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LE G7 : UN GOUVERNEMENT MONDIAL POUR LE NÉOLIBÉRALISME ?

En essayant de comprendre l’évolution du capitalisme contemporain on remarque que la domination continue en se modifiant. L’exploitation et les oppressions antérieures continuent et semblent s’intégrer dans de nouvelles modalités capitalistes. Dans le cadre de cette transformation on peut noter deux phénomènes qui ont une importance particulière.

A / L’ampleur du capitalisme financier.

La nouveauté ne vient pas de son existence déjà remarquée dès les premières années du siècle notamment dans sa liaison avec la notion d’impérialisme, mais plutôt de son volume et de sa tendance à l’autonomie. Les sommes en jeu ont atteint de tels niveaux que cette puissance financière se place au-dessus des Etats et des organismes internationaux.
Le transfert de la plus-value vers le capital financier est massif, ceci s’explique par le rapport de force économique et la quantité d’argent nécessaire pour être présent sur le marché mondial. Le caractère parasitaire de ce capital financier est patent et souligné par Chesnais dans son livre sur “ La mondialisation du capital ” (éditions Syros).
La production diminue en importance au profit de la sphère de la circulation matérielle des marchandises ou immatérielle de l’argent, des images et des informations, ce qui explique l’attention portée aux domaines des services et de la communication.
C’est aussi la raison pour laquelle le service de la dette et les fonds de pensions deviennent l’enjeu de luttes si âpres. Ce qui s’est passé avec la crise mexicaine est significatif de cette mutation. La dette mexicaine a été rachetée et indexée sur les bons du trésor US au profit des fonds de pensions nord-américains. Les vieux riches du nord ont donc assuré et garanti leur retraite sur l’asservissement du travail des jeunes du sud, une nouvelle version de la pornographie mondiale.
Dans ce cadre le jeu sur le différentiel entre les situations est utilisé à plein, que ce soit sur le plan des monnaies, des niveaux de vie et des salaires ou des matières premières. Les délocalisations massives sont éloquentes à ce sujet. Les mouvements de population à l’origine de l’immigration mondiale sont corollaires de ce phénomène et rendent illusoires toutes les politiques de fermeture absolue des frontières.
Le développement de monopoles multinationaux ou transnationaux est caractéristique de cette évolution, leur nombre est assez restreint, leur capacité d’absorption et leur souplesse est typique de leur force. Pour contrer la baisse permanente du taux de profit ils utilisent toutes sortes de méthodes : turn-over rapide des produits et des standards, appui sur des rentes, liaison avec la politique pour bénéficier d’avantages divers et variés.

C’est certainement la raison pour laquelle la connexion avec l’économie maffieuse devient si prégnante. L’origine des capitaux et leurs circuits importent peu, la corruption devient presque générale. La notion la plus comique du moment c’est bien sûr : “ l’éthique des affaires ”.
Les réunions du G7 (ou G8) sont la forme politique de cette situation, le fait que cette instance auto-instituée se réunisse si souvent et sur des sujets si variés : emploi, nucléaire, santé et environnement, témoigne de cette nouvelle époque. La question de savoir si c’est ou non le gouvernement mondial de ce temps montre que les faits priment le droit n’en déplaise aux humanistes de tous bords, que la force du capital financier influe largement sur la politique mondiale.

B / La société du spectacle.


Là aussi ce n’est pas une nouveauté et la lecture de Guy Debord est toujours à l’ordre du jour. Ce qui est nouveau c’est l’ampleur du phénomène, sa banalité et sa “ naturalité ” dans notre milieu urbain et artificiel. Le débat public est dominé par le spectacle, le sens commun ne s’étonne plus de rien, les réponses ont tendance à précéder les questions. L’évidence s’accompagne d’une mise en sommeil narcotique de l’opinion, l’anesthésie médiatique fonctionne bien. En mettant tout sur le même plan la hiérarchie logique des causes et des effets est gommée, la distance nécessaire à la critique et au jugement autonome est annihilée. On connaît le résultat : l’indifférence générale.
Pourtant le rôle des images identificatoires est essentiel pour la bonne marche du système, que ce soit la pub, le cinéma ou la télé tout concourt à rendre normal des modes de vie compatibles avec le capitalisme. Il est étonnant de voir comment chaque personne se sent libre alors que les comportements sont massivement identiques. Les variations portent sur les couleurs, les formes, les couleurs pas sur l’intégration au système et son mode de consommation. Cette illusion de liberté est conjointe à une atomisation, une parcellisation qui permet à l’individualisme d’être si présent.

La coupure privé / public si importante dans la mentalité issue de la révolution démocratique bourgeoise semble s’estomper, le privé devient public par l’intervention normalisatrice, et le privé envahit l’espace public par la mise en scène des affects et de la sexualité sous toutes ses formes. La psychologisation des problèmes humains rejoignant la recherche de ce qui est “ bien ” pour nous.
Au passage la notion de bien commun, de bien public a disparu. La notion de décision politique concerne les experts et non plus la population, il nous reste le leurre de l’opinion. L’évacuation de la politique est l’axe central de ce spectacle permanent. Une fois que l’on réussit à nommer un problème on peut y apporter une solution, alors les spécialistes peuvent entrer en scène : humanitaire, travail social, exclusion, banlieues, etc... Il est alors souvent question de victimes ou du corps, mais jamais de rapports sociaux ou de d’exploitation, des oppressions ou de domination.
Le rapport entre la puissance et le signe explique certainement pourquoi il y a une liaison si étroite et si forte entre la société du spectacle et le capital financier. Le fait que l’argent tend à devenir un pur signe (des zéros et des uns codés dans des ordinateurs) n’est pas anodin, la puissance est signe, le signe est puissance. On peut remarquer d’ailleurs que le système financier tend de plus en plus à posséder des attributs divins : immatérialité, quasi-instantanéité, action à distance, puissance quasi-absolue, inaccessibilité, permanence dont la présence se manifeste partout. On passe de la force du signe au signe de la force et vice et versa.

C/ De quelques constats ou conséquences :

1/ La diminution de la valeur travail devient une analyse courante, tant sur le plan économique que sur le plan idéologique. Le facteur spéculatif l’emporte souvent sur l’investissement productif, la notion de valeur est ainsi atteinte.

La fin de la centralité ouvrière est une conséquence conjointe à ces modifications, l’appui sur la classe ouvrière comme sujet historique est devenu obsolète.
La perte du travail est aussi une perte d’utilité sociale, la destruction du lien social est un drame humain quotidien. La référence au progrès ne peut plus avoir cours, le mythe du progrès a été détruit de l’intérieur à la fois par le socialisme et par le capitalisme, l’avenir ne peut plus être porteur d’espoir. La fin du “ sens de l’histoire ” accentue la crise du sens.
S’est alors opéré un retournement de l’attente d’une sécurité dans l’avenir sur la sécurité dans le présent, d’où la montée en force du thème de la préservation : Europe forteresse, nationalisme, corporatisme, développement des milices, etc.., ou de l’intégration : travail social, lutte contre l’incivilité, médiation sociale, etc....
La politique s’est transformée en gestion différentielle où les développements séparés et l’apartheid social sont les axes permanents des choix technocratiques. L’exemple le plus clair c’est celui des populations d’origines étrangères, seule l’assimilation par la nationalité semble une bonne voie pour “ l’intégration ”, pour les autres c’est un statut de sous-citoyenneté, où le droit est différent, la suspicion générale, le contrôle permanent pour chercher les “ clandestins ”. La xénophobie d’Etat pratique ainsi une gestion des populations qui vise à diminuer le nombre d’étrangers vivant en France en s’appuyant sur le racisme différentialiste.

2/ La modification du rôle des Etats nationaux et des organismes internationaux est à prendre en compte pour nos luttes. La hiérarchie de la puissance place le capital financier au-dessus des organismes tels que le FMI, la Banque mondiale, l’OMC ou l’ONU. Il n’y a pas complot avec un centre décisionnel qui volontairement organiserait le monde. Mais l’instance du capital financier modifie le rapport entre l’économie et la politique au niveau mondial.
La première chose qui saute aux yeux c’est le développement de l’empire US, un empire souple qui ne vise plus le contrôle total et strict, un empire amibe qui se retire en cas de difficulté et se reconstitue de façon différente régulièrement.
Les organismes internationaux ne semblent plus avoir comme axe que le développement du néo-libéralisme, peut importe les conséquences humaines.
La seconde remarque sur ce point c’est la limite des Etats-nations et en particulier la fin de l’Etat providence en France. L’évolution va dans le sens d’un super ministère de l’Intérieur où le maintien de l’ordre est corollaire de la gestion différentielle.
Ces changements ont une influence sur la politique qui oscille entre la gestion technocratique, souvent arbitraire, et le souci de maintenir une domination par tous les moyens. Ceci s’appuie au niveau idéologique sur une dérive fascisante de la société française.

3/ La marchandisation généralisée est une autre conséquence de cette évolution, elle se constate partout et dans tous les domaines. Parallèlement celle-ci s’accompagne d’un développement important de la sphère virtuelle. Le fait que notre planète soit limitée en espace explique sans-doute cette tentative de fuite dans l’immatériel ou la course au temps et à l’accélération de la vitesse. C’est assez typique du mouvement permanent du capitalisme qui allie toujours extension et intensification : plus-value absolue et plus value relative.

4/ La maîtrise des richesses par les pays industrialisés leur permet de pallier au manque de travail par un certain assistanat : RMI, etc.., où la notion de revenu change souvent de contenu puisqu’on passe du salaire, c’est à dire d’un échange, à une allocation, c’est à dire à une somme octroyée par les maîtres du moment.

Parallèlement ce maintien d’une partie du peuple en situation d’assisté s’accompagne d’un amusement généralisé, où le spectacle règne en maître. Le développement du tourisme et la présence massive du sport sont significatives de cet aspect occupationnel et normatif de nos sociétés, (cf “ du pain et des jeux ! ” de l’empire romain).

5/ Le poids de l’idéologie est à souligner dans cette situation, la force mentale de l’évidence agit comme un carcan invisible, son efficacité est redoutable. Deux idéologies au moins sont remarquables quant à l’évolution du capitalisme contemporain : l’idéologie relativiste et l’idéologie différentialiste.
La première énonce que “ tout se vaut !” ou que “ tout ce qui apparaît est bon !” et que donc rien ne peut justifier un engagement pour changer les choses. Ce relativisme peut s’accompagner d’un nihilisme plus ou moins ouvert. Ceci justifie facilement le cynisme de nos dirigeants et la barbarie marchande car plus rien n’a de valeur si ce n’est l’égoïsme.
La seconde énonce que la différence est irrémédiable. C’est le résultat de la récupération par la nouvelle droite du relativisme culturel de l’anthropologie. Celle-ci condamnait l’anthropocentrisme occidental qui méprisait les cultures primitives ou des pays moins développés. En utilisant le thème de la différence les faschos ont réussi à remettre en selle le racisme condamné à la suite de la seconde guerre mondiale. Ce racisme différentialiste n’a plus une base biologique, mais culturelle. La conclusion est connue “ chacun chez soi ! ”, c’est ce qui justifie la politique du FN et la xénophobie au pouvoir.

6/ La multiplicité des luttes et des critiques est un élément notable de notre époque.
Le système craque de partout, massacres, destructions volontaires, révoltes, guerres civiles, interventions impérialistes, pillages, exécutions sommaires, prises d’otages, terrorisme politique, terrorisme d’Etat, répressions, spoliations etc... sont si courants que ceci n’étonne plus. Les malversations financières sont elles aussi coutumières. Le lot des malheurs humains est quotidien et alimente bien le spectacle où l’image et l’émotion remplacent la réflexion et le recul nécessaire à la compréhension.
Mais on constate aussi le caractère éphémère des luttes, leur fragilité et leur incapacité à se situer dans une perspective globale. C’est sans doute dû à la difficulté de cerner l’ennemi qui semble inaccessible, hors d’atteinte de nos possibilités et à l’absence de perspectives dans une optique de transformation sociale après l’effondrement du “ socialisme réel ”. Cette multiplicité des luttes ou de critiques a comme corollaire la fragmentation des lieux de contestation et des regroupements révolutionnaires.

Dans ce cadre il est important de se poser la question de la hiérarchie des luttes. Dans le passé le sujet révolutionnaire était censé être la classe ouvrière dont l’avant-garde s’organisait en parti, la lutte pour la transformation socialiste l’emportait sur toutes les autres. Aujourd’hui il est impossible de reprendre cette voie, pourtant dans l’éparpillement des révoltes la question de la lutte commune se pose de façon nouvelle.

7/ La liaison entre la sphère existentielle et l’engagement est une donnée à ne pas négliger. En effet l’individualisme est très fort dans nos sociétés, pourtant dans le même temps le néotribalisme est devenu un mode d’être ensemble, où s‘exprime l’instinct grégaire des humains, leur être social. Avec la fin des grands appareils idéologiques religieux ou politiques, les pertes d’influence de l’église catholique et du PCF sont assez nettes. Le bricolage idéologique est devenu la règle pour trouver du sens dans cette société. Les symboles sont très importants en particulier pour l’appartenance identitaire.
On retrouve ici le rôle des images y compris dans les milieux radicaux, le succès des zapatistes ou du film Land end Freedom confirme cela. Le caractère mouvant et nomade de parcours personnels explique le succès du “ rhizome ” cher à Félix Guattari et du “ nomadisme ” de son compère Gilles Deleuze. La forme réseau est significative de cela. On peut remarquer la correspondance entre la façon dont se structurent les réseaux de communication contemporains et la forme réseau en politique.

Dans ce cadre l’individualisme et le néotribalisme ne sont pas contradictoires, au contraire ils sont très liés et se renforcent mutuellement. C’est une donnée typique de la scène alternative où se mêle zique, politique et mode de vie (cf le poids de l’antispécisme dans cette mouvance).
Dans ce cadre l’importance des enjeux affectifs et de pouvoir est une donnée qui explique beaucoup de difficultés à fédérer et à trouver une voie unitaire. Pour exister en ce monde il faut beaucoup d’énergie, car exister de façon autonome devient un exploit ; la différence prend une importance primordiale, la durée est devenue un enjeu de pouvoir, donc de luttes.
8/ Le mal-être est général, le vide de la vie actuelle est un sentiment diffus mais bien perceptible et perçu massivement. La sensation d’inutilité sociale alliée au sentiment d’impuissance accentue le malaise de la conscience de soi.
La difficulté d’inscription de la subjectivité humaine dans ce monde est réelle. C’est évident au niveau du sens de la vie.

La notion de vérité ne peut plus se référer au modèle scientifique, la liaison entre la subjectivité et la vérité ne facilite pas les choses. Le vécu a remplacé les références idéologiques, le passage par l’universalité est devenu abstrait et formel, le poids de l’universel diminue au profit du particulier.
Si la coupure entre le savoir et la vérité permet de comprendre que la vérité de l’être ou la vérité des situations ne soient pas prédéterminables, qu’elles émergent dans l’événement ; cette coupure peut aussi contribuer à augmenter l’écart entre le vrai vérifié devenu savoir rationnellement accessible, transmissible et la sensation subjective. C’est alors l’authenticité, la sincérité, l’intensité qui ont tendance à devenir les seuls critères de vérité.

9/ Une certaine difficulté à appréhender la nouveauté de la situation contribue à bloquer notre puissance.
Les institutions ou organisations ont tendance à perdurer pour elle-même, l’évolution de syndicats en France est symptomatique de ce phénomène, mais cette tendance touche aussi les milieux politiques de gauche et les radicaux.
Il est souvent impossible de dépasser l’instrumentalisation. Cette façon de justifier les moyens par la fin est devenue si banale que cela ne choque qu’en cas d’écart grossier. C’est lié à la raison instrumentale de l’occident où l’efficacité est un leitmotiv permanent. La critique du phallogocentrisme devrait nous aider à avancer sur ce point, la puissance est du coté du discours du mâle blanc occidental, la domination actuelle en est un des résultats.

La persistance des anciens modes d’organisation calqués sur le modèles partidaires ou ouvriéristes alliée à la persistance des anciens modes de penser la vérité issus du modèle scientiste tendent à scléroser l’action politique.
Notre période est inédite, l’adaptation de la politique libertaire à cette situation est un des enjeux des discussions actuelles et en particulier des forums de Lyon.

D/ Des possibles ?

Selon que l’on soit en période de mouvement social ou pas change la nature des ces possibles. En période de mouvement la participation à la lutte, l’évolution de la situation détermine les tâches.
En l’absence de mouvement, ce qui est le plus fréquent pour nous, on peut agir en construisant des réseaux. La pluralité et la transversalité sont la règle minimale, entretenir ces réseaux implique de chercher à connecter les petits mondes entre eux et à mettre en circulation les idées, les expériences, les demandes de solidarité, les symboles, le matériel culturel qui nous est propre. On peut s’inspirer du modèle neuronal.
La mise en place des liaisons internationales est essentielle, le capitalisme est mondial. Les rencontres “ intergalactiques ” autour du Chiapas sont un bon exemple de ces nécessaires connexions et échanges.

On peut facilement constater que notre action est marquée par deux pôles : la critique globale et l’action restreinte. L’abandon de la critique du capitalisme est typique de la faillite de la gauche, mais nous savons que nos luttes sont partielles et éclatées. L’universel concret est une des figures de cette difficulté à articuler la critique du capitalisme et le militantisme de terrain.

Pour réussir cette articulation il semble indispensable d’affirmer et de développer la théorie critique. Si notre période est nouvelle, à nous de construire les concepts et les analyses qui nous permettent de sortir de l’impuissance. La confrontation et la transmission sont corollaires de ce genre de tâches. Si personne ne peut affirmer détenir la vérité, si elle est en devenir permanent, il est nécessaire d’avancer dans ce sens.
Parallèlement le développement de multiples alternatives en mettant en oeuvre l’auto-organisation et la citoyenneté active permet de créer des espaces, des lieux de vie ou de débats pour que la contestation se structure et se cristallise. C’est une nécessité pour que l’intelligence collective pose des actes et pense la situation. La valorisation humaine est fondamentale, ces alternatives peuvent permettre de donner ou de trouver du sens, de se sentir utile, de ne pas séparer pensée politique et action ou mode de vie, de construire des liens sociaux non dominés par la marchandise, de retrouver le chemin de la décision politique, de mettre en actes nos idéaux de solidarité. Ceci passe souvent par l’appropriation ou la reprise temporaire contre le système. Le caractère mouvant peu devenir une force dans la mesure où il peut nous donner de la souplesse dans l’adaptation aux situations.

Pour viser un peu d’efficacité dans notre volonté de transformation sociale le bilan et l’évaluation peuvent être une façon de positiver de temps en temps le bouillonnement actuel pour que celui-ci ne soit pas toujours dans l’éparpillement, l’éphémère ou l’autosatisfaction, l’éternel recommencement.
Evidemment l’idéal serait de penser à l’unification ou à la fédération des multiples luttes ou lieux de contestation du système, pour cela dépasser l’esprit de chapelle ou l’idée de concurrence pourrait être une première étape, la confrontation entre les fins que nous affirmons haut et fort et nos pratiques pourrait en être une seconde ; mais là on est passé dans le domaine du rêve éveillé, de la pure utopie notamment si on regarde le déroulement de la campagne anti-G7 dans la mouvance libertaire.

Philippe Coutant Nantes le 9/6/96