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Évolutions anthropologiques dues à la postmodernité ?
Une mutation du sujet, une mutation du lien social ?
Une mutation multidimensionnelle : psychologique,
sociologique, politique, idéologique, un changement
de paradigme, d'épistémè, d'habitus.
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Ce document essaie de rassembler divers éléments
sur l'observation de la postmodernité, sur les constats
fait à propos de la société postmoderne.
Il y a des répétitions, des éléments
un peu disparates, mais les études vont à
peu près toutes dans le même sens. Beaucoup
de choses ont été trouvées sur Internet,
les parties entre [ ...] sont de mon fait. Finalement,
ce travail est assez postmoderne.
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Les problèmes du sujet :
Extensions des problèmes liés au narcissisme.
Exister pour quelqu'un ou quelque chose semble une quête
perpétuelle.
La demande adressée à l'autre est marquée
par l'idée d'une promesse d'amour de valorisation.
Être célèbre cinq minutes ? Cette
énoncé d'Andy Warhol pourrait bien être
devenu un impératif catégorique dans le cadre
du spectacle et la marchandise.
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Le malaise du sujet postmoderne : constats
Un monde froid triste et désenchanté :
D'où vient le merveilleux ? Où est-il ?
L'enchantement du monde a disparu.
La chaleur humaine, le partage émotionnel ? C'est
où et quand ?
La passion, l'intensité, l'authenticité,
la réussite ?
Contre l'anonymat, la banalité, la massification,
la morosité, la résignation, l'uniformité,
la conformité, l'inexistence, l'ennui, le gris des
villes ....
Est-ce contradictoire avec le sentiment de liberté
et d'unicité et d'autonomie que l'on croit avoir
dans cette société.
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Le désarroi du sujet :
Incapacité à comprendre. Perte des repères,
crise du sens.
Crise de civilisation ? Crise des valeurs. Crise
profonde de l'humanisme.
Esthétisation d'une partie du monde.
La notion d'art a été bouleversée,
si bien que tout ou presque peut devenir art.
La culture est une marchandise, la maîtrise des
industries culturelles est essentielle pour le capitalisme.
La gauche et la droite c'est pareil,
Tous pareils, rien à attendre de la politique,
Pas d'espoir, dévalorisation de la politique,
Dévalorisation de la parole publique,
Il faut bien gérer et résoudre les problèmes
alors que l'on se sent assez démuni/e.
Sentiment d'insécurité (nourriture, écologie,
travail, violences, ...),
On ne peut pas écarter la sensation d'une menace
diffuse,
Une catastrophe peut arriver à n'importe qui et
à tout moment,
Impuissance, tristesse, résignation,
On se fait vraiment chier parfois ! Comment vibrer ? Comment
enchanter un peu notre vie ? Une demande de jouissance sécurisée ?
=> Le fameux « droit à ! ».
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La postmodernité ?
Prééminence de la vision
Ambivalence de la subjectivité entre le sujet individuel
et le sujet collectif.
Le lieu fait lien, le partage émotionnel crée
les communautés.
Contraction du temps et de l'espace. (origine Internet).
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La technoscience :
Centralité des moyens d'information qui va de pair
avec l'atomisation du social. (origine Internet)
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La postmodernité ? C'est les USA !
(origine Internet)
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Charles Melman (un petit article suite à
une question sur internet) :
La médecine, qui avait avoir avec la mort, est
devenue une prestation de service, la mort est niée,
forclose.
La santé = un droit ? => un mythe, alors
que seul des soins sont possibles.
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La façon de vivre le territoire (origine Internet)
:
Les territoires sont devenus réseaux, archipels,
… Les frontières sont floues, les repères
identitaires mouvants. Les configurations sont segmentées
ou éclatées, éphémères.
La motion de postmodernité est une notion confuse,
la distinction stricte entre modernité et postmodernité
n'est pas facile à établir. La postmodernité
est un concept assez commode pour parler des mutations récentes
de notre société, elle permet de parler du
discontinu.
La ville est une ville festive, une ville informationnelle.
Les territoires de vie à la campagne composent
de nouvelles activités : activités touristiques
ou de loisirs, activité écologiques ou pédagogiques.
L'élevage de nouveaux animaux apparaît. Là
aussi, il y a des inventions, un remodelage.
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L'espace postmoderne : => éclatement,
fragmentation, dérives, équivalences, ambivalence.
(origine Internet)
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Ballottements existentiels (origine Internet) :
=> difficultés pour trouver une place, pour
penser et concevoir un projet d'avenir.
=> Solitude, fractionnement, dissolution des formes
familiales.
La consommation divertissante.
Sous tension permanente, intensité forte.
Vie dans l'instant, règne de l'instantané,
vie dans l'image.
Simulacre, passage, transition, glisse d'un lieu à
un autre, d'un moment à l'autre, d'une personne à
une autre.
Affolement de l'être.
Triomphe de l'effet sur la cause.
Importance de la surface, difficulté pour trouver
de la profondeur, ou pour se construire en profondeur. Les
surfaces sont sans profondeurs, comme les signifiants sont
sans signifiés.
Crise de la signifiance, vides spirituels.
Prolifération des formes, surabondance des signes.
Le sujet est désintégré, => équivalence
et interchangeabilité.
La postmodernité favorise les mini-récits,
les pratiques limitées, les événements
locaux face aux concepts globaux, aux universels mondiaux.
Il y a un lien fort entre la postmodernité et l'informatique.
Le savoir n'est savoir que s'il est transposable dans un
ordinateur.
L'opposé du savoir n'est l'ignorance comme du temps
de la modernité, c'est le bruit. Le bruit n'est pas
reconnaissable comme une entité par le système.
Il existe un mouvement irréversible vers la fragmentation,
la multiplicité, le provisoire, le partiel, la performance,
le local et l'instabilité.
La notion de postmodernité permet de théoriser
les situations locales comme fluides, non prédictibles,
influençables. Il n'y pas de grand projet, pas de
plan maître, « Agir local, penser global »
est un slogan postmoderne.
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Article sur la situation des jeunes au Canada (origine
Internet)
Il manque une symbolique mobilisatrice.
Problème de stabilité dans un monde qui
incite à avoir un mode d'être « caméléon ».
Pour répondre à un espace non référentiel
il est nécessaire de développer le capital
symbolique.
Elasticité et plasticité du moi.
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La postmodernité fin de la vision linéaire :
Rupture dans la croyance de l'aspect linéaire du
progrès ou de la finalité de l'histoire.
Accélération des changements technologiques,
esthétiques et autres….
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Lipovetsky :
Urgence, profusion, libéralisme économique,
fluidité médiatique, hyperconsommation, hyper
anxiété, montée des valeurs hédonistes.
Société centrée sur l'individu, sur
le bien être, l'accomplissement de soi.
Ici et maintenant : jouir, s'éclater, s'épanouir,
tout de suite.
Néo narcissisme, vie en libre service.
Des nouvelles contraintes apparaissent : peur face
à la marchandisation, peur du chômage, peur
de la précarité, peur du sida, peurs écologiques,
etc.
Les effets du développement => de nouveaux périls.
Obsession de soi : peur de la maladie, peur de l'âge.
La modernité a une grande idée : la
réconciliation.
Pour la postmodernité il y a de plus en plus de
satisfactions, mais aussi de plus en plus d'anxiété.
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Mary Klage, « Modernes- Postmodernes, Lignes
de fractures », article made in Usa :
Elle cite Frédéric Jameson, un philosophe
américain marxisant. Il pense que le modernisme et
le postmodernisme sont deux formes culturelles qui accompagnent
le capitalisme et ses étapes.
Le capitalisme de marché du XVIII° au XIX°
est basé sur le moteur à vapeur et produit
le réalisme en littérature.
Le capitalisme monopolistique de la fin du XIX° au
XX° siècle s'appuie sur le moteur à combustion,
sur l'électrécité et produit le modernisme
en art.
Le capitalisme multinational est marqué par le
consumérisme et le marketing, il est postmoderne.
La consommation prend le pas sur la production. Sa technologie
est nucléaire et électronique.
La modernité postule un moi stable, cohérent
et connaissable, conscient, rationnel et universel, autonome.
Le soi se connaît et connaît le monde avec la
raison. La rationalité est adaptée à
la forme objective.
« 1 - Il y a un soi stable, cohérent,
connaissable. Ce soi est conscient, rationnel, autonome,
et universel - aucune condition ou différence physique
n'affecte substantiellement la manière d'être
et de faire du soi.
2 - Ce soi se connaît lui-même et connaît
le monde à travers la raison, ou la rationalité,
située comme au faîte du fonctionnement mental
et en étant la seule forme objective.
3 - Le mode de connaissance produit par un soi rationnel
objectif est la « science », qui peut fournir
des vérités universelles sur le monde, indépendamment
du statut individualisé du sujet connaissant.
4 - Le savoir produit par la science est la « vérité
» et est éternel.
5 - Le savoir / vérité produit par la science
(par le soi connaissant objectif et rationnel) conduira
toujours vers le progrès et la perfection. Toutes
les institutions humaines et leurs pratiques peuvent être
analysées par la science (raison/objectivité)
et être améliorées.
6 - La raison est le juge ultime du vrai, donc de ce qui
est juste, et de ce qui est bon (soit de ce qui est légal,
et éthique). La liberté consiste à
obéir aux lois qui se conforment aux savoirs découverts
par la raison.
7 - Dans un monde gouverné par la raison, la vérité
sera toujours la même comme le bien et le juste (et
le beau) ; il ne peut y avoir de conflit entre ce qui est
vrai et ce qui est juste, etc.
8 - La science reste donc le paradigme pour toutes les
formes socialement utiles de savoir. La science est neutre
et objective ; les scientifiques, ceux qui produisent ce
savoir via leurs capacités rationnelles, doivent
être libres de suivre les lois de la raison, et ne
pas être motivés par d'autres préoccupations
(argent ou pouvoir).
9 - Le langage, comme le mode d'expression utilisé
pour produire et disséminer le savoir, doit aussi
être rationnel. Pour être rationnel, le langage
doit être transparent ; il doit fonctionner seulement
pour représenter le monde réel perceptible,
simple médium de l'esprit rationnel cantonné
dans une position d'observateur. Il doit y avoir une connexion
objective et significative entre les objets de la perception
et les mots utilisés pour les nommer (entre le signifiant
et le signifié). »
La postmodernité est liée à la fragmentation,
à la multiplicité. Les luttes sont partielles,
locales.
La post modernité c'est la suite de la modernité.
On ne peut pas faire des distinctions étanches entre
les formes d'art. La postmodernité est aussi ce refus
des distinctions de genre rigides. Le postmodernisme met
en valeur la parodie, le bricolage, le jeu. L'art moderne
cherchait à favoriser la réflexivité,
la prise de conscience.
La postmodernité c'est la discontinuité,
l'ambiguïté, la simultanéité.
Le postmodernisme porte son intérêt vers le
sujet décentré, déstructuré,
déshumanisé. Il n'y a pas de lamentation sur
le tragique de la fin de l'unité. On peut jouer avec
l'absurde. La mise en avant du provisoire, de l'incohérence
ne doit pas surprendre. Créer du sens ce n'est le
problème de la postmodernité.
Le paradigme informatique est important. Il s'agit d'obtenir
du provisoire, de faire des « performances »
(au sens des artistes contemporain ou des happenings), de
mettre en place des « installations ».
La multiplicité est la base.
Mary Klage parle du postmodernisme surtout du point de
vue de la création artistique, mais son propos donne
des éléments pour l'ambiance mentale de la
postmodernité.
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L'individu hypermoderne livre collectif
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M Augé (livre hypermoderne) : excès
et surabondance événementielle => difficultés
à penser. L'excès induit une difficulté
pour s'approprier le monde.
Discontinuité et la fragmentation. Incertitude
sur la définition de soi.
Intensité, complexité, multiplicité.
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Marcel Gauchet (livre hypermoderne) :
L'individu est déconnecté symboliquement et
cognitivement du point de vue du tout. Il n'y a plus de
sens à se placer du point de vue de l'ensemble.
Un monde fondamentalement individualiste.
Accélération et compression du temps.
Une société de la satisfaction immédiate.
Eclatement des limites. Pas de sens sauf sur l'instant.
Pas de référent commun
La figure du consommateur. Recomposition de l'identité
personnelle.
Apparition de nouveaux profils psychologiques. Nouvelles
pathologies.
Combat pour la compétitivité. Nouveaux rapports
au temps.
Flexible, un impératif ?
Excès de consommation, de pressions.
Une dualité dans l'accès à l'excès :
vide pour les personnes exclu/es , intensité pour
les hyper inclus/es.
Toujours plus de jouissance. Impératif de jouissance.
Loi du désir.
Urgence permanente, conduites à risques. Recherches
des limites => saut à l'élastique dans
une société sans limites.
Exigence du dépassement personnel. Addictions,
pathologies alimentaires.
Surchauffe, burn out, dépression, accélération
du rythme.
Aussi excès dans l'inexistence => sentiment
d'inexistence, perte de singularité, difficulté
d'individuation, effondrement narcissique, difficulté
à s'aimer soi-même, sensation de vide.
Horizon à court terme. Quels échanges humains ?
Il faut avoir une grande capacité d'adaptation,
de changement, une grande capacité de flexibilité,
de se reconstruire, de rebondir.
On est branché/e, mais distant/e. Il faut qu'existe
la possibilité de se déconnecter facilement
et vite, la dés adhésion doit pourvoir être
rapide.
Les liaisons sont prudentes, il faut pour garder la maîtrise,
le contrôle.
L'attachement ? Des rencontres brèves, éphémères,
interchangeables.
Les sensations sont valorisées avec la notion de
flux. Avant on voit donc en négatif que les relations
humaines devaient être stables, ancrées dans
la durée. L'attachement était lié à
une certaine vision longue du temps. Il y était question
de sens et de finalité. Tout ceci semble disparaître
dans la postmodernité.
Maffesoli parle d'enfant éternel, de partage des
émotions et des affects. Il n'y a pas besoin d'avoir
un accord sur le but ou la finalité, l'important
est de jouir ensemble dans l'intensité du moment.
C'est la jouissance du monde en l'état qui est valorisée
et non plus le changement du monde ou son amélioration.
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B. Stiegler (livre hypermoderne) : Dans
la fourmilière il y a une perte d'individuation.
Extension du calcul dans l'individuation.
L'individu est défiguré, le calcul fait
obstacle à l'individuation.
Société de contrôle, société
des machines, le rôle des machines est important.
Le « je » est un processus, le « nous »
est un processus, l'un va avec l'autre.
Dans les flux de conscience c'est le « on »
qui est privilégié. Mais le « on »
défigure le « nous ».
Mal-être de l'individu.
L'organisation de la consommation est pensée pour
le marché (pas pour les besoins ou les désirs
réels des gens).
L'atteinte au narcissisme vise la soumission des consciences.
Pour fonctionner le capitalisme a besoin de synchroniser
les consciences afin de vendre ce qu'il produit. Nous sommes
dans un devenir jetable.
La capacité des consommateurs est une denrée
rare. Pour capter la conscience, on va plus vite, mais on
fragilise l'attention.
Les réseaux sont la pointe du machinisme. Si on
est connecté/e, on est un élément fonctionnel
du système.
Nous plongé/es dans la guerre des esprits, les
armes et les enjeux sont liés.
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Vincent De Gaulejac (livre hypermoderne) :
le sujet manqué. D'un côté hyperactivité
de l'autre anomie, excès et absence.
L'individu a un seul objectif : se réaliser
lui-même. Si ça rate ?
Exigence d'autonomie => paradoxe. Il faut être
créatif mais conforme.
Quelle unité dans la diversité ? Unique
mais semblable ? Se dépasser.
Une socialisation durable, mais en étant flexible,
mobile, adaptable.
Instabilité et aléatoire.
Une quête identitaire qui ne peut se fixer.
Plus c'est pareil partout, plus on a besoin de se distinguer.
Une tension entre le moi et l'idéal du moi qui
conduit souvent à la dépression.
Le moi n'est pas à la hauteur que l'idéal
exige.
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M Pagès (livre hypermoderne) :
Société de contrôle et intériorisation,
emprise psychologique du management sur les salarié/es.
Appui pour une régression archaïque (maternelle).
Investissement psychologique personnel sur l'entourage
familial puis sur les objets institutionnels. Le branchement
marche dans les deux sens. Du psychique vers le social et
du social vers le psychique. Il faut étudier les
interactions dans leur complexité.
Il y a une augmentation des droits démocratiques,
des libertés, et des possibilités. En même
temps, il y a règne de l'image, des émotions
primaires sur le sport ou récemment sur l'antifascisme.
Le culte des idoles est présent. Il y a manipulation
et démagogie.
L'anxiété générale est propice
aux régressions qui est comme un écho à
la violence atomique (et bombardements massifs : Serbie,
Afghanistan, Irak, ...)
La régression psychique est une régression
psychique paranoïde, avec des idéologies manichéennes
et simplificatrices. Les politiques répressives poussent
à la vengeance, à l'extermination.
On passe du ternaire oedipien au binaire avec des systèmes
émotionnels archaïque. Il existe des boucles
de renforcement.
Il nous faut apprendre à maîtriser notre
puissance, accepter la limite de puissance, apprendre la
régulation, apprendre la complexité et responsabilité
personnelle et collective. Donc : lucidité et
courage !
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J. Barus-Michel (livre hypermoderne) :
Elle pose la question de la perversion.
La politique est devenue l'économie et la gestion.
Le sens s'est transformé en sensation.
La pensée a été remplacée
par l'image.
Il y a un lien entre la jouissance et la marchandisation.
Le savoir être est devenu primordial.
Déshumanisation et narcissisme pervers.
Ben Laden est une figure hypermoderne, il s'appuie sur
la technique la plus avancée, il utilise l'image
et se légitime par un archaïsme.
La réalité est mêlée de fiction
=> Télévision, publicité, ...
La reconnaissance est liée à l'image.
Une grande partie de la population est « out ».
Le sens comme effort de pensée n'a plus court.
Le droit remplace la morale.
La pensée exige des séquences longues, l'hypermoderne
c'est des séquences courtes, où l'effet réponse
doit être immédiat.
Le calcul ? La pensée ? Pourtant l'humain
a besoin de sens. Le sens c'est un tricot de soi.
La spéculation est celle de la réflexion
ou celle du fric ?
La pensée c'est un accès au symbolique.
Si on se laisse prendre par les images, si on laisse faire
la pulsion il y a problème.
Il y a un décalage entre le réel et les
représentations, c'est un problème qui rend
impossible la communication.
L'image de soi est fragilisée. L'accrochage sur
l'identité est en question.
Des recours régressifs, le particularisme est un
refuge pour les écartelés entre le singulier
et l'universel.
On peut perdre pied. Construire du sens devient difficile.
Il y a un problème d'accès à la culture.
La possibilité de pensée c'est poser la question
pourquoi ? au nom de quoi ?
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N. Aubert (livre hypermoderne) : Chercher
le sens en soi est devenu chercher l'intensité en
soi.
N'y a t-il pas un défaut d'élaboration psychique ?
L'intensité remplace le sens externe et interne.
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(Livre hypermoderne) Accentuation de la modernité,
exacerbation d'éléments contenus dans la modernité.
Pas d'engagement durable. Pas d'enfermement dans des données
figées. L'ouverture est la règle.
Conformité avec la société de consommation.
Incertitude généralisée, appartenances
multiples.
Des nouvelles solidarités ?
Elasticité.
De nouvelles inégalités sociales.
L'individu hypermoderne est centré sur la satisfaction
immédiate des désirs, une intolérance
à la frustration.
De nouvelles formes de dépassement de soi.
La quête d'absolu.
Débordé de sollicitations, débordé
d'exigences d'adaptation permanentes.
Tout ceci conduit à un excès de stress chronique.
Pressé par le temps par l'urgence, nous avons des
comportements compulsifs et trépidants pour obtenir
l'intensité maximum, pour combler les désirs
ans l'immédiat.
Mais des chutes sont possibles : l'individu se trouve
alors dans excès « d'inexistence »
lorsque la société lui retire les supports
qui lui donnent la plénitude de l'individualité.
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(Livre hypermoderne) Le registre de l'excès est
de plus en plus présent, addictions, troubles alimentaires,
burn out, épuisement, dépression. Excès
de vide pour les exclu/es, non existence. Exister un enjeu !
Horizon à court terme, quel mode de relation à
l'autre.
Disparition de ce qui dure, ce qui est solide.
Adaptation, flexibilité, adhérence peu importante.
Brièveté et éphémère.
Branché/e, connecté/e, mais peu impliqué/e.
Peu de sentiments, des sensations, des émotions.
La notion de flux, événements toujours nouveaux
et en grand nombre, changement permanent.
Les tribus = enfance généralisée.
Pour la jouissance toujours renouvelée, il ne faut
pas d'identité fermée.
Fin du modèle substantialiste, mais des identifications
multiples.
Une conception de soi surévaluée (exemple
d'internet où les sites perso permettent un étalement
des egos, idem sur les listes ou forums).
Distorsion dans l'appréhension de la situation.
Recherche d'une jouissance sécurisée.
Abolir le hasard, nier la mort.
Beaucoup d'images, de représentations,
Perversité soft généralisée.
Conformité aux images de la télé.
Stiegler => perte de singularité, le marketing
façonne les consciences. Donc problème pour
l'individuation, des fourmis conformistes, problème
pour la capacité narcissique et perte de sens.
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Maffesoli « Sur la postmodernité »
Synergie de phénomènes archaïques et
du développement technologique.
La modernité = Etat-Nation, institution, système
idéologique.
La postmodernité => le local, importance de
la tribu, bricolage idéologique.
Sentiment d'appartenance et partage émotionnel.
Le lieu fait lien. Le lieu n'est pas lié à
un idéal.
Le lieu est basé sur des valeurs enracinées.
C'est la base matérielle et spirituelle d'une communauté.
Enracinement dynamique face à la fragmentation
institutionnelle.
Affirmation du besoin de proximité face aux institutions
désincarnées et lointaines.
Néotribalisme => besoin de solidarité
et de protection.
La tribu = une communauté dans la jungle urbaine.
Des niches, des micro-entités, des affinités
électives.
La structure des tribus => entraide, partage d'un sentiment
commun, ambiance affectueuse.
Nébuleuse sans centre précis, concaténation
des marginalités, pas de hiérarchie d'importance.
Bricolage mythologique => mini-récits, vérités
partielles.
Vivre ses vérités, chaque territoire a son
monde.
A chaque tribu ses représentations et son langage.
Uniformisation mondiale et particularisation avec l'existentiel.
Les réseaux favorisent les deux niveaux.
La communion des affects. Des identités multiples.
Recherche de fusion (importance de l'événement).
Il y a bien un lien entre le temps et l'espace, la jouissance
c'est au présent (pas dans un futur lointain d'uns
autre société).
Valorisation de l'occasion, de l'opportunité.
Tension avec l'hétérogénéité
des éléments.
Notion d'intensité.
Le sujet ? Importance de l'image.
Dans le monde désenchanté se crée
un monde imaginal.
L'imaginal combine l'image, l'imaginaire, le symbolique,
l'immatériel.
C'est une expression virtuelle, ludique, onirique.
Dans la société complexe on retrouve l'archaïsme.
C'est bien une sorte de constellation, qui pose le problème
de l'épistémè.
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Maffesoli « De la postmédiévalité
à la postmodernité »
Il propose de délimiter un cadre, de repérer
des lignes de force, d'évaluer les catégories
et les conditions de possibilités.
Il distingue le domaine social, le domaine épistémologique,
le domaine existentiel.
Il se propose de formuler des hypothèses, de soumettre
des pistes de réflexion.
La relativité est liée à l'évolution
des catégories, il faut donc accepter une certaine
humilité des concepts et la difficulté à
faire système.
Les valeurs sociales ?
La modernité se caractérise par une unification,
un ordre classificatoire.
Idéal démocratique rationnel, domestication
des moeurs (il cite Foucault), la rationalisation généralisée
de l'existence (il cite Max Weber).
Il pense qu'il faut voir cela de façon tendancielle.
Ceci a abouti au déplacement de la gestion collective
loin des personnes, à la création de l'administration.
La technostructure est fruit de la modernité. Développement
des experts qui énonce un « devoir être ».
Le poids de l'idéologie (définie comme l'ensemble
des représentations au moyen desquelles une société
se raconte) est important [ce qui a une incidence sur l'image
de soi des personnes, l'exemple de l'antiracisme et de l'antifascisme
le montre clairement].
La modernité s'appuie sur des grands récits,
sur une vision positive, finalisée et matérielle
de l'histoire humaine.
Il y a un lien fort entre l'individu, l'histoire, la raison.
Une homogénéisation qui fait communauté.
La montée de l'individu est corollaire de la modernité.
La raison donne sens. C'est une vision optimiste.
La spirale de la postmodernité est différente.
Si la modernité c'est un Etat, une nation, des institutions
et un système idéologique ; la postmodernité
c'est l'importance du local, l'importance de la tribu, le
bricolage idéologique (mythologique assez souvent)
La postmodernité c'est l'hétérogénéisation
des sociétés, la demande d'autonomie, la revendication
de la souveraineté, la décentralisation, la
valorisation de la notion de pays (comme petite ou grande
région). Il y a un problème d'appartenance
qui passe par le partage émotionnel.
Le lieu fait lien : thèse qui lui semble importante
à défendre.
Il cite le sport, les concerts comme exemple de lieux
qui font lien. Le lieu est lié à la possession
commune de valeurs, cela peut être la langue, les
postures, la cuisine, la musique. C'est un vécu quotidien,
c'est concret.
C'est le paradoxe d'une liaison entre le matériel
et le spirituel, une sorte de matérialisme spirituel,
ceci vient en lieu et place de la politique.
Il y a un lien entre l'enracinement dynamique et la fragmentation
institutionnelle.
Les institutions sont abstraites et désincarnées.
Il y a une exigence de proximité.
Le néotribalisme correspond à un besoin
de solidarité, de protection. Les tribus se vivent
dans la jungle urbaine.
Développement des affinités électives.
Partout se créent des niches, des micro-entités.
Les tribus sont sexuelles, religieuses, culturelles, sportives,
musicales.
La structure tribale de la postmodernité est basée
sur l'entraide, l'ambiance affective, le partage de sentiments
communs.
Des nébuleuses insaisissable, ni centre ni périphéries.
La socialité se construit sur la concaténation
de marginalités. Le bricolage mythologie permet des
variations idéologiques. Il existe des mini-récits
particuliers. On voit l'apparition de nouvelles religions
comme le new âge.
Il y a une fragmentation de la vérité.
Les territoires vont de pair avec les représentations
et le langage. Il utilise la notion de prégnance.
Il note une efficacité des mythes tribaux. Ils ont
des aspect existentiels forts.
La communication en réseaux fonctionne. Internet
est devenu un universel concret [« Universel
concret : Terme à connotation hégélienne.
Souvent usité par Sartre pour désigner, par
opposition à l'universalité abstraite coupée
de toute effectivité, l'universel en tant qu'il s'incarne
dans des figures historiques, au sein des tensions propres
à la lutte des classes et des camps. L'universel
abstrait, c'est avant tout l'universel bourgeois dans son
imposture et son ignominie : affirmer bien haut l'Homme
en général pour maintenir l'oppression des
hommes concrets, la domination d'une classe d'hommes sur
les autres hommes. Le colonialisme est par excellence, selon
Sartre, le lieu où se dévoile la contradiction
explosive entre l'humanisme abstrait et l'exigence d'un
universel concret. »
« Hegel: "L'Etat
est l'absolu en relations, l'universel concret." »
« Marx renverse les philosophies
idéalistes: pas d'universalité théorique
sans universalité pratique, sans un « universel
concret » interprété de façon
matérialiste. »]
La fusion dans les affects avec des images qui font communion.
L'identité est fragile, elle est fragilisée.
Les identifications sont multiples.
Les rassemblements => se perdre dans l'autre [c'est
cette observation qui le conduit à dire que l'individu
n'existe plus]
Il cite G. Bataille à propos de sa mise en avant
de la notion de dépense dans les échanges
humains et en particulier dans l'érotisme.
Chaque personne existe dans le regard de l'autre. La recherche
de fusion s'accompagne d'une dépense [affective,
imaginaire, symbolique, ...].
Il y a des fusions et des confusions. Le devenir « mode »
[tendance..] encourage l'imitation.
Autonomie ou hétéronomie ? La loi c'est
l'autre avec une image d'autonomie.
Il note la contraction du temps et de l'espace.
Le présent vécu est lié à
un lieu.
La jouissance du présent n'attend pas « les
lendemains qui chantent ».
Il emploie la notion de « kairos »
[Encyclopédie Agora Kairos est le dieu de
l'occasion opportune, du right time, par opposition
à Chronos qui est le dieu du time.
Il est souvent représenté comme un jeune homme
ayant une épaisse touffe de cheveux à l'avant
d'une tête chauve à l'arrière; il s'agissait
de "saisir par les cheveux" lorsqu'il passait...toujours
vite. Le Larousse encyclopédique le
définit «comme une allégorie de l'occasion
favorable souvent représenté sous forme d'un
éphèbe aux talons et aux épaules ailés.»
Plusieurs auteurs utilisent le mot kairos comme substantif
pour désigner l'aptitude à saisir l'occasion
opportune. Ce terme est utilisé en philosophie, en
théologie, en psychologie et en pédagogie.
On l'emploie aussi dans les sciences de l'administration.
«Je voudrais ajouter quelques mots sur la notion
de kairos, dont il a été question plusieurs
fois. C'est une notion spécifiquement grecque. Elle
s'est développée dans une réflexion
sur la pratique, pratique rhétorique, militaire,
médicale. Le kairos, qu'on traduit en latin
par opportunitas, en français par occasion,
relève de la nature des choses: l'état par
exemple des sentiments d'une foule, de la santé d'un
patient; mais il relève aussi d'un savoir: la connaissance
que le rhéteur a du moment où l'on peut faire
basculer un auditoire, que le médecin a du moment
où l'on doit donner le médicament pour renverser
la situation. C'est aussi du temps, mais qui est hors de
la durée; c'est l'instant fugitif mais essentiel,
soumis au hasard mais lié à l'absolu. Ainsi,
considérer la sensation comme le kairos est
une vue très profondément grecque, parce que
le kairos renvoie au cours du monde, au hasard, au
déroulement imprévisible des choses, mais
aussi à un savoir antérieur. Le kairos
n'est rien sans le savoir qui permet de le reconnaître
; il n'est qu'événement parmi d'autres pour
celui qui ne sait pas. Mais, pour celui qui sait, il est
ce qui lui révèle son propre savoir, par le
choc de la réalité qui se révèle
comme signifiante. On ne peut être philosophe comme
l'était Louis Guillermit, que si l'on s'est fait
Grec, je veux dire si l'on a lu, médité, pensé
les textes grecs, et non seulement les textes philosophiques.»
Jackie Pigeaud, l'était Louis Guillermit lecteur
de Platon.]
La notion de kairos lui paraît adaptée parce
que la postmodernité met l'accent sur les occasions,
les opportunités, les « bons plans »,
ici et maintenant.
Il y a une tension entre des éléments hétérogènes,
il cite le concept de « contradictoriel »
employé par G. Durand
[« La notion de " contradictoriel
" proposée par le physicien et logicien S. Lupasco,
nous soumet cette idée selon laquelle il s'agit moins
de la synthèse d'éléments hétérogènes
que de la tension entre ceux qui nous composent. »
Autre définition : « Et
pour illustrer cette difficulté, dont je mesure qu'elle
peut être un obstacle dans nos discussions, je voudrais
rappeler ce que Lupasco lui-même disait de la découverte
de la systémogenèse du contradictoire :
ayant formalisé la logique du contradictoire
à partir de son fameux principe d'antagonisme,
il écrit avec les symboles de sa logique sur une
feuille blanche les dérivations de son principe en
pensant faire apparaître deux grandes systémogenèses.
Sur le papier, apparaissent, comme prévu, des signes
qui montrent que le contradictoire peut s'actualiser sous
une forme non-contradictoire, soit selon la dynamique polarisée
par l'un de ses deux pôles soit selon la dynamique
polarisée par l'autre, mais apparaît aussi
une troisième dynamique selon laquelle le contradictoire
ni ne s'actualise ni ne se potentialise dans l'une ou l'autre
de ces deux directions mais s'engendre contradictoriellement
! D'où une systémogenèse à trois
polarités idéales et non pas deux. »]
Maffesoli utilise cette notion pour parler du contradictoire
vécu en tant que tel. [La modernité acceptait
le contradictoire comme le faisait Hegel, dans une vision
de l'histoire qui opérait des dépassements
à partir de ses contradictions internes. En philosophie,
le contradictoire était le signe d'un mauvais raisonnement,
d'une argumentation qui ne tenait pas. Freud note que l'inconscient
ne connaît pas la contradiction, ce qui était
une atteinte au sujet rationnel, libre et volontaire, une
blessure narcissique. Ici nous avons changé d'époque].
La postmodernité met en avant une sagesse progressive,
où on cherche la réalisation de soi, on cherche
l'épanouissement personnel dans l'instant, où
on valorise le vécu du présent dans l'intensité.
La modernité met à mal Dieu et ses images,
elle est d'une certaine façon iconoclaste. Pour les
modernes l'image, l'imaginaire bloque l'oeuvre de la raison.
Au contraire la postmodernité c'est la valorisation
et même l'hyper valorisation de l'image. Le spectacle
est partout, c'est devenu un devoir le spectacle, la mise
ne image.
Avec la modernité le développement technologie
a désenchanté le monde. La postmodernité
développe un monde imaginal. La manière de
penser passe par l'image, l‘imaginaire, les symboles,
les icônes, l'immatériel.
L'mage est devenu notre milieu mental. C'est un élément
primordial du lien social.
L'imaginal est un élément constitutif de
l'être ensemble.
Le social intègre maintenant ce qui a été
laissé de coté par la raison.
L'imaginal participe de la complexité, il établit
une correspondance et un lien entre les éléments
de l'environnement social, mental et naturel.
Les civilisations évoluent, elles ne sont pas éternelles.
La postmodernité est le résultat de la modernité.
[L'importance qu'il donne au concept d'imaginal
semble pertinente, cela atténue le sentiment
désagréable, que l'on éprouve face
à son accompagnement et sa valorisation de la postmodernité.]
|
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« Psychanalyse et société
postmoderne » Roland Brunner, livre publié
en 1998 aux éditions l'Harmattan
|
Il note l'existence du fantasme d'un sujet fort, qui sait
gérer, qui a la maîtrise de son destin. Il
doit gagner.
Il rappelle que la vie est une perte, nous avons perdu
le paradis maternel, il nous faut faire le deuil des objets
perdus. Il cite la jeunesse, la beauté, la santé,
les êtres chers, on peut perdre son travail, et on
perd souvent nos illusions.
Quelle est la mesure de la civilisation ? Les gagnants ?
Pour lui ce devrait être la solidarité avec
les perdants : les faibles, les chômeurs/euses,
les malades, les handicapé/es, les étrangers/ères.
Perdre son travail c'est perdre son identité, c'est
ne plus exister, ce phénomène est renforcé
par le contrat narcissique proposé à l'embauche
ou dans le management par projet.
Il pense qu'il existe une anémie du moi, les attaches
lié au passé, à la famille, à
la nation, au groupe ne marchent plus. Il y a une prolifération
de sujet sans attaches et pervers.
Il remarque que la loi de la triche règne :
pas vu pas pris. Les dérives psychopathes d'une partie
de la jeunesse.
Le lien social est malade.
Le paraître est très important. La frime,
la séduction, le passage à la télé
sont la règle.
Pour lui la vie c'est l'or du temps, il faut sculpter
sa statue. Le culte du moi a pris la place du sujet.
Dans nos sociétés démocratiques l'autre
est moins bien toléré/e. Il y a une difficulté
pour symboliser la mort. Le déni de la mort n'est
pas bon.
Pour lui, il faut venir en aide aux personnes en difficultés.
On peut aimer sans désirer [l'amour = ? désir ?]
Notre temps a la haine du temps, il ne tolère pas
l'attente. Le temps est vide de sens.
Il se demande si nous ne sommes pas arrivé/es à
la disparition de l'intime.
Il faut s'informer, mais la complexité rend cette
tâche délicate. L'ambivalence est un autre
paramètre qui complique la situation.
Il dénonce la télécratie. Avec la
télé on peut vivre par procuration. Exit le
métabolisme psychique, le silence de la réflexion.
La pub fonctionne par identification spontanée.
Avec des identifications multiples. La jouissance se suffit
à elle-même. Cela fait écho aux fantasmes,
voyeur et acteur en même temps tout en étant
passif/ive.
Pour lui guérir, c'est changer de style.
Internet sert aussi à calmer les angoisses. Il
existe une fascination pour cet objet phallique qu'est l'ordinateur.
Ceci se passe sans parole, c'est hors la parole. Il n'y
a d'enjeu que si le corps est impliqué. Le Net c'est
l'évitement des corps.
Nous dans un rapport à l'altérité
sans l'autre. C'est une civilisation phobique.
Sur le réseau, on ne trouve pas la réponse
sur la vie, la mort, l'amour.
La question centrale de notre vie reste : quel chemin
pour la vérité (singulière).
Notre société est hantée pas deux
spectres : la panne et l'attentat terroriste.
L'espèce humaine est la seule espèce animale
à avoir su compenser sa faiblesse physique en inventant,
en utilisant des artefacts pour se mouvoir, se vêtir,
se protéger et faire face aux autres ou à
la nature hostile. C'est une sorte de prothèse pour
une faiblesse, un manque.
Le gaspillage de notre civilisation est un problème.
L'efficacité des mythes fonctionne si ils sont
soutenus par l'imaginaire des personnes.
Nous multiplions les objets fétiches.
La jouissance narcissique existe au niveau de la maîtrise
mais la technique tyrannise.
L'obsolescence est très rapide. L'exclusion massive.
L'entreprise est érotisée, imaginée,
mais c'est un lieu d'agressivité, voire de guerre.
Le management joue avec les pulsions. Il faut encourager
l'efficacité et réprimer les dysfonctionnements.
C'est souvent une injonction à la passion. Pour le
travail et l'entreprise mère.
Mais quelle place au désir ? Il y a narcissisation
et valorisation, symbolisation pour une loi, un lieu inconscient
où fonctionne la désexualisation, et marche
la perversion réussie.
Mais la valorisation n'existe que pour un petit nombre.
Il y a beaucoup d'opérateurs et opératrices
peu valorisées [ce que certains nomment le prolétariat
de service].
L'hyperactivité existe mais la symbolisation ne
prend pas souvent, cela provoque l'épuisement et
la déprime y compris pour des chefs. Le principe
de réalité c'est pour tous les autres :
les cadres, les techniciens, et aussi les exclu/es.
La sublimation est un « privilège de
classe ».
L'argent est une puissance, la puissance aliénée
de l'humanité.
Exploiter les autres reste le meilleur moyen pour gagner
de l'argent.
Ici être = avoir !
Le spectacle et le discours de façade sont un cache
misère.
Les conditions de travail sont liées à la
décomposition sociale, c'est un choix politique.
Les entités collectives sont des objets imaginaires.
Le discours du maître continue dans un monde désenchanté.
La fonction politique consiste à occulter le symbolique.
On nous propose des recettes pour concilier les contradictions.
L'hygiène sociale fonctionne comme un sédatif.
Mais où est le sujet ?
Il rappelle que Freud disait que gouverner est un métier
impossible.
Cynisme des puissants, sadisme sur les pauvres, les perdant/es
(sadisme indirect qui fonctionne par la médiation
des mécanisme sociaux).
De plus, on rend responsable les victimes de cet état
de fait, ce qui renforce le masochisme.
Perte de l'estime de soi.
Le contrat de travail pour acheter de la force de travail
est un contrat narcissique. Le chômage est une blessure
narcissique. C'est un désastre social, une sorte
de suicide social [Si on reprend la notion de dépense
utilisée par bataille et reprise par Maffesoli, on
peut dire que le chômage est une dépense sociale
destructrice, celle-ci est marquée par la pulsion
de mort. En plus, on demande à la collectivité
de prendre en charge le coût des conséquences].
Il y a un télescopage du sujet avec la crise de
la société.
L'Etat peut être vu comme un père démissionnaire.
Quelle légitimité a-t-il ?
Le pouvoir = une jouissance narcissique.
La position de soumission = une forme sociale de la structure
névrotique.
Le maître l'a, l'esclave demande de l'amour.
La soumission à l'autorité => transfert
dans le cadre social de la soumission au père.
Le Surmoi peut servir l'horreur [500 000 morts au
Rwanda couverts par l'idéal républicain incarné
par Mitterrand, par exemple. La purification ethnique en
Europe (Bosnie) que l'on ne pas arrêter. La figure
du voleur, la corruption absoute par la fonction présidentielle
avec Chirac. Des mesures proposées par le Front National
mises en oeuvre par Perben et Sarkozy. L'expulsion de familles
avec des enfants en bas âge dans le pays des droits
de l'homme. Des personnes menacées et condamnées
ayant demandé l'asile en France renvoyées
dans leur pays d'origine. Le trafic de femmes pour la prostitution
impossible à combattre. Des milliers de personnes
licenciées, alors que l'entreprise qui les employait
fait des bénéfices tellement énormes
qu'on l'on n'ose pas le dire publiquement. Des entreprise
qui détruisent 150 km de côte par la pollution
et elles ne sont pas condamnées. Des personnes expulsées
de leur logement parce qu'elles sont pauvres. Le harcèlement
morale et sexuel sur des femmes de ménage impossible
à dénoncer et à faire condamner dans
un service de l'Etat à Nantes, parce que les hautes
instances du ministère en question font pression
pour que l'affaire soit classé sans suite, etc. ]
La psychanalyse => desserrer le discours de l'autre.
Le pervers = un bon dirigeant.
« Jouis ! » et « pas
vu pas pris ! » Absence de culpabilité.
Le pervers utilise la loi et la nie en même temps,
il s'en joue.
Il jouis de l'angoisse des partenaires pris dans ses filets.
Il ne crée rien, n'est à l'origine de rien.
Il est à l'aise dans l'entreprise.
L'entreprise tend à nier la castration symbolique
par sa façon de mettre en oeuvre la maîtrise.
Quel exercice de l'autorité sur les lieux de travail. ?
Qui accepte la communauté humaine ?, qui laisse
place au désir et respecte les personnes ?
Le droit = un tiers régulateur et pacificateur entre
els hommes en évitant la guerre de tous contre tous.
La démocratie est travail à part entière,
il s'agit du rapport à l'autre, à l'ordre
collectif.
Oedipe = base du lien social, projection et identification.)
Le transfert répété, l'idéalisation
du chef, la diabolisation d'autres personnes ou de groupes
d'autres.
Mais la famille n'est pas la mère de la démocratie.
La démocratie ? Trouver la bonne distance, ni
trop près, ni trop loin.
Renoncer à l'omnipotence narcissique. Reconnaître
l'autre pour négocier sur son désir (dans
les deux sens).
Admettre la nécessité de la loi comme régulateur
de jouissance.
Renoncer au Prince, à la personne idéale.
Refuser le tyran, ne pas suivre ses délires.
Savoir qu'en soi il y a la bête et la violence.
Renoncer à sa vérité (absolue).
Accepter l'agressivité du débat d'idées.
Renoncer à l'utopie idéale pour militer dans
la société réelle et vivable.
Pas de mission historique.
L'égoïsme ? Oui, bien compris il implique
la solidarité.
Essayer de prendre du recul avec le fantasme originaire,
la société est un objet imaginaire.
Le monde est désenchanté, mais il n'y a
pas de tragique romantique.
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Dans la postmodernité, la place des intellectuel/lles ?Est-ce
qu'il existe une place pour eux ou elles ? Est-ce impossible ?
Est-ce qu'ils ou elles le désirent ?
La fragmentation est importante, ne peut-il y avoir que
des points de vue minoritaires ? (origine Internet)
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Texte Canada (origine Internet)
Mondialisation
Le consumérisme : un modèle de vie
La culture populaire ?
Elle semble venir principalement de la télé,
des événements médiatiques, des événements
festifs, des CD, de la vidéo, des centres commerciaux,
du cinéma.
Les valeurs ?, les savoirs ? les projets ?,
les relations ?, l'identité ?
Eclatement, fragmentation, dissolution, dérive,
rupture,
Equivalence, ambivalence.
Les modalités de la médiation ne sont pas
évidentes.
Le ballottement existentiel.
Les difficultés pour trouver une place dans la
société.
Les difficultés à concevoir un projet d'avenir.
La solitude, le fractionnement et la dissolution de la
famille.
L'hyperactivité sociale, l'excès de consommation
divertissante.
L'affolement de l'être, l'incapacité de s'arrêter,
de la lenteur.
Vivre vite ! Dans l'instant,
Valorisation de l'instantané, présence de
l'image, simulacre,
Passage, transition,
Surface et absence de profondeur.
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Le postmoderne ? (origine Internet)
Problème avec les références identitaires
et collectives.
Crise des représentations.
Vide spirituel.
Abondance d'objet et prolifération des formes.
Surabondance des signes non signifiants.
Absence de référents et de sens, donc problèmes
pour l'identité.
Décentration du sujet ?
Désintégration du sujet !
Problème pour se positionner avec le langage.
Problème pour le centre organisateur ? Cohérence ?
Equivalence et interchangeabilité des autres !
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La raison est discréditée, mais n'est-ce
pas un problème de l'oublier si vite. L'amélioration
des conditions d'humanité est le produit de l'action
de la raison. Pourquoi jeter ce qui nous aide ?
L'idéal moral ?
C'est une façon de penser qui nous fait humains.
Le respect des différences est lié à
cet idéal.
Face à la fragmentation généralisée,
le rôle de la politique pour être ensemble reste
fondamental (origine Internet).
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Une nouvelle " épistémé " ?
(origine Internet)
Logique de l'oubli ! Instantané et mouvement
perpétuel.
Redéploiement de la subjectivité
Quel contrat symbolique pour les humains ? Pour le devenir
et le rester ?
Le projet de société est inexistant, il
faut sans cesse recomposer la sphère individuelle
et le lien collectif, idem pour les rapports entre les deux.
Problème de déconstruction.
Le postmodernisme critique sans arrêt la cohérence
et la continuité.
Quel développement pour le capital symbolique ?
Le développement de l'être est en partie
opaque et identitaire.
Comment la construction de l'être peut permettre
la traversée des altérités plurielles
sans éclatement.
La postmodernité : une période où
domine l'éclectisme, où la dissonance devient
banale.]
Il existe de fortes oscillations, une sorte de Yo-Yo permanent
avec baisses et hausses rapides. Ce constat est valable
aussi pour l'idéologie.
Le relativisme est une solution de facilité pour
vivre et consommer, " chacun ses valeurs " est
une parole que l'on entend si souvent qu'elle devient objet
de dérision.
L'individu est déclaré souverain, mais l'est-il
vraiment dans le jeu des rapports de force de ce monde ?
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Une nouvelle épistémè : L'identité
en mutation ? (origine Internet)
Individualisme, mutation de la manière d'être.
Eclectisme, fragmentation généralisée.
Self-service partout ! La vie en vrac ! Des
séquences flash !
Pas de grands projets.
Des engagements éphémères.
Le désengagement doit être possible rapidement.
Cette procédure peut être plus rapide que celle
de l'engagement.
La disponibilité émotive ! Le contractualisme
est superficiel !
Le vécu est roi, il est intense et bref !
L'image des réseaux d'ordinateurs est prégnante.
Le va et vient permanent.
Notion de connectable, de connexion !
Le zapping ! L'esprit est vif et réactif.
La recherche perpétuelle de nouvelles sensations
est la règle, => Fun !
Les sports de glisse comme le surf sont le modèle
[Roller, skate, rap, etc.]
La personnalisation est forte.
L'individu est voué au self service.
Kaléidoscope et néotribalisme =>libre
choix, base émotive, feeling, intérêt
momentanément commun !
La communauté émotionnelle !
La composition des groupes, des familles est changeante.
L'inscription est locale.
L'absence d'organisation rigide.
Importance de la proximité.
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Force attractive = la passion ? (origine Internet)
=>le lien avec ceux qui pensent comme nous ?
=> lien avec ceux qui se sentent comme nous.
L'environnement informationnel.
L'identité dans ce cadre est à la fois similarité
totale et altérité totale.
Plus les limites du moi sont fragiles, plus l'identité
est fragile, plus fortes sont les coupures entre le moi
social et le moi intime.
Le vouloir être est souvent en effervescence, pour
certaines personnes de façon permanente.
La réassurance de l'identité est donnée
par la communauté des mêmes.
L'image négative est intériorisée.
Le coût et la récompense ? (tendance gagnant
gagnant ?).
Sur le réseau la récompense est supérieure
aux coûts. On existe en intervenant par mail, dans
les forums ou les " chat ". Le fait que notre
intervention provoque des réactions est gratifiant,
puisque d'autres personnes nous donnent de l'importance.
C'est un peu cela le " gagnant / gagnant " du
pragmatisme utilitariste. C'est de fait relativiste et virtuel,
mais ça occupe, ça squatte l'encéphale
!
L'estime de soi est marquée par le désordre
ambiant, la décentralisation.
Expression du moi en vue de la reconnaissance d'autrui
est nécessaire pour le développement de soi.
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La postmodernité = ? (origine Internet)
Réalité plurielle, en " mouvance "
(ou en mouvement ?)
Nihilisme déconstructiviste,
Transformisme direct.
No future !
Relativisme,
Conduite intuitive, inductive,
Complexité,
Singularité, place contextuelle,
[Appui sur la différence, cf. Philippe Garnier
à Bieuzy].
Fin des oppositions binaires ! ‘elles deviennent
parfois un symptôme des difficultés éprouvées
dans le changement et de la fixation d'une jouissance qui
est à la fois une satisfaction et une défense
contre l'angoisse.)
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Erikson(un psy connu pour son utilisation de l'hypnose
et des thérapies courtes) (origine Internet)
" Le terme identité renvoie tantôt à
un sentiment conscient de spécificité individuelle
– tantôt à un effort inconscient tendant
à établir la continuité de l'expérience
vécue pour fournir la solidarité de l'individu
avec les idéaux d'un groupe.
Le sentiment d'identité oscille donc entre un pôle
représenté par l'idéal du moi et le
surmoi, marquant l'intériorisation des modèles
sociaux, et un pôle traduisant la perception que le
sujet a de lui-même dans son engagement dans une réalité
sociale mouvante ".
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Une autre approche de la postmodernité (origine
Internet) :
Difficultés d'orientation pour le sujet,
Nouvelles formes narratives,
Pluralité,
Scepticisme généralisé,
Droit individuel à être libre,
Culte de la spontanéité,
Être soi-même !
Illusion individualiste !
Sécurité illusoire !
Le sujet n'a pas de projets, pas d'idéaux sauf
le désir de consommer !
Culte de sa propre image,
Anxiété existentielle,
Problème de sécurité qui atteint
l'être profondément,
Fragilité des rapports humains,
Difficultés pour la construction de l'identité,
Très grande pluralité,
Evolution et changements rapides,
Souffrance psychique très répandue, =>
dépression généralisée !
L'homme ?
Une machine informationnelle ou une machine désirante ?
(certainement les deux !)
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Une autre approche de la postmodernité (origine
Internet)
Massification,
Consommation,
Bonheur immédiat ;
Pas besoin d'effort
L'imaginaire actuel ? = Des images et des objets !
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L'évolution postmoderne ? (origine
Internet)
Elimination des conflits,
Déplacement de la responsabilité,
La transgression de la loi est banalisée,
Elimination du malaise du à la culpabilité.
La responsabilité morale est transformée
en compensation financière.
Enlever le caractère paradoxal de notre situation ?
Ceci évite la tragédie !
La recherche du plaisir sans la culpabilité [voir
Bauman sur la postmodernité]
Sentiment de sécurité assez faible,
Expérience de rupture et de fragmentation,
Comment utiliser notre liberté ?
La transformation est plus rapide que la capacité
de perception et d'adaptation des sujets aux changements.
Fragmentation,
Appauvrissement des rapports sociaux,
Narcissisme,
Survalorisation de l'extériorité,
Multiplicité des représentations.
Tout ceci se développe au détriment de l'intériorité,
de la subjectivité, de la réflexion sur soi.
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Une autre description de la postmodernité (origine
Internet)
Extériorité, Instabilité, Narcissisme,
Spectacle,
Recherche des solutions immédiates,
Refus de la souffrance ou " se donner du mal pour
... ",
Difficultés pour l'effort.
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Comment réduire son apathie, son manque d'identité,
son manque de sens existentiel ?
Les problèmes de fond à ne pas occulter :
" aspect conflictuel et dramatique de la condition
humaine du sujet ".
La postmodernité transforme le sujet qui souffre
en sujet qui consomme !
Les modèles identificatoires :
Le spectateur est passif, en devenant consommateur il
est actif !
Il n'y a jamais le bien qui est totalement satisfaisant,
le produit adéquat (il faut donc recommencer l'acte
d'achat régulièrement).
Satisfaction immédiate et sans sacrifice !
Le travail de penser, de réfléchir semble
très difficile, voire impossible.
Fascination des images.
Investissement libidinal sur des produits (avant la libido
se fixait principalement sur des personnes)
L'homme consommateur a obligation de jouir ! (cf.
Melman et l'impératif de jouissance).
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|
La banalisation de l'usage des psychotropes et des
drogues :
Pour ne plus penser.
Un monde ailleurs sans les adultes et la société
normale.
On ne peut pas envisager une fête sans ces produits.
La prise de produits pour aller toujours plus vite et
résister le plus longtemps.
Le sport comme miroir de la société.
La dépendance dans le capitalisme post moderne :
La télé, la consommation comme dépendance ;
La grande diffusion des anxiolytiques et des antidépresseurs ;
Le sport est grand utilisateur de drogues.
|
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Charles Melman : La jouissance à tout prix !
Un symptôme postmoderne qui modifie le mental. Le
refoulement n'est plus à l'ordre du jour. L'injonction,
l'impératif de jouissance étouffe le désir.
Les psychanalystes sont confronté/es à de
nouveaux malaises lié au narcissisme.
Les sujets ont du mal à exprimer une demande. Il
faut essayer de construire d'abord.
Consommer et profiter n'incite pas à réfléchir
sur soi. La sensation d'exister est liée à
la conformité de son milieu, de son âge.
|
|
Un extrait d'un article sur la postmodernité
(origine Internet)
Nous vivons dans une époque postmoderne, où
tous les antagonistes peuvent coexister, sans s'exclure.
L'enjeu est dans la cohabitation pacifique des styles contradictoires.
L'utile et l'inutile. L'ancien et le nouveau. L'individu
et le collectif. La mondialisation et le local. La jouissance
et l'interdit. La rupture et la continuité. …/
…
la condition postmoderne. Comme le dit Yves Boisvert,
elle est caractérisée par " la non-uniformité,
le pluralisme et l'éclectisme ".
Contradiction du système?
Bien d'avantage : indifférence par la saturation
d'information, la surconsommation et le manque d'intégrité.
Gilles Lipovetsky écrit d'ailleurs : " La culture
postmoderne est un vecteur d'élargissement de l'individualisme;
en diversifiant les possibilités de choix, en liquéfiant
les repères, en minant les sens uniques et les valeurs
supérieures de la modernité, elle agence une
culture personnalisée ou sur mesure ".
|
|
Article canadien sur les rapports entre la psychanalyse
et la postmodernité
Hélène Richard « Une psychanalyse
postmoderne »
La postmodernité est caractérisée
par l'éclectisme, le pluralisme;
Dissolution de la notion de vérité.
Pensée de l'errance basée sur la proximité
et le vécu subjectif.
Souffrance sur le plan identitaire.
Déstabilisation du moi = un miroir vide et fragile.
Problématiques narcissiques identitaires.
L'individu est désenchanté et se vide de
sa substance.
L'individu postmoderne est si déstabilisé
et ressent un tel sentiment d'insécurité,
qu'il serait constamment "obsédé par
des problèmes personnels, exaspéré
par un système répressif jugé cependant
trop clément, habitué qu'il est à être
protégé, traumatisé par une violence
dont il ignore tout : l'insécurité quotidienne
résume sous une forme angoissée la désubstantialisation
postmoderne"
La dictature du sujet :
Stratégie psychotique de guérison.
"La vie en séquence-flash" centrée
sur le présent, au jour le jour, et que caractériseraient
le caractère éphémère et l'éclectisme
des projets, des engagements.
L'intérêt de ce style de vie, centré
sur le matériel et le familier, est qu'il recherche
un sens léger à la vie et n'exige pas d'investissement
profond : cette légèreté permet de
donner une signification à sa vie sans se soumettre
aux exigences d'un diktat venu de l'extérieur.
On retrouve cette recherche de légèreté
dans les engagements à l'égard d'autrui. C'est,
en effet, le "contractualisme éphémère",
qui dominerait maintenant les relations interpersonnelles,
permettant à l'individu de se désengager rapidement.
Le néo-tribalisme :
La deuxième stratégie privilégiée
par l'homme postmoderne pour échapper à la
déstabilisation de son "moi" résiderait
dans le "néotribalisme".
Plutôt Hamlet qu'Œdipe ?
De cette incursion dans la vision sociologique et philosophique
du monde contemporain, retenons que si l'homme moderne,
tel que Freud le concevait, affichait les traits d'un Oedipe
en proie à des tourments pulsionnels et moraux, tel
n'est plus le cas de l'homme postmoderne qui semble davantage
aux prises avec un dilemme narcissique identitaire semblable
à celui de Hamlet. Autrement dit,
pour paraphraser Shakespeare, "To be or not to be,
is it not the question now ? "
Ce qui frappe le plus chez ces jeunes gens … /
…, c'est leur difficulté à penser,
à réfléchir sur eux-mêmes, ne
serait-ce que pour nommer leur désir ou leur souffrance.
Leur discours est plat, stéréotypé,
plein de déni; leurs valeurs sont matérialistes,
leur intelligence, concrète et toute en surface.
On y retrouve aussi les indices d'un certain fonctionnement
psychique lié à l'appauvrissement de la capacité
de représentation psychique décrit par la
psychanalyse contemporaine et que nous aborderons maintenant.
Plusieurs analystes proposent des innovations après
avoir remarqué dans leur pratique clinique la présence
de "nouvelles maladies de l'âme", selon
l'expression de Kristeva (1993), se caractérisant
par un mode de fonctionnement psychique privilégiant
les agirs et les somatisations. Il est cependant important
de mentionner ici qu'on ne sait pas encore si ces maladies
sont vraiment "nouvelles", c'est-à-dire
d'apparition récente et en lien avec l'évolution
du contexte sociétal, ou si elles sont "nouvelles"
pour ces cliniciens qui peuvent maintenant les apercevoir,
grâce à l'accroissement de leur fréquence
et aux nouvelles lunettes fournies par l'avancement des
connaissances théoriques et techniques en psychanalyse.
D'après ces auteurs contemporains, les blessures
narcissiques et les risques de psychose favorisant ces agirs,
de même que les symptômes psychosomatiques,
semblent témoigner d'une difficulté de représentation
psychique qui exige une adaptation du cadre psychanalytique
classique.
Sans du tout renier la position freudienne, ils tentent,
dans la foulée de cliniciens tels que, par exemple,
Balint, Fairbairn, Ferenczi, Khan, Klein et Winnicott, de
l'adapter aux besoins psychiques de l'homme contemporain
et ont élaboré des ajustements techniques
qui, à ce jour, se sont avérés efficaces.
Ils adhèrent à une conception de la psychanalyse
qui, en tant que thérapeutique, et au-delà
des divergences d'écoles, se donne pour mission d'optimiser
les capacités de symbolisation de l'individu, c'est-à-dire
ses possibilités de donner un sens à sa réalité
intérieure, à sa perception de l'univers extérieur,
et de se représenter ce sens.
Bref, le modèle freudien, pour cohérent
qu'il soit, repose sur une conception particulière
de la psychopathologie et de la symbolisation : il suppose
que le patient a pu faire un "assez bon" travail
préalable de symbolisation primaire - de représentation
des choses - sur ses expériences personnelles. Or,
les patients ne fonctionnent pas tous selon ce modèle
de symbolisation.
Les nouvelles maladies de l'âme ?
Désaffection du langage comme dans les problématiques
mélancoliques.
Les symptômes psychosomatiques agissent comme des
défenses.
Le langage n'exprime pas ce que le sujet ressent.
Nécessité d'allier plusieurs approches pour
la clinique postmoderne [ce que disait aussi Philippe Garnier].
Il faut essayer de trouver des nouveaux supports à
la symbolisation.
Les observations postmodernistes qui ont servi de contexte
sociétal à la présentation des travaux
de la clinique psychanalytique contemporaine indiquent que
les aménagements techniques du cadre freudien sont
appelés à devenir de plus en plus nécessaires
dans la mesure où, la société postmoderne
offrant moins de systèmes sociaux pour symboliser
les problèmes identitaires (Roussillon, 1996b), le
fonctionnement psychique caractérisé par le
clivage et les difficultés de représentation
sera dans l'avenir encore plus répandu qu'il ne l'est
aujourd'hui . D'où l'importance pour la psychanalyse,
à cette période particulière de son
histoire, de se faire plus présente et d'offrir aux
cliniciens des balises telles que, par exemple, une plus
large diffusion des théorisations présidant
à son évolution technique.
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Article Hélène Richard, Postmodernité
et psychanalyse (autre lecture) :
Le début de la postmodernité c'est les années
soixante du XX° siècle. C'est la force des techno-sciences,
la présence des mass médias et de l'économie
post industrielle. C'est une mutation culturelle avec la
consommation de masse, l'individualisation.
C'est le culte des différences et du particularisme.
La base c'est la liberté d'expression et le renforcement
de la vie privée. Seule compte la réussite,
donc le pragmatisme. On peut dire que c'est une période
de confusion où règne la non uniformité
et le pluralisme, l'éclectisme. Il existe plusieurs
temps en même temps.
C'est une philosophie de la vie où la proximité
et le quotidien sont importants. Il y a une désillusion
vis à vis des avant-gardes. Les valeurs de l'hédonisme
sont majoritaires. Le scepticisme vis à vis de l'autorité
est important. Omniprésence des médias.
Pensée de l'errance et attitude pragmatique face
au savoir. Il n'y a pas d'universalisme, mais un pluralisme
des visons du monde et des interprétations. Relativisme.
Il existe un problème pour les critères de
vérité, on privilégie les petites vérités.
Idem pour les récits, les mini-récits ont
pris la place des grands récits. On note un bricolage,
on grappille où on peut pour le sens donné
à la vie. Il n'y a pas de ligne de conduite unique.
Les normes sont le résultat de décisions individuelles.
C'est la fin de la culture du sacrifice. L'incertitude est
un bain qu'il faut accepter. Le métissage et les
connexions multiples sont la règle. Une philosophie
de l'instant, de la proximité, du quotidien.
Les banques de données informatiques sont importantes.
Le savoir change de nature. On peut être pragmatique
avec les technologies liées à Internet. La
puissance du savoir n'est plus personnelle et livresque.
Ce qui compte c'est la capacité à donner une
valeur à un ou des savoirs. La culture est un éclectisme,
le pluralisme se vit au quotidien.
Il existe une déstabilisation du moi que l'on constate
avec les problèmes liés au narcissisme et
identitaires. La vie postmoderne est désenchantée.
La dépression est très répandue, le
désespoir se rencontre assez souvent.
H. Richard se demande si nous ne sommes pas dans une dictature
du sujet. Elle note l'existence du néotribalisme.
Il faut inventer ses propres objets. Elle se pose la question
de la proximité de la psychose.
La dynamique d'objets consommés en vrac donne une
vie en « séquence-flash ».
Le sens semble ne plus être important, un sens léger ?
La vie s'épuise dans le présent, il n'y
a pas d'investissements profonds. La légèreté
de l'être ? Le contractualisme est éphémère,
le désengagement est rapide, ou doit pouvoir être
rapide. Tout cela est en phase avec la disponibilité
émotive, affective qui se vit au jour le jour. L'engagement
reste superficiel, mais l'intensité doit être
maximum.
Elle note l'effritement de la famille. La vie familiale
est elle aussi marquée par la discontinuité
(divorces, séparations, gardes alternée, familles
recomposées, ...).
Le néotribalisme c'est l'adhésion à
un groupe qui a les mêmes valeurs, avec qui on partage
des émotions. C'est une inscription temporaire, on
peut très bien fonctionner avec une multiplicité
d'appartenances, la co-existence est banale.
Le sujet a une vie grégaire. La passion suivant
les moments détermine les passages, ou le passager.
Une sorte de zapping existentiel. De fait, l'identité
est en mutation. Le pouvoir de la subjectivité ?
Elle est centrée sur le présent. C'est superficiel
et discontinu dans des groupes de semblables.
Hélène Richard pense que les neurosciences
ont un rôle qui pose question. La chimie, les médicaments
change le comportement sans le consentement de la personne.
Il y a forcément un problème pour le symboliser
ce changement qui s'opère à son insu.
Elle note une désaffection de la parole et des
difficultés de représentation psychiques.
Le pôle biologique et pulsionnel du psychisme humain
est devenu primordial. Il existe bien une difficulté
à penser, à réfléchir sur soi.
Il y a des problèmes pour nommer le désir,
pour parler de la souffrance. La prééminence
du discours plat et stéréotypé n'arrange
pas les choses. Il est marqué par le déni
et cache souvent la peur. L'univers de notre vie est assez
froid et axé sur la concurrence. Il y a un appauvrissement
de la capacité de représentation. L'individu
est centré sur son image sociale et son narcissisme
cache le vide intérieur.
Les maladies liées au psychisme privilégient
les « agirs » et la somatisation.
Contre les blessures narcissiques il y a de plus en plus
de passage à l'acte.
Elle termine son article sur les nouvelles méthodes
à mettre en oeuvre par les psys.
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J Mascotto « De la force de travail
à Dionysos » sociologue canadien :
http://trempet.uqam.ca/ConjoncturesINTERNET/Numero25/Mascotto.RTF
« De la force de travail à Dionysos »
J Mascotto
« De la force de travail
à Dionysos » J Mascotto
La structure psychique n'échappe pas non plus à
l'effacement de la médiation et à la folie
de l'équilibre. Le postcapitalisme cultive et exacerbe
un mode narcissique de la subjectivité ! Malgré
la rhétorique sur le multiculturalisme et les différences,
l'autre, l'autre qui désire réellement, est
saisi comme une nuisance traumatique qui interrompt le fragile
équilibre de l'Ego. L'autre, quoi qu'il fasse, représente
potentiellement une menace annexionniste pour mon espace
vital. On comprendra ici que le Political correctness ne
combat pas tant le racisme ou le sexisme que la manifestation
en acte du désir de l'autre. Par ailleurs, le sujet
faible post-bourgeois n'intériorise plus la loi ou
la prohibition : ce qui témoignerait encore d'une
instance de la verticalité entre le sujet et l'État,
il ne se caractérise pas par le contrôle de
la spontanéité libidinale.
La valeur d'usage odradek, les leurres, la justice totale
de compensation, l'illusion de la richesse économique
et l'horizontalisation des pratiques, impulsent une socialisation
directe de l'inconscient à travers un court-circuit
entre le Surmoi de l'ordre technoscientifique et le Ça
aux dépens de l'Ego. " Système, donnez-nous
nos mangeurs quotidiens ! ", une configuration
hypnotisante enjoint : Enjoy yourself !, en s'adressant
au noyau le plus intime de la subjectivité vivante.
La subjectivité vide devient une subjectivité
avide, dit Michel Henry.
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Michèle Ducornet sur le désarroi (site
Internet psychanalyse in-situ)
Le désarroi du psychanalyste
Le vécu de la certitude délirante ne nous
est pas étranger
En 1955 Lacan en faisait une intéressante démonstration
que je vais tenter de résumer.
"Nous vivons dans une société où
l'esclavage n'est pas reconnu. Il est clair qu'il n'est
pas pour autant aboli. Il est aussi clair que la servitude
n'est pas abolie, elle serait même généralisée
: servitude par rapport aux exploiteurs, eux-mêmes
serviteurs de l'économie. Ainsi, je cite "la
duplicité maître-esclave est généralisée
à l'intérieur de chaque participant de notre
société".
Le discours de la liberté qui a sous-tendu révolte
et révolutions dans la réalité de l'Histoire
s'est avéré dans sa mise en acte non seulement
inefficace mais ennemi de tout progrès dans le sens
de la liberté. Et pourtant le discours de la liberté
s'articule au fond de chacun de nous comme représentant
le droit de l'individu à l'indépendance à
tout maître, tout dieu, à une autonomie irréductible
comme individu, comme existence individuelle.
Les droits de l'homme, de l'enfant, et mille autres choses
cela appartient chez chacun de nous à un discours
intime, personnel qui est bien loin de rencontrer sur quoi
que ce soit les faits de réalité et même
le discours du voisin.
"L'existence chez l'individu moderne d'un discours
permanent de la liberté, mérité en
tous points d'être comparé au discours délirant."
À l'épreuve des faits, notre attitude vis-à-vis
de ce qu'il faut supporter de la réalité,
ou de l'impossibilité d'agir en commun dans le sens
de cette liberté, a le caractère d'un abandon
résigné à la réalité,
d'une renonciation à ce qui est pourtant une partie
essentielle de notre discours intérieur.
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Questions pour le sujet postmoderne : " le
personnel est politique "
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Invisibilité de la domination :
L'exemple du genre comme sexe social devrait nous inciter
à réfléchir.
Céder ? Consentir ?
Céder est plus glorieux, parce qu'on plie sous
le rapport de force.
Consentir c'est admettre, voire cautionner, c'est nul
! C'est inadmissible pour soi et les autres. Il n'y que
les personnes aliénées et faibles qui peuvent
accepter cela, dixit l'opinion libertaire la plus commune.
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Le capitalisme prend toute la vie (une biopolitique)
:
L'illusion de liberté fonctionne bien, on se croit
libre alors que notre vie est captée par le système
capitaliste.
On cherche souvent à exister pour soi ou de façon
autonome.
La difficulté est que si on se croit trop autonome,
on ne voit pas comment nous sommes intégré/es.
Une forte personnalité est nécessaire pour
survivre en étant un peu à part.
Le groupe peut aider à cela, mais sans oublier
que la biopolitique capitaliste est très puissante.
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Questions pour le sujet postmoderne
Comment faire avec la domination qui passe par soi ?
Une partie du savoir sur soi est inaccessible,
Il faut passer par un dispositif spécifique, de
type psy ou de recherche en sciences humaines (la pensée
froide, tentative de mise à distance alors que nous
sommes impliqué/es, Recherche / Action ?)
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Philippe Coutant le 18 Septembre 2004
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