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La domination politique ?
essai de définition


I / Une définition classqiue

Les grands concepts qui fondent la science politique : la domination

La domination est la relation de maîtrise ( dominus = maître) et de servitude. La domination prend sa source dans les inégalités entre les individus. En effet, l’homme est un être imparfait qui, pour tirer d’un milieu qui lui est hostile (la nature) sa subsistance doit chercher un allié et s’associer afin d’être plus fort. Seulement ce processus fabrique de la subordination et de l’interdépendance. Si l’homme se différencie de l’animal par son adaptation à son milieu, il est poussé à l’action pour (sur)vivre. L’organisation de la famille romaine repose sur ce principe où le « dominus » lie les individus entre eux.

Les individus passent des contrats dans le but d’en retirer un gain. La théorie libérale constate cela avec le développement du libre échange ainsi que la spécialisation des taches. Il est plus avantageux pour un individu de se concentrer sur l’activité pour laquelle il est le plus productif. Le commerce étant un jeu à somme positive les individus sont toujours gagnant (dans le cas contraire, ils ne commerceraient pas, la possibilité de refuser un contrat qui semble désavantageux étant toujours présent car le commerce est libre).

Le contrat léonin (régalien) est un contrat abusif qui engendre un déséquilibre très fort et donc une relation de dominé. Ce qui est étonnant est la question soulevée par La Boêtie : qu’est ce qui fait qu’un seul homme puisse imposer sa force à la multitude ? Les dominés ont une « nature énigmatique » puisqu’une révolte collective doit balayer le maître. En perdant la liberté, les individus perdent leur humanité alors comment ce fait il qu’ « un million de millions d’hommes » acceptent cette servitude volontaire ? La seule façon est de créer une pyramide de la servitude où le maître délègue sa maîtrise à d’autres individus qui font de même et ainsi de suite. Chacun est alors maître et vassal dans une relation de « donnant-donnant » assez choquante

La domination est l’articulation du savoir et du pouvoir. La technique est alors le moteur de la domination. Descartes relève que « grâce à la technique, il sera possible de se rendre comme maître et possesseur de la nature ». La domination est apparue lorsque les hommes ont compris que les faits étaient reliés les uns aux autres. La domination se sert du déterminisme puisqu’elle repose sur une connaissance par les causes. On entre dans la modernité en traitant les hommes comme des choses dans le but de les utiliser c’est- à -dire de tirer le meilleur parti de ces personnes. La domination politique est alors la technique qui permet de transformer une fin en moyen.

Origine
http://www.departmentofintelligence.com/fr/science_politique/intro_a_la_science-po/a2.htm


II / Une défintion critique au Canada :

L'ÉTAT, L'IDÉOLOGIE ET LE MAINTIEN DE L'ORDRE

Quelles sont maintenant les modalités qui retiennent à l'intérieur d'un système qui les aliène, les salariés qui subissent la domination du capital sans en retirer les richesses qu'il produit qui sont l'apanage des classes dominantes? L'État, dont le but premier est de maintenir l'ordre établi en tant que médiateur des intérêts contradictoires, malgré son statut autonome, scelle cette domination dans la mesure où les classes dominantes sont les mieux organisées pour défendre leurs intérêts qui sont ceux du capital et de la propriété privée. L'État est une forme d'organisation qui s'impose lorsque la propriété des forces productives étant privée, la défense de cette propriété ne peut provenir de la coopération spontanée des salariés qui n'y ont aucun intérêt immédiat. D'une part les intérêts des capitalistes et des salariés s'opposent, d'autre part un intérêt collectif les unit né de la division sociale du travail et dont la conséquence en est que chacun dépend des autres pour assurer sa subsistance. La classe qui désire dominer doit conquérir tout d'abord le pouvoir politique afin que ses intérêts particuliers soient représentés comme l'intérêt collectif. D'où la nécessité d'organiser politiquement le prolétariat et de promouvoir sa dictature temporaire dans le contexte marxiste. Par ailleurs, l'indépendance de l'État par rapport à la classe dominante est relative au niveau de domination que cette classe exerce dans la société. Plus la classe dominante est puissante, plus elle aura tendance à assujetir ou, plus plausiblement, infiltrer le pouvoir politique.

Les intérêts particuliers du capital aujourd'hui sont assimilés à un intérêt collectif qui assure ainsi le maintien de sa domination. Cette illusion de l'intérêt collectif est entérinée par l'idéologie dominante véhiculée par l'éducation, les moyens de communication de masse (télévision, radio, journaux) etc. Cette idéologie nous montre le capitalisme comme fondé sur des caractères naturels et inhérents à la condition humaine (liberté, compétition…) donc incontestables. Elle promeut un style de vie axé sur la consommation et le conformisme. Elle sert à justifier la forme de domination existante. De même que la classe dominante doit pour dominer représenter ses intérêts particuliers comme un intérêt collectif, elle donnera à ses idées une forme d'universalité, de vérité universelle. De sorte que, la société, en plus de générer des réalités sociales, fournit aussi des représentations idéologiques qui servent à s'assurer l'adhésion des masses qui, elle, assure le maintien de la structure en place et de l'ordre établi.

Extrait de CAPITALISME ET DOMINATION par Anny Gosselin

Origine : http://www.philo.uqam.ca/portail/pourquoi/pourquoi3_3_07.html