Les conditions engendrées à partir de la destruction du
modèle des rapports entre les dénommées "Grandes
puissances" ("Guerre froide", "Coexistence pacifique",
"Désarmement") et la disparition résultante du
modèle des "Trois mondes", nous oblige à reconsidérer
les transformations de nos sociétés dans un cadre "planétaire"
ou de "Système - monde" (1), où l'on part de phénomènes
de "Globalisation" sans oublier ceux de "Localisation"
(2).
I / Cet épuisement ou disparition des modèles et paradigmes
qui servaient de référence commune pour expliquer ce qui
se passait dans les différentes sociétés (3), et
pourquoi cela arrivait, a vidé de contenu les différentes
positions idéologiques dans le sens où :
a / Il a rendu les langages politiques traditionnels insignifiants.
Ce manque de signification affecte non seulement les discours programmatiques
des périodes électorales qui assument majoritairement une
rhétorique commune de type pragmatique (en croyant que les électeurs
se comporteront exclusivement comme des "usagers" ou des "clients"
- "valeur d'usage" du vote disponible individuellement - ),
mais aussi les dénominations les plus générales des
différents groupes. Il est très difficile de distinguer
conservateurs, libéraux ou progressistes selon les politiques (économiques,
culturelles, militaires...) que proposent les partis politiques, ainsi
que les argumentations utilisées pour défendre leurs propositions
(qui sont généralement interchangeables). En dernier lieu,
il n'est pas non plus facile de différencier les positions idéologiques
traditionnellement appelées de "gauche" et de "droite",
malgré les protestations changeantes de ceux qui ne veulent pas
être accusés comme tels ou de ceux qui affirment qu'on se
situe déjà au - delà de cette distinction (seulement
justifiée par rapport au passé); les maux de la droite et
de la gauche se ressemblent de plus en plus.
b / il a remis en question le noyau central de chaque position idéologique.
En effet, ce noyau se fondait sur une conception obsolète du pouvoir
dont surgissait un point de repère unique de ce qu'est l'ordre
social, et sur une croyance à l'unité du monde comme
seule réalité ontologique de référence.
On disait, banalement, que la droite avait pour programme fondamental
la "défense et le maintien de l'ordre existant" et que
la gauche prétendait d'une manière ou d'une autre "bouleverser
l'ordre et imposer la révolution". Quand les citoyens ont
pu observer des positions discursives paradoxalement conservatrices (communismes
au pouvoir) et nécessairement promotrices de changement (les plus
conservateurs prenant des mesures draconiennes pour en finir avec le dénommé
"état du bien - être"), on se rend compte qu'il
n'est plus possible de revenir à des schémas antérieurs.
c / il a laissé en suspens la capacité communicative
et émotive des discours idéologiques.
Ceci impliquerait, comme résultat, une progressive démobilisation
des citoyens face à des questions qui les touchent, puisque l'idée
de participation dans l'exposé et la résolution des problèmes
communs est remplacée par la "délégation"
de cette tâche aux institutions et à la "classe politique"
(qui a trouvé des manières de s'auto - reproduire à
moindre frais). La rhétorique politique n'est plus nécessaire
car les questions importantes ne sont pas débattues (objectifs
des institutions, hiérarchisation des souhaits, différenciation
des possibilités, justification des asymétries, etc.) et
les sujets dont s'alimente le simulacre « dopinion publique
régnante », par le biais des différents "agenda
setting", ne font que nous orienter vers des questions banales
(noces royales, faits divers, etc.) ou vers des questions complexes et
lointaines (guerres, épidémies, catastrophes, etc.).
Le résultat général auquel nous sommes arrivés,
et qui peut être estimé depuis la fin des années quatre
- vingt (1989: "Annus mirabilis"), consiste en un manque progressif
de légitimation sociale des différentes instances de l'exercice
du pouvoir (4). Cette carence touche non seulement les niveaux les plus
globaux (ONU, UE, BM, FMI, UNESCO, OMS, etc.) et les états et gouvernements
nationaux, mais elle peut également être appréciée
dans la pratique des institutions et organisations les plus proches de
l'individu (Systèmes de l'éducation, de la santé
et de la sécurité, Syndicats, Partis, Mairies, Associations
diverses de citoyens, de familles, de moyens de masse, etc.). Ce qui est
peut - être en train de se passer, c'est que la fonction des différents
pouvoirs a changé et que nous ne l'avons pas encore perçu
d'une manière généralisée.
Nous sommes arrivés à ce résultat par l'un des chemins
suivants :
1°/ Par la transformation des {valeurs} {habitudes et rélevances}
d'une société donnée, sans la génération
corrélative {d'un accord}{dune discussion publique}, qui
soit le plus ample possible, sur ces mêmes {valeurs}{habitudes et
rélevances}, et qui puisse rendre possible le renouvellement des
discours qui légitiment (cas des pays européens "du
sud").
2 / Par la disparition d'un monopole idéologique qui légitime
le système établi, et son remplacement par des mécanismes
stratégiques dépourvus d'idéologies (cas des "pays
de l'est").
3 / Par la croyance que la multiplicité et la variété
de la consommation de produits pouvaient remplacer la recherche de sens
qui surgit dans les sociétés complexes (cas des pays capitalistes
centraux).
4 / Par l'imposition de systèmes de démocratie politique
formelle dans des zones de conflit permanent et de grandes asymétries
économiques parmi les populations correspondantes, dans l'intention
d'homologuer les formes de domination légitimées dans le
monde capitaliste (cas de quelques zones du "Sud").
II / "La probabilité de trouver une obéissance
dans un groupe déterminé pour des ordres spécifiques"
(5), selon ce que Max Weber comprend par domination, paraissait
avoir besoin d'un type de croyance à une légitimité,
qu'elle soit "traditionnelle, charismatique ou rationnelle".
L'obéissance à celui qui exerce le pouvoir trouverait
ainsi son fondement sociologique (au - delà de la simple violence
et de l'économie). Les différentes idéologies politiques
(libéralisme, socialisme, nationalisme, conservatisme, populisme,
etc.) élaboraient le discours de justification de l'ordre social
établi, sans se soucier des ontologies qui définissaient
la réalité comme une référence extérieure
aux idéologies (6).
D'ailleurs, un phénomène propre aux époques les
plus fortement chargées d'idéologies, consiste précisément
au maintien d'une hypothèse commune à toutes les idéologies,
qui reste en marge de toutes les discussions et qui les rende possibles.
Cette référence commune n'est rien d'autre que l'affirmation
du monde et d'un ordre "naturel" des choses comme l'unique
réalité existante et raisonnable. Les différentes
idéologies se distinguaient selon la manière de
concevoir, de programmer et de promouvoir les formes qui pouvaient
(et qui devaient) assumer cette réalité.
Cette unicité, ou cette considération univoque d'un monde
ontologique, était celle qui permettait la différenciation
idéologique et le pluralisme politique. L'idée
de tolérance tourne ainsi autour de ces limitations fondamentales,
puisqu'en prescrivant comme obligatoire "pour tous" une idée
unique de réalité, elle doit exclure ceux qui osent penser
à d'autres formes de réalité ou à des réalités
alternatives (prisons, asiles de fous, révolutionnaires,
etc.).
Jusqu'à maintenant, les couches dominantes se sont considérées
dans le même ordre de réalité que celui des dominés.
D'ailleurs, elles avaient besoin de ce monde unique afin de pouvoir
exercer ce qu'elles comprenaient par pouvoir, étant donné
que celui - ci était toujours défini dans une dialectique
de réalité unique (domination, exploitation, appropriation,
asymétrie, inégalité, tous ces concepts supposant
que ces deux groupes sont situés dans une même réalité
sociale).
Les raisons qui essayaient de légitimer les différentes
positions sociales s'articulaient dans différentes régions
ou champs (économie, politique, culture, religion, institutions,
etc.) où étaient produites les argumentations opposées
mais toujours régies par un codage commun de la réalité
(ontologie, logique, épistémologie, rationalité,
etc.). Au cours de ces multiples luttes idéologiques, les phénomènes
suivants ont pu être observés :
a / Recourir à un critère unique compris comme "vérité"
qui, au - delà du niveau logique, pourrait devenir opérant
d'une manière empirique, a été de plus en plus
problématique.
b / Maintenir une seule rationalité argumentative (une fois vérifiée
son orientation dernièrement totalitaire) est peu à peu
devenu limité, pour avoir laissé, hors de l'argumentation,
une multitude d'expériences des sujets.
c / L'apparition d'un conflit de rationalités (7) dans
le cadre d'une logique de l'argumentation idéologique a conduit
à deux issues non désirables :
a / soit à la généralisation et au caractère
inévitable de l'idéologie, avec la conséquence
de l'implantation du relativisme comme unique alternative épistémologique,
b / soit à la négation des métadiscours
comme des totalités extérieures aux argumentations idéologiques,
avec la conséquence d'accepter l'équivalence de n'importe
quelle alternative idéologique.
d / Le soupçon, dans beaucoup de cas confirmé, que la
position de pouvoir (dominant) a permis d'accéder à des
savoirs et à des connaissances déterminés, inaccessibles
à partir de positions marginales; ce qui a donné lieu
à la généralisation de l'argument "pouvoir
= savoir", face à la perspective des dominés "pouvoir
(capillaire) = savoirs (fragmentaires)" (8).
Les difficultés pour articuler un discours rationnel, croyable
sans la référence au "métadiscours" correspondant
et à ses hypothèses ontologiques, (difficultés
créées par cette situation où nous nous trouvons
- et que certains définissent comme "Postmodernité"
- (9)), ont contraint les groupes détenteurs des différents
pouvoirs à utiliser une stratégie différente de
justification de la domination.
III / Les fonctions sociales que les discours idéologiques ont
exercées se sont orientées vers un renforcement des convictions,
une réaffirmation des croyances et un apport d'un fondement rationnel
des émotions et des sentiments. C'est pour cela que la mobilisation
de masses d'individus a été rendue possible, pour obtenir
des objectifs façonnés de l'extérieur par une minorité
intellectuelle ou le dévouement militant de membres de groupes
volontaires avec une forte identité symbolique (religieuse, politique,
militaire, patronale, nationale, etc.) aux tâches programmées
par les leaders du groupe.
La fonction stricte des idéologies consiste donc à
rendre plausibles les contenus du discours et à fournir
un sens qui réduise les niveaux de complexité
structurale des rapports sociaux de manière à rendre possible
les prises de décisions des sujets (antérieurement: "prise
de conscience") et l'exécution de rôles multiples
(assignés et acquis). Arrivé à ce point, il faut
savoir si ces fonctions continuent à être exercées
par les idéologies ou, ce qui constitue l'hypothèse de
cet écrit, si un remplacement des fonctions (10)
est en train de s'effectuer, remplacement nécessaire pour le
maintien d'une domination légitimée ou en cours de déligitimation.
Selon nos observations, les groupes actuellement dominants ont laissé
de côté, dans une grande mesure, les complications provenant
de la construction (ou de la reconstruction) du discours idéologique,
afin d'essayer d'obtenir les mêmes résultats à travers
d'autres moyens plus accessibles et plus économiques.
En principe, il n'est pas nécessaire de récupérer
l'unité perdue des univers symboliques religieux ou politiques
tels qu'ils ont été construits à des époques
déterminées de l'histoire du monde appelé "Occidental".
Il ne faut pas rappeler, comme principe latent dans notre culture de
fin de siècle, la phrase de T.W. Adorno: "Le tout est
ce qui n'est pas vrai." (Das Ganze ist das Unwahre) (11), qui
instaure le règne provisionnel du fragment exorcisant la totalité
du champ épistémologique. La réalité empirique
du marché a également établi l'inévitable
fragmentation de la consommation et la segmentation multiple des consommateurs.
Maintenir la domination n'est plus de "tromper tout le monde tout
le temps" mais plutôt de lui faire croire à l'existence
ponctuelle de ce qui est provisionnel et éphémère,
et qui est à sa portée. Il n'est pas nécessaire
de construire de grandes et permanentes plausibilités qui nous
affectent seulement dans les "situations limite" ("Grenzerfahrungen"),
mais il faut plutôt élaborer les croyances, les sentiments
et les savoirs de recette dont nous avons besoin dans nos expériences
quotidiennes. Le "Lebenswelt" (12) n'est plus un horizon
généralisé de compréhension de la réalité
humaine mais plutôt la perspective d'interprétation des
événements quotidiens qui fournit une sécurité
ontologique fragmentaire moyennant l'absolutisation du présent
comme unique fait vécu du temps.
L'offre sociale de sens abandonne toute apparence transcendantale ("sens
de la vie", "de la mort", "de la douleur",
etc.) pour devenir une stratégie de réduction de la complexité
des rapports sociaux. Le sens s'oriente plus vers la communication (en
tant que réalisation de possibilités) que vers la satisfaction
de buts personnels (13). Pour donner un sens, il ne s'agit plus d'obtenir
une illumination sur le monde mais plutôt d'offrir un fil d'Ariane
qui nous permette de sortir indemnes du labyrinthe.
IV / Les vastes et complexes processus individuels et collectifs, à
travers lesquels a été construit ce que notre culture
dénomme réalité sociale (14), ont subi, dans les
circonstances actuelles, une rapide (et efficiente à court terme)
transformation. Cette transformation a consisté dans le fait
que les instances qui détiennent le pouvoir de domination dans
une société (fondamentalement à travers les mécanismes
du marché qui ont plus à voir avec la distribution et
la consommation de marchandises, sans oublier cependant les décisions
complexes à propos des processus de production et de la division
internationale du travail) et pas l'ensemble des citoyens à travers
différents processus de génération de consensus,
sont celles qui peuvent décider au sujet de la réalité
ou pas de différents phénomènes sociaux. Plus encore,
dans beaucoup de cas, il est évident que le pouvoir n'est pas
entre les mains des représentants publics dans les différents
domaines (État, économie, système mondial, Église,
syndicats, partis, etc.) qui ne peuvent plus modeler la réalité
à leur guise, mais qui doivent à présent entrer
en lice avec un grand nombre de concurrents horizontaux et verticaux.
Ceci explique que les sources traditionnelles du pouvoir (violence,
économie, raison) soient entrées dans une profonde crise
et que les monopoles des nouvelles alternatives (information, technologies,
savoir) n'en finissent pas de se constituer.
Ce qui nous intéresse dans notre argumentation, ce n'est pas
tant une redéfinition du pouvoir et de son exercice, ou la différenciation
des pouvoirs et de leurs formes d'exercice, mais plutôt l'apparition
de substituts fonctionnels de l'idéologie.
Nous nous trouvons dans une situation où la fonction de "construction
de la plausibilité" est réalisée au moyen
de stratégies généralisées par les canaux
massifs de médiatisation sociale, parmi lesquelles se détachent
la "naturalisation", le "déplacement" (ou
"agenda setting") et la "narrativisation". Différentes
stratégies d'évaluation symbolique qui fournissent une
construction de sens différenciée selon les positions
sociales (dominante, médiatrice, subordonnée) (15) sont
peu à peu construites.
Mais tout cela nécessite un mécanisme partagé,
un espace social indéterminé, des procédés
reconnus par les différentes positions et permettant de rendre
vraisemblable la plausibilité et assumables les sens offerts.
Ma proposition consiste à dénommer cette complexe agence
sociale ("agency") "Imaginaires sociaux",
lesquels seraient des schémas de représentation
qui structureraient à chaque instant l'expérience sociale
et qui engendreraient aussi bien des comportements que des images "réelles"
(16). "Ce qui sera croyable" comme fonction de la plausibilité
ne se définit pas par l'apport d'arguments face à un public
étant capable de débattre mais plutôt par la construction/destruction
d'imaginaires sociaux déterminés, qui permettent d'élaborer
et de distribuer d'une manière généralisée
des instruments de perception de la réalité sociale construite
comme réellement existante (17).
Les imaginaires agissent plutôt dans le domaine de la plausibilité
ou de la compréhension généralisée de la
force des légitimations. Sans imaginaires déterminés
qui rendent croyables les systèmes de rationalisation qui légitime,
les vieilles idéologies ou bien sont simplement rejetées
par la majorité (et elles deviennent des sociolectes résiduels),
ou bien sont maintenues dans le strict champ des idées reconnues
comme précieuses, mais qui n'engendrent aucun type de pratique
sociale ou de mouvement susceptible de transformer les ordres existants.
V / Un programme de critique de l'idéologie et de ses fonctions
sociales devrait remplacer la critique de l'argumentation par la critique
de l'imaginaire; à partir des différences engendrées
par la consommation, plus que de celles engendrées par la production,
comme fondement de l'asymétrie de la domination; faire l'anatomie
des systèmes de communication et des pouvoirs et contrepouvoirs
qui y sont configurés, plus qu'analyser les ordonnances légales
qui essaient de les justifier; désidentifier les offres de "sens"
de leurs formes religieuses et laïques afin de rétablir
la fonction de sujet des individus reconstruits.
En résumé: Il ne suffit pas de critiquer les vieilles
idéologies, ce qui importe est d'engendrer de nouveaux mouvements
de sujets conscients qui établissent comme réalisable
une société sans dominants et dominés (18).
Juan - Luis Pintos
Santiago de Compostela, 1994
Notes :
(1) Cfr. Tortosa, J.M., Sociología del sistema mundial, Madrid,
Tecnos, 1992.
(2) Cfr. M.Albrow & E.King, Globalization, Knowledge and Society,
London, Sage, 1990 (voir aussi I.Wallerstein, pp.157?171); ver también,
A.Giddens, The Consequences of Modernity, London, Polity/Blackwell,
1992, pp. 55?78, y Tortosa, J.M., La pobreaza capitalista, Madrid, Tecnos,
1993, 156 p.
(3) On peut voir une analyse aigüe et documentée de cette
situation dans l'oeuvre de Drucker, Peter F., Las nuevas realidades,
Barcelona, Edhasa, 1989, 388 p.
(4) Cfr. Habermas, Jürgen, Legitimationsprobleme im Spätkapitalismus,
Frankfurt, Suhrkamp, 1973.
(5) Weber, Max, Economía y Sociedad, México, FCE, 1969,
vol. I, p. 170.
(6) Cfr. Straßner, E., Ideologie - Sprache - Politik, Tübingen,
Niemeyer, 1987, 224 p.; Therborn, Göran, The ideology of power
and the power of ideology, London, Verso, 1980; Abercrombie,N., Hill,S.,
Turner,B.S., The dominant ideology thesis, London, Allen&Unwin,
1980; Meszaros, István, The Power of Ideology, London : Harvester
Wheatsheaf, 1989, 557 p.; Zima, Peter V., Ideologie und Theorie, Tübingen,
Franke, 1989, 476 p.
(7) Cfr. Pintos, Juan - L., Las fronteras de los saberes, Madrid, Akal,
1980, pp. 87 - 108.
(8) Cfr. Foucault, Michel, Microfísica del poder, Madrid, La
Piqueta, 1978 du même auteur., Saber y verdad, Madrid, La Piqueta,
1985. On peut également voir Pintos J.L., Sentido, sujeto
y fragmento en M.Foucault, repris dans le deuxième chapitre
de Las fronteras de los saberes, cité dans la note antérieure.
(9) Cfr. Jameson, Fredric, Postmodernism or, the Cultural Logic of Late
Capitalism, London, Verso, 1991, 439 p.; Lyotard, Jean?François,
La condition postmoderne. Rapport sur le savoir, Paris, Minuit, 1983,
109 p.; Seidman, S. & Wagner, D.G. (Eds.), Postmodernism and Social
Theory, Oxford, Blackwell, 1992, 379 p.; Weimann, R. & Gumbrecht,
H.U. (Hrgb.), Postmoderne ? globale Differenz, Frankfurt, Suhrkamp,
1991, 385 p.
(10) Sur la manière dont nous comprenons le concept de "fonction"
et de "substitut", cfr. Luhmann, Niklas, "Funktion und
Kausalität",en Soziologische Aufklärung 1, Opladen, Westdeutscher
V., 1970, pp. 9 - 30; Luhmann, Niklas, "Funktionale Methode und
Systemtheorie", en Soziologische Aufklärung 1, Opladen, Westdeutscher
V., 1970, pp. 31 - 53.
(11) Adorno, T.W., Minima Moralia, Frankfurt, Suhrkamp, 1981, p. 57.
(12) Le concept de "Lebenswelt" issu comme on le sait de la
pensée phénomènologique (Husserl, E., Die Krisis
der europäischen Wissenschaften und die transzendentalen Philosophie,
1936), a été introduit dans le domaine des sciences sociales
par Alfred Schütz (Phenomenology and Social Sciences
(1940), Husserls importance for the Social Sciences
(1959), se trouvant tous dans Collected Papers, I, The Hage, M.Nijhoff,
1971, pp.118 - 149) et développés dans une perspective
que nous nommerions aujourd'hui de "constructiviste" (Voir,
On multiple realities (1945), ibidem pp. 207 - 258), jusqu'au point
de le convertir en l'axe de sa théorie sociologique dans sa dernière
oeuvre (Strukturen der Lebenswelt, 2 vols., Frankfurt, Suhrkamp, 1979
y 1984, publiés posthumement par Thomas Luckmann). L'oeuvre de
Berger & Luckman cité dans la note 14 entrerait dans la séquence
de Schütz. Un exposé de la dernière décennie
à partir de la perspective sociologique est réalisé
par Jürgen Habermas dans sa théorie de l'action communicative
(1981), où le concept de Lebenswelt se distingue et se conjugue
avec celui de "Système social".
(13) Le vieux thème weberien du "sens en question de l'action"
a fait l'objet d'une remise en question radicale de la part de Niklas
Luhmann dans un long article de 1971 (Sinn als Grundbegriff der
Soziologie, publié dans le débat avec Habermas,
Theorie der Gesellschaft oder Sozialtechnologie, Frankfurt, Suhrkamp,
1971, pp. 25 - 100), jusqu'au chapitre qu'il lui consacre dans son oeuvre
de synthèse de 1984 (Soziale Systeme, Frankfurt, Suhrkamp, 1984,
pp. 92 - 147) et les énoncés les plus récents qui
le mettent en rapport avec la communication comme noyau fondamental
du système social (Die Wissenschaft der Gesellschaft, Frankfurt,
Suhrkamp, 1990, pp.683 - 687) et comme construction de l'observation
de second ordre (Beobachtungen der Moderne, Opladen, Westdeutscher,
1992). Dans une tradition différente, mais en partie coïncidente,
est intéressant: Ibañez, Jesús, Del algoritmo al
sujeto, Madrid, Siglo XXI, 1985, pp. 19 (nota 19), y pp. 99 - 100.
(14) Cf principalement à Berger, Peter L. & Luckmann, Thomas,
La construcción social de la realidad, Buenos Aires, Amorrortu,
1976, 235 p.; ainsi qu'à celui qui est à l'origine de
cette interprétation, Schütz, Alfred, [1962], Collected
Papers, I. The Problem of Social Reality, The Hague, Martinus Nijhoff,
1971, 361 p., et une version plus actualisée dans Thompson, John
B., Ideology and Modern Culture. Critical Social Theory in the Era of
Mass Communication, Camdridge, Polity, 1992, 362 p.
(15) Cfr. Thompson, J.B., ibidem, pp. 60 - 67 y 158 - 162.
(16) Cfr. Ledrut, Raymond, "Société réelle
et société imaginaire", en Cahiers Internationaux
de Sociologie, 82 (1987) 45. La littérature sur les imaginaires
sociaux n'est pas encore abondante. En plus de quelques - unes de mes
recherches, citées dans la note 17, on peut consulter avec profit:
: Balandier, Georges, Le détour. Pouvoir et modernité,
Paris : Fayard, 1985, 271 p.; Castoriadis, Cornelius, L'institution
imaginaire de la société, Paris, Seuil, 1975, 505 p.;
Francastel, Pierre, La réalité figurative: Paris, Denoël/Gonthier,
1965; Védrine, Hélène, Les grandes conceptions
de l'imaginaire de Platon à Sarte et Lacan, Paris, Livre de Poche,
1990, 160 p.; ainsi que Kearney, Richard, The Wake of Imagination. Ideas
of creativity in Western culture, London, Hutchinson, 1988, 467 p. y
Kamper, Dietmar, Zur Geschichte der Einbildungskraft, Reinbek, Rowohlt,
1990, 302 p.; Kamper, Dietmar, Zur Soziologie der Imagination, München
: Carl Hanser, 1986, 216 p.
(17) Cfr. Pintos, J.L., Sociocibernética: marco sistémico
y esquema conceptual", en Gutierrez, J. & Delgado, J.M. (Eds.),
Métodos y técnicas cualitativas de investigación
social, Madrid, Síntesis, 1994, pp. 563 - 580; Pintos, J.L.,
"El imaginario social de la religión (Perspectiva desde
Galicia)", en O feito relixioso na Historia de Galicia, Santiago,
A.G.H., 1993, pp. 175 - 199; y Pintos, J.L., "Espacios públicos
y espacios privados. Sobre los usos políticos del espacio",
en Concepcións espaciais e estratexias territoriais na Historia
de Galicia, Santiago, Tórculo, 1993, pp.223 - 239. (...) De plus,
seront prochainement publiés: Pintos, Juan - L., "Orden
social e imaginarios sociales: una propuesta de investigación)",
Revista Papers, 1995 y Pintos, J.L., La nueva plausibilidad (La
observación de segundo orden en Niklas Luhmann, Revista
Anthropos, 1995.
(18) Pour une bonne illustration de ces lignes programmatiques, on peut
voir: Ibañez, Jesús, El regreso del sujeto. La investigación
social de segundo orden, Madrid, Siglo XXI, 1994, 193 p.
Le lien d'origine : http://web.usc.es/~jlpintos/articulos/nouvelle.htm
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