|
Origine : Echange mail
« Il y a un problème de redéfinition
des pratiques sociales, de réinvention des modes de concertation,
des modes d’organisation, des rapports avec les médias,
etc. Et ça devient politique : savoir qu’est-ce
qu’on veut faire. Est-ce que justement on veut changer
radicalement les systèmes de valorisation ? Auquel cas
il faut les prendre dans leur globalité, dans leur ensemble.
Si on prétend changer seulement sectoriellement, constituer
une petite force d’appoint, un petit lobby de pression
sur l’environnement, alors moi je pense que c’est
perdu d’avance ; parce que ça marchera très
bien : l’industrie ne demande pas mieux que d’utiliser
le mouvement écologiste comme elle a utilisé le
mouvement syndical pour sa propre structuration du champ social.
Ça serait très vite digéré par l’industrie,
par l’Etat, par les forces dominantes. Il faut un autre
niveau d’exigence. Je propose ce terme d’écosophie
pour montrer l’amplitude de la problématique des
valeurs » .
« Une immense reconstruction des rouages sociaux
est nécessaire pour faire face aux dégâts
du Capitalisme Mondial Intégré. Seulement, celle-ci
passe moins par des réformes de sommet, des lois, des
décrets, des programmes bureaucratiques que par la promotion
de pratiques innovantes, l’essaimage d’expériences
alternatives, centrées sur le respect de la singularité
et sur un travail permanent de production de subjectivité,
s’autonomisant tout en s’articulant convenablement
au reste de la société » .
F. Guattari.
La décroissance comme on le sait aujourd’hui amène
non seulement à ce que S. Latouche appelle une « révolution
culturelle », c’est-à-dire à la décolonisation
d’un imaginaire économiciste, politiste et progressiste,
mais plus encore, elle mène aussi et surtout à privilégier
comme l’a fait le situationnisme, une profonde révolution
de la vie quotidienne enfin constituée en autant de moments
réellement vécus. Par des pratiques autonomisantes,
d’auto-détermination et de réappropriation de
sa propre vie, par l’auto-production, l’auto-consommation,
l’auto-construction, le « do it yourself », les
« réductions », les « TAZ », les
Bolo’bolo, c’est-à-dire par la construction situationnelle
de formes-de-vie, c’est le « système de la quotidienneté
asservie et programmée » (H. Lefebvre) par l’échange
marchand qui a déjà colonisé toutes les dimensions
du pouvoir-capacité que nous avions individuellement et collectivement
sur notre propre vie, qui est ébranlé dans ses fondements
réels comme imaginaires. Il s’agit donc ici d’une
certaine « dérive urbaine » lettriste, qui notamment
au travers de l’écriture de Bernard-Marie Koltès
(lui aussi lecteur de Deleuze et probablement de Foucault), dit
assez bien l’instabilité, l’impossibilité
de s’ancrer, la dissymétrie entre une vie normée
et une vie mouvante, la dichotomie entre la nuit et le jour, quand
il écrit qu’il « ne conçoit un avenir
que dans une espèce de déséquilibre permanent
de l’esprit, pour lequel la stabilité est non seulement
un temps mort, mais une véritable mort ». On pourrait
aussi parler plus particulièrement d’extension du domaine
de la lutte contre la mort économique qui nous traverse,
en parlant de « dérive rurale » au travers des
expérimentations que nous mettons en place. Et c’est
dans cette perspective d’une décroissance comprise
comme « révolution de la vie quotidienne » qui
ne se réduise donc pas à la simplicité de la
simplicité volontaire et à ses petits gestes éco-citoyens
et politiciens propres à la sobriété économe
du développement durable et d’une certaine «
décroissance soutenable » , comme aux politiques publiques
de toute l’écologie politique technocratique - qui
tous ensemble mis bout à bout ne cessent d’être
que les compléments dialectiques au replâtrage réformiste
de la Méga-machine techno-politico-économique -, que
la lecture de l’ouvrage Les trois écologies de Félix
Guattari peut nous être aujourd’hui des plus précieuses
pour dé-penser et re-penser notre rapport à la question
politique, et à son impuissance contemporaine à nous
arracher à cette nuit juste avant les forêts qui nous
enserre de toute part, sans entraves et sans temps morts, surtout
sans possibilité d’aucun dehors.
Guattari ne pouvait en effet que critiquer le tournant funeste
de l’écologie politique naissante en 1974 lors de la
candidature de « l’ex-technocrate René Dumont
» (Charbonneau) , pour ensuite prendre à contre-pied
toute la gauche. Car « les milieux ‘‘ alternatifs
’’ écrit-il, méconnaissent généralement
l’ensemble des problématiques relatives à l’écologie
mentale » . Et c’est là que nous pouvons déjà
trouver un lien évident avec la décroissance dans
son positionnement vis-à-vis des politiques publiques écologiques.
« Tant que le marteau économique reste dans nos têtes
écrit S. Latouche, toutes les tentatives de réformes
sont des agitations vaines, stériles et le plus souvent dangereuses
» . En mettant donc en avant la nécessité d’une
« déséconomicisation des esprits » avant
tout autre chose, la décroissance a donc un lien évident
avec « l’écologie de l’imaginaire »
de Guattari dont elle est le prolongement. Car la traditionnelle
« écologie environnementale, telle qu’elle existe
aujourd’hui poursuit-il, n’a fait, à mon sens,
qu’amorcer et préfigurer l’écologie généralisée
que je préconise ici (…). Les actuels mouvements écologiques
ont certes biens des mérites, mais à la vérité,
je pense que la question écosophique globale est trop importante
pour être abandonnée à certains de ses courants
archaïsants et folklorisants, optant quelquefois délibérément
pour un refus de tout engagement politique à grande échelle.
La connotation de l’écologie devrait cesser d’être
liée à l’image d’une petite minorité
d’amoureux de la nature ou de spécialistes attitrés
(…) J’y insiste, ce choix [écosophique] n’est
plus uniquement entre une fixation aveugle aux anciennes tutelles
étatico-bureaucratiques, un welfare généralisé
ou un abandon désespéré ou cynique à
l’idéologie des ‘‘ yuppies ’’
(…). La question est dès lors de savoir si de nouveaux
opérateurs écologiques et de nouveaux Agencements
d’énonciation écosophiques parviendront ou non
à les orienter dans des voies moins absurdes, moins en impasse
que celles du Capitalisme Mondial Intégré (CMI) »
. Voilà qui est en effet posé.
En dehors d’une conception héroïque et téléologique
de la politique, cet ouvrage présente alors de manière
originale la nécessité d’une recomposition et
d’une redéfinition des pratiques sociales et individuelles
rangées selon les trois rubriques complémentaires
de l’écologie sociale, l’écologie mentale
et l’écologie environnementale, et qu’il regroupe
sous l’égide éthico-esthétique d’une
écosophie à venir et qui pourrait bien porter aujourd’hui
le nom de « décroissance ». Pour lui la décroissance
amènerait ainsi à dé-penser et re-vivre les
rapports de l’humanité au socius, à la psychè
et à la « nature ». A l’inverse des «
objecteurs de croissance » qui se bornent à nous resservir
des formes politiques et militantes à l’agonie dont
il est fort à craindre qu’elles ne lassent plus rapidement
que le cinéma et la télévision, il s’agirait
pour Guattari d’une véritable « recomposition
et un recadrage des finalités des luttes émancipatrices
» en fonction des « trois types de praxis éco-logiques
» mis en évidence. Cependant,
La subjectivité croissanciste et son monde-d’un-seul-tenant.
Notons d’abord que la critique que porte Guattari est bien
celle de la « mise en cause des modes dominants de valorisation
des activités humaines » et avant tout la dénonciation
de « l’imperium d’un marché mondialisé
qui lamine les systèmes particuliers de valeur, qui place
sur un même plan d’équivalence : les biens naturels,
les biens culturels, les sites naturels » . Avec Guattari
nous ne sommes donc pas en des terres si étrangères
à la pensée de la décroissance. On peut noter
aussi une certaine proximité de notre auteur avec la critique
de l’occidentalisation du monde par le déploiement
planétaire du « développement », puisque
qu’il remarque qu’il faudrait aussi parler de «
déterritorialisation sauvage du Tiers Monde, qui affecte
concurremment la texture culturelle des populations, l’habitat,
les défenses immunitaires, le climat, etc. » . De plus
nous nous retrouvons encore en terres connues, quand il écrit
que « l’époque contemporaine, en exacerbant la
production de biens matériels et immatériels, au détriment
de la consistance des Territoires existentiels individuels et de
groupe, a engendré un immense vide dans la subjectivité
qui tend à devenir de plus en plus absurde et sans recours
» . Critique de la forme-valeur et non seulement critique
de la plus-value, prise en compte des éthnocides et de la
destruction du lien social et des cultures, enfin analyse de la
subjectivité capitalistique dans son mode sérialisé,
sous la forme de la perte de sens, de l’ennui, de l’impuissance
et de l’irresponsabilité permanente, voilà donc
des thèmes très proches de la décroissance.
Mais l’originalité de Guattari au travers de cet ouvrage,
c’est qu’il veut particulièrement mettre en évidence
dans sa perspective éco-sophique, « les modes de production
de la subjectivité, c’est-à-dire de connaissance,
de culture, de sensibilité, et de sociabilité relevant
de systèmes de valeur incorporelle se situant désormais
à la racine des nouveaux Agencements productifs » des
sociétés de croissance . Et c’est là
un angle mort de l’écologie politique traditionnelle
qui ne sait toujours poser qu’un aspect minime de ses possibilités
sous la forme de l’écologie environnementale. Or la
prise en compte de la subjectivité capitaliste sérialisée
pourrait être des plus importantes. Et d’ailleurs Guattari
n’a pas été le premier à en faire la
remarque aux écologistes puisque on sait que Bernard Charbonneau
a justement voulu montrer combien « le sentiment de la nature
» et l’écologie politique rapidement récupérée
par la société industrielle, étaient eux-mêmes
des formes intrinsèques à la production de subjectivité
capitalistique. « Réaction à l’organisation,
le sentiment de la nature ramène à l’organisation
» remarquait il, pensant que le « sentiment de la nature
» n’était finalement que le produit des sociétés
industrielles. C’est donc par la non prise en compte d’une
véritable « écologie de l’imaginaire »
qui puisse réellement se détacher des formes à
l’agonie de la modernité politique, que l’écologie
environnementale et ses politiciens sont aujourd’hui à
l’avant garde de l’organisation de la survie du capitalisme.
Car c’est là, remarque Guattari, le travers qu’il
trouve à l’écologie traditionnelle, il ne faut
« jamais perdre de vue que le pouvoir capitaliste s’est
délocalisé, déterritorialisé, à
la fois en extension, en étendant son emprise sur l’ensemble
de la vie sociale, économique et culturelle de la planète
et, en ‘‘ intension ’’ en s’infiltrant
au sein des strates subjectives les plus inconscientes » .
Comment tiennent les différents collages du Capitalisme Mondial
Intégré (CMI) ? Michel Foucault analysait déjà
finement la mutation de la domination vers désormais le double
aspect d’un « contrôle social » qui se matérialise
à la fois par le très classique « gouvernement
des populations », mais aussi par le « gouvernement
par l’individualisation ». Guattari reprend cette perspective,
puisque « c’est à partir des données existentielles
les plus personnelles – on devrait dire infra-personnelles
– que le CMI constitue ses agrégats subjectifs massifs,
accrochés à la race, à la nation, au corps
professionnel, à la compétition sportive, à
la virilité dominatrice, à la star mass-médiatique…
En s’assurant du pouvoir sur le maximum de ritournelles existentielles
pour les contrôler et les neutraliser, la subjectivité
capitalistique se grise, s’anesthésie elle-même,
dans un sentiment collectif de pseudo-éternité »
. Il y a là bel et bien le mode de production de la subjectivité
des sociétés de croissance. Ainsi comme nous y invitait
Foucault sur la question du pouvoir - qui est aujourd’hui
un système bien plus subtil que la froide coercition de la
« raison d’Etat » théorisée par
Hobbes car le gouvernement se fait aujourd’hui par l’investissement
beaucoup plus serré des individus, une individualisation
du pouvoir s’attachant toujours à modeler l’individu
et à en gérer l’existence -, la question de
la religion de l’économie de croissance est quelque
chose de bien plus subtil que celle d’une extériorité
transcendante que l’on pourrait réguler, gérer,
moraliser, écologiciser en lui opposant notre rage, notre
critique, des politiques publiques, des contre-feux ou une militance
clé en main. « Illusion politique » que dénonçait
déjà J. Ellul, ou encore « militantisme, stade
suprême de l’aliénation » comme s’intitulait
une brochure situationniste, alors que les vieux schémas
marxistes continuent dans l’altermondialisme d’opposer
le travail au capital et la politique à l’économique.
Et Guattari dans cette perspective de mise en évidence de
la subjectivité capitalistique dont une des formes est par
exemple le citoyennisme (« Le Travail c’est la citoyenneté
» proclame N. Sarkozy dans un de ses slogans de campagne),
considère lui aussi qu’« il devient plus difficile,
de soutenir que les sémiotiques économiques et celles
qui concourent à la production de biens matériels
occupent une position infrastructurale par rapport aux sémiotiques
juridiques et idéologiques comme le postulait le marxisme.
L’objet du CMI est, à présent, d’un seul
tenant : productif-économique-subjectif (…). Il résulte
à la fois de causes matérielles, formelles, finales
et efficientes » . Il préfère ainsi appeler
le capitalisme post-industriel des sociétés de la
Triade, de Capitalisme Mondial Intégré (CMI) qui repose
sur quatre instruments d’un seul tenant : les sémiotiques
économiques : (instruments monétaires, financiers,
comptables, de décision…), les sémiotiques politico-juridiques
: (titres de propriété, législation et réglementations
diverses…), les sémiotiques technico-scientifiques
(plans, diagrammes, programmes, études, recherches…),
les sémiotiques de subjectivation (urbanisme architecture,
équipements collectifs…). La production et la croissance
économique sont alors désormais détachées
de l’espace de l’usine et de sa relation au travail
salarié pour proliférer dans tout le champs social
à travers l’ensemble de nos « corps politiques
». Il n’y a pas d’un côté les patrons
et de l’autre les salariés, les antilibéraux
contre les ultra-libéraux, ou encore les vilains pollueurs
puis les gentils écologistes. A l’âge d’une
mégamachine planétairement intégrée
et qui s’est maintenant répandue dans nos vies d’un
seul tenant, « nous sommes le réseau » dit Baudrillard.
Il faut bien reconnaître que « les activités
de circulation, de distribution, de communication, d’encadrement…
constituent des vecteurs économico-écologiques se
situant rigoureusement sur le même plan, au point de vue de
la création de la plus-value, que le travail directement
incorporé dans la production de biens matériels »
. Et ce caractère d’un seul tenant du CMI, Jacques
Ellul la particulièrement mis en évidence en parlant
de l’illusion de la politique comme « choix réel
» du fait de sa technicisation, ou encore de son économicisation
comme l’a démontré le groupe allemand Krisis,
c’est-à-dire de l’immanentisation générale
du politique, du militantisme, de la technique et de l’économique
au sein d’un CMI désormais sans possibilité
de dehors car sans limites. On ne peut plus opposer la politique
à l’économique, ou l’ « alter-gestion
» à la gestion ordinaire des propriétaires de
la société car on le sait maintenant, « la lutte
des classes a été la forme de mouvement immanente
au capitalisme, la forme dans laquelle s’est développée
sa base acceptée par tout le monde : la valeur » .
Il n’est donc plus étonnant de voir tous ceux qui vieillissent
dans les catégories fossilisées de pensée,
comme les différentes extrêmes gauches, verser dans
la tentation de la réforme . Et encore moins de constater
l’irrésistible attrait de la LCR et de les diverses
lunes immanentes à l’ontologie de la forme-valeur que
sont la socialisation des moyens de production ou encore l’antiproductivisme,
sur certains décroissants (sans parler de l’altermondialisme
et des comiques « anti-libéraux »). Le CMI est
désormais d’un seul tenant et il faut donc le confondre
en un seul tenant, dans sa totalité, y compris et surtout
désormais avec ses supposés « opposants ».
C’est là l’originalité de la perspective
de Guattari par rapport à la régression qu’a
pu être l’écologie politique depuis 1974, «
les trois écologies devraient être conçues,
d’un même tenant, comme relevant d’une commune
discipline éthico-esthétique et comme distinctes les
unes des autres du point de vue des pratiques qui les caractérisent
» .
Les luttes « décroissantes » qui viennent.
Ceci va bien entendu pousser Guattari - avec Deleuze et à
la suite de Foucault -, à poser la question d’une redéfinition
des formes des luttes contre les sociétés économiques
et l’aliénation politique, et notamment en les pensant
cette fois-ci d’un seul tenant . On comprend qu’après
être venu au parti des Verts au milieu des années 80,
Guattari ait vite déchanté pour finir par écrire
en 1989, Les trois écologies, qui était finalement
sa réponse à l’écologie des casernes
partidaires et à son environnementalisme technocratique incapable
de se lier à une écologie sociale véritable
et surtout à une écologie mentale, c’est-à-dire
une écosophie enfin dégagée de l’univers
cybernétique de la gestion et autre administration des simples
choses. Et faisant cette critique aux Verts, je ne veux pas dire
que Guattari aurait été bien mieux entendu au sein
du PPLD ou encore dans n’importe quel autre parti d’encadrement
du bétail des votards, bien au contraire. On sait en effet
depuis Simone Weil, que les partis politiques ne sont redevables
d’aucune pensée cohérente et ne cherchent que
la croissance illimitée de leur propre pouvoir dont l’informationnisme
de positionnement sur tout et à peu près n’importe
quoi, est le principe même de cette croissance.
Il faut donc changer de discours révolutionnaires, de luttes,
de pratiques sociales, pour les transformer dans le travail en commun
d’une nouvelle éthique, d’une « micro-politique
du désir » que Guattari va définir à
partir des réflexions de Foucault sur les interstices internes
au tissu de la bio-politique. C’est donc peu dire que l’écosophie
n’est en rien un étatisme écologiste ni ne relève
plus largement de la sphère politique autonomisée,
qui à l’image de celle de l’économique,
s’interpénètrent continuellement pour ne faire
plus qu’un. En effet, « il n’est plus possible
de prétendre s’opposer à lui [le capitalisme]
seulement de l’extérieur par les pratiques syndicales
et politiques traditionnelles » comme le croient encore les
derniers illusionnés de la politique qui inlassablement essayent
de réanimer le cadavre du social et de la politique mais
qui n’en ré-organisent finalement que les simulacres
coupables . « Il est devenu également impératif
d’affronter ses effets [du capitalisme] dans le domaine de
l’écologie mentale au sein de la vie quotidienne individuelle,
domestique, conjugale, de voisinage, de création et d’éthique
personnelle. Loin de chercher un consensus abêtissant et infantilisant
[comme le feraient les perspectives politiques et syndicales, toujours
marquées par l’opposition mystificatrice à une
extériorité transcendante], il s’agira à
l’avenir de cultiver le dissenssus et la production singulière
d’existence » . C’est donc à un véritable
décentrement et déséquilibre vis-à-vis
des pavloviens réflexes politiques et militants, une toute
autre « re-politisation à la mesure d’un autre
concept du politique » comme écrit J. Derrida, auquel
Guattari nous invite. La politique comme mise en place de «
politiques publiques » est renversée et n’est
donc plus la solution pour faire face à l’aliénation
économique qu’entraîne la réification
par la forme-valeur du monde et de la vie en un « champ d’équivaloirs
». Et « l’écologie de l’imaginaire
» qu’appelle Guattari est bien celle qui dit à
la différence de l’écologie politique punitive,
que « l’ennemi n’est pas seulement représenté
par ‘‘ les autres ’’. L’ennemi, c’est
aussi nous-même, l’ennemi est dans notre tête
comme écrit S. Latouche. Notre imaginaire à tous est
colonisé. Nous avons tous besoin d’une catharsis »
, y compris et surtout les écologistes . L’avant-gardisme
et les professionnels de la représentation ou de la militance
qui savent toujours mieux ce qui est bon pour les autres, comme
les fausses oppositions gauche/droite et « gauche de la gauche
»/gauche de gouvernement, sont ainsi neutralisés et
écartés comme autant de formes non vécues de
territoires inexistentiels à faire décroître.
L’ontologie capitaliste et sa valeur comme « forme sociale
totale » n’est pas un ennemi qui nous extérieur.
« Il est assurément plus facile d’écrire
sur les multinationales que sur la valeur, et il est plus facile
de descendre dans la rue pour protester contre l’Organisation
mondiale du commerce ou contre le chômage que pour contester
le travail abstrait écrit Anselm Jappe. Il ne faut pas un
grand effort mental pour demander une distribution différente
de l’argent ou davantage d’emplois. Il est infiniment
plus difficile de se critiquer soi-même en tant que sujet
qui travaille et qui gagne de l’argent. La critique de la
valeur est une critique du monde qui ne permet pas d’accuser
de tous les maux du monde ‘‘ les multinationales ’’
ou ‘‘ les économistes néolibéraux
’’ pour continuer sa propre existence personnelle dans
les catégories de l’argent et du travail sans oser
les mettre en question par crainte de ne plus paraître ‘‘
raisonnable ’’ » .
On le voit, c’est une perspective en ligne de fuite hors
des sociétés de croissance, qui amène à
une véritable décolonisation de l’imaginaire
de la gauche et en particulier des extrêmes-gauche. Cette
« écosophie de type nouveau poursuit Guattari, à
la fois pratique et spéculative, éthico-politique
et esthétique, me paraît donc devoir remplacer les
anciennes formes d’engagement religieux, politique, associatif…
Elle ne sera ni une discipline de repli sur l’intériorité,
ni un simple renouvellement des anciennes formes de ‘‘
militantisme ’’. Il s’agira plutôt d’un
mouvement aux multiples facettes mettant en place des instances
et des dispositifs à la fois analytiques et producteurs de
subjectivité. Subjectivité tant individuelle que collective,
débordant de toutes parts les circonscriptions individuées,
‘‘ moïsées ’’, clôturées
sur des identifications et s’ouvrant tous azimuts du côté
du socius mais aussi du côté des Phylum machiniques,
des Univers de référence technico-scientifiques, des
mondes esthétiques, du côté également
de nouvelles appréhensions ‘‘ pré-personnelles
’’ du temps, du corps, du sexe… Subjectivité
de la resingularisation capable de recevoir de plein fouet la rencontre
avec la finitude sous l’espèce du désir, de
la douleur, de la mort… » . Ces nouvelles praxis éco-logiques
font parties de cette nouvelle stratégie révolutionnaire
que Guattari aura théorisé en 1977 dans La révolution
moléculaire . La révolution comme l’avait déjà
dit Marx, n’est pas une révolution politique, elle
se fait au contraire minuscule, infinitésimale, et passe
au travers de nos corps et de nos désirs. Son rythme propre
n’est pas celui de l’urgence écologique à
organiser la survie écologiste de la Méga-machine
techno-politico-économique, il est aussi chaotique que rhizomatique.
« Est-ce à dire que les nouveaux enjeux multipolaires
des trois écologies se substitueront purement et simplement
aux anciennes luttes de classe et à leurs mythes de référence
? Certes, une telle substitution ne sera pas aussi mécanique
! Mais il paraît cependant probable que ces enjeux, qui correspondent
à une complexification extrême des contextes sociaux,
économiques et internationaux, tendront à passer de
plus en plus au premier plan » . Cette perspective dérangera
très certainement les chantres de l’Etat jacobin redistributeur
des valorisations capitalistes ou encore ceux de la forme autonomisée
de la politique qui inlassablement surplombe, rationalise et logicialise
la « socialité primaire » (A. Caillé).
Guattari écrit à leur propos, que l’«
on pourrait m’objecter que les luttes à grande échelle
ne sont pas nécessairement en synchronie avec les praxis
écologiques et les micro-politiques du désir. Mais
c’est là toute la question : les divers niveaux de
pratique non seulement n’ont pas à être homogénéisés,
raccordés les uns aux autres sous une tutelle transcendante,
mais il convient de les engager dans des processus d’hétérogenèse
(…). Il convient de laisser se déployer les cultures
particulières tout en inventant d’autres contrats de
citoyenneté. Il convient de faire tenir ensemble la singularité,
l’exception, la rareté avec un ordre étatique
le moins pesant possible. L’éco-logique n’impose
plus de ‘‘ résoudre ’’ les contraires,
comme le voulaient les dialectiques hégéliennes et
marxistes. En particulier dans le domaine de l’écologie
sociale, il existera des temps de lutte où tous et toutes
seront conduits à se fixer des objectifs communs et à
se comporter ‘‘ comme de petits soldats ’’
– je veux dire, comme de bons militants, mais, concurremment,
il existera des temps de resingularisation où les subjectivités
individuelles et collectives ‘‘ reprendront leurs billes
’’ et où, ce qui primera, ce sera l’expression
créatrice en tant que telle, sans plus de soucis à
l’égard des finalités collectives. Cette nouvelle
logique écosophique, je le souligne, s’apparente à
celle de l’artiste » .
Dans une perspective dont l’arrière-base est souvent
deleuzo-guattarienne, le groupe Tiqqun écrit ainsi que les
problèmes qui se posèrent aux Autonomes italiens de
1977 comme à Félix Guattari , nous ne nous les sommes
pas encore posés. « Le passage des luttes sur les lieux
de travail aux luttes sur le territoire, la recomposition d’un
tissu éthique sur la base de la sécession, la question
de la réappropriation des moyens de vivre, de lutter et de
communiquer entre nous, forment un horizon inatteignable tant que
ne sera pas admis le préalable existentiel de la separ/azione.
Separ/azione signifie : nous n’avons rien à voir avec
ce monde. Nous n’avons rien à lui dire, ni rien à
lui faire comprendre. Nos actes de destruction, de sabotage, nous
n’avons pas besoin de les faire suivre d’une explication
dûment visée par la Raison humaine. Nous n’agissons
pas en vertu d’un monde meilleur, alternatif, à venir,
mais en vertu de ce que nous expérimentons d’ores et
déjà, en vertu de l’irréconciliabilité
radicale entre l’Empire et de cette expérimentation,
dont la guerre fait partie. Et lorsqu’à cette espèce
de critique massive, les gens raisonnables, les législateurs,
les technocrates, les gouvernants demandent : ‘‘ Mais
que voulez-vous donc ? ’’, notre réponse est
: ‘‘ Nous ne sommes pas des citoyens. Nous n’adopterons
jamais votre point de vue de la totalité, votre point de
vue de la gestion. Nous refusons de jouer le jeu, c’est tout.
Ce n’est pas à nous de vous dire à quelle sauce
nous voulons être mangés » . Nombreux objecteurs
de croissance à travers la révolution moléculaire
d’une dérive rurale qu’ils auto-organisent ici
et maintenant, par les lieux qu’ils occupent et habitent afin
de se réapproprier leur vie et lutter sans s’essouffler
en dépendant le moins possible de la société
échangiste de l’interdépendance marchande, forment
déjà quelque unes des lignes de la circulation au
sein du Parti imaginaire qui vient.
La transversalité des trois écologies et
la nécessité de la « re-singularisation. »
Réagissant à l’écologie environnementaliste,
à son conservatisme protecteur et à sa sanctuarisation
de la nature qui ne font que sur-organiser la planète quand
ils n’amènent pas à sa disneylandisation , Guattari
refuse ainsi de « tomber dans le mythe animiste ou vitaliste,
comme par exemple celui de l’hypothèse Gaïa de
Lovelock et Margulis » , qui d’ailleurs est très
marqué par une approche cybernétique de l’écologie,
comme peut l’être également l’œuvre
assez minable de Georgescu-Roegen . A l’opposé de toute
l’écologie essentiellement naturaliste et donc environnementaliste
(dans sa forme biocentrique propre à l’école
du Wilderness, comme dans la forme de l’équilibre éco-cybernétique
de l’homme et de la nature), la grande idée de l’écosophie
est qu’« il n’est pas juste de séparer
l’action sur la psyché, le sociaux et l’environnement
(…). Il conviendrait désormais d’appréhender
le monde à travers les trois verres interchangeables que
constituent nos trois points de vue écologiques » .
Pour Guattari, la vieille écologie politique dont il nous
faut sortir tout comme il faut sortir de l’économie,
doit alors laisser place à l’écosophie à
venir. Il s’agit alors d’aborder de « nouvelles
pratiques sociales, nouvelles pratiques esthétiques, nouvelles
pratiques du soi dans le rapport à l’autre, à
l’étranger, à l’étrange : tout
un programme qui paraîtra bien éloigné des urgences
du moment ! Et pourtant, c’est bien à l’articulation
: de la subjectivité à l’état naissant
; du socius à l’état mutant ; de l’environnement
au point où il peut être réinventer ; que se
jouera la sortie des crises majeures de notre époque »
. De plus comme nous l’avons dit, c’est parce que la
mégamachine sociale, politique et techno-économique
est d’un seul tenant, que « les trois écologies
devraient être conçues, d’un même tenant,
comme relevant d’une commune discipline éthico-esthétique
et comme distinctes les unes des autres du point de vue des pratiques
qui les caractérisent. Leurs registres relèvent de
ce que j’ai appelé une hétérogenèse,
c’est-à-dire de processus continu de re-singularisation.
Les individus doivent devenir à la fois solidaires et de
plus en plus différents » .
Et cette re-singularisation à travers la réappropriation
de Territoires existentiels, ce « libre développement
des individualités » dont parlait déjà
Marx, le premier philosophe à avoir découvert l’immanence
de la vie dans les termes les plus concrets, est bien la visée
écosophique. Car on le sait - et Marx depuis Fourier qu’il
a lu attentivement et réinterpréter formidablement
-, « quels que soient la forme et le contenu particulier de
l’activité et du produit [les vilains patrons, les
méchants financiers, comme les gentils salariés ‘‘
exploités ’’ ou les heureux écologistes],
nous avons affaire à la valeur, c’est-à-dire
à quelque chose de général qui est négation
et suppression de toute individualité et de toute originalité
» . Ainsi avec l’écosophie comme avec la décroissance,
« l’histoire qui fait – qui fera – suite
à l’économie marchande écrit Michel Henry,
n’en sera pas moins l’histoire des individus, l’histoire
de leur vie : en un sens, c’est ce qu’elle sera pour
la première fois », car au travers de la sortie de
l’économie marchande et de toute économie, «
l’activité individuelle, la vie, la praxis n’est
point abolie, elle est rendue à elle-même. Elle n’est
plus déterminée par la production matérielle
– cela veut dire : elle n’est plus doublée par
un univers économique » . Comme l’écrit
encore Henry, « il y a chez Marx une idée limite qui
est finalement celle de l’élimination de l’économique,
de la valeur d’échange et de l’argent. C’est
une limite, mais pas une fiction » .
Cette re-singularisation là, en dehors de toutes subjectivités
sérialisées plantées dans les champs d’équivaloir
où pousse la forme-valeur, nous y reviendront, est bien la
pierre d’angle de l’écosophie de Guattari. Et
c’est peu dire qu’aujourd’hui, à part le
singulier et précieux ouvrage de Jean-Claude Besson-Girard,
Decrescendo cantabile, cette perspective là est peu discutée
en termes concrets, c’est-à-dire de révolution
de la vie quotidienne, ici et maintenant. Seuls les petits gestes
gestionnaires de la simplicité volontaire et du reste du
citoyennisme écologique sont acceptés sans débat,
quand certains économes veulent sauver l’économie
avec la décroissance en la suréquipant de sa simple
morale de la responsabilité et de l’auto-limitation.
Ce serrage écologiste de la ceinture économique semble
bien être l’horizon indépassable de l’antiproductivisme
simplet d’un certain écologisme décroissant.
Il manque encore bel et bien dans la décroissance, cette
transversalité écosophique entre l’écologie
mentale, sociale et environnementale, puisque la « simplicité
volontaire » n’a pour finalité que l’environnementalisme
des gestionnaires économes de l’écologie antiproductiviste,
dont elle n’est que l’attribut complémentaire
à la poursuite d’une seule et même dépossession.
Car finalement cette re-singularisation qu’appelle Guattari
est exactement la perspective éthico-esthétique qu’adopte
Besson-Girard quand il écrit que pour la décroissance
la seule démarche qui compte finalement vraiment en terme
d’écologie mentale, est « celle qui consisterait
à dénombrer et à éclairer, par et pour
chacun de nous, les territoires intérieurs de notre faculté
de sentir, mis en jachère, atrophiés ou détruits
par cette déculturation. Mais sommes-nous prêts à
cet exercice de lucidité personnelle ? » . Et c’est
là en effet que la décroissance se joue véritablement
comme « écologie de l’imaginaire », beaucoup
plus que sur les estrades des sex-shops politiques ou des peep-show
médiatiques et encore moins dans les salons d’instituts
réfléchissant avec des airs de grand sérieux
à des listes de promesses estampillées « décroissance
» pour l’alimentation planifié du « bétail
des votards » .
Cependant dans cette perspective écologique d’une
réappropriation de sa faculté de vivre, « le
principe commun aux trois écologies écrit Guattari,
consiste en ceci que les Territoires existentiels auxquels elles
nous confrontent ne se donnent pas comme en-soi, fermé sur
lui-même, mais comme pour-soi, précaire, fini, finitisé,
singulier, singularisé, capable de bifurquer en réitérations
stratifiées et mortifères ou en ouverture processuelle
à partir de praxis permettant de le rendre ‘‘
habitable ’’ par un projet humain. C’est cette
ouverture praxique qui constitue l’essence de cet art de ‘‘
l’éco ’’ subsumant toutes les manières
de le domestiquer » . « Mettre au jour d’autres
mondes que ceux de la pure information abstraite, engendrer des
Univers de référence et des Territoires existentiels
où la singularité et la finitude soient prises en
compte par la logique multivalente des écologies mentales
et par le principe d’Eros de groupe de l’écologie
sociale et affronter le face-à-face vertigineux avec le Cosmos
pour le soumettre à une vie possible, telles sont les voies
enchevêtrées de la triple vision écologique
» . « Il ne s’agit pas pour nous d’ériger
des règles universelles à titre de guide de ces praxis,
mais à l’inverse, de dégager les antinomies
principielles entre les niveaux écosophiques ou, si l’on
préfère, entre les trois visions écologiques
» .
Clément Homs (avril 2007)
2ème partie à suivre…
L’écologie mentale comme « décolonisation
de l’imaginaire » ;
Contre le simulacre de la « société »,
« nous sommes tous des groupuscules ».
Une écologie sociale pour la décroissance ;
Sortir de l’écologie politique et étatique.
Une critique de l’écologie environnementale.
F. Guattari, « Qu’est-ce que l’écosophie
? », in revue Ecorev, n°21, décembre 2005, p. 95-96.
F. Guattari, Les trois écologies, Galilée, Coll. «
L’espace critique », 1989, p. 57.
Cf. Comité invisible, « Cinquième cercle.
Moins de biens, plus de liens », in L’insurrection qui
vient, La fabrique, 2007, qui est une heureuse critique d’une
décroissance comprise maladroitement comme une écologie
des petits gestes économes, antiproductivistes, citoyennistes,
politistes et étatiques, en un mot, croissancistes et développementistes,
à l’image du vide qu’ont pu être ces dernières
années la simplicité volontaire ou encore la morale
de l’économie comprise comme « auto-limitation
».
On pourra ainsi apprécier l’opinion de Bernard Charbonneau
sur la politisation du mouvement écologiste en 1974, dans
sa tribune « Le mouvement écologique mis en question
ou raison sociale », in La Gueule Ouverte, juillet 1974. Disponible
sur le site internet de Philippe Coutant qui est une mine d’or
avec de nombreux textes sur la décroissance, 1.libertaire.
http://1libertaire.free.fr/BCharbonneau12.html
Les trois écologies, p. 52.
Serge Latouche, Décoloniser l’imaginaire. La Pensée
créative contre l’économie de l’absurde,
Parangon, 2005, p. 151.
Les trois écologies, p. 48-49.
Ibid., p. 14.
Ibid., p. 15.
Ibid., p. 34-35.
Ibid., p. 39.
Ibid., p. 43
Ibid., p. 43-44.
Ibid., p. 44-45.
Ibid., p. 42.
Ibid., p. 42-43.
Anselm Jappe, Les Aventures de la marchandise. Pour une nouvelle
critique de la valeur, Denoël, 2003, p. 109.
Christophe Bourseiller, Extrêmes gauches : la tentation
de la réforme, Textuel, 2006.
Les trois écologies, p. 72.
Et cette redéfinition des formes de luttes ne va pas sans
la résistance d’une arrière-garde, comme par
exemple dans l’article d’Eduardo Colombo, « Les
formes politiques du pouvoir », in Réfractions, n°17,
hiver 2006-printemps 2007.
Les trois écologies, p. 44
Jacques Donzelot, L’invention du social. Essai sur le déclin
des passions politiques, Seuil, 1994.
Les trois écologies, p. 44.
S. Latouche, op. cit., p. 152.
La manière typiquement économiciste de poser la
question écologique à gauche, est par exemple celle
d’Hervé Kempf, dans son dernier livre.
Anselm Jappe, op. cit., p. 21-22.
Ibid., p.70-71.
F. Guattari, La révolution moléculaire, Recherches,
1977, et 10/18, 1980.
Les trois écologies, op. cit., p. 15.
Ibid., p. 46-47.
Pour un aperçu de la mouvance autonome italienne, voir
le mémoire de maîtrise d’histoire contemporaine
de Sébastien Schifres, La mouvance autonome en France de
1976 à 1984. En ligne sur le site internet de l’auteur.
Tiqqun, « Autonomie vaincra ! », in Ceci n’est
pas un programme, ZOO, 2001, p. 250.
Sylvie Brunel, La Planète disneylandisée. Chroniques
d’un tour du monde, Editions Sciences Humaines, 2006.
F. Guattari, « Qu’est-ce que l’écosophie
? », op. cit., p. 94.
Bertrand Louart, « James Lovelock et l’hypothèse
Gaïa », in Notes et Morceaux Choisis, n°5, juillet
2002. Disponible en ligne sur le site internet – http://netmc.9online.fr/
Les trois écologies, p. 32.
, Ibidem, p. 72.
Ibid., p. 72.
Marx, Grundrisse, I, 93.
Michel Henry, Marx, Une philosophie de l’économie,
tome 2, Tel, Gallimard, 1991 (1976), p. 465.
Entretiens avec Roger Pol Droit, « Que l’individu
soit rendu à lui-même », in Michel Henry, Entretiens,
Sulliver, 2005, p. 26.
Jean-Claude Besson-Girard, Decrescendo cantabile. Petit manuel pour
une décroissance harmonique, Parangon, 2005, p. 79.
On lira la très intéressante préface écrite
par l’objecteur de croissance Alain Accardo, au livre de A.
Libertad, Le culte de la charogne. Anarchisme, un état de
révolution permanente (1897-1908), Agone, 2006.
Les trois écologies, p. 49.
Ibid., p. 70.
Ibid., p. 50.
|
|