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Petit commentaire provisoire sur le livre
"La société du crime" de Christian Carles


Ce bouquin défend la thèse de la violence comme résultat des désirs impossible à réaliser sous le capitalisme, violence entre les humains et les groupes humains, mais aussi violence contre soi-même. La thèse centrale se trouve me semble-t-il page 56 où la référence à Baudrillard est explicite.

La thèse est convaincante malgré le ton très affirmatif (voire un peu péremptoire) du livre, il décrit plus qu'il ne démontre, mais tout ceci est vrai ou semble vrai, enfin c'est une approche critique parmi d'autres.

La référence à Debord est elle aussi explicite. Ce qui surprend c'est le ton assez misogyne de ce livre. C'est étonnant parce que la thèse marche aussi pour les femmes. Comme groupe dominé depuis des siècles elles ont appris à détourner leur désir de libération et de relation basée sur l'égalité dans la violence sociale et individuelle. Comme il est impossible de vivre dans le respect et l'égalité, on se débrouille comme on peut et on cogne sur les hommes ou on les utilise. C'est exactement ce qui est décrit dans le livre dans les autres chapitres.

On m'avait parlé de ce livre comme d'un essai sur le rapport privé / public et la conquête de la sphère familiale par le capitalisme. En fait c'est un aspect du problème, mais le mouvement est double : le public envahit le privé avec les injonctions de sécurité, entre autre, et le privé envahit le public, où la sphère sexuelle s'étale partout, sous la modalité de la marchandise et des images en particulier.

En fait le thème du crime révèle encore une fois le caractère absurde de notre société, où la fuite en avant est la seule voie possible pour la domination, même si les humains n'y trouve pas leur compte. C'est un peu la suite du bouquin de Viviane Forester et de celui sur la "concurrence et la mort".
Le mortifère va bien au capitalisme, que ce soit au niveau économique qu'au niveau psycho-sociologique.

Philippe Coutant Nantes le 11/01/97