Subject: [NEUF] Le plutonium de la Hague pourrait exploser spontanément
Mieux qu'à Toulouse ! On savait déjà, suite à
l'actualité post-attentat, qu'un avion s'écrasant sur
le centre de retraitement de la Hague (Manche) produirait une pollution
égale à 60 ou 70 fois Tchernobyl...
Mais depuis vendredi dernier, on a appris bien pire (dans l'indifférence
générale des médias parisiens).
Vendredi 12 octobre 2001, sur demande du préfet, un ingénieur
en retraite a témoigné devant la commission de surveillance
de stockage des déchets radioactifs de la Manche.
Confirmant qu'il n'est pas antinucléaire, l'ingénieur
Christian Kernaonet a voulu libérer sa conscience, et a confirmé
ce dont on se doutait : De 1969 à 1977, les fûts radioactifs
ont été classés n'importe comment, certains baignant
dans la nappe phréatique, tandis que les bordereaux d'inventaire
étaient incomplets.
Mais vient la révélation la plus effrayante : Alors que
le site contenait pas moins de 100 Kg de plutonium disséminés,
les fûts concernés ont été ''reconcentrés''.
D'où le risque de ''criticité''. De quoi s'agit-il ? D'une
explosion spontanée.
On sait que la chaleur d'une centrale nucléaire provient de l'accumulation
de matières radioactives, concentration qu'on régule en
douceur, en écartant ou en rapprochant à temps voulu les
barres d'uranium enrichi, afin d'éviter que le réacteur
ne s'emballe et n'explose.
On sait également que le plutonium est un poison artificiel à
côté duquel des fléaux comme l'amiante, les prions
et le bacille du charbon ne sont que des maux infiniment moindres.
En matière de plutonium, la dose mortelle pour l'être humain
se situe au millionième de gramme.
Produit inévitable de l'industrie nucléaire civile, le
plutonium ne sert guère qu'à produire des bombes, et sa
durée de demi-vie est de 24 000 ans ! Si les moines carolingiens
avait eu la mauvaise idée de découvrir la radioactivité,
des gens d'armes du roi auraient du garder sous haute surveillance les
sites pollués depuis Charlemagne, avant de succéder sans
heurts aux bandes révoltées durant les guerres civiles
et les jacqueries, puis aux agents républicains après
1789, aux troupes allemandes d'occupation, etc. Et il ne nous resterait
quand même jamais que 23 000 ans de ''demi-vie'' pour surveiller
encore et toujours ces même sites. (Ceci n'est d'ailleurs rien
à côté de l'uranium 235 et 238, du potassium 40
et du thorium 232, produits radioactifs dont la demi-vie se calcule...
en milliards d'années !).
Voilà ce qu'on appelle le respect des générations
futures ! Et tout cela pour un mode de production d'énergie qui
n'est même pas rentable, qui a surtout servi des intérêts
financiers privés considérables, ne protège pas
réellement de l'effet de serre, et consacre la vulnérabilité
de la France (là où on croyait garantir son indépendance).
Et bien voilà la garantie que les manuels d'histoire-géo
de l'an 5000 se souviendront à coup sûr de la courte période
1950/2000+, en exécrant pour l'éternité la lâcheté
et l'inconscience des Français de cette époque, la nôtre.
Une explosion nucléaire spontanée à La Hague ?
''Le risque Zéro ne peut être garanti'', confirme l'ANDRA
(agence nationale des déchets radioactifs). La DRIRE pense le
contraire (mais c'est également ce qu'elle avait garanti à
Toulouse !).
Comme dit ''Ouest-France'', sortant de sa réserve, c'est ''Edifiant
et préoccupant''.
[Source ''Nucléaire : les inquiétudes d'un ingénieur'',
par Jean-Pierre Buisson, samedi et dimanche 13/14 oct. 2001, ''Ouest-France'',
page 6, toutes éditions de Brest au Mans, et de Cherbourg à
Luçon.)
- Si vous avez des amis journalistes, faites leur passer ce message.
- Si vous avez des élus qui lisent eux-mêmes leur courrier,
écrivez-leur.
- Si vous avez des amis écologistes et gauche plurielle, dites-leur
qu'il est pour le moins tragique que l'actuel gouvernement poursuive
le délirant programme nucléaire français (le 1er
au monde par habitant, conçu à l'ère pompidolo-giscardienne,
appliqué sans faiblesse et sans débat par les deux décennies
mitterrandiennes qui suivirent, tandis que tous les autres pays industrialisés
démocratiques abandonnaient la filière nucléaire).
Peut-être que le sort de la France (pour des millénaires)
s'est joué lors de nos combats citoyens gravement perdus, sur
le site du surgénérateur nucléaire de Creys-Malville,
les étés 1976 et 1977, alors que, dans l'hostilité
ou l'indifférence de la gauche (sauf le PSU), nous connaissions
notre premier mort tué par la police française (10 ans
avant Malik Oussekine, et 20 ans avant Gènes), alors qu'il y
avait déjà les ''black bloc'' de l'époque, nos
incapacités collectives à créer un rapport de force
citoyen, réaliste et radical, et la presse aux ordres qui nous
insultait (déjà)
Luc Douillard de lassociation Neuf (Nantes Est Une Fête)
Nantes le 17 10 2001
[Merci de rediffuser ce message préoccupant auprès de
vos correspondants et listes de diffusion.]