La beauté est une norme sociale, un concept clé du patriarcat. A travers
la recherche de beauté se cachent l'apparence, la soumission, l'aliénation,
la contrainte et l'argent […] Les femmes sont soumises à une pression
constante qui leur demande d'adapter leur corps à des canons de beauté.
La séduction par la beauté est l'un des pivots de la construction de l'identité
féminine. C'est un diktat en cela qu'il se présente comme absolu, qu'il
est arbitraire (conforme aux codes en vigueur) et entraîne les femmes
dans la voie de la soumission et de l'aliénation par la valorisation dont
il gratifie les femmes belles. C'est de plus un marché juteux, une connexion
entre patriarcat et capitalisme […] C'est une aliénation qui altère la
confiance en soi car elle nie et refuse l'imperfection […] elle divise
les femmes, les met en concurrence pour la séduction des hommes"
VANINA in "Le Mythe de la beauté", article paru dans le livre
de l'O.C.L. "Libération des femmes et projet libertaire", Éditions
Acratie, mars 1998.
Une constatation s'impose d'entrée lorsqu'on examine la conception du
désir pour les tenants du patriarcat : il est reconnu aux hommes - qui
sont chargés en tant que sujets sexuels, actifs, de séduire - ; il est
nié aux femmes - qui sont tenues en tant qu'objets sexuels, passifs, d'être
séduites -. Un homme est "désirable" parce qu'il baise une femme,
une femme parce qu'elle est baisée par un homme".
VANINA, Article in Courant Alternatif n° 82
"Les femmes ont été vaincues parce qu'elles sont isolés les unes
des autres et appariées à des hommes dans des relations de domination
et de soumission"
Ehrlich Carol in "Socialism, anarchism and feminism", in "Quiets
Rumours, an Anarcha-Feminist anthology", Darx Star, London
"Le fondement de la société patriarcale est et demeure l'omnipotence
des hommes qui s'appuie sur une double mutilation des femmes, tenues d'être
soit la maman, soit la putain. Et, en même temps, qu'elle maintient les
hommes dans leur pouvoir, cette répartition des "tâches" imposée
aux femmes les divise : les unes sont là pour consolider l'image des hommes
en tant qu'être rationnels, les autres pour satisfaire leurs pulsions.
Ce faisant, on s'aperçoit que l'exercice du pouvoir masculin tient par
le seul clivage entre le public et le privé : en effet, alors que dans
la première de ces sphères l'homme se montre apparemment unifié, cohérent,
dans la seconde, il se révèle déchiré et incohérent, mais la séparation
des deux permet la perpétuation d'un système dont bon nombre de femmes
se font les gardiennes".
VANINA in "Le personnel est politique et inversement !", article
paru dans Courant Alternatif.
"Le pouvoir masculin agit dans une schizophrénie (ma tête ignore
ce que veut mon sexe" qui divise les femmes en deux catégories :
femme de tête (ou de cœur) et femmes de cul, tandis que l'homme public
est, à l'image d'un dieu, un être unifié et sans contradictions. C'est
pourquoi, une femme ne peut réellement assumer des fonctions politiques
: elle n'a jamais que l'illusion du pouvoir dans une société qui la nie
ou la réduit à être un simple soutien de l'homme".
Jeanne LABRUNE, réalisatrice de cinéma, dans une tribune libre de Libération
au sujet de Bill Clinton et de son "Monicagate". Extrait repris,
en note, par VANINA dans l'article précité.
"Si l'invisibilité des femmes est une donnée quasi universelle qui
traverse les classes comme les époques et si les institutions françaises
(pour ne parler que d'elles) sont à 90% tenues par des hommes - ne dit-on
pas d'ailleurs les "hommes politiques" -, la lutte contre l'ordre
établi implique de ne pas y participer et, bien au contraire, de chercher
à le détruire. En quoi l'accès aux sphères publiques devrait-il être un
enjeu, dès lors qu'y règnent le patriarcat - par le biais du paternalisme,
de la hiérarchisation des luttes, de la non-reconnaissance du privé comme
étant du "politique" - et le capitalisme - par la prise en compte
des seuls intérêts de la classe possédante ? Loin de favoriser la disparition
du système, l'élection des femmes dans les hautes instances nationales
contribue à sa reproduction. En fait, parler de l'égalité des sexes sera
vain tant que la domination masculine demeurera intégrée dans la tête
des hommes mais aussi des femmes au point qu'ils et elles la défendent
pour la plupart, consciemment ou non.
Comment la parité en politique pourrait-elle avoir une quelconque efficacité
dans un système à la fois de classe et sexiste ? Si le PS l'a proposée,
c'est parce qu'il sait que, acceptée ou non, les rapports de domination
demeureront inchangés ; et si la classe politique se déclare prête à accorder
en son sein une place à certaines femmes, c'est afin de remettre les autres
à leur place. Car, dans l'affaire, la parité domestique est complètement
laissée de côté, les inégalités économiques "oubliées"".
VANINA, article in Courant Alternatif
"[…] quand on est plus ou moins maintenu-e à l'état de bête de somme
ou de reproductrice, avec un horizon borné aux limites du foyer ou de
la mine, on imagine difficilement les moyens d'améliorer son triste sort
!".
Idem (Commentaire personnel : cf. l'Afghanistan !)
"L'homme est vie consciente d'elle-même, de sa solitude, de sa séparation,
de son impuissance devant les forces de la nature et de la société […]
Le don constitue la plus haute expression de la puissance : donner est
source de plus de joie que recevoir par ce qu'il exprime de vitalité […]
La sphère la plus importante du don ne se situe pas dans les choses matérielles
mais dans les relations humaines : donner de sa vie. Celui qui donne ainsi
de sa vie enrichit l'autre, il en rehausse le sens de la vitalité en même
temps qu'il rehausse le sien propre. Dans le don, chacun est reconnaissant
de la vie qui naît pour les deux".
Article paru dans Courant Alternatif n° 90 d'après Erich FROMM in "L'art
d'aimer"
"L'amour libre dans une société qui ne l'est pas me semble une utopie.
Tout marche ensemble. Mais, dans le même temps, il me semble que tenter
de vivre au quotidien cet amour libre est un bon moyen de se mettre en
marche vers l'Utopie. C'est quelque chose qui est à notre portée puisque
nous en sommes les seuls et uniques instigateurs. C'est nos vies que nous
prenons en main. Alors autant essayer de changer les choses déjà à ce
niveau […] En fait, ce qui n'a pas changé et qui entrave toute tentative
d'amour libre, c'est le rapport que nous entretenons avec notre corps.
Nous le cachons sans cesse sous des vêtements et nous ne le dévoilons
qu'à l'être aimé. Cela renforce l'idée que le compagnon ou la compagne
ç un "droit de regard" sur lui. Un "droit de regard"
qui se transforme vite en "droit de possession exclusive […] On peut
aussi parler de l'échangisme… Si on échange un corps avec un autre, cela
veut dire qu'on "prête" le corps de son copain ou de sa copine
et on ne prête que ce que l'on possède… Notre corps nous appartient et
n'appartient à personne d'autre. Faire l'amour avec un compagnon ou une
compagne avec qui on vit au quotidien ne lui donne aucun droit sur notre
corps […] L'amour libre, c'est d'abord être libre dans son corps. C'est-à-dire
l'accepter tel qu'il est, même s'il est différent des canons de beauté
imposés par la société. Cela veut dire accepter d'être nu (dans tous les
sens du terme). Si on ne s'aime pas, on ne peut pas aimer les autres.
Et on ne peut s'aimer qu'en étant libre".
Cathy YTAK in "L'amour libre", article paru dans Courant Alternatif
"L'amour en liberté est une fête… C'est la seule chose qui peut nous
donner le courage de nous battre pour le monde…".
Idem
"S'engager sur le terrain du féminisme, c'est aller au devant de
souffrances intimes, c'est avoir le courage de regarder en face le déni
de son individualité pour s'en libérer, mais aussi rencontrer les autres
et constater qu'on n'est plus seule et que l'on ne l'a jamais été. C'est
oser étaler son individualité blessée, désigner les coupables".
Une anarchiste, membre d'un groupe anachaféministe
"Blague" :
- "Vous savez pourquoi les femmes ne sont jamais l'auteur de massacres
?"
- "Parce que, avant de tirer, elles évaluent les dégâts et se demandent
qui va tout nettoyer après…"
"[…] le système patriarcal et capitaliste réduit les femmes aux fonctions
de leur corps (sexualité hétérosexuelle et maternité) et leur attribut
un rôle essentiellement confiné, privé et relationnel. De fait, leur corps
devient le seul lieu d'expression de leur colère, stress et frustrations
de façon cachée, individuelle, privée. Enfin, la dépression étant souvent
soignée par traitement médical, ceci entretient la déresponsabilisation
et empêche la prise de conscience individuelle, sociale et politique.
La lutte contre le système patriarcal n'a d'avenir que dans le collectif".
Extrait d'une étude américaine sur la dépression chez les femmes
aux États-Unis et en Europe.
"On dira désormais de ces femmes-barbies qu'elles en ont et la roue
à fantasme de ces décideurs [ceux qui décident des canons de la beauté
et qui organisent les marchés correspondants : habillement, chirurgie
esthétique, diététique…] pourra continuer de tourner. La science a réussi
l'alliance si précieuse de la maman aux seins généreux et protecteurs
et de la putain aux lèvres charnues et aux formes pulpeuses. Tout ce qu'il
faut là où il fat. A quand la mode des corset pour prévenir la chute de
toute cette silicone ?".
Extrait d'une lettre publiée sur le net et signée "Barbie en direct
de silicone country".
Une brève : Titre d'un article de Play Boy dans son édition de Hongrie
: "Comment frapper sa femme sans laisser de trace ?"
Sondage sur l'utilisation sexuée du net en France au cours de l'année
1999 :
- pour les femmes, le site le plus utilisé est "Aufeminin" (adresses
pratiques, bons plans, questions de société…). Puis viennent : Télérama,
Degriftour et Liberation.
- Pour les hommes : les quatre premiers sites visités sont respectivement
: Porncity, Babylon-X, Sexpaces et Pasdeprobleme (site dédié au sexe,
du point de vue masculin, comme les autres) Sans commentaire.
"Une société qui organise un statut d'objet pour les femmes organise
ainsi la violence à leur encontre".
Une anarchiste
"La liberté d'autrui étend la mienne à l'infini. Ce dont un autre
être humain est capable, moi aussi j'en suis capable. Entre liberté et
capacité s'articule le choix individuel dont découle notre positionnement
politique : entendre le "non" sous toutes ses formes d'expression
est ainsi redonner sa valeur au "oui"".
Extrait d'une lettre publiée sur le net et signée "Lady Mimi"
************
Le lien d'origine : ces citations sont issues du site
http://jccabanel.free.fr/th_citations_cause_des_femmes.htm
|