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Origine : http://www.vivantinfo.com/index.php?id=144
02/04 2006
Alors que la production mondiale de nanomatériaux croît
continuellement, on sait bien peu de choses de leurs effets sur
la santé. Pourtant, si les leçons de la catastrophe de l'amiante
avaient été tirées - ce dont on peut douter -, la capacité
des nanoparticules et des nanofibres à pénétrer le système respiratoire
et à interagir avec les cellules aurait dû inciter à
décupler les efforts de recherche consacrés à la toxicologie des
nanostructures. On en est loin... En attendant mieux, voilà
ce que l'on sait des dangers toxiques des nanoparticules.
Avec l’avènement des technologies de l’infiniment petit,
la recherche et la production de nanoparticules (particules dont
la taille ou le diamètre ne dépasse pas 100 nanomètres,
soit 0,1 micron) va augmenter de manière exponentielle dans les
prochaines années. Les nanoparticules sont en effet utilisées couramment
comme catalyseurs pour les réactions chimiques, pour le polissage
de « wafers » et disques durs en microélectronique, etc.
Elles peuvent être incorporées dans divers produits : vêtements,
cosmétiques, pneus, farts de skis, etc. (1). Elles seront
exploitées à l’avenir pour des applications médicales, par
exemple comme vecteurs pour transporter des médicaments au niveau
des cellules cibles, et à des fins environnementales
(voir
l’entretien avec Jean-Yves Bottero http://www.vivantinfo.com/index.php?id=143"
).
Or l’état des connaissances sur les effets cardiovasculaires,
respiratoires et cancérigènes des particules micro et nanométriques
de la pollution atmosphérique (2, 3, 4) fait craindre que
les nanoparticules fabriquées par l’homme puissent avoir,
elles aussi, des conséquences néfastes sur la santé. Les quelques
études scientifiques publiées font état d’interactions des
nanoparticules avec les cellules, et incitent à la prudence.
Un air chargé
L’exposition aux nanoparticules a, certes, toujours existé.
L'air que nous respirons contient des quantités très importantes
de particules ultrafines naturelles : plus de 10 000 particules
supérieures à 10 nm dans 1 cm3 d’air, avec de fortes
variations selon la saison ou le degré de pollution industrielle.
Dans le monde du travail cette exposition est aussi très ancienne
: condensation de fumées émises par des fours métallurgiques, fumées
de soudage, fabrication et utilisation de noirs de carbone, de silices
amorphes, etc.
Cependant, l’industrialisation des nanotechnologies change
la donne puisqu’une très grande quantité de nanofibres et
de nanoparticules aux propriétés physico-chimiques très diverses,
voire nouvelles, va être produite. Les risques sanitaires qui découlent
de cette nouvelle ère concernent aussi bien les travailleurs du
secteur, qui peuvent être exposés de manière chronique à des quantités
importantes de nanoparticules, que la population en général, dont
l’exposition est plus indirecte.
En hygiène du travail, on a longtemps évalué le risque résultant
de l'exposition aux « poussières » en fonction de leur concentration
dans l'atmosphère inhalée par le travailleur (mg/m3).
Mais les moyens de protection utilisés pour les poussières micrométriques
ne sont pas efficaces pour les nanoparticules, qui ne sont pas retenues
par les filtres classiques. Chaque type de nanoparticule est une
entité particulière, avec un comportement physicochimique, toxicologique
et environnemental spécifique, pour lequel il faut trouver et mettre
en œuvre des moyens de contrôle et de protection adaptés. Prévenir
les risques liés à l’exposition à des nanoparticules implique
aussi de caractériser leurs propriétés physico-chimiques et de les
classer selon leur degré de réactivité de surface. Il faut ensuite
déterminer leurs effets biologiques sur les cellules et les organes.
Le poumon en première ligne
D’après les connaissances toxicologiques actuelles, les nanoparticules
de l’air se déposent dans les voies pulmonaires, notamment
dans le poumon profond, en proportion nettement supérieure à celle
de particules de plus grosse taille. Plus l’activité physique
est importante, plus le dépôt pulmonaire est grand.
Les études expérimentales menées par de groupe de Günter Oberdörster
(université de Rochester, Etat de New York) dans les années 1980
et 1990 ont constaté que des nanoparticules de dioxyde de titane
(TiO2) ont la propriété de pénétrer l’épithélium
pulmonaire, de passer dans les circuits lymphatiques et de s’accumuler
progressivement dans les ganglions lymphatiques les plus proches
(5, 6). Une distribution systémique dans tous les organes
(foie, rein, cœur, cerveau) par la circulation sanguine a également
été mise en évidence. Cette pénétration est favorisée par la petite
taille des particules et par leur nombre dans l'air ambiant, ainsi
que par l’intensité de l’inhalation.
D’après les travaux plus récents d’Oberdörster chez
le rat et de sa fille Eva (Southern Methodist University, Dallas)
chez un poisson, les nanoparticules pourraient même parvenir au
cerveau en suivant le trajet du nerf olfactif (7, 8). Par
ailleurs, la capacité des nanoparticules à traverser la barrière
cutanée reste controversée.
Quel est le mécanisme d’action des nanoparticules ? Leur
action sur les cellules de l’organisme est variable : elle
dépend de la nature chimique des particules, ainsi que de leur état
physicochimique de surface. Selon leur nature, les nanoparticules
ne pénètrent pas l'interstitium alvéolaire de façon similaire :
par exemple, environ 50 % de la dose pour le dioxyde de titane,
et seulement 4 % pour le noir de carbone (9). De même,
la « réactivité de surface » intervient dans la toxicité
des nanoparticules (10), ainsi que la capacité des particules
à libérer des radicaux libres (11), ou encore à porter des
impuretés superficielles ou des métaux biodisponibles (12, 13).
Cela peut se traduire par des réactions inflammatoires localisées,
et l’émergence de modifications génétiques des cellules atteintes
pouvant évoluer vers un dysfonctionnement plus ou moins important
des organes touchés, voire en cancer. Dans les poumons, les réactions
inflammatoires peuvent dégénérer en fibrose, qui se traduit par
une diminution de la capacité d’échanges gazeux des alvéoles
pulmonaires et une diminution de la fonction respiratoire ou
de l’asthme.
Oberdörster a émis l’hypothèse que l'incidence des tumeurs
pulmonaires observées dans certaines études animales est liée à
la surface totale des particules présentes dans les poumons, plus
qu’à leur nombre (14). Une hypothèse toutefois contredite
récemment par des chercheurs du DuPont Haskell Laboratory for Health
and Environmental Sciences (Newark) (15).
Nanotubes : péril à demeure
Le risque majeur actuellement identifié est celui que représentent
les nanotubes de carbone et les fullerènes, en raison de leur production
industrielle déjà importante dans les pays industrialisés. L’instillation
dans la trachée chez le rat de nanotubes de carbone monofeuillets
(single-wall carbon nanotubes, SWCNT) mais aussi de nanotubes
multifeuillets (Multi-wall carbon nanotubes, MWCNT), plus
épais, provoque l’apparition dans le poumon de granulomes
(lésions inflammatoires) et d’une fibrose (transformation
fibreuse du tissu épithélial) (16, 17, 18).
Selon l’équipe d’Anna Shvedova et Paul Baron, du National
Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH, Etats-Unis),
le mécanisme de fibrose tiendrait à une activation directe de cellules
fibreuses (fibrocytes) pulmonaires par les nanotubes (19).
Les effets inflammatoires seraient dus à la présence d’impuretés
chimiques (nanofibres, nanoparticules de carbone, métaux catalyseurs)
dérivant des processus de production des nanotubes (20).
On a pu craindre que les nanotubes de carbone aient un comportement
similaire à l’amiante ou d’autres fibres minérales du
fait de leur très faible diamètre (< 100 nanomètres) et de leur
grande longueur (quelques millimètres). En fait, ces nanotubes flexibles
s’agglomèrent en pelotes dans les alvéoles pulmonaires, et
se trouveraient ainsi dans l’impossibilité de traverser la
plèvre. Mais cette agglomération augmente leur persistance dans
les poumons, et par là même facilite l‘initiation de leur
effet fibrosant potentiel.
Les nanotubes de carbone ont été évalués également pour leur toxicité
vasculaire. Chez la souris, l’équipe de Tony Huang (Université
de Caroline du Nord, Chapel Hill, et National Health and Environmental
Effects Research Laboratory, EPA) a observé une augmentation, dépendante
de la dose instillée, de l’altération de l’ADN mitochondrial
dans l’aorte, et une altération des gènes impliqués dans l’inflammation
dans les cellules cardiaques (21). Des études in vitro
avec des cellules endothéliales aortiques humaines montrent
que l’exposition pendant deux heures à des nanotubes de carbone
entraîne une augmentation de l’expression de nombreux gènes
et une oxydation dose-dépendante des lipoproteines de faible densité
(LDL). Ces résultats font penser que les nanotubes de carbone pourraient
créer directement ou indirectement une prédisposition à la formation
de plaques d’athérome (22).
Un danger sous-estimé ?
Les effets toxicologiques observés s’appliquent en particulier
aux nanoparticules et nanotubes « libres ». Leur piégeage
dans une matrice (polymère, composite, nanostuctures électroniques,
etc.) rend les risques d’exposition très faibles, voire
nuls pour les populations. Le risque se concentrerait sur les personnels
de laboratoire et de production qui manipulent ces nanoparticules
« libres ». Mais des incertitudes persistent quant à l’exposition
des populations par l’environnement lors de la dégradation
de ces matrices ou du traitement des déchets, ou encore via la chaîne
alimentaire – via les poissons par exemple (8) - si
ces nanoparticules sont bio-accumulables et bio-persistantes.
Paradoxalement, il y a peu de travaux probants dans le domaine
de la caractérisation physicochimique et de la toxicologie des nanoparticules
et des nanomatériaux. Les études publiées montrent des résultats
contrastés selon le type de réactif biologique étudié, ainsi que
la pureté et la qualité des nanoparticules et nanomatériaux utilisés.
Dans la course mondiale à l’innovation, les dangers potentiels
de ces derniers pour la santé et l’environnement sont
étudiés en même temps qu'ils sont découverts, développés et
commercialisés. De plus, les budgets consacrés à l’évaluation
des risques restent infimes en proportion des sommes allouées au
développement des nanomatériaux ; par exemple aux Etats-Unis, pays
le plus avancé sur la question, le gouvernement fédéral y consacrera
40 millions de dollars en 2006 alors que le budget de l’Initiative
nationale sur les nanotechnologies (NNI) dépasse 1 milliard de dollars.
Cette situation où l’on « apprend en faisant »
ne laisse malheureusement pas beaucoup de marge de sécurité, ni
de possibilité de retour en arrière en cas d’apparition d’un
problème de santé ou d’environnement majeur.
Références
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http://www.nanotechproject.org/index.php?id=44
(2) C.A. Pope 3rd et al. (2002) Lung cancer, cardiopulmonary
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SILICERAM http://www.ceram.com/siliceram.htm
IMPART et NANOTOX http://www.impart-nanotox.org/impartnanotox/
Origine : http://www.vivantinfo.com/index.php?id=24
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