D'une économie élargie à une écologie mentale
L'écologie politique est aujourd'hui arrivée
à un point de développement important, qui ne lui confère
pourtant qu'une efficace très réduite. On l'observe
par exemple dans le domaine des émissions de CO2, qui n'ont
reculé depuis Tokyo que dans la CEI, pour cause de désastre
économique. Cette impuissance de l'action politique conduit
certains observateurs à la conclusion que le levier réside
aujourd'hui, non pas dans une fallacieuse "démocratie économique"
, mais dans les modes de vie et les aspirations culturelles[1] .
Le niveau d'émission de CO2, de production de déchets
en général dépendent bien sur des stratégies
du marché (flux tendus par exemple) et des politiques de transports
mais aussi des habitudes de consommation, des comportements face au
travail, des modes d'habitats, des satisfactions trouvées dans
la vitesse, etc. Si la pensée écologiste nous a appris
l'importance des "externalités", négatives ou positives,
ressources minières ou ressources humaines pour l'économie
"restreinte"[2] , il n'est pas impossible
que la surdétermination la plus forte, aujourd'hui, soit du
coté des externalités subjectives, c'est à dire
des mentalités. Les valeurs économiques sont comme toutes
les valeurs, elles dépendent du crédit qu'on leur accorde,
comme on le voit avec les phénomènes d'"euphorie" ou
de "panique" boursière. D'autre part, le mouvement capitalistique
lui-même dépend de plus en plus des productions immatérielles,
autrement dit des affects de ses opérateurs, qu'elle s'efforce
de capter, comme on le voit très bien dans la "nouvelle économie",
qui est en partie une récupération des énergies
bénévoles investies dans le développement de
l'Internet[3] . Il y a donc des enchainements
permanents entre environnement physique, économique mais aussi
affectif et mental, et qui font que nous ne pouvons plus séparer,
comme le faisaient les marxistes, les infractrutures matérielles
des superstructures idéologiques. Et la question pratique la
plus urgente pour la politique écologiste pourrait donc être
de travailler, plus que les leviers du pouvoir au sens restreint,
ceux de la micro-politique des valeurs, des affects et des façons
de vivre. A une économie élargie, il faudrait donc faire
correspondre une politique et une écologie élargies.
L'écosophie : un plan de consistance à multiples
entrées
L'utopie ou la mort... Ce cri de Dumont sonne un peu étrangement,
dans nos temps apathiques. C'est cette apathie, cette impuissance
subjective qui inquiète le plus Félix Guattarri au moment
où, il y a une quinzaine d'années, il propose d'élargir
le paradigme écologique au champs des sociétés
et des mentalités[4] . Cette
proposition découle de son travail avec Gilles Deleuze sur
les processus subjectifs à l'oeuvre dans le capitalisme, qui
libère l'inventivité mais la retourne aussi en "anti-production"[5] .
Elle provient aussi de son travail clinique, mené à
La Borde notamment dans la foulée de la "psychiatrie institutionnelle",
pour laquelle c'est l'environnement dans ses différentes composantes
qui est déterminant dans les formations subjectives et leurs
pathologies[6] . L'écosophie
félicienne exprime en même temps une tendance forte dans
l'écologie scientifique, à tranversaliser de plus en
plus l'analyse des "milieux" associant des éléments
naturels et artificiels, des espèces animales ou végétales
et des modes de vie humains[7] . L'ethnobotanique[8] ,
la discipline dite de la biodiversité, la sociologie de l'environnement
mais aussi des sciences et des techniques, n'ont cessé depuis
de confirmer de telles hypothèses, de faire de l'environnement
l'opérateur d'une interdisciplinarité entre sciences
dites dures et sciences humaines[9] .
Bien loin des modèles organicistes ou déterministes,
elles ont contribué à affirmer des visions "compréhensives"
des relations sociales en même temps que de l'environnement,
faisant fonctionner non pas seulement des "systèmes" mais des
relations entre différents points de vue actifs, des pôles
de valeur[10] . Si "biologisation" du
social il y a ici, c'est au sens où la vie elle-même
est relation, c'est sur la base d'une philosophie du vivant qui lui
confère une capacité politique immanente. Même
pour une amibe, vivre est d'abord "préférer et exclure",
composer ses rencontres et son milieu, affirmait Georges Canguilhem,
philosophe médecin qui forma Deleuze comme Foucault. Chez Deleuze-Guatarri,
d'une autre façon chez Latour et Stengers[11] ,
celle leçon d'écologie devient une véritable
ontologie des relations : ce qui est important, ce n'est pas tant
ce qui se passe dans tel ou tel pôle de transcendance (l'Etat,
le Sujet, la Nature...), c'est ce qui se passe "entre", ce qui rend
l'agencement plus ou moins productif, ouvert, vivant. Dans cette ontologie
, la division entre nature et culture ou nature et artifice n'a plus
lieu, l'essentiel étant que les "machines" soient désirantes.
La création est le sens de la vie, et l'écosophie guatarienne
non pas conservatrice mais constructiviste. Il ne s'agit pas ici de
garder l'être, mais de produire des milieux vivables et vivants.
L'écosophie, on le voit, est à l'instar des dispositifs
qu'elle décrit et promeut un "rhizome", un ensemble de plateaux
plus qu'une arborescence ordonnée, une synthèse de nombreuses
rencontres entre des foyers de subjectivation disparates, hétérogènes.
S'il s'agit de faire passer quelque-chose entre les disciplines scientifiques
et techniques diverses, l'écosophie s'efforce aussi de répondre
à un problème concret auquel est confrontée une
écologie politique émergente, celui d'opérer
des alliances ou des alliages entre des pôles de singularisation
éclatés, mutants, en prise sur des questions de modes
de vie : cultures minoritaires, féministes, usagers de la santé,
homosexuels, chômeurs.... A tous, ainsi qu'à certains
pans de la subjectivité ouvrière classique(du syndicalisme
par exemple) Guattari propose de travailler ensemble les conditions
concrètes de l'habiter, tout en construisant une transterritorialité
entre leurs différentes langues vernaculaires. La parution
des Trois écologies suit de peu l'"Appel pour un arc
en ciel" et sa tentative de trouver entre différentes tribus
minoritaires des modes de coexistence propres à renouveller
les coordonnées classiques du politique. Quel que soit le bilan
de cette tentative, elle s'inscrit pour le moins dans une tension
toujours vivante, même si elle pris quelques coups, de "faire
de la politique autrement".
Soigner la vie anormale des gens normaux
Le projet "écosophique" s'affirme donc simultanément
sur un plan scientifique et philosophique, clinique et politique,
éthico-esthétique. Ce qui inquiète ici Félix,
c'est la vie anormale des gens normaux, c'est à dire la passivité
devant le désastre matériel, l'infantilisation par les
médias et l'isolement, l'arrêt de la production subjective
de virtualités, voire la régression vers des micro-fascismes.
C'est bien là-dessus qu'il faudrait agir, mais " il est
dificille d'amener les individus à sortir d'eux-mêmes,
à se dégager de leurs préoccupations immédiates
et à réflechir sur le présent et le futur du
monde. Ils manquent, pour y parvenir, d'incitations collectives".[12] Comment
sortir l'individu contemporain de sa narcose fataliste? Praticien
en même temps que théoricien, Félix; propose de
nouveaux "agencements collectifs d'énonciation" de "nouveaux
enlacements polyphoniques entre l'individu et le social". Une nouvelle
productivité des subjectivités doit être soutenues
par de nouveaux dispositifs concrets, dont des esquisses sont repérables
dans nos sociétés, avec les réseaux d'internautes,
les collectifs d'usagers ou -déja- de chômeurs, le "syndicalisme
territorial" des banlieues ou des campagnes. C'est depuis ces nouveaux
territoires d'existence que l'on produira des univers de valeurs permettant
aux individus de s'accrocher au chaos.
La pratique se déroule toujours au sein de groupes. Loin de
résulter d'un abstrait englobant, d'un idéal quelconque
même "écologiste", elle exprime ce qui se passe concrètement
dans le dispositif collectif qui la produit. Ainsi, l'isolement du
télespectateur, même bien informé de la dégradation
du monde, ne produit par lui-même aucune pratique positive.
Les agencements post-médiatiques, ceux des réseaux d'échanges
sur l'Internet ont sû ces dernières années ouvrir
une brèche concrète dans la normalisation massive des
subjectivités. De la même façon, des avancées
environnementales et sociales importantes ont été possibles,
dans des localités instaurant des formes de démocratie
participative où tous les aspects de la vie quotidienne -urbanisme,
santé, chômage- sont pris en charge collectivement. Ici
ou là, de petites machines écosophiques efficaces indiquent
une certaine vitalité des territoires et de la socialité,
tout en s'employant à la restaurer : associations de quartier
ou de vallée, d'usagers des transports ou de la santé,
de chômeurs, ateliers d'écriture ou cafés de philosophie,
chartes intercommunales pour l'environnement, réseaux d'échanges
gratuits de savoirs...
C'est à cette émergence de pratiques sociales nouvelles
que nous devons aujourd'hui être attentifs, car elles constituent
le laboratoire vivant de l'utopie qui vient. En même temps que
des territoires existentiels concrets, en prise sur des dimensions
sensibles de l'existence, elles produisent des univers de valeurs
alternatifs au nihilisme de masse, à l'abandon comme à
la désespérance. Il existe une écologie sociale
et mentale spontanée, particulièrement bien repérée
dans les pays du Sud, où le soutien mutuel est vital. Ce n'est
pas par hasard que de nombreuses ONG, ces dernières années,
ont mis l'accent sur le soutien à de telles trames de socialisation,
souvent portées par des femmes. Des groupes comme Aides et
Act up prouvent aujourd'hui que la bataille contre le Sida sera gagnée
ou perdue non seulement au niveau des laboratoires, mais dans la connexion
de ceux-ci avec les collectifs de malades, souvent en Afrique des
femmes pauvres et veuves, chez nous des homosexuels, des prostitué(e)s
ou héroinomanes. Là encore, c'est aux externalités
de la "politique restreinte" que nous sommes confrontés, à
leur efficacité propre. C'est cette efficacité qu'une
politique écosophique s'efforcera de démultiplier, en
extension et en intensité.
D'un matéralisme utopique ...
Ainsi la consistance éthique du projet n'est elle jamais
séparée de la question, non pas du pouvoir, mais de
la puissance, de l'efficacité. La distinction entre ces deux
figures est importante. La question, si l'on se rappelle bien, est
de construire de conditions concrètes, collectives, permettant
à l'individu de sortir de ses intérêts de court
terme, de sa course au pouvoir et au profit, pour penser et construire
ses rapports au monde, à l'altérité, au temps.
Ceci conduit à favoriser, voire à créer de façon
volontariste, des formes de collectifs intégrant de façon
non exclusive des dimensions de la finitude et de l'infinitude, qui
font également défaut dans la "normopathie actuelle",
et sont également importantes pour une écologie généralisée
des pratiques.
A sortir de son indifférence au désastre écologique
et social, le "sujet pacifié" célébré
par Marcel Gauchet a en effet quelque chose à perdre, puisqu'il
y prend conscience de sa finitude, de son altération, de ce
que Blanchot nommait son "impouvoir". Aussi convaincante que soit
pour certains la fiction du sujet politico-moral transcendant, elle
n'empêche qu'il soit soumis comme chacun à des interdépendances,
des politiques de santé ou d'urbanisme, ses propres fragilités
comme vivant. L'écosophie recourt au "principe de cruauté"[13] ,
elle est d'une certaine façon un matérialisme absolu,
l'humour du corps s'adressant à un esprit dominateur, maitre
et possesseur de la nature. "Vivants dans la politique desquels leur
condition d'être vivant est en question" selon les mots de Foucault,
nous aurions tort de laisser à d'autres le soin de gérer
nos corps et notre environnement matériel. L'écologie
sociale est d'abord une politique des gens concernés sur les
questions qui les concernent, des vivants sur la vie qu'ils vivent,
des habitants sur le territoire qu'ils habitent, des vieux ou des
jeunes sur la façon de vivre leur âge. C'est une biopolitique
de l'implication en rupture avec le schéma technocratique ou
assistanciel. En même temps, elle ouvre tout un champ de possibles
à des initiatives nouvelles, pour décloisonner les questions
de la maladie, de la vieillesse, des relations amoureuses, familiales,
de la solitude, de la difficulté existentielle , etc.
... à une écologie du virtuel...
En effet, il ne s'agit pas ici de chanter seulement l'analytique
de la finitude, mais de lui trouver une nouvelle compatibilité
avec le thème du possible ou du virtuel. Il y a bien, dans
la crise actuelle de l'écologie sociale, un problème
de perte de réalité. Mais celui-ci ne concerne pas seulement
les "sauvageons du virtuel", mais aussi bien ceux qui, dans le salon
télé de leur résidence sécurisée,
croient le monde pacifié et leur subjectivité close,
vouée à la seule alterité intérieure.
D'autre part, le pouvoir de l'imagination ne pose pas en lui-même
problème, mais seulement dans la mesure où il se déconnecte
de toute production de réalité, et tourne à vide
sur le seul mode du fantasme. Les nouvelles techniques dont celle
de la communication ne sont pas univoques, elles offrent des possibles
et pas seulement du "probable", de l'inéluctable. Le chaos
lui-même n'est pas doté de valeurs seulement négatives,
en nous déterritorialisant des soumissions traditionnelles,
en nous indiquant aussi les limites de la rationnalisation. C'est
pourquoi l'écosophie ne saurait être appel au renoncement,
au raisonnable, ni, comme l'a cru Jonas, à la peur. L'opposition
entre matérialisme et utopie, qui remonte à une certaine
normalisation du mouvement ouvrier, doit au contraire être battue
en brèche. C'est une question de santé mentale de base,
comme l'a admirablement montré Ernst Bloch, que de pouvoir
espérer activement, développer des utopies concrètes[14] .
C'est faute de pouvoir accomplir une telle pragmatique désirante,
que le sujet contemporain devient normopathe, absorbé par la
"fatigue d'être soi" voire renvoyé à la seule
expression violente. Nulle responsabilité authentique ne peut
être exercée si elle considère l'avenir comme
écrit,coupe les ailes aux potentialités humaines, proposant
la résignation et le cocconing comme sagesse de vie.
...et des pratiques
Il ne s'agit donc pas de proscrire, d'écraser dans des affects
tristes les virtualités singulières, mais d'en promouvoir
une écologie, une coexistence, au travers de ce que Stengers
nommera plus tard dans le domaine des sciences une "écologie
des pratiques", qui cesseraient de se disqualifier mutuellement, d'opposer
la liberté de l'un à celle de l'autre, la pensée
normale à la déraison. Il ne s'agit pas ici seulement,
Guatarri comme Stengers l'affirment, de se soumettre à un impératif
de tolérance, à un catéchisme sur le "gout des
autres". Il s'agit de comprendre -comme on le voit très bien
dans les coopérations interdisciplinaires- que ma singularité,
comme ma puissance d'agir commence là où, non pas s'arrête
mais commence celle de l'autre. La pluralité des points de
vue, qui me sort du narcissisme consensuel des formatages médiatiques
de subjectivité, m'ouvre aussi l'espace des n points
de vue, de la coopération dans la compréhension et la
production du monde. Pour ces deux raisons, "j'ai non seulement
à l'accepter, mais à l'aimer pour elle-même; j'ai
à la rechercher, à dialoguer avec elle, à la
creuser, à l'approfondir..."[15]
On retrouve ici le schème deleuzien de la différence
et de la répétition, ou celui de Tarde sur l'invention
et la coopération. L'écosophie est une philosophe
de l'entre, mais aussi du "et", de la disjonction non
exclusive. C'est cette idée qui motiva, dans l'expérience
de l'"Arc en ciel", la règle dite du "consensus-dissensus",
permettant à chaque composante de travailler librement avec
les autres sans jeux de majorité ou d'hégémonie,
en continuant d'approfondir sa propre singularité. L'application
en est évidemment complexe dans le jeu "politique" au sens
restreint, celui de la représentation élective. Reste
qu'une telle virtualité trouve des applications concrètes
dans des alliances de "minorités", entre Act up et les collectifs
de sans-papiers par exemple. Reste aussi que comme aspiration, elle
ouvre des perspectives intéressantes pour sortir d'un jeu politique
démocratique aujourd'hui dominé par la corruption, et
d'une certaine atmosphère de guerre sociale, de disqualification
des uns et de cynisme des autres. Et sans doute une telle écologie
de la politique, des rapports politiques entre les humains, dont les
relations meurtrières de la circulation routière sont
un contre-modèle, est-elle le "prix" à payer pour enrayer
le flip climatique. On retrouvera ici d'autres évocations philosophiques,
qui font de la terre le "tiers espace", ou le "grand dehors" ramenant
les humains à une éthique de coexistence et d'hospitalité[16] .
Ce que nous indique ici en plus Guattari, c'est que ce "prix" pourrait
être bien doux à payer, s'il nous sortait en même
temps de la souffrance associée à l'état actuel
de la cité subjective, et des horizons barbares qu'ils nous
promet. En même temps, il nous fournit un programme de travail
concret, celui de favoriser partout l'émergence de nouveaux
territoires d'existence, de nouvelles trames de socialité et
pôles de valeur.
Valérie Marange
[1] Cf B.Kallaora, "Pensée écologique
et enjeux de société", Etudes sociales, 1997, ndeg.125.
et "Quand l'environnement devient affaire d'Etat, in Anthropologie
du politique, Ed. Abélès M. et Jeudy H.P., Paris,
Armand Collin 1997.
[2] Passet, René, L'économique
et le vivant, Payot, 1982.
[3] Cf Yann Moulier-Boutang, "La revanche
des externalités", in Futur antérieur.
[4] Guattari, Félix, Les trois
écologies, Galilée, Paris, 1988, 2000. Voir aussi
"Pratiques écosophiques et restauration de la cité subjective",
in Chimères ndeg.17, ainsi que le dossier consacré
aux Arts de l'Eco dans Chimères ndeg.28.
[5] Deleuze et Guatarri, Capitalisme
et Schizophrénie, L'AntiOedipe, Minuit 1972; Mille Plateaux,
Minuit 1980.
[6] Cf par exemple la revue Recherches,
Histoires de La Borde, mars avril 197X.
[7] L'écologie scientifique a
désormais pour objet "les interrelations entre environnement,
génétique, physiologie, toutes les sciences des milieux
naturels mais également les sciences sociales et économiques
qui deviennent même dominantes s'il l'on associe la biodiversité
à la question du développement durable".C. Lévêque,
La biodiversité : un avis d'écologue, in Natures, sciences,
sociétés 1998/03, vol. . ndeg.1(Dossier, l biodiversité,
un problème d'environnement global)
[8] Haudricourt, Domestication des animaux,
culture des plantes et traitement d'autrui, in l'Homme, II (1),
pp 40-50.
[9] Marcel Jollivet, Sciences de
la nature, sciences de la société: les passeurs de frontières".
CNRS Editions.
[10] A partie de l'école de Chicago
et de la sociologie urbaine, notamment.
[11] Latour Bruno, La vie de Laboratoire,
la production des faits scientifiques, La Découverte 1988
(avec Steeve Woolgar), La science telle qu'elle se fait (dir),
anthologie de la sociologie des sciences de langue anglaise, La Découverte,
1991, La science en action, La Découverte 1989, Gallimard
1995.
[12] Félix Guattari, "Pour une
refondation des pratiques sociales", in Le Monde Diplomatique,
septembre 1992.
[13] Selon les termes de Clément
Rosset.
[14] Ernst Bloch, Le principe espérance,
Francfort 1959, Gallimard 197X.
[15] "Refonder des pratiques sociales",
art. cité.
[16] Au début du "contrat naturel",
Michel Serres évoque un tableau de Goya dans lequel deux hommes
engagés dans une lutte à mort sont débordés
par la catastrophe "naturelle" que leur conflit provoque. L'image évoque
celle de la "paix des cimetières" que Kant place au départ
de son projet de paix perpétuelle. Parce que la terre est ronde,
dit-il, il faudra fonder la cosmopolitique sur la valeur d'hospitalité.
Article paru dans la revue EcoRev' 01 mai 2000, disponible sur le site
de la revue Ecorev http://ecorev.free.fr/