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Eléments « Postmodernité et psychanalyse » seconde partie

Évolutions anthropologiques dues à la postmodernité ?

Une mutation du sujet, une mutation du lien social ?

Une mutation multidimensionnelle : psychologique, sociologique, politique, idéologique, un changement de paradigme, d'épistémè, d'habitus.


Ce document essaie de rassembler divers éléments sur l'observation de la postmodernité, sur les constats fait à propos de la société postmoderne. Il y a des répétitions, des éléments un peu disparates, mais les études vont à peu près toutes dans le même sens. Beaucoup de choses ont été trouvées sur Internet, les parties entre [ ...] sont de mon fait. Finalement, ce travail est assez postmoderne.


Les problèmes du sujet :

Extensions des problèmes liés au narcissisme.

Exister pour quelqu'un ou quelque chose semble une quête perpétuelle.

La demande adressée à l'autre est marquée par l'idée d'une promesse d'amour de valorisation.

Être célèbre cinq minutes ? Cette énoncé d'Andy Warhol pourrait bien être devenu un impératif catégorique dans le cadre du spectacle et la marchandise.


Le malaise du sujet postmoderne : constats

Un monde froid triste et désenchanté :

D'où vient le merveilleux ? Où est-il ?

L'enchantement du monde a disparu.

La chaleur humaine, le partage émotionnel ? C'est où et quand ?

La passion, l'intensité, l'authenticité, la réussite ?

Contre l'anonymat, la banalité, la massification, la morosité, la résignation, l'uniformité, la conformité, l'inexistence, l'ennui, le gris des villes ....

Est-ce contradictoire avec le sentiment de liberté et d'unicité et d'autonomie que l'on croit avoir dans cette société.


Le désarroi du sujet :

Incapacité à comprendre. Perte des repères, crise du sens.

Crise de civilisation ? Crise des valeurs. Crise profonde de l'humanisme.

Esthétisation d'une partie du monde.

La notion d'art a été bouleversée, si bien que tout ou presque peut devenir art.

La culture est une marchandise, la maîtrise des industries culturelles est essentielle pour le capitalisme.

La gauche et la droite c'est pareil,

Tous pareils, rien à attendre de la politique,

Pas d'espoir, dévalorisation de la politique,

Dévalorisation de la parole publique,

Il faut bien gérer et résoudre les problèmes alors que l'on se sent assez démuni/e.

Sentiment d'insécurité (nourriture, écologie, travail, violences, ...),

On ne peut pas écarter la sensation d'une menace diffuse,

Une catastrophe peut arriver à n'importe qui et à tout moment,

Impuissance, tristesse, résignation,

On se fait vraiment chier parfois ! Comment vibrer ? Comment enchanter un peu notre vie ? Une demande de jouissance sécurisée ? => Le fameux « droit à ! ».


La postmodernité ?

Prééminence de la vision

Ambivalence de la subjectivité entre le sujet individuel et le sujet collectif.

Le lieu fait lien, le partage émotionnel crée les communautés.

Contraction du temps et de l'espace. (origine Internet).


La technoscience :

Centralité des moyens d'information qui va de pair avec l'atomisation du social. (origine Internet)


La postmodernité ? C'est les USA ! (origine Internet)


Charles Melman (un petit article suite à une question sur internet) :

La médecine, qui avait avoir avec la mort, est devenue une prestation de service, la mort est niée, forclose.

La santé = un droit ? => un mythe, alors que seul des soins sont possibles.



La façon de vivre le territoire (origine Internet) :

Les territoires sont devenus réseaux, archipels, … Les frontières sont floues, les repères identitaires mouvants. Les configurations sont segmentées ou éclatées, éphémères.

La motion de postmodernité est une notion confuse, la distinction stricte entre modernité et postmodernité n'est pas facile à établir. La postmodernité est un concept assez commode pour parler des mutations récentes de notre société, elle permet de parler du discontinu.

La ville est une ville festive, une ville informationnelle.

Les territoires de vie à la campagne composent de nouvelles activités : activités touristiques ou de loisirs, activité écologiques ou pédagogiques. L'élevage de nouveaux animaux apparaît. Là aussi, il y a des inventions, un remodelage.


L'espace postmoderne : => éclatement, fragmentation, dérives, équivalences, ambivalence. (origine Internet)


Ballottements existentiels (origine Internet) :

=> difficultés pour trouver une place, pour penser et concevoir un projet d'avenir.

=> Solitude, fractionnement, dissolution des formes familiales.

La consommation divertissante.

Sous tension permanente, intensité forte.

Vie dans l'instant, règne de l'instantané, vie dans l'image.

Simulacre, passage, transition, glisse d'un lieu à un autre, d'un moment à l'autre, d'une personne à une autre.

Affolement de l'être.

Triomphe de l'effet sur la cause.

Importance de la surface, difficulté pour trouver de la profondeur, ou pour se construire en profondeur. Les surfaces sont sans profondeurs, comme les signifiants sont sans signifiés.

Crise de la signifiance, vides spirituels.

Prolifération des formes, surabondance des signes.

Le sujet est désintégré, => équivalence et interchangeabilité.

La postmodernité favorise les mini-récits, les pratiques limitées, les événements locaux face aux concepts globaux, aux universels mondiaux.

Il y a un lien fort entre la postmodernité et l'informatique. Le savoir n'est savoir que s'il est transposable dans un ordinateur.

L'opposé du savoir n'est l'ignorance comme du temps de la modernité, c'est le bruit. Le bruit n'est pas reconnaissable comme une entité par le système.

Il existe un mouvement irréversible vers la fragmentation, la multiplicité, le provisoire, le partiel, la performance, le local et l'instabilité.

La notion de postmodernité permet de théoriser les situations locales comme fluides, non prédictibles, influençables. Il n'y pas de grand projet, pas de plan maître, « Agir local, penser global » est un slogan postmoderne.


Article sur la situation des jeunes au Canada (origine Internet)

Il manque une symbolique mobilisatrice.

Problème de stabilité dans un monde qui incite à avoir un mode d'être « caméléon ».

Pour répondre à un espace non référentiel il est nécessaire de développer le capital symbolique.

Elasticité et plasticité du moi.


La postmodernité fin de la vision linéaire :

Rupture dans la croyance de l'aspect linéaire du progrès ou de la finalité de l'histoire.

Accélération des changements technologiques, esthétiques et autres….


Lipovetsky :

Urgence, profusion, libéralisme économique, fluidité médiatique, hyperconsommation, hyper anxiété, montée des valeurs hédonistes.

Société centrée sur l'individu, sur le bien être, l'accomplissement de soi.

Ici et maintenant : jouir, s'éclater, s'épanouir, tout de suite.

Néo narcissisme, vie en libre service.

Des nouvelles contraintes apparaissent : peur face à la marchandisation, peur du chômage, peur de la précarité, peur du sida, peurs écologiques, etc.

Les effets du développement => de nouveaux périls.

Obsession de soi : peur de la maladie, peur de l'âge.

La modernité a une grande idée : la réconciliation.

Pour la postmodernité il y a de plus en plus de satisfactions, mais aussi de plus en plus d'anxiété.


Mary Klage, « Modernes- Postmodernes, Lignes de fractures », article made in Usa :

Elle cite Frédéric Jameson, un philosophe américain marxisant. Il pense que le modernisme et le postmodernisme sont deux formes culturelles qui accompagnent le capitalisme et ses étapes.

Le capitalisme de marché du XVIII° au XIX° est basé sur le moteur à vapeur et produit le réalisme en littérature.

Le capitalisme monopolistique de la fin du XIX° au XX° siècle s'appuie sur le moteur à combustion, sur l'électrécité et produit le modernisme en art.

Le capitalisme multinational est marqué par le consumérisme et le marketing, il est postmoderne. La consommation prend le pas sur la production. Sa technologie est nucléaire et électronique.

La modernité postule un moi stable, cohérent et connaissable, conscient, rationnel et universel, autonome. Le soi se connaît et connaît le monde avec la raison. La rationalité est adaptée à la forme objective.

« 1 - Il y a un soi stable, cohérent, connaissable. Ce soi est conscient, rationnel, autonome, et universel - aucune condition ou différence physique n'affecte substantiellement la manière d'être et de faire du soi.

2 - Ce soi se connaît lui-même et connaît le monde à travers la raison, ou la rationalité, située comme au faîte du fonctionnement mental et en étant la seule forme objective.

3 - Le mode de connaissance produit par un soi rationnel objectif est la « science », qui peut fournir des vérités universelles sur le monde, indépendamment du statut individualisé du sujet connaissant.

4 - Le savoir produit par la science est la « vérité » et est éternel.

5 - Le savoir / vérité produit par la science (par le soi connaissant objectif et rationnel) conduira toujours vers le progrès et la perfection. Toutes les institutions humaines et leurs pratiques peuvent être analysées par la science (raison/objectivité) et être améliorées.

6 - La raison est le juge ultime du vrai, donc de ce qui est juste, et de ce qui est bon (soit de ce qui est légal, et éthique). La liberté consiste à obéir aux lois qui se conforment aux savoirs découverts par la raison.

7 - Dans un monde gouverné par la raison, la vérité sera toujours la même comme le bien et le juste (et le beau) ; il ne peut y avoir de conflit entre ce qui est vrai et ce qui est juste, etc.

8 - La science reste donc le paradigme pour toutes les formes socialement utiles de savoir. La science est neutre et objective ; les scientifiques, ceux qui produisent ce savoir via leurs capacités rationnelles, doivent être libres de suivre les lois de la raison, et ne pas être motivés par d'autres préoccupations (argent ou pouvoir).

9 - Le langage, comme le mode d'expression utilisé pour produire et disséminer le savoir, doit aussi être rationnel. Pour être rationnel, le langage doit être transparent ; il doit fonctionner seulement pour représenter le monde réel perceptible, simple médium de l'esprit rationnel cantonné dans une position d'observateur. Il doit y avoir une connexion objective et significative entre les objets de la perception et les mots utilisés pour les nommer (entre le signifiant et le signifié). »

La postmodernité est liée à la fragmentation, à la multiplicité. Les luttes sont partielles, locales.

La post modernité c'est la suite de la modernité. On ne peut pas faire des distinctions étanches entre les formes d'art. La postmodernité est aussi ce refus des distinctions de genre rigides. Le postmodernisme met en valeur la parodie, le bricolage, le jeu. L'art moderne cherchait à favoriser la réflexivité, la prise de conscience.

La postmodernité c'est la discontinuité, l'ambiguïté, la simultanéité. Le postmodernisme porte son intérêt vers le sujet décentré, déstructuré, déshumanisé. Il n'y a pas de lamentation sur le tragique de la fin de l'unité. On peut jouer avec l'absurde. La mise en avant du provisoire, de l'incohérence ne doit pas surprendre. Créer du sens ce n'est le problème de la postmodernité.

Le paradigme informatique est important. Il s'agit d'obtenir du provisoire, de faire des « performances » (au sens des artistes contemporain ou des happenings), de mettre en place des « installations ». La multiplicité est la base.

Mary Klage parle du postmodernisme surtout du point de vue de la création artistique, mais son propos donne des éléments pour l'ambiance mentale de la postmodernité.


L'individu hypermoderne livre collectif

M Augé (livre hypermoderne) : excès et surabondance événementielle => difficultés à penser. L'excès induit une difficulté pour s'approprier le monde.

Discontinuité et la fragmentation. Incertitude sur la définition de soi.

Intensité, complexité, multiplicité.


Marcel Gauchet (livre hypermoderne) : L'individu est déconnecté symboliquement et cognitivement du point de vue du tout. Il n'y a plus de sens à se placer du point de vue de l'ensemble.

Un monde fondamentalement individualiste.

Accélération et compression du temps.

Une société de la satisfaction immédiate.

Eclatement des limites. Pas de sens sauf sur l'instant. Pas de référent commun

La figure du consommateur. Recomposition de l'identité personnelle.

Apparition de nouveaux profils psychologiques. Nouvelles pathologies.

Combat pour la compétitivité. Nouveaux rapports au temps.

Flexible, un impératif ?

Excès de consommation, de pressions.

Une dualité dans l'accès à l'excès : vide pour les personnes exclu/es , intensité pour les hyper inclus/es.

Toujours plus de jouissance. Impératif de jouissance. Loi du désir.

Urgence permanente, conduites à risques. Recherches des limites => saut à l'élastique dans une société sans limites.

Exigence du dépassement personnel. Addictions, pathologies alimentaires.

Surchauffe, burn out, dépression, accélération du rythme.

Aussi excès dans l'inexistence => sentiment d'inexistence, perte de singularité, difficulté d'individuation, effondrement narcissique, difficulté à s'aimer soi-même, sensation de vide.

Horizon à court terme. Quels échanges humains ?

Il faut avoir une grande capacité d'adaptation, de changement, une grande capacité de flexibilité, de se reconstruire, de rebondir.

On est branché/e, mais distant/e. Il faut qu'existe la possibilité de se déconnecter facilement et vite, la dés adhésion doit pourvoir être rapide.

Les liaisons sont prudentes, il faut pour garder la maîtrise, le contrôle.

L'attachement ? Des rencontres brèves, éphémères, interchangeables.

Les sensations sont valorisées avec la notion de flux. Avant on voit donc en négatif que les relations humaines devaient être stables, ancrées dans la durée. L'attachement était lié à une certaine vision longue du temps. Il y était question de sens et de finalité. Tout ceci semble disparaître dans la postmodernité.

Maffesoli parle d'enfant éternel, de partage des émotions et des affects. Il n'y a pas besoin d'avoir un accord sur le but ou la finalité, l'important est de jouir ensemble dans l'intensité du moment. C'est la jouissance du monde en l'état qui est valorisée et non plus le changement du monde ou son amélioration.




B. Stiegler (livre hypermoderne) : Dans la fourmilière il y a une perte d'individuation.

Extension du calcul dans l'individuation.

L'individu est défiguré, le calcul fait obstacle à l'individuation.

Société de contrôle, société des machines, le rôle des machines est important.

Le « je » est un processus, le « nous » est un processus, l'un va avec l'autre.

Dans les flux de conscience c'est le « on » qui est privilégié. Mais le « on » défigure le « nous ».

Mal-être de l'individu.

L'organisation de la consommation est pensée pour le marché (pas pour les besoins ou les désirs réels des gens).

L'atteinte au narcissisme vise la soumission des consciences. Pour fonctionner le capitalisme a besoin de synchroniser les consciences afin de vendre ce qu'il produit. Nous sommes dans un devenir jetable.

La capacité des consommateurs est une denrée rare. Pour capter la conscience, on va plus vite, mais on fragilise l'attention.

Les réseaux sont la pointe du machinisme. Si on est connecté/e, on est un élément fonctionnel du système.

Nous plongé/es dans la guerre des esprits, les armes et les enjeux sont liés.


Vincent De Gaulejac (livre hypermoderne) : le sujet manqué. D'un côté hyperactivité de l'autre anomie, excès et absence.

L'individu a un seul objectif : se réaliser lui-même. Si ça rate ?

Exigence d'autonomie => paradoxe. Il faut être créatif mais conforme.

Quelle unité dans la diversité ? Unique mais semblable ? Se dépasser.

Une socialisation durable, mais en étant flexible, mobile, adaptable.

Instabilité et aléatoire.

Une quête identitaire qui ne peut se fixer.

Plus c'est pareil partout, plus on a besoin de se distinguer.

Une tension entre le moi et l'idéal du moi qui conduit souvent à la dépression.

Le moi n'est pas à la hauteur que l'idéal exige.




M Pagès (livre hypermoderne) : Société de contrôle et intériorisation, emprise psychologique du management sur les salarié/es.

Appui pour une régression archaïque (maternelle).

Investissement psychologique personnel sur l'entourage familial puis sur les objets institutionnels. Le branchement marche dans les deux sens. Du psychique vers le social et du social vers le psychique. Il faut étudier les interactions dans leur complexité.

Il y a une augmentation des droits démocratiques, des libertés, et des possibilités. En même temps, il y a règne de l'image, des émotions primaires sur le sport ou récemment sur l'antifascisme. Le culte des idoles est présent. Il y a manipulation et démagogie.

L'anxiété générale est propice aux régressions qui est comme un écho à la violence atomique (et bombardements massifs : Serbie, Afghanistan, Irak, ...)

La régression psychique est une régression psychique paranoïde, avec des idéologies manichéennes et simplificatrices. Les politiques répressives poussent à la vengeance, à l'extermination.

On passe du ternaire oedipien au binaire avec des systèmes émotionnels archaïque. Il existe des boucles de renforcement.

Il nous faut apprendre à maîtriser notre puissance, accepter la limite de puissance, apprendre la régulation, apprendre la complexité et responsabilité personnelle et collective. Donc : lucidité et courage !


J. Barus-Michel (livre hypermoderne) : Elle pose la question de la perversion.

La politique est devenue l'économie et la gestion.

Le sens s'est transformé en sensation.

La pensée a été remplacée par l'image.

Il y a un lien entre la jouissance et la marchandisation.

Le savoir être est devenu primordial.

Déshumanisation et narcissisme pervers.

Ben Laden est une figure hypermoderne, il s'appuie sur la technique la plus avancée, il utilise l'image et se légitime par un archaïsme.

La réalité est mêlée de fiction => Télévision, publicité, ...

La reconnaissance est liée à l'image.

Une grande partie de la population est « out ».

Le sens comme effort de pensée n'a plus court.

Le droit remplace la morale.

La pensée exige des séquences longues, l'hypermoderne c'est des séquences courtes, où l'effet réponse doit être immédiat.

Le calcul ? La pensée ? Pourtant l'humain a besoin de sens. Le sens c'est un tricot de soi.

La spéculation est celle de la réflexion ou celle du fric ?

La pensée c'est un accès au symbolique. Si on se laisse prendre par les images, si on laisse faire la pulsion il y a problème.

Il y a un décalage entre le réel et les représentations, c'est un problème qui rend impossible la communication.

L'image de soi est fragilisée. L'accrochage sur l'identité est en question.

Des recours régressifs, le particularisme est un refuge pour les écartelés entre le singulier et l'universel.

On peut perdre pied. Construire du sens devient difficile. Il y a un problème d'accès à la culture. La possibilité de pensée c'est poser la question pourquoi ? au nom de quoi ?


N. Aubert (livre hypermoderne) : Chercher le sens en soi est devenu chercher l'intensité en soi.

N'y a t-il pas un défaut d'élaboration psychique ? L'intensité remplace le sens externe et interne.


(Livre hypermoderne) Accentuation de la modernité, exacerbation d'éléments contenus dans la modernité.

Pas d'engagement durable. Pas d'enfermement dans des données figées. L'ouverture est la règle.

Conformité avec la société de consommation.

Incertitude généralisée, appartenances multiples.

Des nouvelles solidarités ?

Elasticité.

De nouvelles inégalités sociales.

L'individu hypermoderne est centré sur la satisfaction immédiate des désirs, une intolérance à la frustration.

De nouvelles formes de dépassement de soi.

La quête d'absolu.

Débordé de sollicitations, débordé d'exigences d'adaptation permanentes.

Tout ceci conduit à un excès de stress chronique.

Pressé par le temps par l'urgence, nous avons des comportements compulsifs et trépidants pour obtenir l'intensité maximum, pour combler les désirs ans l'immédiat.

Mais des chutes sont possibles : l'individu se trouve alors dans excès « d'inexistence » lorsque la société lui retire les supports qui lui donnent la plénitude de l'individualité.

(Livre hypermoderne) Le registre de l'excès est de plus en plus présent, addictions, troubles alimentaires, burn out, épuisement, dépression. Excès de vide pour les exclu/es, non existence. Exister un enjeu !

Horizon à court terme, quel mode de relation à l'autre.

Disparition de ce qui dure, ce qui est solide.

Adaptation, flexibilité, adhérence peu importante.

Brièveté et éphémère.

Branché/e, connecté/e, mais peu impliqué/e.

Peu de sentiments, des sensations, des émotions.

La notion de flux, événements toujours nouveaux et en grand nombre, changement permanent.

Les tribus = enfance généralisée.

Pour la jouissance toujours renouvelée, il ne faut pas d'identité fermée.

Fin du modèle substantialiste, mais des identifications multiples.

Une conception de soi surévaluée (exemple d'internet où les sites perso permettent un étalement des egos, idem sur les listes ou forums).

Distorsion dans l'appréhension de la situation.

Recherche d'une jouissance sécurisée.

Abolir le hasard, nier la mort.

Beaucoup d'images, de représentations,

Perversité soft généralisée.

Conformité aux images de la télé.

Stiegler => perte de singularité, le marketing façonne les consciences. Donc problème pour l'individuation, des fourmis conformistes, problème pour la capacité narcissique et perte de sens.


Maffesoli « Sur la postmodernité »

Synergie de phénomènes archaïques et du développement technologique.

La modernité = Etat-Nation, institution, système idéologique.

La postmodernité => le local, importance de la tribu, bricolage idéologique.

Sentiment d'appartenance et partage émotionnel.

Le lieu fait lien. Le lieu n'est pas lié à un idéal.

Le lieu est basé sur des valeurs enracinées. C'est la base matérielle et spirituelle d'une communauté.

Enracinement dynamique face à la fragmentation institutionnelle.

Affirmation du besoin de proximité face aux institutions désincarnées et lointaines.

Néotribalisme => besoin de solidarité et de protection.

La tribu = une communauté dans la jungle urbaine. Des niches, des micro-entités, des affinités électives.

La structure des tribus => entraide, partage d'un sentiment commun, ambiance affectueuse.

Nébuleuse sans centre précis, concaténation des marginalités, pas de hiérarchie d'importance.

Bricolage mythologique => mini-récits, vérités partielles.

Vivre ses vérités, chaque territoire a son monde.

A chaque tribu ses représentations et son langage.

Uniformisation mondiale et particularisation avec l'existentiel.

Les réseaux favorisent les deux niveaux.

La communion des affects. Des identités multiples. Recherche de fusion (importance de l'événement).

Il y a bien un lien entre le temps et l'espace, la jouissance c'est au présent (pas dans un futur lointain d'uns autre société).

Valorisation de l'occasion, de l'opportunité.

Tension avec l'hétérogénéité des éléments.

Notion d'intensité.

Le sujet ? Importance de l'image.

Dans le monde désenchanté se crée un monde imaginal.

L'imaginal combine l'image, l'imaginaire, le symbolique, l'immatériel.

C'est une expression virtuelle, ludique, onirique.

Dans la société complexe on retrouve l'archaïsme.

C'est bien une sorte de constellation, qui pose le problème de l'épistémè.



Maffesoli « De la postmédiévalité à la postmodernité »

Il propose de délimiter un cadre, de repérer des lignes de force, d'évaluer les catégories et les conditions de possibilités.

Il distingue le domaine social, le domaine épistémologique, le domaine existentiel.

Il se propose de formuler des hypothèses, de soumettre des pistes de réflexion.

La relativité est liée à l'évolution des catégories, il faut donc accepter une certaine humilité des concepts et la difficulté à faire système.

Les valeurs sociales ?

La modernité se caractérise par une unification, un ordre classificatoire.

Idéal démocratique rationnel, domestication des moeurs (il cite Foucault), la rationalisation généralisée de l'existence (il cite Max Weber).

Il pense qu'il faut voir cela de façon tendancielle.

Ceci a abouti au déplacement de la gestion collective loin des personnes, à la création de l'administration. La technostructure est fruit de la modernité. Développement des experts qui énonce un « devoir être ».

Le poids de l'idéologie (définie comme l'ensemble des représentations au moyen desquelles une société se raconte) est important [ce qui a une incidence sur l'image de soi des personnes, l'exemple de l'antiracisme et de l'antifascisme le montre clairement].

La modernité s'appuie sur des grands récits, sur une vision positive, finalisée et matérielle de l'histoire humaine.

Il y a un lien fort entre l'individu, l'histoire, la raison. Une homogénéisation qui fait communauté.

La montée de l'individu est corollaire de la modernité. La raison donne sens. C'est une vision optimiste.

La spirale de la postmodernité est différente. Si la modernité c'est un Etat, une nation, des institutions et un système idéologique ; la postmodernité c'est l'importance du local, l'importance de la tribu, le bricolage idéologique (mythologique assez souvent)

La postmodernité c'est l'hétérogénéisation des sociétés, la demande d'autonomie, la revendication de la souveraineté, la décentralisation, la valorisation de la notion de pays (comme petite ou grande région). Il y a un problème d'appartenance qui passe par le partage émotionnel.

Le lieu fait lien : thèse qui lui semble importante à défendre.

Il cite le sport, les concerts comme exemple de lieux qui font lien. Le lieu est lié à la possession commune de valeurs, cela peut être la langue, les postures, la cuisine, la musique. C'est un vécu quotidien, c'est concret.

C'est le paradoxe d'une liaison entre le matériel et le spirituel, une sorte de matérialisme spirituel, ceci vient en lieu et place de la politique.

Il y a un lien entre l'enracinement dynamique et la fragmentation institutionnelle.

Les institutions sont abstraites et désincarnées. Il y a une exigence de proximité.

Le néotribalisme correspond à un besoin de solidarité, de protection. Les tribus se vivent dans la jungle urbaine.

Développement des affinités électives. Partout se créent des niches, des micro-entités.

Les tribus sont sexuelles, religieuses, culturelles, sportives, musicales.

La structure tribale de la postmodernité est basée sur l'entraide, l'ambiance affective, le partage de sentiments communs.

Des nébuleuses insaisissable, ni centre ni périphéries.

La socialité se construit sur la concaténation de marginalités. Le bricolage mythologie permet des variations idéologiques. Il existe des mini-récits particuliers. On voit l'apparition de nouvelles religions comme le new âge.

Il y a une fragmentation de la vérité.

Les territoires vont de pair avec les représentations et le langage. Il utilise la notion de prégnance. Il note une efficacité des mythes tribaux. Ils ont des aspect existentiels forts.
La communication en réseaux fonctionne. Internet est devenu un universel concret [« Universel concret : Terme à connotation hégélienne. Souvent usité par Sartre pour désigner, par opposition à l'universalité abstraite coupée de toute effectivité, l'universel en tant qu'il s'incarne dans des figures historiques, au sein des tensions propres à la lutte des classes et des camps. L'universel abstrait, c'est avant tout l'universel bourgeois dans son imposture et son ignominie : affirmer bien haut l'Homme en général pour maintenir l'oppression des hommes concrets, la domination d'une classe d'hommes sur les autres hommes. Le colonialisme est par excellence, selon Sartre, le lieu où se dévoile la contradiction explosive entre l'humanisme abstrait et l'exigence d'un universel concret. »

« Hegel: "L'Etat est l'absolu en relations, l'universel concret." »

« Marx renverse les philosophies idéalistes: pas d'universalité théorique sans universalité pratique, sans un « universel concret » interprété de façon matérialiste. »]

La fusion dans les affects avec des images qui font communion.

L'identité est fragile, elle est fragilisée. Les identifications sont multiples.

Les rassemblements => se perdre dans l'autre [c'est cette observation qui le conduit à dire que l'individu n'existe plus]

Il cite G. Bataille à propos de sa mise en avant de la notion de dépense dans les échanges humains et en particulier dans l'érotisme.

Chaque personne existe dans le regard de l'autre. La recherche de fusion s'accompagne d'une dépense [affective, imaginaire, symbolique, ...].

Il y a des fusions et des confusions. Le devenir « mode » [tendance..] encourage l'imitation.

Autonomie ou hétéronomie ? La loi c'est l'autre avec une image d'autonomie.

Il note la contraction du temps et de l'espace.

Le présent vécu est lié à un lieu.

La jouissance du présent n'attend pas « les lendemains qui chantent ».

Il emploie la notion de « kairos »

[Encyclopédie Agora Kairos est le dieu de l'occasion opportune, du right time, par opposition à Chronos qui est le dieu du time. Il est souvent représenté comme un jeune homme ayant une épaisse touffe de cheveux à l'avant d'une tête chauve à l'arrière; il s'agissait de "saisir par les cheveux" lorsqu'il passait...toujours vite. Le Larousse encyclopédique le définit «comme une allégorie de l'occasion favorable souvent représenté sous forme d'un éphèbe aux talons et aux épaules ailés.» Plusieurs auteurs utilisent le mot kairos comme substantif pour désigner l'aptitude à saisir l'occasion opportune. Ce terme est utilisé en philosophie, en théologie, en psychologie et en pédagogie. On l'emploie aussi dans les sciences de l'administration.

«Je voudrais ajouter quelques mots sur la notion de kairos, dont il a été question plusieurs fois. C'est une notion spécifiquement grecque. Elle s'est développée dans une réflexion sur la pratique, pratique rhétorique, militaire, médicale. Le kairos, qu'on traduit en latin par opportunitas, en français par occasion, relève de la nature des choses: l'état par exemple des sentiments d'une foule, de la santé d'un patient; mais il relève aussi d'un savoir: la connaissance que le rhéteur a du moment où l'on peut faire basculer un auditoire, que le médecin a du moment où l'on doit donner le médicament pour renverser la situation. C'est aussi du temps, mais qui est hors de la durée; c'est l'instant fugitif mais essentiel, soumis au hasard mais lié à l'absolu. Ainsi, considérer la sensation comme le kairos est une vue très profondément grecque, parce que le kairos renvoie au cours du monde, au hasard, au déroulement imprévisible des choses, mais aussi à un savoir antérieur. Le kairos n'est rien sans le savoir qui permet de le reconnaître ; il n'est qu'événement parmi d'autres pour celui qui ne sait pas. Mais, pour celui qui sait, il est ce qui lui révèle son propre savoir, par le choc de la réalité qui se révèle comme signifiante. On ne peut être philosophe comme l'était Louis Guillermit, que si l'on s'est fait Grec, je veux dire si l'on a lu, médité, pensé les textes grecs, et non seulement les textes philosophiques.» Jackie Pigeaud, l'était Louis Guillermit lecteur de Platon.]

La notion de kairos lui paraît adaptée parce que la postmodernité met l'accent sur les occasions, les opportunités, les « bons plans », ici et maintenant.

Il y a une tension entre des éléments hétérogènes, il cite le concept de « contradictoriel » employé par G. Durand

[« La notion de " contradictoriel " proposée par le physicien et logicien S. Lupasco, nous soumet cette idée selon laquelle il s'agit moins de la synthèse d'éléments hétérogènes que de la tension entre ceux qui nous composent. »

Autre définition : « Et pour illustrer cette difficulté, dont je mesure qu'elle peut être un obstacle dans nos discussions, je voudrais rappeler ce que Lupasco lui-même disait de la découverte de la systémogenèse du contradictoire : ayant formalisé la logique du contradictoire à partir de son fameux principe d'antagonisme, il écrit avec les symboles de sa logique sur une feuille blanche les dérivations de son principe en pensant faire apparaître deux grandes systémogenèses. Sur le papier, apparaissent, comme prévu, des signes qui montrent que le contradictoire peut s'actualiser sous une forme non-contradictoire, soit selon la dynamique polarisée par l'un de ses deux pôles soit selon la dynamique polarisée par l'autre, mais apparaît aussi une troisième dynamique selon laquelle le contradictoire ni ne s'actualise ni ne se potentialise dans l'une ou l'autre de ces deux directions mais s'engendre contradictoriellement ! D'où une systémogenèse à trois polarités idéales et non pas deux. »] Maffesoli utilise cette notion pour parler du contradictoire vécu en tant que tel. [La modernité acceptait le contradictoire comme le faisait Hegel, dans une vision de l'histoire qui opérait des dépassements à partir de ses contradictions internes. En philosophie, le contradictoire était le signe d'un mauvais raisonnement, d'une argumentation qui ne tenait pas. Freud note que l'inconscient ne connaît pas la contradiction, ce qui était une atteinte au sujet rationnel, libre et volontaire, une blessure narcissique. Ici nous avons changé d'époque].

La postmodernité met en avant une sagesse progressive, où on cherche la réalisation de soi, on cherche l'épanouissement personnel dans l'instant, où on valorise le vécu du présent dans l'intensité.

La modernité met à mal Dieu et ses images, elle est d'une certaine façon iconoclaste. Pour les modernes l'image, l'imaginaire bloque l'oeuvre de la raison.

Au contraire la postmodernité c'est la valorisation et même l'hyper valorisation de l'image. Le spectacle est partout, c'est devenu un devoir le spectacle, la mise ne image.

Avec la modernité le développement technologie a désenchanté le monde. La postmodernité développe un monde imaginal. La manière de penser passe par l'image, l‘imaginaire, les symboles, les icônes, l'immatériel.

L'mage est devenu notre milieu mental. C'est un élément primordial du lien social.

L'imaginal est un élément constitutif de l'être ensemble.

Le social intègre maintenant ce qui a été laissé de coté par la raison.

L'imaginal participe de la complexité, il établit une correspondance et un lien entre les éléments de l'environnement social, mental et naturel.

Les civilisations évoluent, elles ne sont pas éternelles.

La postmodernité est le résultat de la modernité.

[L'importance qu'il donne au concept d'imaginal semble pertinente, cela atténue le sentiment désagréable, que l'on éprouve face à son accompagnement et sa valorisation de la postmodernité.]



« Psychanalyse et société postmoderne » Roland Brunner, livre publié en 1998 aux éditions l'Harmattan

Il note l'existence du fantasme d'un sujet fort, qui sait gérer, qui a la maîtrise de son destin. Il doit gagner.

Il rappelle que la vie est une perte, nous avons perdu le paradis maternel, il nous faut faire le deuil des objets perdus. Il cite la jeunesse, la beauté, la santé, les êtres chers, on peut perdre son travail, et on perd souvent nos illusions.

Quelle est la mesure de la civilisation ? Les gagnants ? Pour lui ce devrait être la solidarité avec les perdants : les faibles, les chômeurs/euses, les malades, les handicapé/es, les étrangers/ères.

Perdre son travail c'est perdre son identité, c'est ne plus exister, ce phénomène est renforcé par le contrat narcissique proposé à l'embauche ou dans le management par projet.

Il pense qu'il existe une anémie du moi, les attaches lié au passé, à la famille, à la nation, au groupe ne marchent plus. Il y a une prolifération de sujet sans attaches et pervers.

Il remarque que la loi de la triche règne : pas vu pas pris. Les dérives psychopathes d'une partie de la jeunesse.

Le lien social est malade.

Le paraître est très important. La frime, la séduction, le passage à la télé sont la règle.

Pour lui la vie c'est l'or du temps, il faut sculpter sa statue. Le culte du moi a pris la place du sujet.

Dans nos sociétés démocratiques l'autre est moins bien toléré/e. Il y a une difficulté pour symboliser la mort. Le déni de la mort n'est pas bon.

Pour lui, il faut venir en aide aux personnes en difficultés.

On peut aimer sans désirer [l'amour = ? désir ?]

Notre temps a la haine du temps, il ne tolère pas l'attente. Le temps est vide de sens.

Il se demande si nous ne sommes pas arrivé/es à la disparition de l'intime.

Il faut s'informer, mais la complexité rend cette tâche délicate. L'ambivalence est un autre paramètre qui complique la situation.

Il dénonce la télécratie. Avec la télé on peut vivre par procuration. Exit le métabolisme psychique, le silence de la réflexion.

La pub fonctionne par identification spontanée. Avec des identifications multiples. La jouissance se suffit à elle-même. Cela fait écho aux fantasmes, voyeur et acteur en même temps tout en étant passif/ive.
Pour lui guérir, c'est changer de style.

Internet sert aussi à calmer les angoisses. Il existe une fascination pour cet objet phallique qu'est l'ordinateur.

Ceci se passe sans parole, c'est hors la parole. Il n'y a d'enjeu que si le corps est impliqué. Le Net c'est l'évitement des corps.

Nous dans un rapport à l'altérité sans l'autre. C'est une civilisation phobique.

Sur le réseau, on ne trouve pas la réponse sur la vie, la mort, l'amour.

La question centrale de notre vie reste : quel chemin pour la vérité (singulière).

Notre société est hantée pas deux spectres : la panne et l'attentat terroriste.

L'espèce humaine est la seule espèce animale à avoir su compenser sa faiblesse physique en inventant, en utilisant des artefacts pour se mouvoir, se vêtir, se protéger et faire face aux autres ou à la nature hostile. C'est une sorte de prothèse pour une faiblesse, un manque.

Le gaspillage de notre civilisation est un problème.

L'efficacité des mythes fonctionne si ils sont soutenus par l'imaginaire des personnes.

Nous multiplions les objets fétiches.

La jouissance narcissique existe au niveau de la maîtrise mais la technique tyrannise.

L'obsolescence est très rapide. L'exclusion massive.

L'entreprise est érotisée, imaginée, mais c'est un lieu d'agressivité, voire de guerre.

Le management joue avec les pulsions. Il faut encourager l'efficacité et réprimer les dysfonctionnements. C'est souvent une injonction à la passion. Pour le travail et l'entreprise mère.

Mais quelle place au désir ? Il y a narcissisation et valorisation, symbolisation pour une loi, un lieu inconscient où fonctionne la désexualisation, et marche la perversion réussie.

Mais la valorisation n'existe que pour un petit nombre. Il y a beaucoup d'opérateurs et opératrices peu valorisées [ce que certains nomment le prolétariat de service].

L'hyperactivité existe mais la symbolisation ne prend pas souvent, cela provoque l'épuisement et la déprime y compris pour des chefs. Le principe de réalité c'est pour tous les autres : les cadres, les techniciens, et aussi les exclu/es.

La sublimation est un « privilège de classe ».

L'argent est une puissance, la puissance aliénée de l'humanité.

Exploiter les autres reste le meilleur moyen pour gagner de l'argent.

Ici être = avoir !

Le spectacle et le discours de façade sont un cache misère.

Les conditions de travail sont liées à la décomposition sociale, c'est un choix politique.

Les entités collectives sont des objets imaginaires.

Le discours du maître continue dans un monde désenchanté.

La fonction politique consiste à occulter le symbolique.

On nous propose des recettes pour concilier les contradictions.

L'hygiène sociale fonctionne comme un sédatif.

Mais où est le sujet ?

Il rappelle que Freud disait que gouverner est un métier impossible.

Cynisme des puissants, sadisme sur les pauvres, les perdant/es (sadisme indirect qui fonctionne par la médiation des mécanisme sociaux).

De plus, on rend responsable les victimes de cet état de fait, ce qui renforce le masochisme.

Perte de l'estime de soi.

Le contrat de travail pour acheter de la force de travail est un contrat narcissique. Le chômage est une blessure narcissique. C'est un désastre social, une sorte de suicide social [Si on reprend la notion de dépense utilisée par bataille et reprise par Maffesoli, on peut dire que le chômage est une dépense sociale destructrice, celle-ci est marquée par la pulsion de mort. En plus, on demande à la collectivité de prendre en charge le coût des conséquences].

Il y a un télescopage du sujet avec la crise de la société.

L'Etat peut être vu comme un père démissionnaire. Quelle légitimité a-t-il ?

Le pouvoir = une jouissance narcissique.

La position de soumission = une forme sociale de la structure névrotique.

Le maître l'a, l'esclave demande de l'amour.

La soumission à l'autorité => transfert dans le cadre social de la soumission au père.

Le Surmoi peut servir l'horreur [500 000 morts au Rwanda couverts par l'idéal républicain incarné par Mitterrand, par exemple. La purification ethnique en Europe (Bosnie) que l'on ne pas arrêter. La figure du voleur, la corruption absoute par la fonction présidentielle avec Chirac. Des mesures proposées par le Front National mises en oeuvre par Perben et Sarkozy. L'expulsion de familles avec des enfants en bas âge dans le pays des droits de l'homme. Des personnes menacées et condamnées ayant demandé l'asile en France renvoyées dans leur pays d'origine. Le trafic de femmes pour la prostitution impossible à combattre. Des milliers de personnes licenciées, alors que l'entreprise qui les employait fait des bénéfices tellement énormes qu'on l'on n'ose pas le dire publiquement. Des entreprise qui détruisent 150 km de côte par la pollution et elles ne sont pas condamnées. Des personnes expulsées de leur logement parce qu'elles sont pauvres. Le harcèlement morale et sexuel sur des femmes de ménage impossible à dénoncer et à faire condamner dans un service de l'Etat à Nantes, parce que les hautes instances du ministère en question font pression pour que l'affaire soit classé sans suite, etc. ]

La psychanalyse => desserrer le discours de l'autre.

Le pervers = un bon dirigeant.

« Jouis ! » et « pas vu pas pris ! » Absence de culpabilité.

Le pervers utilise la loi et la nie en même temps, il s'en joue.

Il jouis de l'angoisse des partenaires pris dans ses filets.

Il ne crée rien, n'est à l'origine de rien.

Il est à l'aise dans l'entreprise.

L'entreprise tend à nier la castration symbolique par sa façon de mettre en oeuvre la maîtrise.

Quel exercice de l'autorité sur les lieux de travail. ?

Qui accepte la communauté humaine ?, qui laisse place au désir et respecte les personnes ?

Le droit = un tiers régulateur et pacificateur entre els hommes en évitant la guerre de tous contre tous.

La démocratie est travail à part entière, il s'agit du rapport à l'autre, à l'ordre collectif.

Oedipe = base du lien social, projection et identification.)

Le transfert répété, l'idéalisation du chef, la diabolisation d'autres personnes ou de groupes d'autres.

Mais la famille n'est pas la mère de la démocratie.

La démocratie ? Trouver la bonne distance, ni trop près, ni trop loin.

Renoncer à l'omnipotence narcissique. Reconnaître l'autre pour négocier sur son désir (dans les deux sens).

Admettre la nécessité de la loi comme régulateur de jouissance.

Renoncer au Prince, à la personne idéale.

Refuser le tyran, ne pas suivre ses délires.

Savoir qu'en soi il y a la bête et la violence.

Renoncer à sa vérité (absolue).

Accepter l'agressivité du débat d'idées.

Renoncer à l'utopie idéale pour militer dans la société réelle et vivable.

Pas de mission historique.

L'égoïsme ? Oui, bien compris il implique la solidarité.

Essayer de prendre du recul avec le fantasme originaire, la société est un objet imaginaire.

Le monde est désenchanté, mais il n'y a pas de tragique romantique.


Dans la postmodernité, la place des intellectuel/lles ?Est-ce qu'il existe une place pour eux ou elles ? Est-ce impossible ? Est-ce qu'ils ou elles le désirent ?

La fragmentation est importante, ne peut-il y avoir que des points de vue minoritaires ? (origine Internet)


Texte Canada (origine Internet)

Mondialisation

Le consumérisme : un modèle de vie

La culture populaire ?

Elle semble venir principalement de la télé, des événements médiatiques, des événements festifs, des CD, de la vidéo, des centres commerciaux, du cinéma.

Les valeurs ?, les savoirs ? les projets ?, les relations ?, l'identité ?

Eclatement, fragmentation, dissolution, dérive, rupture,

Equivalence, ambivalence.

Les modalités de la médiation ne sont pas évidentes.

Le ballottement existentiel.

Les difficultés pour trouver une place dans la société.

Les difficultés à concevoir un projet d'avenir.

La solitude, le fractionnement et la dissolution de la famille.

L'hyperactivité sociale, l'excès de consommation divertissante.

L'affolement de l'être, l'incapacité de s'arrêter, de la lenteur.

Vivre vite ! Dans l'instant,

Valorisation de l'instantané, présence de l'image, simulacre,

Passage, transition,

Surface et absence de profondeur.


Le postmoderne ? (origine Internet)

Problème avec les références identitaires et collectives.

Crise des représentations.

Vide spirituel.

Abondance d'objet et prolifération des formes.

Surabondance des signes non signifiants.

Absence de référents et de sens, donc problèmes pour l'identité.

Décentration du sujet ?

Désintégration du sujet !

Problème pour se positionner avec le langage.

Problème pour le centre organisateur ? Cohérence ?

Equivalence et interchangeabilité des autres !


La raison est discréditée, mais n'est-ce pas un problème de l'oublier si vite. L'amélioration des conditions d'humanité est le produit de l'action de la raison. Pourquoi jeter ce qui nous aide ?

L'idéal moral ?

C'est une façon de penser qui nous fait humains. Le respect des différences est lié à cet idéal.

Face à la fragmentation généralisée, le rôle de la politique pour être ensemble reste fondamental (origine Internet).


Une nouvelle " épistémé " ? (origine Internet)

Logique de l'oubli ! Instantané et mouvement perpétuel.

Redéploiement de la subjectivité

Quel contrat symbolique pour les humains ? Pour le devenir et le rester ?

Le projet de société est inexistant, il faut sans cesse recomposer la sphère individuelle et le lien collectif, idem pour les rapports entre les deux.

Problème de déconstruction.

Le postmodernisme critique sans arrêt la cohérence et la continuité.

Quel développement pour le capital symbolique ?

Le développement de l'être est en partie opaque et identitaire.

Comment la construction de l'être peut permettre la traversée des altérités plurielles sans éclatement.

La postmodernité : une période où domine l'éclectisme, où la dissonance devient banale.]

Il existe de fortes oscillations, une sorte de Yo-Yo permanent avec baisses et hausses rapides. Ce constat est valable aussi pour l'idéologie.

Le relativisme est une solution de facilité pour vivre et consommer, " chacun ses valeurs " est une parole que l'on entend si souvent qu'elle devient objet de dérision.

L'individu est déclaré souverain, mais l'est-il vraiment dans le jeu des rapports de force de ce monde ?


Une nouvelle épistémè : L'identité en mutation ? (origine Internet)

Individualisme, mutation de la manière d'être.

Eclectisme, fragmentation généralisée.

Self-service partout ! La vie en vrac ! Des séquences flash !

Pas de grands projets.

Des engagements éphémères.

Le désengagement doit être possible rapidement. Cette procédure peut être plus rapide que celle de l'engagement.

La disponibilité émotive ! Le contractualisme est superficiel !

Le vécu est roi, il est intense et bref !

L'image des réseaux d'ordinateurs est prégnante.

Le va et vient permanent.

Notion de connectable, de connexion !

Le zapping ! L'esprit est vif et réactif.

La recherche perpétuelle de nouvelles sensations est la règle, => Fun !

Les sports de glisse comme le surf sont le modèle [Roller, skate, rap, etc.]

La personnalisation est forte.

L'individu est voué au self service.

Kaléidoscope et néotribalisme =>libre choix, base émotive, feeling, intérêt momentanément commun !

La communauté émotionnelle !

La composition des groupes, des familles est changeante.

L'inscription est locale.

L'absence d'organisation rigide.

Importance de la proximité.


Force attractive = la passion ? (origine Internet)

=>le lien avec ceux qui pensent comme nous ?

=> lien avec ceux qui se sentent comme nous.

L'environnement informationnel.

L'identité dans ce cadre est à la fois similarité totale et altérité totale.

Plus les limites du moi sont fragiles, plus l'identité est fragile, plus fortes sont les coupures entre le moi social et le moi intime.

Le vouloir être est souvent en effervescence, pour certaines personnes de façon permanente.

La réassurance de l'identité est donnée par la communauté des mêmes.

L'image négative est intériorisée.
Le coût et la récompense ? (tendance gagnant gagnant ?).

Sur le réseau la récompense est supérieure aux coûts. On existe en intervenant par mail, dans les forums ou les " chat ". Le fait que notre intervention provoque des réactions est gratifiant, puisque d'autres personnes nous donnent de l'importance. C'est un peu cela le " gagnant / gagnant " du pragmatisme utilitariste. C'est de fait relativiste et virtuel, mais ça occupe, ça squatte l'encéphale !

L'estime de soi est marquée par le désordre ambiant, la décentralisation.

Expression du moi en vue de la reconnaissance d'autrui est nécessaire pour le développement de soi.


La postmodernité = ? (origine Internet)

Réalité plurielle, en " mouvance " (ou en mouvement ?)

Nihilisme déconstructiviste,

Transformisme direct.

No future !

Relativisme,

Conduite intuitive, inductive,

Complexité,

Singularité, place contextuelle,

[Appui sur la différence, cf. Philippe Garnier à Bieuzy].

Fin des oppositions binaires ! ‘elles deviennent parfois un symptôme des difficultés éprouvées dans le changement et de la fixation d'une jouissance qui est à la fois une satisfaction et une défense contre l'angoisse.)


Erikson(un psy connu pour son utilisation de l'hypnose et des thérapies courtes) (origine Internet)

" Le terme identité renvoie tantôt à un sentiment conscient de spécificité individuelle – tantôt à un effort inconscient tendant à établir la continuité de l'expérience vécue pour fournir la solidarité de l'individu avec les idéaux d'un groupe.

Le sentiment d'identité oscille donc entre un pôle représenté par l'idéal du moi et le surmoi, marquant l'intériorisation des modèles sociaux, et un pôle traduisant la perception que le sujet a de lui-même dans son engagement dans une réalité sociale mouvante ".



Une autre approche de la postmodernité (origine Internet) :

Difficultés d'orientation pour le sujet,

Nouvelles formes narratives,

Pluralité,

Scepticisme généralisé,

Droit individuel à être libre,

Culte de la spontanéité,

Être soi-même !

Illusion individualiste !

Sécurité illusoire !

Le sujet n'a pas de projets, pas d'idéaux sauf le désir de consommer !

Culte de sa propre image,

Anxiété existentielle,

Problème de sécurité qui atteint l'être profondément,

Fragilité des rapports humains,

Difficultés pour la construction de l'identité,

Très grande pluralité,

Evolution et changements rapides,

Souffrance psychique très répandue, => dépression généralisée !

L'homme ?

Une machine informationnelle ou une machine désirante ? (certainement les deux !)


Une autre approche de la postmodernité (origine Internet)

Massification,

Consommation,

Bonheur immédiat ;

Pas besoin d'effort

L'imaginaire actuel ? = Des images et des objets !


L'évolution postmoderne ? (origine Internet)

Elimination des conflits,
Déplacement de la responsabilité,

La transgression de la loi est banalisée,

Elimination du malaise du à la culpabilité.

La responsabilité morale est transformée en compensation financière.

Enlever le caractère paradoxal de notre situation ? Ceci évite la tragédie !

La recherche du plaisir sans la culpabilité [voir Bauman sur la postmodernité]

Sentiment de sécurité assez faible,

Expérience de rupture et de fragmentation,

Comment utiliser notre liberté ?

La transformation est plus rapide que la capacité de perception et d'adaptation des sujets aux changements.

Fragmentation,

Appauvrissement des rapports sociaux,

Narcissisme,

Survalorisation de l'extériorité,

Multiplicité des représentations.

Tout ceci se développe au détriment de l'intériorité, de la subjectivité, de la réflexion sur soi.


Une autre description de la postmodernité (origine Internet)

Extériorité, Instabilité, Narcissisme, Spectacle,

Recherche des solutions immédiates,

Refus de la souffrance ou " se donner du mal pour ... ",

Difficultés pour l'effort.


Comment réduire son apathie, son manque d'identité, son manque de sens existentiel ?

Les problèmes de fond à ne pas occulter :

" aspect conflictuel et dramatique de la condition humaine du sujet ".

La postmodernité transforme le sujet qui souffre en sujet qui consomme !

Les modèles identificatoires :

Le spectateur est passif, en devenant consommateur il est actif !

Il n'y a jamais le bien qui est totalement satisfaisant, le produit adéquat (il faut donc recommencer l'acte d'achat régulièrement).

Satisfaction immédiate et sans sacrifice !

Le travail de penser, de réfléchir semble très difficile, voire impossible.

Fascination des images.

Investissement libidinal sur des produits (avant la libido se fixait principalement sur des personnes)

L'homme consommateur a obligation de jouir ! (cf. Melman et l'impératif de jouissance).


La banalisation de l'usage des psychotropes et des drogues :

Pour ne plus penser.

Un monde ailleurs sans les adultes et la société normale.

On ne peut pas envisager une fête sans ces produits.

La prise de produits pour aller toujours plus vite et résister le plus longtemps.

Le sport comme miroir de la société.

La dépendance dans le capitalisme post moderne :

La télé, la consommation comme dépendance ;

La grande diffusion des anxiolytiques et des antidépresseurs ;

Le sport est grand utilisateur de drogues.


Charles Melman : La jouissance à tout prix !

Un symptôme postmoderne qui modifie le mental. Le refoulement n'est plus à l'ordre du jour. L'injonction, l'impératif de jouissance étouffe le désir.

Les psychanalystes sont confronté/es à de nouveaux malaises lié au narcissisme.

Les sujets ont du mal à exprimer une demande. Il faut essayer de construire d'abord.

Consommer et profiter n'incite pas à réfléchir sur soi. La sensation d'exister est liée à la conformité de son milieu, de son âge.



Un extrait d'un article sur la postmodernité (origine Internet)

Nous vivons dans une époque postmoderne, où tous les antagonistes peuvent coexister, sans s'exclure. L'enjeu est dans la cohabitation pacifique des styles contradictoires. L'utile et l'inutile. L'ancien et le nouveau. L'individu et le collectif. La mondialisation et le local. La jouissance et l'interdit. La rupture et la continuité. …/ …

la condition postmoderne. Comme le dit Yves Boisvert, elle est caractérisée par " la non-uniformité, le pluralisme et l'éclectisme ".

Contradiction du système?

Bien d'avantage : indifférence par la saturation d'information, la surconsommation et le manque d'intégrité. Gilles Lipovetsky écrit d'ailleurs : " La culture postmoderne est un vecteur d'élargissement de l'individualisme; en diversifiant les possibilités de choix, en liquéfiant les repères, en minant les sens uniques et les valeurs supérieures de la modernité, elle agence une culture personnalisée ou sur mesure ".


Article canadien sur les rapports entre la psychanalyse et la postmodernité

Hélène Richard « Une psychanalyse postmoderne »

La postmodernité est caractérisée par l'éclectisme, le pluralisme;

Dissolution de la notion de vérité.

Pensée de l'errance basée sur la proximité et le vécu subjectif.

Souffrance sur le plan identitaire.

Déstabilisation du moi = un miroir vide et fragile.

Problématiques narcissiques identitaires.

L'individu est désenchanté et se vide de sa substance.

L'individu postmoderne est si déstabilisé et ressent un tel sentiment d'insécurité, qu'il serait constamment "obsédé par des problèmes personnels, exaspéré par un système répressif jugé cependant trop clément, habitué qu'il est à être protégé, traumatisé par une violence dont il ignore tout : l'insécurité quotidienne résume sous une forme angoissée la désubstantialisation postmoderne"

La dictature du sujet :

Stratégie psychotique de guérison.

"La vie en séquence-flash" centrée sur le présent, au jour le jour, et que caractériseraient le caractère éphémère et l'éclectisme des projets, des engagements.

L'intérêt de ce style de vie, centré sur le matériel et le familier, est qu'il recherche un sens léger à la vie et n'exige pas d'investissement profond : cette légèreté permet de donner une signification à sa vie sans se soumettre aux exigences d'un diktat venu de l'extérieur.

On retrouve cette recherche de légèreté dans les engagements à l'égard d'autrui. C'est, en effet, le "contractualisme éphémère", qui dominerait maintenant les relations interpersonnelles, permettant à l'individu de se désengager rapidement.

Le néo-tribalisme :

La deuxième stratégie privilégiée par l'homme postmoderne pour échapper à la déstabilisation de son "moi" résiderait dans le "néotribalisme".

Plutôt Hamlet qu'Œdipe ?

De cette incursion dans la vision sociologique et philosophique du monde contemporain, retenons que si l'homme moderne, tel que Freud le concevait, affichait les traits d'un Oedipe en proie à des tourments pulsionnels et moraux, tel n'est plus le cas de l'homme postmoderne qui semble davantage aux prises avec un dilemme narcissique identitaire semblable à celui de Hamlet. Autrement dit, pour paraphraser Shakespeare, "To be or not to be, is it not the question now ? "

Ce qui frappe le plus chez ces jeunes gens … / …, c'est leur difficulté à penser, à réfléchir sur eux-mêmes, ne serait-ce que pour nommer leur désir ou leur souffrance. Leur discours est plat, stéréotypé, plein de déni; leurs valeurs sont matérialistes, leur intelligence, concrète et toute en surface. On y retrouve aussi les indices d'un certain fonctionnement psychique lié à l'appauvrissement de la capacité de représentation psychique décrit par la psychanalyse contemporaine et que nous aborderons maintenant.

Plusieurs analystes proposent des innovations après avoir remarqué dans leur pratique clinique la présence de "nouvelles maladies de l'âme", selon l'expression de Kristeva (1993), se caractérisant par un mode de fonctionnement psychique privilégiant les agirs et les somatisations. Il est cependant important de mentionner ici qu'on ne sait pas encore si ces maladies sont vraiment "nouvelles", c'est-à-dire d'apparition récente et en lien avec l'évolution du contexte sociétal, ou si elles sont "nouvelles" pour ces cliniciens qui peuvent maintenant les apercevoir, grâce à l'accroissement de leur fréquence et aux nouvelles lunettes fournies par l'avancement des connaissances théoriques et techniques en psychanalyse. D'après ces auteurs contemporains, les blessures narcissiques et les risques de psychose favorisant ces agirs, de même que les symptômes psychosomatiques, semblent témoigner d'une difficulté de représentation psychique qui exige une adaptation du cadre psychanalytique classique.
Sans du tout renier la position freudienne, ils tentent, dans la foulée de cliniciens tels que, par exemple, Balint, Fairbairn, Ferenczi, Khan, Klein et Winnicott, de l'adapter aux besoins psychiques de l'homme contemporain et ont élaboré des ajustements techniques qui, à ce jour, se sont avérés efficaces.

Ils adhèrent à une conception de la psychanalyse qui, en tant que thérapeutique, et au-delà des divergences d'écoles, se donne pour mission d'optimiser les capacités de symbolisation de l'individu, c'est-à-dire ses possibilités de donner un sens à sa réalité intérieure, à sa perception de l'univers extérieur, et de se représenter ce sens.

Bref, le modèle freudien, pour cohérent qu'il soit, repose sur une conception particulière de la psychopathologie et de la symbolisation : il suppose que le patient a pu faire un "assez bon" travail préalable de symbolisation primaire - de représentation des choses - sur ses expériences personnelles. Or, les patients ne fonctionnent pas tous selon ce modèle de symbolisation.

Les nouvelles maladies de l'âme ?

Désaffection du langage comme dans les problématiques mélancoliques.

Les symptômes psychosomatiques agissent comme des défenses.

Le langage n'exprime pas ce que le sujet ressent.

Nécessité d'allier plusieurs approches pour la clinique postmoderne [ce que disait aussi Philippe Garnier].

Il faut essayer de trouver des nouveaux supports à la symbolisation.

Les observations postmodernistes qui ont servi de contexte sociétal à la présentation des travaux de la clinique psychanalytique contemporaine indiquent que les aménagements techniques du cadre freudien sont appelés à devenir de plus en plus nécessaires dans la mesure où, la société postmoderne offrant moins de systèmes sociaux pour symboliser les problèmes identitaires (Roussillon, 1996b), le fonctionnement psychique caractérisé par le clivage et les difficultés de représentation sera dans l'avenir encore plus répandu qu'il ne l'est aujourd'hui . D'où l'importance pour la psychanalyse, à cette période particulière de son histoire, de se faire plus présente et d'offrir aux cliniciens des balises telles que, par exemple, une plus large diffusion des théorisations présidant à son évolution technique.


Article Hélène Richard, Postmodernité et psychanalyse (autre lecture) :

Le début de la postmodernité c'est les années soixante du XX° siècle. C'est la force des techno-sciences, la présence des mass médias et de l'économie post industrielle. C'est une mutation culturelle avec la consommation de masse, l'individualisation.
C'est le culte des différences et du particularisme. La base c'est la liberté d'expression et le renforcement de la vie privée. Seule compte la réussite, donc le pragmatisme. On peut dire que c'est une période de confusion où règne la non uniformité et le pluralisme, l'éclectisme. Il existe plusieurs temps en même temps.

C'est une philosophie de la vie où la proximité et le quotidien sont importants. Il y a une désillusion vis à vis des avant-gardes. Les valeurs de l'hédonisme sont majoritaires. Le scepticisme vis à vis de l'autorité est important. Omniprésence des médias.

Pensée de l'errance et attitude pragmatique face au savoir. Il n'y a pas d'universalisme, mais un pluralisme des visons du monde et des interprétations. Relativisme. Il existe un problème pour les critères de vérité, on privilégie les petites vérités.

Idem pour les récits, les mini-récits ont pris la place des grands récits. On note un bricolage, on grappille où on peut pour le sens donné à la vie. Il n'y a pas de ligne de conduite unique. Les normes sont le résultat de décisions individuelles. C'est la fin de la culture du sacrifice. L'incertitude est un bain qu'il faut accepter. Le métissage et les connexions multiples sont la règle. Une philosophie de l'instant, de la proximité, du quotidien.

Les banques de données informatiques sont importantes. Le savoir change de nature. On peut être pragmatique avec les technologies liées à Internet. La puissance du savoir n'est plus personnelle et livresque. Ce qui compte c'est la capacité à donner une valeur à un ou des savoirs. La culture est un éclectisme, le pluralisme se vit au quotidien.

Il existe une déstabilisation du moi que l'on constate avec les problèmes liés au narcissisme et identitaires. La vie postmoderne est désenchantée. La dépression est très répandue, le désespoir se rencontre assez souvent.

H. Richard se demande si nous ne sommes pas dans une dictature du sujet. Elle note l'existence du néotribalisme. Il faut inventer ses propres objets. Elle se pose la question de la proximité de la psychose.

La dynamique d'objets consommés en vrac donne une vie en « séquence-flash ». Le sens semble ne plus être important, un sens léger ?

La vie s'épuise dans le présent, il n'y a pas d'investissements profonds. La légèreté de l'être ? Le contractualisme est éphémère, le désengagement est rapide, ou doit pouvoir être rapide. Tout cela est en phase avec la disponibilité émotive, affective qui se vit au jour le jour. L'engagement reste superficiel, mais l'intensité doit être maximum.

Elle note l'effritement de la famille. La vie familiale est elle aussi marquée par la discontinuité (divorces, séparations, gardes alternée, familles recomposées, ...).

Le néotribalisme c'est l'adhésion à un groupe qui a les mêmes valeurs, avec qui on partage des émotions. C'est une inscription temporaire, on peut très bien fonctionner avec une multiplicité d'appartenances, la co-existence est banale.

Le sujet a une vie grégaire. La passion suivant les moments détermine les passages, ou le passager. Une sorte de zapping existentiel. De fait, l'identité est en mutation. Le pouvoir de la subjectivité ? Elle est centrée sur le présent. C'est superficiel et discontinu dans des groupes de semblables.

Hélène Richard pense que les neurosciences ont un rôle qui pose question. La chimie, les médicaments change le comportement sans le consentement de la personne. Il y a forcément un problème pour le symboliser ce changement qui s'opère à son insu.

Elle note une désaffection de la parole et des difficultés de représentation psychiques. Le pôle biologique et pulsionnel du psychisme humain est devenu primordial. Il existe bien une difficulté à penser, à réfléchir sur soi. Il y a des problèmes pour nommer le désir, pour parler de la souffrance. La prééminence du discours plat et stéréotypé n'arrange pas les choses. Il est marqué par le déni et cache souvent la peur. L'univers de notre vie est assez froid et axé sur la concurrence. Il y a un appauvrissement de la capacité de représentation. L'individu est centré sur son image sociale et son narcissisme cache le vide intérieur.

Les maladies liées au psychisme privilégient les « agirs » et la somatisation. Contre les blessures narcissiques il y a de plus en plus de passage à l'acte.

Elle termine son article sur les nouvelles méthodes à mettre en oeuvre par les psys.


J Mascotto « De la force de travail à Dionysos » sociologue canadien :
http://trempet.uqam.ca/ConjoncturesINTERNET/Numero25/Mascotto.RTF

« De la force de travail à Dionysos » J Mascotto
« De la force de travail à Dionysos » J Mascotto

La structure psychique n'échappe pas non plus à l'effacement de la médiation et à la folie de l'équilibre. Le postcapitalisme cultive et exacerbe un mode narcissique de la subjectivité ! Malgré la rhétorique sur le multiculturalisme et les différences, l'autre, l'autre qui désire réellement, est saisi comme une nuisance traumatique qui interrompt le fragile équilibre de l'Ego. L'autre, quoi qu'il fasse, représente potentiellement une menace annexionniste pour mon espace vital. On comprendra ici que le Political correctness ne combat pas tant le racisme ou le sexisme que la manifestation en acte du désir de l'autre. Par ailleurs, le sujet faible post-bourgeois n'intériorise plus la loi ou la prohibition : ce qui témoignerait encore d'une instance de la verticalité entre le sujet et l'État, il ne se caractérise pas par le contrôle de la spontanéité libidinale.

La valeur d'usage odradek, les leurres, la justice totale de compensation, l'illusion de la richesse économique et l'horizontalisation des pratiques, impulsent une socialisation directe de l'inconscient à travers un court-circuit entre le Surmoi de l'ordre technoscientifique et le Ça aux dépens de l'Ego. " Système, donnez-nous nos mangeurs quotidiens ! ", une configuration hypnotisante enjoint : Enjoy yourself !, en s'adressant au noyau le plus intime de la subjectivité vivante. La subjectivité vide devient une subjectivité avide, dit Michel Henry.


Michèle Ducornet sur le désarroi (site Internet psychanalyse in-situ)

Le désarroi du psychanalyste

Le vécu de la certitude délirante ne nous est pas étranger

En 1955 Lacan en faisait une intéressante démonstration que je vais tenter de résumer.

"Nous vivons dans une société où l'esclavage n'est pas reconnu. Il est clair qu'il n'est pas pour autant aboli. Il est aussi clair que la servitude n'est pas abolie, elle serait même généralisée : servitude par rapport aux exploiteurs, eux-mêmes serviteurs de l'économie. Ainsi, je cite "la duplicité maître-esclave est généralisée à l'intérieur de chaque participant de notre société".

Le discours de la liberté qui a sous-tendu révolte et révolutions dans la réalité de l'Histoire s'est avéré dans sa mise en acte non seulement inefficace mais ennemi de tout progrès dans le sens de la liberté. Et pourtant le discours de la liberté s'articule au fond de chacun de nous comme représentant le droit de l'individu à l'indépendance à tout maître, tout dieu, à une autonomie irréductible comme individu, comme existence individuelle.

Les droits de l'homme, de l'enfant, et mille autres choses cela appartient chez chacun de nous à un discours intime, personnel qui est bien loin de rencontrer sur quoi que ce soit les faits de réalité et même le discours du voisin.

"L'existence chez l'individu moderne d'un discours permanent de la liberté, mérité en tous points d'être comparé au discours délirant."

À l'épreuve des faits, notre attitude vis-à-vis de ce qu'il faut supporter de la réalité, ou de l'impossibilité d'agir en commun dans le sens de cette liberté, a le caractère d'un abandon résigné à la réalité, d'une renonciation à ce qui est pourtant une partie essentielle de notre discours intérieur.


Questions pour le sujet postmoderne : " le personnel est politique "

Invisibilité de la domination :

L'exemple du genre comme sexe social devrait nous inciter à réfléchir.

Céder ? Consentir ?

Céder est plus glorieux, parce qu'on plie sous le rapport de force.

Consentir c'est admettre, voire cautionner, c'est nul ! C'est inadmissible pour soi et les autres. Il n'y que les personnes aliénées et faibles qui peuvent accepter cela, dixit l'opinion libertaire la plus commune.


Le capitalisme prend toute la vie (une biopolitique) :

L'illusion de liberté fonctionne bien, on se croit libre alors que notre vie est captée par le système capitaliste.

On cherche souvent à exister pour soi ou de façon autonome.

La difficulté est que si on se croit trop autonome, on ne voit pas comment nous sommes intégré/es.

Une forte personnalité est nécessaire pour survivre en étant un peu à part.

Le groupe peut aider à cela, mais sans oublier que la biopolitique capitaliste est très puissante.


Questions pour le sujet postmoderne

Comment faire avec la domination qui passe par soi ?

Une partie du savoir sur soi est inaccessible,

Il faut passer par un dispositif spécifique, de type psy ou de recherche en sciences humaines (la pensée froide, tentative de mise à distance alors que nous sommes impliqué/es, Recherche / Action ?)

Philippe Coutant le 18 Septembre 2004