Le vendredi 5 Octobre 2001 les forces de police à 6 heures du
matin expulsaient les sans-papiers
de Nantes, qui avaient trouvé refuge à la Bourse du travail.
Lordre avait été donné par Monsieur Jean
Marc Ayrault, Député Maire de Nantes et chef du groupe
parlementaire du PS. Une manif avait été organisée
le samedi 6 Octobre dans le cadre de linitiative « Le monde
nest pas une marchandise ».
Un des slogans était :
« Ils préparent la guerre, expulsent les sans-papiers,
gauche plurielle, gauche poubelle ! »
Trois personnes sans papiers avaient été arrêtées
et placés au centre de rétention afin de préparer
leur expulsion. Le lundi soir les réfugié/es sinstallait
devant lentrée administrative de la préfecture.
Ils passèrent deux nuits ainsi et se déplaçaient
la journée. Le mercredi deux barnums étaient installés
tout près de la préfecture.
Un message internet a été envoyé le mercredi matin
il était libellé ainsi :
Luniversel en miettes
Quelques sans-papiers sont installés à nouveau devant
la Préfecture,
il ne pleut pas, le brouillard nous a enveloppés,
plusieurs fois les keufs sont passés,
au moins trois voitures sont venues nous observer.
Entre déprime et révolte
Quelques damné/es de la terre
Font face à luniversel en miettes.
Un politicien au Conseil Général
A dit que cétait scandaleux, intolérable,
Ces cinquante personnes qui dorment dans la rue.
Pour une grande ville cest inadmissible,
Mais il ne fait rien, il est incompétent
Le chef de Cabinet du Préfet dit que la loi sapplique
Pour tout le monde pareil, ce sera sans cruauté, le juge décide
...
Il continue en disant quil ny aura pas de rafles,
Mais que normalement les contrôles seront effectués.
Trois personnes vont être expulsées,
une trentaine dautres essaient de se reposer
dans un campement de fortune.
A 8 Heures il faudra avoir décamper,
Pour que tout soit propre pendant la journée,
la nuit seulement vous êtes toléré/es.
Pendant cette précarité,
la gestion de ladministration continue,
lerrance de la misère aussi.
Philippe Coutant
Nantes le 10 Octobre 2001 entre 4 heures et 5 heures du matin
Dans la nuit une chanson avait été commencée, la
voici terminée :
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Dans les rues de Nantes
La chanson de base est "Dans les prisons de Nantes" dans
la version de Try Yann, dont un des membres de ce groupe (Monsieur Jossic)
est conseiller municipal, de fait il a soutenu lexpulsion :
[Em]Dans les prisons de Nan[D]tes, lan [Em]digidi[D]gidan, lan digidigidigidan
[Em]Dans les prisons de [D]Nantes, y'avait [Em]un p[D]risonnier, y'[Em]avait
un prisonnier.
Elle est disponible à cette adresse:
http://www.multimania.com/vincepremier/cf/DanslesprisonsdeNantes.htm
La chanson des sans-papiers de Nantes :
Dans les rues de Nantes [landigidigidan, lan digidigidigidan]
Dans les rues de Nantes y avaient des réfugié/es, y avaient
des réfugié/es.
Le maire les a viré, [landigidigidan, lan digidigidigidan],
le maire les a viré, puis ils ont erré, puis ils ont erré.
Zont décidé de camper [landigidigidan, lan digidigidigidan]
Zont décidé de camper pour pouvoir se montrer, pour
pouvoir se montrer.
Dans les rues de Nantes [landigidigidan, lan digidigidigidan]
Dans les rues de Nantes y avaient des réfugié/es, y avaient
des réfugié/es.
Personne ne vint les voir, [landigidigidan, lan digidigidigidan]
Personne ne vint les voir, sauf quelques policiers, sauf quelques policiers.
La filleu du R.G. [landigidigidan, lan digidigidigidan]
La filleu du R.G. à eux sest associée, à
eux sest associée,
ensemble ils ont lutté, [landigidigidan, lan digidigidigidan]
ensemble ils ont lutté, ils ont manifesté, ils ont manifesté.
La journée, on leur dit [landigidigidan, lan digidigidigidan]
La journée, on leur dit« Allez donc vous cacher, allez
donc vous cacher,
et pour la nuit encore [landigidigidan, lan digidigidigidan]
et pour la nuit encore oui vous pouvez rester, oui vous pouvez rester
! ».
Lhommeu du grand conseil [landigidigidan, lan digidigidigidan]
Lhommeu du grand conseil a dit quil les soutenait, a dit
quil les soutenait,
et il a bien parlé, [landigidigidan, lan digidigidigidan]
et il a bien parlé, mais y na rien fait, mais y na
rien fait.
Lhommeu du cabinet [landigidigidan, lan digidigidigidan]
Lhommeu du cabinet les a bien écouté, les a bien
écouté,
mais il na pas bougé, [landigidigidan, lan digidigidigidan]
mais il na pas bougé, la loi la bien caché,
la loi la bien caché.
Puisque jchuis sans-papiers, [landigidigidan, lan digidigidigidan]
Puisque jchuis sans-papiers, on ne veut pas mloger, on ne
veut pas mloger,
si je peux pas être logé/e, [landigidigidan, lan digidigidigidan]
si je peux pas être logé/e, donnez moi des papiers, donnez
moi des papiers.
Dès quil a eu ses papiers [landigidigidan, lan digidigidigidan]
Dès quil a eu ses papiers il se prit à chanter,
il se prit à chanter :
« Jchuis un immigré/e [landigidigidan, lan digidigidigidan]
« Jchuis un immigré/e et jai pas le droit de
voter, jai pas le droit de voter.
seulement dêtre exploité/e [landigidigidan, lan digidigidigidan]
seulement dêtre exploité/e et dhabiter unecité,
dhabiter unecité.
dregarder la télé [landigidigidan, lan digidigidigidan]
dregarder la télé et de me faire contrôler,
de me faire contrôler ... ».
Dans les rues de Nantes [landigidigidan, lan digidigidigidan]
Dans les rues de Nantes y avaient des réfugié/es, y avaient
des réfugié/es.
Texte mis au point devant la Préfecture de Nantes
les nuits et les soirées du 9 et du 10 Octobre 2001