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FEMMES ET VIOLENCES DANS LE MONDE
SOS Sexisme

 

FEMMES ET VIOLENCES DANS LE MONDE
Editions L'Harmattan

On a coutume de croire que les viols, les meurtres, la maltraitance et la persécution sexuelles des femmes, banalisés dans les pays pauvres ou en état de guerre, ne peuvent exister dans les nôtres qu’à titre de faits divers. De même on a cru encore tout récemment que l’enfance violée et martyrisée n’existait que dans un contexte de misère. Nous savons maintenant que l’aisance économique n’élimine pas les violences.
Une vingtaine de femmes, de toutes générations et de toutes origines, détruisent ce préjugé rassurant. Sur la base d’une documentation irréfutable, elles récapitulent ce fait planétaire, la violence masculine contre les femmes : aux U.S.A. et au PÉROU, en CHINE et dans les pays sous loi musulmane, en EUROPE comme en AFRIQUE.
Cet ouvrage collectif n’est pas un simple catalogue. Il doit informer et donner la conscience que la lutte contre les violences à l’égard des femmes n’est pas un combat d’arrière-garde mais bien d’une actualité sans cesse renouvelée.

Cinq extraits du livre :
“VIOLS ET GROSSESSES FORCÉES EN EX- YOUGOSLAVIE”(extraits)
par Milanka Mirkovic-Krstic “L’HYMEN, BUTIN DE GUERRE”
(extraits)
par Leila Sebbar
"VIOLENCES CONTRE LES FEMMES AGEES EN OCCIDENT" (extraits)
par Suzanne Weber "LES MUTILATIONS SEXUELLES FEMININES" (extraits)
par Marie-Hélène Franjou
"A PROPOS DE LA CAMPAGNE MONDIALE EN FAVEUR DE L'ALLAITEMENT MATERNEL" (extraits)
par Michèle Dayras


“VIOLS ET GROSSESSES FORCÉES EN EX-YOUGOSLAVIE”(extraits)
par Milanka Mirkovic-Krstic

(...) A chaque guerre, les femmes ont été violées. Elles sont le point de mire des hommes élevés dans une société phallocratique. “Dans la longue histoire de la civilisation, on ne compte que 280 années de paix”. Le viol a toujours été une arme de guerre. Dans une culture patriarcale, l’arme procure un sentiment grisant de domination. En Yougoslavie, un homme sur deux serait armé dans les régions où l’on se bat. Le viol constitue une tactique militaire utilisée par toutes les armées, que ce soit en Yougoslavie ou ailleurs.
Les violences sexuelles n’ont, malheureusement pas, été inaugurées en Yougoslavie. Que l’on songe au Japon en 1937, avec le sac de Nankin et aux “épouses de réconfort” de Taiwan, de Corée et de Chine déportées pour assurer le “réconfort” de l’armée impériale nipponne pendant la Seconde Guerre Mondiale. N’oublions pas les Allemandes violées par les Russes en 1944-1945, les Vietnamiennes par les Américains, les Algériennes par les Français, les Somaliennes dans les camps de réfugiés au Kenya, les prisonnières Palestiniennes dans les geôles israéliennes, les Tibétaines, les Kurdes, les Haïtiennes, les Salvadoriennes, les Iraniennes, etc...
Le viol est un crime du patriarcat contre les femmes. Le besoin masculin de monstruosité et de cruauté est plus intense aux trop fréquentes époques de crise et cela à cause de la misogynie qui perdure. Le violeur cherche à provoquer une auto dépréciation, une auto dévalorisation chez la victime. (...)


“L’HYMEN, BUTIN DE GUERRE” (extraits)
par Leila Sebbar

Une guerre qui ne dit pas son nom mais où l’enjeu principal, c’est la Femme, son âme et son corps. Ici la femme n’est pas “l’avenir de l’homme”, la femme est le capital de l’homme, corps et âme. En état de guerre, quelle place pour les femmes? La maman ou la putain. Le lit de la douleur, enfanter des soldats et les pleurer, le lit des guerriers, se coucher pour le plaisir du soldat violeur. Le conflit armé exaspère ce que la paix a jusqu’ici toléré: que le corps des femmes fonctionne encore comme butin, butin légal, prélevé par une famille sur une autre famille avec l’accord des pères vigilants, un contrat entre hommes avec échange de capital. L’hymen d’une femme appartient au père, au frère, à la famille, au clan, à la tribu. (...)
Dans la guerre, sur l’autre rive, les frères combattent les frères. L’honneur des femmes leur appartient, de droit, ils sont les soldats de Dieu, ils n’ont pas à négocier le butin de guerre. La femme est rare, son hymen précieux, offrande aux soldats des maquis de Dieu, acte de piété disent-ils. Et si le femmes ne se rendent pas à leurs raisons divines, ils les enlèvent. Les vainqueurs usent comme il leur plait de ce qui leur revient: un butin de guerre sacré, dans une guerre sacrée. Ils paraîtront devant Dieu en vainqueurs de la foi, innocents. Ils appellent ces viols “mariages de jouissance”, ils raptent des vierges, menaçant du couteau ou du revolver les pères et les frères, ahuris et terrifiés, déshonorés; où est le contrat? Certains pères ont renié leurs filles violées lorsque les intégristes violeurs ne les ont pas assassinées ou décapitées devant leur compagnes. A quel désordre mental, idéologique, attribuer ces actes criminels contre les femmes, sinon à la peur ténébreuse, ancestrale, de l’hymen, du ventre et de l’âme des femmes.(...) Ce sont des assassins, ils doivent être jugés comme des criminels de guerre; Il faut traduire ces hommes en justice devant un Tribunal International (...).


“VIOLENCES CONTRE LES FEMMES AGEES EN OCCIDENT” (extraits)
par Suzanne Weber

Le thème de la violence familiale à l’encontre des personnes âgées est largement tabou.(...) L’image sociale négative de la vieillesse s’oppose, également, à la levée du tabou. En effet, elle tend à banaliser la violence en lui fournissant un schéma interprétatif qui en favorise la méconnaissance. (...)
Très rare sont les personnes âgées qui se plaignent, exceptionnelles celles qui portent plainte. (...) Leur dépendance affective à l’égard de leurs enfants est le plus souvent telle, qu’elles préfèrent les sévices à l’exclusion et au rejet, plus, elles n’imaginent même pas d’autre issue que de se taire et de subir...
Le cas des personnes âgées battues a été signalé, pour la première fois, en 1975 : “grand-mères battues”. Il est significatif que ce titre désigne spécifiquement les femmes comme victimes de ces violences.
Ida Hydle, gériatre à Oslo, a étudié le problème de la violence à l’égard des personnes âgées au sein de la famille, au niveau européen. Elle recense des abus d’ordre physique (coups et blessures, refus d’aide en cas d’urgence, négligences graves en ce qui concerne l’alimentation, l’hygiène et les soins corporels), d’ordre psychosocial (insultes, humiliations, isolement, séquestration) et d’ordre financier (escroquerie, usurpation de biens). L’expérience prouve que ces trois formes d’abus se trouvent souvent associées. Des recherches conduites en Norvège, ainsi qu’une étude finlandaise en cours, montrent que 60% à 80% des victimes sont des femmes - les violences physiques prédominant - alors que chez les hommes il s’agit, plutôt, de violences psychologiques. 70% DES AUTEURS DE VI0LENCES SONT DES HOMMES. (...) Ida Hydle souligne que ce sont surtout les rapports mère/fils qui représentent un risque pour la santé et la situation financière des femmes âgées. (...)
Il ressort de ces études que, bien que les soins aux personnes âgées dans la famille pèsent plus lourdement sur les femmes, les hommes sont plus fréquemment auteurs de violences et d’abus. De plus, la violence conjugale n’est, nullement, atténuée par le vieillissement...le contraire peut même se produire. (...)


“LES MUTILATIONS SEXUELLES FÉMININES” (extraits)
par Marie-Hélène Franjou

On peut, schématiquement, classer les mutilations sexuelles féminines en deux grands groupes, à savoir :
-l’excision, qui consiste en l’ablation du clitoris et des petites lèvres de la vulve. (...).
-l’infibulation, qui ajoute à l’excision la section des grandes lèvres dont les deux moignons sont suturés bord à bord. Un minuscule orifice est laissé pour l’écoulement des règles et des urines. (...) Lors du mariage, la femme “infibulée” est incisée avec un instrument tranchant pour que les rapports sexuels soient possibles. L’ouverture effectuée n’est toutefois pas suffisante, loin s’en faut, pour un futur accouchement. L’incision sera donc majorée à la naissance d’un enfant et aussitôt après, l’ouverture sera réduite à ses dimensions initiales et ainsi de suite...
-A ces deux grands groupes il convient, désormais, d’ajouter toutes les interventions pratiquées sur les organes génitaux féminins “pour des raisons culturelles ou à des fins thérapeutiques”, telles que piqûres, perforations ou incisions du clitoris et/ou des petites lèvres; étirement du clitoris et/ou des lèvres; cautérisation du clitoris; grattage de l’orifice vaginal ou incision du vagin; introduction de substances corrosives ou de plantes dans le vagin pour provoquer des saignements ou pour resserrer ou rétrécir le vagin. (Définitions officielles de l’O.M.S.).
QUELQUES 130 MILLIONS DE FEMMES ET DE FILLETTES SONT CONCERNÉES PAR CES MUTILATIONS SUR LE CONTINENT AFRICAIN mais on les retrouve, aussi, dans la péninsule arabique, notamment au Yémen et à Oman et de façon sporadique, en Indonésie.
Les migrations internationales font que ces mêmes mutilations peuvent être observées sur d’autres continents tels que l’Europe, les États-Unis et l’Australie. (...).
Toutes ces interventions irréversibles sont préjudiciables à la santé des femmes et des fillettes et laissent des séquelles à vie (...). LES MUTILATIONS SEXUELLES SONT UNE ATTEINTE AUX DROITS HUMAINS LES PLUS ÉLÉMENTAIRES des femmes et des enfants à la vie, à l’intégrité de leur corps, à la santé, à l’épanouissement de leur sexualité; elles sont responsables de drames innombrables et jouent un rôle sur les taux de mortalité et de morbidité. (...).


“A PROPOS DE LA CAMPAGNE MONDIALE EN FAVEUR DE L’ALLAITEMENT MATERNEL”(extraits)
par Michèle Dayras

(...) Les études effectuées par des médecins femmes (pour mieux faire passer le message) mettent en évidence le rôle de l’allaitement au sein dans la symbiose mère enfant. Ce rapprochement, surtout s’il est prolongé, inciterait la mère à rester au foyer plus longtemps pour élever son enfant. Un congrès médical, destiné aux gynécologues et aux sages-femmes, s’est tenu à huis clos à Paris, fin 1994, pour définir les modalités de rédaction de la Brochure d’application de la Charte de l’OMS en France.
La campagne en faveur de l’allaitement maternel, soutenue par de multiples associations de droite et d’extrême droite, va de pair avec celle en faveur du salaire ménager. Elle s’accompagne d’une recrudescence des mouvements de lutte contre l’avortement et la contraception, de la fermeture des crèches et des garderies (ex : la Suède, pourtant privilégiée quant au statut des femmes) et de la montée de l’ORDRE MORAL.
Le patrircat reprend du souffle!...

Annexe:


LES 10 CONDITIONS POUR LE SUCCÈS DE L’ALLAITEMENT MATERNEL, SELON L’O.M.S..

Tous les Établissements qui assurent des prestations de maternité et des soins aux nouveaux nés devraient:
1- Adopter une politique d’allaitement maternel formulée par écrit et systématiquement portée à la connaissance de tous les personnels soignants.
2- Donner à tous les personnels soignants les compétences nécessaires pour mettre en oeuvre cette politique.
3- Informer toutes les femmes enceintes des avantages de l’allaitement au sein et de sa pratique.
4- Aider les mères à commencer d’allaiter leur enfant dans la demi-heure suivant la naissance.
5- Indiquer aux mères comment pratiquer l’allaitement au sein et comment entretenir la lactation, même si elles se trouvent séparées de leur nourrisson.
6- Ne donner aux nouveaux nés aucun aliment ni aucune boisson autre que le lait maternel, sauf indication médicale.
7- Laisser l’enfant avec sa mère 24 heures par jour.
8- Encourager l’allaitement au sein à la demande de l’enfant.
9- Ne donner aux enfants nourris au sein aucune tétine artificielle ou sucette.
10- Encourager la constitution d’associations de soutien à l’allaitement maternel et leur adresser les mères dès leur sortie de l’hôpital ou de la clinique.

Pour information ( France, 1999)
- Un groupe de réflexion sur l’allaitement maternel (!) réuni depuis 2 ans, coordonne depuis 6 mois, un programme d’information et de formation des médecins et soignants pour encourager cette pratique dans le département du Rhône.
-La Loi du 3 juin 1994 (transposée d’une Directive Européenne de 1991), dont le décret d’application est paru le 30 juillet 1998 interdit, à partir du 9 février 1999, la distribution gratuite d’échantillons de laits infantiles dans les maternités françaises.


SOS Sexisme    2, rue du Bel Air     92190     Meudon-Bellevue

Le site      http://www.sos-sexisme.org

Le mail : sexisme@sos-sexisme.org

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