"Nouveau millénaire, Défis libertaires"
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Ailes de Papillon


Il disait : « Papillon, butinant fleur à fleur,
Recueillant le nectar pour sa délectation;
Mais devenant ainsi de la vie le porteur,
Semence de nature, par vol de papillon ».

A la beauté des choses, il ouvrait ton regard,
Et dans tes yeux d’enfant naissait l’admiration.
Tu sentais en cet homme une qualité rare,
Et de ses connaissances, tu faisais provision.

Découverte de vie, dans toute sa grandeur,
Il t’a bien dit «prends garde aux haines et aux rancœurs ».
Devant lui, bouche bée, écoute silencieuse,
Tu sentais que la vie, d’amour était porteuse.

Il te prenait la main, te poussant en avant.
Il voulait l’homme libre, et comptait sur l’enfant.
Langue de papillon, pour toujours butiner,
Ailes de papillon, envol de liberté.

Papillon il était, au milieu du vacarme,
Et rêvait de semer ce qui est essentiel :
La Liberté, enfin, pour que cessent les armes.
Vieillissant, il voulait te transmettre ses ailes.

Et pourtant ce jour-là, quand ils vinrent le chercher,
Ton regard envers lui fut interrogateur.
Tu voulais qu’il t’explique, mais il fut sans lueur,
Alors tu te sentis, perdu, abandonné.

Et puis, tes père et mère tu entendis crier,
Contre lui et les autres que l’on emmenait.
Il ne t’avait pas dit, ton ami de passage
Que les mots quelquefois, peuvent n’être qu’image.

Et seul dans cette ambiance de violence et d’horreur,
Tu ne pouvais comprendre, que pour se protéger,
Les tiens feignaient la haine, car ils tremblaient de peur.
Tu répètas leurs mots, vers ton ami renié.

Si pour un bref instant, il croisa ton regard,
Les mots que tu crias, furent un coup de poignard.
Il comprit qu’avant même d’avoir prit ton envol,
Tes ailes avaient été brûlées au vitriol…

25 mars 2001 Catherine Le Groux


Poésie écrite après avoir vu le film « La langue des Papillons » -Film espagnol (1999) de José Luis Cuerda.
« Espagne 1936. Moncho, un garçon de 8 ans, rentre à l’école. Grâce à Don Gregorio, son maître, commence pour lui la découverte de la vie à travers la nature. Le début de la guerre civile va compromettre un futur plein de liberté ». (Pil’L’hebdo n°122)