La 1ère JICBP (journée internationale contre les brutalités
policières) a eu lieu le 15 mars 1997 à l’initiative
du collectif Drapeau Noir de Suisse, aidé du COBP (Citoyen(ne)s
Opposé(e)s à la Brutalité Policière) de
Montréal. La date du 15 mars a été retenue parce
que ce jour là, en 1996, deux enfants âgés de 11
et 12 ans se sont fait battre par la police suisse.
Partout dans le monde, la police, bras droit de l’État,
abuse continuellement de ses pouvoirs et exerce sa violence dans la
plus grande impunité. Elle viole partout et constamment les lois
qu’elle serait censée faire respecter.
La police surveille, contrôle, espionne, magouille, réprime,
colle des amendes, méprise, poursuit, arrête, harcèle,
tabasse, torture, emprisonne, déporte, déshonore et assassine.
Elle vise principalement les «indésirables de la société»
(les classes dangereuses) : les pauvres, les sans-abri, les marginalisé(e)s,
les squatters-euses, les teuffeurs-euses les gens du voyage, les prostitué(e)s,
les jeunes « de banlieue » les gens de couleur,
les immigrant(e)s, les sans-papier(e)s, les militant(e)s associatifs-ives,
syndicaux-ales ou politiques, et en règle générale
toutes celles et tous ceux qui remettent en question d’une façon
ou d’une autre la légitimité des autorités.
Depuis quelques années les mouvements de lutte contre la mondialisation
capitaliste ont engendré une forte répression. Que ce
soit à Prague, à Seattle, à Göteborg, à
Gênes, de nombreuses personnes ont été victimes
ou témoins de brutalités policières, bavures, arrestations
«préventives» (kidnapping), détentions illégales,
conditions de détention inhumaines, torture et même…
mort par balle (Carlo Giuliani).
En réponse à l’élargissement du fossé
entre les riches et les pauvres, les gouvernements investissent dans
les corps policiers, afin de maintenir, coûte que coûte,
l’ordre et la paix sociale. La France ne fait pas exception à
la règle ; incapables de répondre à la montée
de la misère (chômage, précarité galopante,
crise du logement,…), les gouvernements successifs ont préféré
laisser se développer, quand ils ne l’ont pas carrément
provoquée ou alimentée, l’hystérie sécuritaire.
Parallèlement ils ont procédé à la mise
en place d’un nouvel arsenal répressif (Loi de Sécurité
Quotidienne, Loi d’Orientation pour la Police et la Justice, Loi
de Sécurité Intérieure). Le résultat c’est
qu’aujourd’hui, dérapages, abus de pouvoir, bavures,
violences et brutalités policières se multiplient à
une vitesse exponentielle. Les témoignages abondent en ce sens.
Lorsque de telles affaires arrivent au tribunal, elles donnent le plus
souvent lieu à un non lieu ou à une condamnation dérisoire
sans rapport avec la gravité des faits. Un sentiment d’impunité
s’est désormais installé chez les policiers. La
presse et les autres média, si prompts à vanter les mérites
des forces de l’ordre, si avides de faits divers en d’autres
temps, gardent un curieux silence sur les violences policières.
Pour rompre le silence, par solidarité avec les victimes, pour
mettre fin à toutes les violences et brutalités policières :
Le C.A.S (Collectif antisécuritaire) de Nantes appelle à
un rassemblement : le 15 mars 2003, place du Commerce, a 12h, (table
de presse, animations festives, etc….)
Collectif antisécuritaire : AC! (Agir ensemble contre le
chômage), GASPROM et des individu-e-s