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De l'Histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire,
Actes du colloque international " Pour un autre futur "


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La critique publiée dans la revue Le Mouvement social (n°196 Juillet/Septembre 2001) des actes du colloque de la CNT lors de Mai 2000

De l'Histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire, Actes du colloque international " Pour un autre futur ", Paris, Editions CNT-RP, 2001, 302p.

Malgré une importante bibliographie et les recherches menées par nombre d'historiens, dont le fondateur du Mouvement social, la part des libertaires dans le mouvement syndical est mal connu. Sans doute est-ce un effet des pratiques mémorielles souvent contradictoires d'une mouvance anarchiste elle-même fort complexe. La tenue du colloque organisé par la CNT française à la Bourse du Travail de Saint-Denis pour le 1er mai 2000 mérite donc d'être signalée, ne serait-ce que du fait du caractère inaccoutumé d'une telle manifestation. Moins d'un an plus tard, les actes en sont publiés et une dizaine de textes abordent des aspects souvent peu connus du syndicalisme se réclamant d'un radicalisme antiautoritaire.
Après un texte sur l'AIT, les approches relèvent souvent de la monographie d'organisation nationale. L'Espagne y est largement étudiée (4 contributions), ainsi que l'Italie (2) ainsi que l'Allemagne de l'entre-deux-guerres. Remarquons également la communication de Larry Portis sur l'internationalisme des IWW. Le texte de Philippe Pelletier sur l'anarchosyndicalisme au Japon de 1911 à 1934 est d'autant plus précieux que la bibliographie en français sur ce sujet se réduit à deux articles de l'auteur et au Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier international. Les organisateurs avaient fait le choix de ne pas traiter le syndicalisme révolutionnaire français du début du siècle dernier, largement étudié par ailleurs, mais ils usent pour leur couverture de la photographie de ce manifestant moustachu et parisien du Premier Mai 1908, grand sourire et bras écartés entre deux agents, icône largement utilisée par l'ensemble du mouvement syndical français. Ils ne nous ont cependant pas privé de quelques réflexions sur la crise du syndicalisme révolutionnaire en France au lendemain de la Grande Guerre, dans un contexte largement connu par les travaux des historiens ; Daniel Colson, l'auteur de ce texte court et dynamique (20 pages), avait publié sur ce sujet, en insistant sur les rapports entre le communisme et l'anarcho-syndicalisme, une étude des mutations du mouvement ouvrier stéphanois qui demeure la référence la plus pertinente sur la première moitié des années 1920 .
Ce recueil doit être lu, tout autant pour son contenu que pour percevoir ce qu'il peut y avoir de fécond dans une tendance du mouvement syndical marginale mais capable d'impulser, fut-ce de manière volontariste, une réflexion sur la tradition dont elle se réclame.

Christian CHEVANDIER