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Date: 12 Novembre 2003
infozone_l@samizdat.net
Objet: [infozone_l] Freeparty au monopry
Objet: [Rdb-france] Un, deux, cent vietnam
source : http://www.d-i-r-t-y.com
La semaine dernière, une centaine de personnes se sont donné
rendez-vous pour saturer l'espace commercial du Monoprix de la rue
du faubourg du temple à Paris. Explications :
Qui êtes-vous ?
Paul Tourtelle & Natalia Imbroglio du comité pour la
free party au supermarché
Qui sont vos maîtres à penser ?
PT : A défaut de maîtres à penser, les personnes
et organisations suivantes peuvent être considérées
comme des références pour ce type d'oeuvre :
l'internationale situationniste, Machiavel, Edouard Leclerc, Arthur
Cravan, Dada, T.Mariani.
NI : Guy Debord, Michel de Certeau, Hakim Bey.
Pourriez-vous nous raconter ce qui s'est passé au monoprix
de la rue du faubourg du temple vendredi dernier ?
PT : A 20 h un signal sonore à retenti et les participant
se sont saisis d'un article dans les rayons l'ont brandi et la FREEPARTY
AU SUPERMARCHE a commencé. Des performeurs, des artistes
et autres acteurs ont joué, occupé le supermarché.
Le lieu est devenu une sorte de bordel euphorique. Nombre de participants
ont regardé, parlé, rencontré, joué
à être au supermarché pour ne pas faire leurs
courses. A 20h 10 la police est arrivée, a enfermé
dans le bâtiment ceux qui y étaient et empêché
d'entrer les autres. Les dernières actions se sont achevées
vers 20h 30 et une bonne partie des participants sont passés
à la caisse (une rumeur a couru : " ils ne te laissent
pas sortir si tu n'achète pas un article !) Une fois tout
le monde dehors, une discussion cordiale s'est tenu avec la police
à propos de l'événement.
Extrait de cette entrevue entre le chef des forces de l'ordre et
le chef des forces de vente qui m'a été rapportée
par une des participantes :
le flic : il y a des dégradations ? la caissière :
non. le flic : il y a des vols ? la caissière : non. le flic
: alors pourquoi vous avez fait venir 30 policiers ?
NI :Le happening artistico-spectaculaire pluridisciplinaire a eu
lieu dans les rayons, les artistes-performers ont été
très inventifs et très brillants, tout le monde était
hystérique. Nos mots d'ordre ont été suivis
:
Aucun vol, aucune détérioration, c'était très
important, nous devions être légalement irréprochables
pour être efficaces.
Pourquoi éprouvez-vous le besoin de "saturer l'espace
commercial" ?
NI : Comme ça
PT : Ce n'est pas un besoin mais la volonté saturer l'espace
commercial par des non-clients est une réponse à la
saturation de notre espace de vie par la publicité et le
commerce. C'est aussi l'exploration d'espaces de liberté
et des marges législatives.
Pourquoi employez-vous le terme de freeparty ?
Nous employons le terme de freeparty pour son sens littéral,
à savoir : fête libre.
Faut-il envisager ce terme dans sa connotation "techno"
?
PT : Si la freeparty au supermarché dépasse à
mon sens le cadre de la techno, la situation dans laquelle se trouve
les "teuffeurs" est assez exemplaire. Organiser des fêtes
en dehors du circuit commercial est à ce point scandaleux
que les pouvoirs publics ont tenu à interdire ces pratiques.
En effet, l'enjeu des free parties dépasse la musique techno
et sa consommation : ce sont pratiques et des choix de vie bien
"encombrants" qui gênent : nomadisme, drogue, internationalisme,utopie,
etc.
NI : Pour jouer sur les mots, c'est à la fois significatif
de liberté d'action et d'éclectisme, et une référence
aux free parties tekno.
Quelle est la finalité de ce type d'intervention ?
PT : C'est une oeuvre d'art.
NI : Donner le pouvoir à chacun de changer le décor,
parce que l'union fait la force. Montrer qu'on peut être un
créatif festif anarchique grâce au nombre lui aussi
créatif festif anarchique. On recherche un phénomène
de contagion à court et long terme.
Quelles types de réaction espérez-vous provoquer
?
NI : Un mouvement.
PT : De l'enthousiasme !
Quelles structures / organisations auraient selon vous bien
besoin d'une petite intervention de ce type selon vous ?
PT : celles qui ont un gros logo !
NI : Les musées !
L'art trouve-t-il une réelle pertinence hors des galeries
?
PT : Evidemment, au musée par exemple ou dans un ascenseur
ou dans ta salle de bain, dans des livres et même dans les
télévisions... " Ce sont les regardeurs qui font
les tableaux."
NI : Pourquoi non ?
I N F O Z O N E
s a m i z d a t . n e t
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