Lemploi, voilà bien le « cauchemar » des hommes
politiques. Un « cauchemar » commencé dans la seconde
moitié des années 70 et qui devient de plus en plus difficile
à gérer. Officiellement, il y aurait 35 millions de demandeurs
demplois dans les pays de lO.C.D.E., mais plus vraisemblablement
50 ; dans lhexagone, ils seraient 3 millions (3,5 millions selon
le Bureau International du travail), En fait, le nombre de personnes
qui recherchent un emploi à plein temps ou à temps partiel
(choisi de préférence) avoisine sans doute les 6 millions,
compte tenu te toutes celles qui ont été radiées
des listes de lANPE, de celles qui sont en période de formation
ou tout simplement qui ne sinscrivent pas parce quelles
considèrent quil est impossible de trouver du travail.
EN DEHORS DUN EMPLOI POINT DE SALUT !
La question de lemploi est donc au cur des actions gouvernementales
depuis 25 ans. Même si dans de nombreux cas, les mesures adoptées
ont pour objectif de financer indirectement les entreprises, le but
idéologique a toute son importance. La courbe des sondages dopinions
suit les fluctuations de celle du chômage, même si ce nest
pas le seul élément dinfluence.
Lemploi est une préoccupation majeure parce quil
tient une place centrale dans la vie de tout un chacun. Le travail est
toujours présenté comme constitutif de lidentité
individuelle et du lien social. A contrario, chaque fois quun
problème de société est analysé, il est
rare que le non emploi ne soit pas présenté comme une
des causes. Ainsi le non emploi est responsable de la mal vie, de la
morosité, de la perte didentité, de la délinquance,
de la montée du Front National ... En dehors dun emploi
point de salut !
Chaque plan emploi vise donc à donner un emploi à ceux
ou celles qui nen ont pas, pour faire en sorte quils soient
occupés, quils se sentent utiles, quils sépanouissent
et quils aient un revenu quelque soit son niveau. Pour les libéraux
les plus ultras, le chômage se résoudra de lui-même,
il suffit de supporter et daccepter les potions amères
des licenciements, de la mobilité, du temps partiel forcé,
... après lorage léclaircie (cest aussi
une des directives du FMI), La Grande-Bretagne et les USA sont donnés
en exemple. Les moins libéraux (sociaux démocrates, démocrate
chrétiens, centristes) utilisent les leviers de létat
pour diminuer le nombre de chômeurs (de la révision du
mode de comptage des demandeurs demploi au plan Aubry en passant
par la loi De Robien), tout en adaptant les lois du travail aux nécessités
du marché. Les socialistes sont souvent les meilleurs en la matière.
Les grandes confédérations syndicales ont toujours comme
objectif le plein emploi. Il sagit pour eux de maintenir le volume
dune clientèle qui par ailleurs est de moins en moins syndiquée.
Cest aussi pour certains rester sur le vieux schéma de
la classe ouvrière seul sujet politique capable de transformer
la société.
UNE TENDANCE INELUCTABLE.
La situation actuelle est-elle le produit dune crise conjoncturelle
? Quelques améliorations comme la réduction du temps de
travail peuvent-elles nous ramener au plein emploi ? Ou faut-il penser
quil sagit dune transformation de fond de la société
?
Quelques constatations :
Si on regarde ce qui sest passé dans cette deuxième
moitié du 20ème siècle, on constate divers phénomènes
qui ont eu pour effet de supprimer des dizaines de milliers demplois.
1 - Le développement des techniques a permis de réaliser
en moins de temps avec moins de travailleurs ce qui demandait
avant des semaines ou des mois. Dans le bâtiment, secteur sinistré
diront la CGT et les patrons du BTP, limpact est évident.
Dans la métallurgie ou la chimie, la mécanisation et la
robotisation remplacent lintervention humaine. Dans les campagnes,
lagriculture très dévoreuse de main duvre,
même au sortir de la guerre, ne représente quun infime
pourcentage de ceux et celles qui ont un emploi. Les crises dans les
différents secteurs se sont succédées : sidérurgie,
textile, navale, bois, habillement, automobile et entraînent avec
elles des dizaines de milliers de licenciements.
Le secteur tertiaire sest développée, mais on constate
que y compris dans ce secteur, les crises couvent depuis longtemps (assurance,
banque, mutuelles, ...). Le développement des ordinateurs, de
la bureautique, de la télématique peuvent dès à
présent des dizaines de milliers demplois.
Cette situation est-elle spécifique aux pays développés
?
Première remarque : Si une partie des emplois a quitté
les pays européens au profit des pays où la main duvre
est à bas prix, il ne faut pas surestimer ces transferts (80%
des échanges se font dabord entre les pays de lO.C.D.E.).
Par ailleurs, de nombreux emplois dans lhexagone existent parce
que la production est exportée dans les pays du sud. Les échanges
avec lAfrique profitent dabord aux pays riches qui reçoivent
plus quils ne donnent. Si tout ce qui est produit dans lhexagone
et exporté dans le sud était produit dans les pays importateurs,
ce sont des milliers demplois qui disparaîtraient.
Deuxième remarque : la mécanisation néchappe
à aucun pays. Au Brésil par exemple la cueillette du café
est faite mécaniquement, il ne faut plus que 80 ouvriers là
où avant il y en avait 2000. En Chine, les usines qui sont installées
utilisent les outils les plus modernes, même si elles en côtoient
dautres très archaïques.
2 - Laugmentation de la croissance est attendue par tous
les premiers ministres pour diminuer les courbes du chômage.
Quen est-il ? Un taux de croissance du PIB de 3% pourrait stabiliser
le chômage et encore avec de nombreuses pirouettes. Pour résoudre
le chômage, il faudrait un taux de croissance de 10%. Mais que
représente un tel taux de croissance et même un taux de
5% ? 5% de voitures en plus chaque année, 5% de pollution, de
déchets, de buildings, de consommation de médicaments,
... On peut certes augmenter le PIB en détruisant pour reconstruire,
ce qui est déjà le cas dans de nombreux domaines (lhabitat
et linformatique en sont de bons exemples). En effet dans le PIB,
rentrent non seulement les activités de création, mais
aussi celles de destruction, de gestion des déchets, ... le ramassage
des poubelles et leur traitement rentrent dans le cadre du PIB.
On voit bien les limites atteintes, limites écologiques, limites
de la planète, ...
3 - Les gisements demplois ou les services transformées
en marchandises.
Depuis une dizaine dannées, on voit des politiciens accoutrés
de leurs baguettes magiques recherchant les gisements demplois.
Et chacun annonce sa découverte, ici les chèques emplois,
là les dégrèvements dimpôts pour embauche
de femmes de ménage, ici encore dans le social où lécologie.
Le dernier plan de Martine Aubry a découvert de nouveaux métiers
dans lassistance, laccueil, la sécurité, ...
Le terme « gisement » permet de créer lillusion
et dendormir. Un gisement fait plus penser à la richesse,
à labondance, alors que le résultat aggrave la domination
et lexclusion !
En fait de gisements demplois, il sagit souvent de transformer
les rapports sociaux en marchandises, de transformer toute activité
en emploi salarié. Cest net dans les loisirs ou le social.
Des entreprises comme la Générale des Eaux se lancent
dans laide à domicile, le portage de plats aux personnes
dépendantes. Il sagit aussi de trouver les moyens à
moindre frais de réparer les dégâts du système,
cest clair pour tout ce qui touche à lenvironnement,
lécologie. Bien sur ces emplois sont temporaires, sous-payés,
avec des garanties minimales.
En même temps la volonté de transformer toute activité
humaine en emploi salarié bute sur le refus des personnes à
utiliser des services payants quils peuvent faire par eux-mêmes
ou avec dautres.
4 - Les gains de productivité.
Sont-ils facteurs de création demplois ? La tendance actuelle
prouve plutôt le contraire. En effet dès quune reprise
économique pointe son nez et améliore la situation des
entreprises, les patrons en profitent pour investir dans de nouvelles
machines dans le but de supprimer des emplois. Il est en effet indispensable
dêtre toujours le meilleur pour attirer, du moins garder
la faveur des investisseurs dont la préoccupation principale
est la spéculation boursière. Un pays qui voit son taux
de chômage diminué trop rapidement est un mauvais élève
qui risque de perturber les marchés financiers.
5 - Du travail à lemployabilité.
Lemploi tel quil sest développé avant
la guerre puis pendant les trente glorieuses sest transformé.
De lemploi stable, voire à vie dans la sidérurgie
ou les charbonnages par exemple, on est passé à lemployabilité.
Il ne sagit plus de trouver un emploi qui corresponde à
un métier, choisi parfois très tôt. Les écoles
dapprentissage dans la métallurgie étaient souvent
liées à une entreprise qui embauchait les lauréats
du CAP. Louvrier progressant plus ou moins régulièrement
dans la hiérarchie. Cétait une minorité qui
changeait de métier et la mobilité entre les entreprises
était souvent le moyen pour le salarié de faire pression
sur les patrons pour obtenir de meilleurs salaires. Pour certains salariés,
être licencié, cétait avoir la sensation de
ne plus savoir rien faire, tant il est vrai quils avaient été
tellement rivés à leur outil de travail, ce fut le cas
de nombreux sidérurgistes ou mineurs. Le patronat avait besoin
de salariés stables, fidèles, fiers de leur travail, de
leur entreprise. Il organisait la vie du travailleur dans ce sens, lui
procurant logements, jardins, loisirs (les équipes de foot corporatiste),
et faisant parfois cause commune avec le curé contre le maire
rouge du coin.
Aujourdhui le patronat veut des travailleurs mobiles, polyvalents,
battants, acceptant la loi du mérite. Pour le patronat, la planète
est devenue un immense marché non seulement pour les marchandises,
mais aussi pour la main duvre. De la même façon
que lon peut créer son ordinateur en achetant les composants
chez les producteurs les plus offrants, le patronat monte ses bureaux,
ces usines en se procurant la main duvre dont il a besoin
à un moment donné, pour une durée donnée,
dans un lieu donné. Par exemple les SSII (Sociétés
de Service et dIngénierie en Informatique) cherchent des
personnes dont le profil correspond aux nécessités du
contrat quelle est en train de négocier avec une usine,
une administration. Les personnes ne seront embauchées en CDD
seulement si le contrat est obtenu
Etre mobile, cest donc savoir se vendre sur le marché de
lemploi : savoir changer de métier, dusine, de villes,
de régions, de pays. Il faut aller là où il y a
une opportunité de trouver un emploi. Cest donc aussi accepter
les périodes demploi alternées avec des périodes
de chômage, ou des périodes de formation. Cest accepter
la polyvalence, ne pas sattacher à un métier, accepter
tous les emplois qui se présentent. Il ny a pas demploi
sot comme le présente lentreprise « Le petit Cireur
» : « cirer les chaussures, cest une ouverture vers
un avenir meilleur ». Cest améliorer sa formation
générale et se former à dautres métiers.
Cest aussi au sein de lentreprise accepter de changer de
poste, de remplacer les absents, ...
Etre un battant, cest se présenter comme un loup aux dents
longues, avoir de lambition, être sportif, accepter la surcharge
de travail car cest lavenir de lentreprise qui est
en jeu, ...
Accepter la loi du mérite, cest passer un contrat avec
lentreprise et en accepter les conséquences tant en terme
de salaire que de pérennité dans lentreprise. Cest
accepter lindividualisme au détriment du collectif.
Voilà les qualités requises par le patronat pour être
employable. Cette situation est de plus en plus vraie pour la génération
de jeunes qui arrivent sur « le marché de lemploi
».
6 - Réduction du temps de travail.
La réduction du temps de travail trouve son fondement dans le
fait quil est insupportable que des millions de personnes naient
pas de travail alors que les autres travaillent toujours 39H, voir 40,
45.
Aujourdhui, on constate que la réduction du temps de travail
est une revendication qui, bien que mise en avant par des syndicats
et certaines organisations politiques, ne fait pas réellement
lobjet de luttes. Les accords qui se signent sont souvent le résultat
dune situation où lentreprise est en difficulté
et où le patron utilise la réduction du temps de travail
comme moyen déviter les conflits, les licenciements. La
Loi Robien joue ce rôle là. Cela ne correspond presque
jamais à une vision de la société comme pouvait
loffrir les 40H ou la journée de 8H.
La revendication de réduction du temps de travail telle quelle
est présentée, apparaît trop arbitraire, non significative.
Cest particulièrement vrai pour la durée : pourquoi
35H, 32H ou 20H par semaine ?
Elle pose problème quand à la question de lorganisation
du travail. Si dans les secteurs où le travail est très
parcellisé (usine, travail à la chaîne, ...), cela
ne semble pas poser à priori trop de problèmes, cela est
beaucoup moins vrai dans dautres secteurs où la pérennité
et le suivi des dossiers nécessitent une présence relativement
soutenue. Cest encore beaucoup moins vrai, dès quil
sagit dencadrement, de niveau de compétence importante.
Elle ne correspond pas forcément à la représentation
que peuvent en avoir ceux et celles qui ont un emploi. Ce nest
pas forcément davoir 4, 5 ou 6 Heures de travail en moins
par semaine. Dans les années 70 et début 80, lintérim
fut choisi par un certain nombre de travailleurs (jeunes, célibataires,
sans trop dattaches) parce quil permettait une certaine
autonomie, une possibilité davoir des périodes non
travaillées plus ou moins longues. Lorsquune entreprise
met en place les horaires variables, la revendication est de pouvoir
cumuler des périodes de congés importantes. Le lieu de
travail est de moins en moins un lieu privilégié, pour
la majorité, plus on peut le fuir, mieux cest.
Elle est ressentie comme une mesure de gestionnaire. On répond
à un problème de société par une mesure
de gestion. Ainsi, elle ne fait pas sens car elle ne permet plus de
poser les problèmes de société. Il y a de moins
en moins denjeux idéologiques, politiques, il ny
a de plus en plus quun enjeu humanitaire (le partage). Les revendications
historiques de la journée de 8 Heures puis de la semaine de 40
Heures étaient vécues par les travailleurs comme justes,
face à lexploitation inhumaine que leur faisait subir le
patronat. Elles faisaient sens pour le prolétariat. Elles relevaient
de lidéologie et non de la gestion. Cest comme linterdiction
dexploiter les enfants, cela apparaît aux yeux des gens
comme étant évident et impossible à remettre en
cause.
Il nest pas possible de poser la réduction du temps de
travail, sans se poser la question de quelle société voulons-nous
? Or cette question nest jamais posée par les syndicats
et la gauche en général, car le cadre du capitalisme est
accepté.
7 - De lemploi à lapartheid social.
La société prend de plus en plus les formes dun
apartheid. Certes la comparaison peut sembler osée, mais en labsence
dautres termes plus judicieux, nous utiliserons celui-là.
A linverse de lapartheid racial, la seule différence
est quil ny a pas de frontières infranchissables
entre les deux parties et que lon peut être tout à
tour dans lune ou dans lautre.
Ces deux groupes sociaux sont dune part un premier plutôt
majoritaire composé de personnes qui ont un emploi très
ou relativement stable, ayant un revenu qui peut aller de plusieurs
centaines de milliers de francs à plus ou moins 250 000 francs
par an. Dautre part un deuxième composé de 6 à
7 millions de personnes dont les situations varient entre être
demandeur demploi, en formation, en stage, occupés à
des petits boulots, des boulots de service, en CDD, CES, emploi jeune,
emploi ville, .... Leurs revenus varient entre 60 000F et 0F par an,
plus les allocations logements, les dégrèvements dimpôts,
... Entre ces deux groupes, une population plus ou moins importante
fluctue au gré des opportunités, des situations économiques.
Ces deux groupes peuvent avoir parfois des intérêts communs,
par exemple la baisse des prix, lexploitation des pays du sud,
lexpulsion des immigrés; des revendications communes comme
un meilleur environnement, plus de prise en charge de létat
pour la santé, le logement, ...
Aucun des deux groupes nest homogène. Le premier lest
sans doute moins que le deuxième, les disparités y sont
encore plus grandes, à la différence quil ne sagit
pas de disparités dans la misère, mais dans la richesse
pour certains, laisance pour dautres.
Le premier groupe a la reconnaissance sociale, il est aux postes de
commande. Cest pour lui que les villes dépensent des budgets
colossaux pour la culture. Cest lui qui profite des avantages
fiscaux, qui fait marcher les agences de voyages, qui peut payer des
études à ses enfants, ... il soppose aux titularisations
des vacataires, des CES, et autres précaires, car les riches
nacceptent que sous la contrainte le partage des richesses. Cest
lui aussi qui ne peut plus se passer des larbins pour garder ses mômes,
faire son ménage, tondre sa pelouse, porter ses cabas, cirer
ses chaussures, trier ses ordures, apporter ses à pizza domicile.
Ah ils en ont trouvé des gisements demplois ! Quelle bonne
occasion de pouvoir soffrir des domestiques comme du temps de
cette noblesse arrogante, méprisante, au dessus de tout.
Cette description peut paraître exagérée et elle
est certainement critiquable.
Cependant, cest bien cette tendance qui est à luvre.
Le dernier plan dAubry vérifie cette tendance. Voilà
un plan qui vise à donner du travail aux enfants dune partie
du premier groupe. De même que les concours dans la fonction publique
deviennent fermés à ceux et celles qui nont que
le niveau requis (BEPC, CAP pour les catégories C, BAC pour les
catégories B) car ceux qui réussissent ont des bac +2,
des licences, des maîtrises, de même pour le plan emploi
jeunes, ce seront les mêmes qui auront les postes. Et Tous et
ceux celles qui sont les exclus de cette société le seront
encore davantage, le premier groupe a depuis longtemps décidé
quil ne valait pas le coup de sen occuper sinon avec des
flics et laide du Front National.
Cette mise en place de lapartheid remet en cause lanalyse
de classe, la notion de classe ouvrière. Il y a beau y avoir
22 millions de salariés dans lhexagone, dans ces 22 millions,
il y en a de plus en plus qui ont intérêt à ce que
la société capitaliste se maintienne en létat,
parce quils profitent de leur place dominante, même si cest
dans le cadre de la domination du capitalisme. Contrairement à
la période allant du moyen âge à la révolution
où cétaient ceux qui ne travaillaient pas qui étaient
valorisés et dominaient, aujourdhui cest linverse,
ceux et celles qui sont valorisés et dominent ont un travail
qui dépasse souvent les 40 heures (cest le cas dune
bonne partie de lencadrement dans le privé ou le public).
Mais quimporte de travailler 40 heures si le reste du temps est
libre, les tâches ménagères, la bouffe ; ils ont
juste à gérer leur compte en banque et leurs actions.
Ce nest donc pas parce que la richesse du premier groupe passe
par la médiation du travail et ce pour sans doute encore un bon
moment quil y a ou peut y avoir une unité contre la domination
du capital.
On peut aussi noter que la gestion de lapartheid donne du travail
à des dizaines de milliers de personnes dont les fonctions sont
de prendre en charge les personnes, des assistants sociaux aux médiateurs,
des éducateurs aux îlotiers. Mais ce travail va au delà
de la simple exécution, elle permet davoir un pouvoir,
une tutelle sur une bonne partie de la société. Le fait
de mettre de plus en plus de personnes sous curatelle, cest accroître
la dépendance, la subordination.
La transformation de la société vise la suppression des
ces fonctions, ce qui va à lencontre des intérêts
de ces personnes.
La détermination du prolétariat était relativement
facile : ceux et celles dont le travail permet dextorquer de la
plus value : les producteurs et les productrices. Aujourdhui,
ils sont de moins en moins nombreux. En rester à la définition
classique du prolétariat nous bloque, car il ne sagit plus
de lutter contre la domination unique du patronat, mais contre les différentes
formes de domination quil nous faut analyser.
Georges Birault Nantes le 10/01/98
Ce texte a été publié dans la revue Les Temps
Maudits de la CNT Vignoles
La CNT dite " Vignoles " CNT Vignoles