomber le masque de la propagande, qui tient rarement debout toute seule sur ses deux jambes. Dans la vraie vie, la domination, c’est pas du tout, mais alors pas du tout comme les nuages.

Les nuages, franchement, on n’y peut rien. Ca va, ça vient, il faut juste s’y faire. Et c’est une bretonne qui vous le dit. La domination, elle, n’est ni aléatoire ni inéluctable, ce n’est qu’un fait culturel installé. Ce fait est borné historiquement, dans le passé et dans le futur, même sur des échelles de temps considérables. Un fait culturel installé est renversable, transformable, effaçable, même sur des échelles de temps considérables.

Etre au milieu d’un nuage, même dans un gros avion, n’a jamais fait pleuvoir quoi que ce soit sur qui que ce soit. Etre dans un groupe dominant, c’est rejouer, ré-acter la domination encore et encore, avec des conséquences tout à fait concrètes et constatables sur les dominées. Dans la vraie vie terrienne, on sait tous bien qu’on ne peut pas voler dans les airs sans exercer de pression nulle part sur quoi ou qui que ce soit. Prétendre le contraire revient à nier les lois de la gravité, ce qui est quand même gonflé. Et pour être socialement en haut, c’est évident qu’il faut que d’autres soient en bas. Quand je ne nettoie pas les toilettes publiques en les utilisant, quelqu’un.e d’autre le fera. Prétendre qu’on peut errer dans les éthers parfumés sans s’essuyer le cul est donc juste le signe… qu’on a envie d’y croire au mépris des évidences les plus flagrantes.

Dans la vraie vie sur terre, les dominées ne se trouvent pas à mille lieues de l’éther. Il y a même indéniablement un fort courant hétérocentré, d’une efficacité redoutable, qui pousse hommes et femmes à une proximité des plus radicales. Nous savons que les dominations les plus brutales s’articulent dans cette proximité, et atteignent des records dans les structures familiales. Que des dominants dotés de capacités intellectuelles normales ne voient pas les effets de la domination qui leur profite, et ce dans une telle proximité avec les effets concrets de la domination serait cognitivement surprenant.

Une amie me souffle que la clef, c’est que les hommes ne se projettent pas dans les femmes.

Ils ne se reconnaissent pas dans elles, car la culture sexiste les déclasse et les propose comme radicalement « autres », différentes, essentiellement différentes. Aussi près que les hommes vivent des femmes, ils ne pourraient pas réellement constater les effets de leur domination sur elles à cause de ce manque de projection. Je vois bien dans la réalité ce mouvement opérer, mais je pense que c’est encore un effet de propagande tout à fait choisi par l’individu qui l’emploie. Une expérience simple peut nous en assurer. Prenez une orange et plantez deux clous de girofle dedans à trois centimètres de distance. Essayez de ne pas voir un visage humain. C’est impossible. Vous projetez contre votre volonté même un visage humain, attaché de plus à une expression émotionnelle particulière. Vous pouvez maintenant couper sadiquement l’orange. Etes-vous convaincu.e ?

Si cognitivement les humains ne peuvent pas s’empêcher de se projeter dans des oranges, il semble probable que se reconnaître dans un autre humain soit la situation cognitive neutre et naturelle, situation modifiable uniquement au prix d’efforts couteux et réels. Ces efforts d’invisibilisation sont consentis par les dominants en raison d’un gain de confort moral dans une situation de domination installée. En cas de révolte et pour mieux se défendre, les dominants retrouvent toujours très rapidement leurs facultés de projection.

Un ami me souffle que la question du choix est compliquée car il faut prendre en compte la dimension de l’inconscient. Que faire donc politiquement d’un choix inconscient ?

De deux choses l’une. Soit on croit que les frontières conscient /inconscient sont immuables dans un individu donné, et auquel cas je ne vois pas l’intérêt d’employer l’énergie pédagogique de féministes à repousser cette frontière dans le cadre de la reddition de comptes.

Soit on prend en compte le fait, démontré par l’existence même de la psychanalyse, que les frontières conscient /inconscient sont mouvantes et modifiables par la volonté. Pas besoin de flotter dans l’éther de théorisations alambiquées : vous respirez de façon inconsciente toute votre vie – votre corps malin vous évite une surcharge mentale inutile en envoyant dans l’inconscient la chaine mentale qui aboutit à cette action vitale. Est-il possible d’amener cette action au conscient ? Oui tout à fait. Vous le faites en ce moment même en lisant ces lignes. Il vous a suffit pour cela d’être mis en position d’y penser. Vous venez de démontrer que ce qui est massivement inconscient peut être amené au conscient sans problèmes, au moins lorsque cela ne va pas contre vos intérêts immédiats. Je pense que de manière générale, nous choisissons dans une large part d’envoyer les conclusions les plus logiques des effets de la vie sociale dans notre inconscient. Je pense que ce mouvement n’est ni inéluctable ni à sens unique. Le mouvement inverse s’appelle justement une prise de conscience.

Quand je pense à la reddition de comptes, j’essaie de me mettre à la place de Léo Thiers- Vidal au milieu de groupes pro-féministes aux motivations et pratiques éloignées du féminisme. Est-ce que je connais, de ma place socialement située personnelle, une position équivalente ? Je crois que oui. J’ai milité le long temps d’une décade dans un groupe antifasciste radical constitué quasi-uniquement de blancs des classes moyennes. Ce groupe peut être considéré comme l’équivalent d’un groupe non-mixte, car les personnes les plus racisées qui y passaient (brièvement d’ailleurs) étaient des enfants adoptés – et de culture absolument pas exogène. Rétrospectivement, l’hypothèse de proposer à ce groupe de rendre des comptes à des populations racisées en lutte est immédiatement fort réjouissante, tant le but non-dit mais puissant de ce groupe tenait tout entier dans la reproduction de son propre ordre social. Poser la question de la reddition de comptes, de l’intérieur du groupe, aurait certainement permis de mettre à jour la superficialité poseuse de l’engagement du groupe, ainsi que la propagande entretenue en son sein. Proposer la reddition de comptes aurait donc servi à questionner le groupe à partir de l’intérieur du groupe. Dans cette perspective, c’est le refus de la reddition de comptes qui est intéressante, et encore pas, au final, la reddition de comptes en elle-même.

Les résultats de notre brève enquête sur l’effet nuage convergent ici avec les résultats de Léo Thiers-Vidal (2010). Une fois mis à nu l’effet nuage, il semble effectivement très plausible que les hommes savent précisément quels effets ont une action oppressive sur un autre être humain. Ceci étant constaté, l’hypothèse d’un fonctionnement de reddition de comptes de pro- féministes à féministes semble, de façon assez incongrue, constituer… un joli effet nuage.

En tant que féministes, se prêter au jeu du « tu vois pas bien ce qu’on vit, garçon, mais c’est parce que nos expériences de la vie sociale sont radicalement différentes » (ce qui est indéniable, puisqu’il s’ingénie justement à ne pas regarder), est très dur à distinguer logiquement d’un « tu vois pas bien ce qu’on vit, garçon, mais c’est parce que tu vis dans les nuages » (ce qui ne l’est pas du tout, vrai, mais l’heureux homme vient juste de trouver quelqu’une qui veut bien lui raconter la fable).

La reddition de comptes, pourquoi pas ? Parlons-en. Mais partons sur des bases claires.

Notes :

1 Ce texte a bénéficié, lors de versions successives, des réactions, commentaires et réflexions de Myriam Paris, Milan Rezac et Anaël Guyomarc’h. Mersi deoc’h mignoned!

Références citées :

Thiers-Vidal, Léo. 2002. « De la masculinité à l’anti-masculinisme, penser les rapports sociaux de sexe à partir d’une position sociale oppressive », Nouvelles Questions Féministes 21-3 :71-83.

Thiers-Vidal, Léo. 2010. De l’ennemi principal aux principaux ennemis : position vécue, subjectivité et conscience masculines de domination, L’Harmattan.


Textes de Mélanie Jouitteau disponibles sur ce site :

Fabulette sur nos origines (et leur exploitation) Mélanie Jouitteau _ Préparation au débat, Kolif 2003.
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