Ce bouquin défend la thèse de la violence comme résultat
des désirs impossible à réaliser sous le capitalisme,
violence entre les humains et les groupes humains, mais aussi violence
contre soi-même. La thèse centrale se trouve me semble-t-il
page 56 où la référence à Baudrillard est
explicite.
La thèse est convaincante malgré le ton très affirmatif
(voire un peu péremptoire) du livre, il décrit plus qu'il
ne démontre, mais tout ceci est vrai ou semble vrai, enfin c'est
une approche critique parmi d'autres.
La référence à Debord est elle aussi explicite. Ce
qui surprend c'est le ton assez misogyne de ce livre. C'est étonnant
parce que la thèse marche aussi pour les femmes. Comme groupe dominé
depuis des siècles elles ont appris à détourner leur
désir de libération et de relation basée sur l'égalité
dans la violence sociale et individuelle. Comme il est impossible de vivre
dans le respect et l'égalité, on se débrouille comme
on peut et on cogne sur les hommes ou on les utilise. C'est exactement
ce qui est décrit dans le livre dans les autres chapitres.
On m'avait parlé de ce livre comme d'un essai sur le rapport privé
/ public et la conquête de la sphère familiale par le capitalisme.
En fait c'est un aspect du problème, mais le mouvement est double
: le public envahit le privé avec les injonctions de sécurité,
entre autre, et le privé envahit le public, où la sphère
sexuelle s'étale partout, sous la modalité de la marchandise
et des images en particulier.
En fait le thème du crime révèle encore une fois
le caractère absurde de notre société, où
la fuite en avant est la seule voie possible pour la domination, même
si les humains n'y trouve pas leur compte. C'est un peu la suite du bouquin
de Viviane Forester et de celui sur la "concurrence et la mort".
Le mortifère va bien au capitalisme, que ce soit au niveau économique
qu'au niveau psycho-sociologique.
Philippe Coutant Nantes le 11/01/97
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