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A l’inconnu du métro de 1975


Une enfant reste une enfant,
Même si son corps change avec le temps
Même si ses formes attirent votre regard,
Même si vous prenez ses sourires pour un encouragement.

Une enfant reste une enfant,
Même si dans sa gestuelle vous percevez déjà
La femme qu’elle sera ; Elle ne le sait pas.
Vous bandez dans le froc, pour une femme-enfant,
Fantasme masculin, désir de dominant.

Et pourtant,
Une enfant reste une enfant.
Elle ne sait pas encore ce que veut dire aimer.
Je ne vous parle pas du sentiment d’amour,
Mais de celui si fort, érotique et sensuel
Celui qui fera d’elle une femme comblée,
Epanouie et heureuse dans sa sexualité.

Une enfant n’est pas prête, pour subir vos assauts,
Pas plus qu’aucune femme ne le sera plus tard.
Bandez si vous voulez, mais n’imaginez pas
Qu’elle connaît vos désirs, et qu’elle peut y répondre.
Votre sexe s’agite, vous lui obéissez
Et c’est par votre main, que vous le soulager,
Mais la masturbation ne vous suffirait pas,
Votre main se ballade en des lieux étrangers,
C’est une femme-enfant, qu’alors vous choisissez,
Pour assouvir en vous ce désir de toucher.

Et ce jour-là, monsieur, vous l’avez violentée.

Par cet acte commis en toute impunité,
C’est des années de vie que vous avez volées
Elle n’a pu être femme dans la sérénité.

Elle se souvient de tout comme si c’était hier,
Un métro de Paris, une foule d’heure de pointe.
Elle ne comprenait pas votre sourire figé,
Ni la main qui touchait à son intimité.
Elle cherchait un refuge dans le regard des autres,
Mais les autres étaient loin d’imaginer qu’alors
Dans cet esprit si jeune, le dégoût était né
Puisqu’elle associerait désormais pour longtemps
Cet acte de violence, à la sexualité.

Et vous que pensiez-vous à cet instant précis ?
Vous aviez du bonheur, vous jouissiez à bas prix.
N’en tirez aujourd’hui aucune satisfaction.

Elle ne peut pas encore en parler aisément.
Et pourtant des années sont passées depuis lors.
Si aujourd’hui elle a atteint les 40 ans,
Ce jour-là, monsieur, elle n’avait que 13 ans,
Lorsque vous l’avez, de votre main, violée,
…Cette enfant, ce jour là,
…C’était moi.


Catherine LE GROUX
Le 16 novembre 2002 à 23h09