En essayant de comprendre lévolution du capitalisme contemporain
on remarque que la domination continue en se modifiant. Lexploitation
et les oppressions antérieures continuent et semblent sintégrer
dans de nouvelles modalités capitalistes. Dans le cadre de cette
transformation on peut noter deux phénomènes qui ont une
importance particulière.
A / Lampleur du capitalisme financier.
La nouveauté ne vient pas de son existence déjà
remarquée dès les premières années du siècle
notamment dans sa liaison avec la notion dimpérialisme,
mais plutôt de son volume et de sa tendance à lautonomie.
Les sommes en jeu ont atteint de tels niveaux que cette puissance financière
se place au-dessus des Etats et des organismes internationaux.
Le transfert de la plus-value vers le capital financier est massif,
ceci sexplique par le rapport de force économique et la
quantité dargent nécessaire pour être présent
sur le marché mondial. Le caractère parasitaire de ce
capital financier est patent et souligné par Chesnais dans son
livre sur La mondialisation du capital (éditions
Syros).
La production diminue en importance au profit de la sphère de
la circulation matérielle des marchandises ou immatérielle
de largent, des images et des informations, ce qui explique lattention
portée aux domaines des services et de la communication.
Cest aussi la raison pour laquelle le service de la dette et les
fonds de pensions deviennent lenjeu de luttes si âpres.
Ce qui sest passé avec la crise mexicaine est significatif
de cette mutation. La dette mexicaine a été rachetée
et indexée sur les bons du trésor US au profit des fonds
de pensions nord-américains. Les vieux riches du nord ont donc
assuré et garanti leur retraite sur lasservissement du
travail des jeunes du sud, une nouvelle version de la pornographie mondiale.
Dans ce cadre le jeu sur le différentiel entre les situations
est utilisé à plein, que ce soit sur le plan des monnaies,
des niveaux de vie et des salaires ou des matières premières.
Les délocalisations massives sont éloquentes à
ce sujet. Les mouvements de population à lorigine de limmigration
mondiale sont corollaires de ce phénomène et rendent illusoires
toutes les politiques de fermeture absolue des frontières.
Le développement de monopoles multinationaux ou transnationaux
est caractéristique de cette évolution, leur nombre est
assez restreint, leur capacité dabsorption et leur souplesse
est typique de leur force. Pour contrer la baisse permanente du taux
de profit ils utilisent toutes sortes de méthodes : turn-over
rapide des produits et des standards, appui sur des rentes, liaison
avec la politique pour bénéficier davantages divers
et variés.
Cest certainement la raison pour laquelle la connexion avec léconomie
maffieuse devient si prégnante. Lorigine des capitaux et
leurs circuits importent peu, la corruption devient presque générale.
La notion la plus comique du moment cest bien sûr :
léthique des affaires .
Les réunions du G7 (ou G8) sont la forme politique de cette situation,
le fait que cette instance auto-instituée se réunisse
si souvent et sur des sujets si variés : emploi, nucléaire,
santé et environnement, témoigne de cette nouvelle époque.
La question de savoir si cest ou non le gouvernement mondial de
ce temps montre que les faits priment le droit nen déplaise
aux humanistes de tous bords, que la force du capital financier influe
largement sur la politique mondiale.
B / La société du spectacle.
Là aussi ce nest pas une nouveauté et la lecture
de Guy Debord est toujours à lordre du jour. Ce qui est
nouveau cest lampleur du phénomène, sa banalité
et sa naturalité dans notre milieu urbain et artificiel.
Le débat public est dominé par le spectacle, le sens commun
ne sétonne plus de rien, les réponses ont tendance
à précéder les questions. Lévidence
saccompagne dune mise en sommeil narcotique de lopinion,
lanesthésie médiatique fonctionne bien. En mettant
tout sur le même plan la hiérarchie logique des causes
et des effets est gommée, la distance nécessaire à
la critique et au jugement autonome est annihilée. On connaît
le résultat : lindifférence générale.
Pourtant le rôle des images identificatoires est essentiel pour
la bonne marche du système, que ce soit la pub, le cinéma
ou la télé tout concourt à rendre normal des modes
de vie compatibles avec le capitalisme. Il est étonnant de voir
comment chaque personne se sent libre alors que les comportements sont
massivement identiques. Les variations portent sur les couleurs, les
formes, les couleurs pas sur lintégration au système
et son mode de consommation. Cette illusion de liberté est conjointe
à une atomisation, une parcellisation qui permet à lindividualisme
dêtre si présent.
La coupure privé / public si importante dans la mentalité
issue de la révolution démocratique bourgeoise semble
sestomper, le privé devient public par lintervention
normalisatrice, et le privé envahit lespace public par
la mise en scène des affects et de la sexualité sous toutes
ses formes. La psychologisation des problèmes humains rejoignant
la recherche de ce qui est bien pour nous.
Au passage la notion de bien commun, de bien public a disparu. La notion
de décision politique concerne les experts et non plus la population,
il nous reste le leurre de lopinion. Lévacuation
de la politique est laxe central de ce spectacle permanent. Une
fois que lon réussit à nommer un problème
on peut y apporter une solution, alors les spécialistes peuvent
entrer en scène : humanitaire, travail social, exclusion, banlieues,
etc... Il est alors souvent question de victimes ou du corps, mais jamais
de rapports sociaux ou de dexploitation, des oppressions ou de
domination.
Le rapport entre la puissance et le signe explique certainement pourquoi
il y a une liaison si étroite et si forte entre la société
du spectacle et le capital financier. Le fait que largent tend
à devenir un pur signe (des zéros et des uns codés
dans des ordinateurs) nest pas anodin, la puissance est signe,
le signe est puissance. On peut remarquer dailleurs que le système
financier tend de plus en plus à posséder des attributs
divins : immatérialité, quasi-instantanéité,
action à distance, puissance quasi-absolue, inaccessibilité,
permanence dont la présence se manifeste partout. On passe de
la force du signe au signe de la force et vice et versa.
C/ De quelques constats ou conséquences :
1/ La diminution de la valeur travail devient une analyse courante,
tant sur le plan économique que sur le plan idéologique.
Le facteur spéculatif lemporte souvent sur linvestissement
productif, la notion de valeur est ainsi atteinte.
La fin de la centralité ouvrière est une conséquence
conjointe à ces modifications, lappui sur la classe ouvrière
comme sujet historique est devenu obsolète.
La perte du travail est aussi une perte dutilité sociale,
la destruction du lien social est un drame humain quotidien. La référence
au progrès ne peut plus avoir cours, le mythe du progrès
a été détruit de lintérieur à
la fois par le socialisme et par le capitalisme, lavenir ne peut
plus être porteur despoir. La fin du sens de lhistoire
accentue la crise du sens.
Sest alors opéré un retournement de lattente
dune sécurité dans lavenir sur la sécurité
dans le présent, doù la montée en force du
thème de la préservation : Europe forteresse, nationalisme,
corporatisme, développement des milices, etc.., ou de lintégration
: travail social, lutte contre lincivilité, médiation
sociale, etc....
La politique sest transformée en gestion différentielle
où les développements séparés et lapartheid
social sont les axes permanents des choix technocratiques. Lexemple
le plus clair cest celui des populations dorigines étrangères,
seule lassimilation par la nationalité semble une bonne
voie pour lintégration , pour les autres cest
un statut de sous-citoyenneté, où le droit est différent,
la suspicion générale, le contrôle permanent pour
chercher les clandestins . La xénophobie dEtat
pratique ainsi une gestion des populations qui vise à diminuer
le nombre détrangers vivant en France en sappuyant
sur le racisme différentialiste.
2/ La modification du rôle des Etats nationaux et des organismes
internationaux est à prendre en compte pour nos luttes. La hiérarchie
de la puissance place le capital financier au-dessus des organismes
tels que le FMI, la Banque mondiale, lOMC ou lONU. Il ny
a pas complot avec un centre décisionnel qui volontairement organiserait
le monde. Mais linstance du capital financier modifie le rapport
entre léconomie et la politique au niveau mondial.
La première chose qui saute aux yeux cest le développement
de lempire US, un empire souple qui ne vise plus le contrôle
total et strict, un empire amibe qui se retire en cas de difficulté
et se reconstitue de façon différente régulièrement.
Les organismes internationaux ne semblent plus avoir comme axe que le
développement du néo-libéralisme, peut importe
les conséquences humaines.
La seconde remarque sur ce point cest la limite des Etats-nations
et en particulier la fin de lEtat providence en France. Lévolution
va dans le sens dun super ministère de lIntérieur
où le maintien de lordre est corollaire de la gestion différentielle.
Ces changements ont une influence sur la politique qui oscille entre
la gestion technocratique, souvent arbitraire, et le souci de maintenir
une domination par tous les moyens. Ceci sappuie au niveau idéologique
sur une dérive fascisante de la société française.
3/ La marchandisation généralisée est une autre
conséquence de cette évolution, elle se constate partout
et dans tous les domaines. Parallèlement celle-ci saccompagne
dun développement important de la sphère virtuelle.
Le fait que notre planète soit limitée en espace explique
sans-doute cette tentative de fuite dans limmatériel ou
la course au temps et à laccélération de
la vitesse. Cest assez typique du mouvement permanent du capitalisme
qui allie toujours extension et intensification : plus-value absolue
et plus value relative.
4/ La maîtrise des richesses par les pays industrialisés
leur permet de pallier au manque de travail par un certain assistanat
: RMI, etc.., où la notion de revenu change souvent de contenu
puisquon passe du salaire, cest à dire dun
échange, à une allocation, cest à dire à
une somme octroyée par les maîtres du moment.
Parallèlement ce maintien dune partie du peuple en situation
dassisté saccompagne dun amusement généralisé,
où le spectacle règne en maître. Le développement
du tourisme et la présence massive du sport sont significatives
de cet aspect occupationnel et normatif de nos sociétés,
(cf du pain et des jeux ! de lempire romain).
5/ Le poids de lidéologie est à souligner dans cette
situation, la force mentale de lévidence agit comme un
carcan invisible, son efficacité est redoutable. Deux idéologies
au moins sont remarquables quant à lévolution du
capitalisme contemporain : lidéologie relativiste et lidéologie
différentialiste.
La première énonce que tout se vaut ! ou
que tout ce qui apparaît est bon ! et que donc rien
ne peut justifier un engagement pour changer les choses. Ce relativisme
peut saccompagner dun nihilisme plus ou moins ouvert. Ceci
justifie facilement le cynisme de nos dirigeants et la barbarie marchande
car plus rien na de valeur si ce nest légoïsme.
La seconde énonce que la différence est irrémédiable.
Cest le résultat de la récupération par la
nouvelle droite du relativisme culturel de lanthropologie. Celle-ci
condamnait lanthropocentrisme occidental qui méprisait
les cultures primitives ou des pays moins développés.
En utilisant le thème de la différence les faschos ont
réussi à remettre en selle le racisme condamné
à la suite de la seconde guerre mondiale. Ce racisme différentialiste
na plus une base biologique, mais culturelle. La conclusion est
connue chacun chez soi ! , cest ce qui justifie la
politique du FN et la xénophobie au pouvoir.
6/ La multiplicité des luttes et des critiques est un élément
notable de notre époque.
Le système craque de partout, massacres, destructions volontaires,
révoltes, guerres civiles, interventions impérialistes,
pillages, exécutions sommaires, prises dotages, terrorisme
politique, terrorisme dEtat, répressions, spoliations etc...
sont si courants que ceci nétonne plus. Les malversations
financières sont elles aussi coutumières. Le lot des malheurs
humains est quotidien et alimente bien le spectacle où limage
et lémotion remplacent la réflexion et le recul
nécessaire à la compréhension.
Mais on constate aussi le caractère éphémère
des luttes, leur fragilité et leur incapacité à
se situer dans une perspective globale. Cest sans doute dû
à la difficulté de cerner lennemi qui semble inaccessible,
hors datteinte de nos possibilités et à labsence
de perspectives dans une optique de transformation sociale après
leffondrement du socialisme réel . Cette multiplicité
des luttes ou de critiques a comme corollaire la fragmentation des lieux
de contestation et des regroupements révolutionnaires.
Dans ce cadre il est important de se poser la question de la hiérarchie
des luttes. Dans le passé le sujet révolutionnaire était
censé être la classe ouvrière dont lavant-garde
sorganisait en parti, la lutte pour la transformation socialiste
lemportait sur toutes les autres. Aujourdhui il est impossible
de reprendre cette voie, pourtant dans léparpillement des
révoltes la question de la lutte commune se pose de façon
nouvelle.
7/ La liaison entre la sphère existentielle et lengagement
est une donnée à ne pas négliger. En effet lindividualisme
est très fort dans nos sociétés, pourtant dans
le même temps le néotribalisme est devenu un mode dêtre
ensemble, où sexprime linstinct grégaire des
humains, leur être social. Avec la fin des grands appareils idéologiques
religieux ou politiques, les pertes dinfluence de léglise
catholique et du PCF sont assez nettes. Le bricolage idéologique
est devenu la règle pour trouver du sens dans cette société.
Les symboles sont très importants en particulier pour lappartenance
identitaire.
On retrouve ici le rôle des images y compris dans les milieux
radicaux, le succès des zapatistes ou du film Land end Freedom
confirme cela. Le caractère mouvant et nomade de parcours personnels
explique le succès du rhizome cher à Félix
Guattari et du nomadisme de son compère Gilles
Deleuze. La forme réseau est significative de cela. On peut remarquer
la correspondance entre la façon dont se structurent les réseaux
de communication contemporains et la forme réseau en politique.
Dans ce cadre lindividualisme et le néotribalisme ne sont
pas contradictoires, au contraire ils sont très liés et
se renforcent mutuellement. Cest une donnée typique de
la scène alternative où se mêle zique, politique
et mode de vie (cf le poids de lantispécisme dans cette
mouvance).
Dans ce cadre limportance des enjeux affectifs et de pouvoir est
une donnée qui explique beaucoup de difficultés à
fédérer et à trouver une voie unitaire. Pour exister
en ce monde il faut beaucoup dénergie, car exister de façon
autonome devient un exploit ; la différence prend une importance
primordiale, la durée est devenue un enjeu de pouvoir, donc de
luttes.
8/ Le mal-être est général, le vide de la vie actuelle
est un sentiment diffus mais bien perceptible et perçu massivement.
La sensation dinutilité sociale alliée au sentiment
dimpuissance accentue le malaise de la conscience de soi.
La difficulté dinscription de la subjectivité humaine
dans ce monde est réelle. Cest évident au niveau
du sens de la vie.
La notion de vérité ne peut plus se référer
au modèle scientifique, la liaison entre la subjectivité
et la vérité ne facilite pas les choses. Le vécu
a remplacé les références idéologiques,
le passage par luniversalité est devenu abstrait et formel,
le poids de luniversel diminue au profit du particulier.
Si la coupure entre le savoir et la vérité permet de comprendre
que la vérité de lêtre ou la vérité
des situations ne soient pas prédéterminables, quelles
émergent dans lévénement ; cette coupure
peut aussi contribuer à augmenter lécart entre le
vrai vérifié devenu savoir rationnellement accessible,
transmissible et la sensation subjective. Cest alors lauthenticité,
la sincérité, lintensité qui ont tendance
à devenir les seuls critères de vérité.
9/ Une certaine difficulté à appréhender la nouveauté
de la situation contribue à bloquer notre puissance.
Les institutions ou organisations ont tendance à perdurer pour
elle-même, lévolution de syndicats en France est
symptomatique de ce phénomène, mais cette tendance touche
aussi les milieux politiques de gauche et les radicaux.
Il est souvent impossible de dépasser linstrumentalisation.
Cette façon de justifier les moyens par la fin est devenue si
banale que cela ne choque quen cas décart grossier.
Cest lié à la raison instrumentale de loccident
où lefficacité est un leitmotiv permanent. La critique
du phallogocentrisme devrait nous aider à avancer sur ce point,
la puissance est du coté du discours du mâle blanc occidental,
la domination actuelle en est un des résultats.
La persistance des anciens modes dorganisation calqués
sur le modèles partidaires ou ouvriéristes alliée
à la persistance des anciens modes de penser la vérité
issus du modèle scientiste tendent à scléroser
laction politique.
Notre période est inédite, ladaptation de la politique
libertaire à cette situation est un des enjeux des discussions
actuelles et en particulier des forums de Lyon.
D/ Des possibles ?
Selon que lon soit en période de mouvement social ou pas
change la nature des ces possibles. En période de mouvement la
participation à la lutte, lévolution de la situation
détermine les tâches.
En labsence de mouvement, ce qui est le plus fréquent pour
nous, on peut agir en construisant des réseaux. La pluralité
et la transversalité sont la règle minimale, entretenir
ces réseaux implique de chercher à connecter les petits
mondes entre eux et à mettre en circulation les idées,
les expériences, les demandes de solidarité, les symboles,
le matériel culturel qui nous est propre. On peut sinspirer
du modèle neuronal.
La mise en place des liaisons internationales est essentielle, le capitalisme
est mondial. Les rencontres intergalactiques autour du
Chiapas sont un bon exemple de ces nécessaires connexions et
échanges.
On peut facilement constater que notre action est marquée par
deux pôles : la critique globale et laction restreinte.
Labandon de la critique du capitalisme est typique de la faillite
de la gauche, mais nous savons que nos luttes sont partielles et éclatées.
Luniversel concret est une des figures de cette difficulté
à articuler la critique du capitalisme et le militantisme de
terrain.
Pour réussir cette articulation il semble indispensable daffirmer
et de développer la théorie critique. Si notre période
est nouvelle, à nous de construire les concepts et les analyses
qui nous permettent de sortir de limpuissance. La confrontation
et la transmission sont corollaires de ce genre de tâches. Si
personne ne peut affirmer détenir la vérité, si
elle est en devenir permanent, il est nécessaire davancer
dans ce sens.
Parallèlement le développement de multiples alternatives
en mettant en oeuvre lauto-organisation et la citoyenneté
active permet de créer des espaces, des lieux de vie ou de débats
pour que la contestation se structure et se cristallise. Cest
une nécessité pour que lintelligence collective
pose des actes et pense la situation. La valorisation humaine est fondamentale,
ces alternatives peuvent permettre de donner ou de trouver du sens,
de se sentir utile, de ne pas séparer pensée politique
et action ou mode de vie, de construire des liens sociaux non dominés
par la marchandise, de retrouver le chemin de la décision politique,
de mettre en actes nos idéaux de solidarité. Ceci passe
souvent par lappropriation ou la reprise temporaire contre le
système. Le caractère mouvant peu devenir une force dans
la mesure où il peut nous donner de la souplesse dans ladaptation
aux situations.
Pour viser un peu defficacité dans notre volonté
de transformation sociale le bilan et lévaluation peuvent
être une façon de positiver de temps en temps le bouillonnement
actuel pour que celui-ci ne soit pas toujours dans léparpillement,
léphémère ou lautosatisfaction, léternel
recommencement.
Evidemment lidéal serait de penser à lunification
ou à la fédération des multiples luttes ou lieux
de contestation du système, pour cela dépasser lesprit
de chapelle ou lidée de concurrence pourrait être
une première étape, la confrontation entre les fins que
nous affirmons haut et fort et nos pratiques pourrait en être
une seconde ; mais là on est passé dans le domaine du
rêve éveillé, de la pure utopie notamment si on
regarde le déroulement de la campagne anti-G7 dans la mouvance
libertaire.
Philippe Coutant Nantes le 9/6/96