Copie du message Internet diffusé le 21 05 2002
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Bonjour
Voici un message suite au débat entre Babar et Pecore
Salutations libertaires
Philippe Coutant
Nantes le 21 05 2002
Un nouvel épisode de psychodrame en milieu libertaire
Les messages concernant ce débat sont publics,
ils ont été publiés sur A_Infos.
http://www.ainfos.ca/fr/
A - I n f o s http://www.ainfos.ca/
(fr) La défaite de Le Pen est aussi notre victoire
From Babar
Date Wed, 8 May 2002 17:28:35 -0400 (EDT)
et
http://www.ainfos.ca/
A - I n f o s
a multi-lingual news service by, for, and about anarchists **
Re: (fr) La defaite de Le Pen est aussi notre victoire
From Pecore
Date Mon, 13 May 2002 05:55:01 -0400 (EDT)
Outre les adresses Internet Le message d'origine est en attaché
"debat001.rtf".S'il ne passe pas je l'envoie aux personnes
qui le demande. Il est disponible sur cette page : Débat
violent chez les libertaires
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1/ Dans le rôle de la personne attaquée nous avons Babar.
Il se sent victime et sexprime comme personne plaignante.
Il est étonné, choqué et assez abattu par la tournure
des événements.
Babar est un des initiateurs de la tentative pour lunité
des libertaires, dont est issu le regroupement Lune.
2/ Dans le rôle de la personne maître de lattaque,
nous avons Pecore, militant bien connu.
3/ Pourquoi intervenir dans ce débat ?
* Babar ma sollicité.
* Il y a quelques mois, jétais dans la position de la personne
attaquée.
* Est-ce acceptable? Si on laisse faire, nest-on pas un peu complice?
* Ce type de problème soulève, encore une fois, la question
des rapports entre les moyens et les fins.
Si on vise une certaine cohérence entre les idées et les
actes, les moyens sont constitutifs des fins.
* Peut-être pouvons-nous saisir cette occasion pour apprendre
un peu quelque chose sur nous-mêmes afin dessayer den
tenir compte à lavenir.
Alors que puis-je dire de tout cela?
I / Je crois que notre position ne doit pas être guidée
par le souci du politiquement correct, dans la version où
le sens commun lentend habituellement. Il me semble quil
sagit dun point important de la biopolitique libertaire
qui se joue ici.
II / Il y a bien de la violence dans cet échange, même
si cest la violence des mots, une violence symbolique.
Le maître de lattaque sélève au-dessus
de la mêlée pour donner des leçons en prodiguant
des conseils et en nous expliquant ce quil faut penser, en pratiquant
la mise à mort symbolique.
Sa position est à peu près celle-ci: Vous
voyez bien que vous ne comprenez rien !, Vous voyez bien
que nous avons toujours raison !. Cest une nouvelle version
de La radicalité ne se partage pas !, exprimée
il y a quelques années.
Il en résulte une ambiance désastreuse et les dégâts
humains et politiques sont réels.
III / Avoir raison, cest bien chercher à être le
plus fort comme le dit Schopenhauer (c.f. Schopenhauer, Lart davoir
toujours raison, éditions Mille et une nuits, Paris, Février
2001. Cest un de ces petits livres anciennement à 10 frs.
Ce texte est extrait des oeuvres posthumes de Schopenhauer et a été
publié pour la première fois en 1864).
Être le plus fort sentend bien sûr au sens machiste
classique et simple,cest à dire clouer le bec,
prendre le dessus, simposer,prendre
la parole brutalement (donc faire taire les autres)ou oh,
je vais me le faire !, etc.
IV / Il existe une place, celle du maître de lattaque,
où des personnes éprouvent une grande jouissance à
manier la violence symbolique, à rabaisser les autres, à
tenter de mettre à mort symboliquement la personne attaquée,
surtout si la personne a un certain crédit dans la mouvance libertaire.
Dautre part, plus on essaie de répondre sur le plan de
la raison ou sur le plan humain, plus le débat senlise
et plus ceci fait vibrer la personne attaquante au niveau existentiel.
Pendant quelque temps, cette personne est au centre des événements,
lattention passe par elle ou lui,plus lagitation est
grande plus cela gonfle son ego.
Dans ce type dattaque, la jouissance est liée à
langoisse provoquée chez lautre personne et dans
lentourage si laffaire est publique.
V / Pour mener un débat constructif il faut quun minimum
de règles soit accepté par les deux parties. Il sagit
entre autres: du respect mutuel, de la reconnaissance de lautre
comme interlocuteur/trice à son égal/e.
Ici, cest la notion même de loi, de référence,
qui est en cause.
Le maître de lattaque entend fixer les règles lui-même
et en changer quand il en a besoin.
Dans ce contexte, lautre nest quun faire valoir pour
gonfler son beau plumage de libertaire très radical à
qui on ne la fait pas.
Mais sans cet autre, le procédé pour obtenir
la jouissance ne peut pas fonctionner.
VI / Dans ce cadre, il est impossible de pacifier les débats
entre les libertaires.
La tentative autour de Lune (groupe local constitué autour de
la démarche pour l'unité des libertaires initiée
en 2001) se heurte à cette limite, celle de la reconnaissance
dune loi symbolique commune, dune référence
admise et partagée par les libertaires.
Cette condition nexistant pas, il est illusoire de penser quun
débat constructif soit possible avec les personnes qui font vivre
leur désir de politique en prenant la place du maître de
lattaque.
Philippe Coutant Nantes le 19 Mai 2002