"Nouveau millénaire, Défis libertaires"
Licence
"GNU / FDL"
attribution
pas de modification
pas d'usage commercial
Copyleft 2001 /2014

Moteur de recherche
interne avec Google
Slavoj zizek
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Origine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Slavoj_%C5%BDi%C5%BEek


Slavoj Zizekest un philosophe slovène né le 21 mars 1949 à Ljubljana, en ex-Yougoslavie.

Zizeka reçu son doctorat de philosophie de l'université de Ljubljana et a étudié à l'Université de Paris.

Zizekest actuellement professeur à la European Graduate School et chercheur post-doctoral à l'Institut de sociologie de l'université de Ljubljiana, en Slovénie. Il est régulièrement invité dans les universités du monde, particulièrement aux États-Unis (Columbia, Princeton, New School for Social Research, New York et University of Michigan).

Zizekest bien connu pour son utilisation des travaux de Jacques Lacan sous l'angle de la culture populaire. En plus de son travail comme interprète de la psychanalyse lacanienne, il a écrit sur grand nombre de sujet comme le fondamentalisme, la tolérance, la rectitude politique, la mondialisation, la subjectivité, les droits de la personne, le mythe, le cyberespace, le post-modernisme, le multiculturalisme, ou encore sur des personnalités comme Lénine, David Lynch ou Alfred Hitchcock.

En 1990 il fut candidat présidentiel pour le parti Démocratie libérale slovène (Liberalna Demokracija Slovenije). Plus récemment, il a causé un émoi dans le monde de la théorie sociale en écrivant le texte d'un catalogue de la compagnie Abercrombie & Fitch. Il est largement perçu comme un conférencier coloré qui n'a pas peur des controverses.

La formation du sujet

Zizekécrit sur les identités — son travail est largement redevable à l'explication de la formation identitaire du psychanalyste Jacques Lacan. La théorie de Lacan est articulée en trois concepts : le symbolique, l’imaginaire et le réel. L'anxiété et le désir — et les processus similaires de l'ordre de l'invisible — génèrent du sens et guident les actions dans la construction de la réalité. Le symbolique (l'ordre social, par exemple) est aussi appelé le grand Autre par Lacan, dans le sens que le grand Autre organise et déploie l’autre symbolique pendant que lui-même reste exclu de lui. L'univers se révète dans le particulier, dans le symptôme, comme par exemple le lapsus révèle chez Freud la vérité.

L'inconscient, structuré comme le langage, s'oriente vers des objets particuliers du désir. De tels objets sont contingents, bien qu'ils doivent trouver leur place dans nos cadres mentaux pour que l'on puisse les désirer. Ils ont certaines qualités — un de ces êtres que l'objet nous retire. Le désir, comme le disait Luis Buñuel, est toujours un « objet obscur ».

Ces objets constituent le symptôme de l'être humain, mais ils peuvent aussi devenir son opposé : son fétiche. Pour Zizek, le fétiche est effectivement la contrepartie du symptôme ; fonctionnant comme une feinte, il structure notre vie entière dans le but de la supporter. Le fétiche est l'incorporation d'un mensonge qui nous permet d'endurer l'insupportable vérité. (Slavoj Zizek, 2000). Ceci est le réel lui-même (dans son sens lacanien), un objet isolé (l'« objet petit a ») dont la présence, fascicinante et significatrice, garantit le réel structuré, l'ordre social. Ce réel rend possible la distanciation avec la réalité quotidienne : on introduit un objet qui n'a pas de place, qui ne peut être nommé ou symbolisé d'une manière ou d'une autre. Zizekaffirme que toute structure symbolique doit contenir un élément qui incorpore le moment de l'impossibilité autour duquel il est organisé. Ceci est simultanément impossible et réel (dans son effet). Le symptôme, d'un autre côté, est le retour de la vérité oppressée sous une forme différente.

Zizekexplique cet objet petit a — ce que Hitchcock appelle le MacGuffin — de cette manière :

« MacGuffin est l’objet petit a pur et simple : le manque, la remémoration du réel que produit en mouvement le mouvement symbolique de l'interprétation, un trou dans le centre de l'ordre symbolique, le seul aspect de secrets devant être expliqués, interprétés, etc. » (Love thy symptom as thyself, Aime ton symptôme comme toi-même.)

Le réel, le symbolique et l'imaginaire


Le réel

Ici le réel est un terme plutôt énigmatique, et ne doit pas être confondu avec réalité. Pour nous, la réalité est construite symboliquement ; le réel, toutefois, c'est le noyau dur, le trauma qui ne peut être symbolisé, c'est-à-dire exprimé en mots. Le réel n'a pas d'existence positive ; il existe seulement en étant barré.

Ce n'est pas toute la réalité qui peut être démasqué comme une fiction ; seulement les choses — des points indéterminés — qui ont une relation avec l'antagonisme social, la vie, la mort et la sexualité. Ceux-ci doivent être supportés lorsque symbolisés. Le réel n'est pas une sorte de réalité derrière la réalité, mais plutôt le vide qui rend incomplète et inconsistante la réalité. C'est l'écran des fantasmes, le seul véritable écran qui tord notre perception de la réalité. La triade du symbolique/imaginaire/réel se reproduit dans chaque partie de la subdivision. Il y a donc trois modalités du réel :

* le réel symbolique :
le signifiant réduit à des formules insensées, (comme en physique quantique qui, comme toute science, empoigne le réel, mais ne reproduit que des concepts à peine compréhensibles ;
* le réel réel :
une chose horrible, qui traduit le sens d'horreur dans les films d'horreur ;
* le réel imaginaire :
quelque chose d'insondable qui imprègne les choses d'une trace du sublime. Cette forme est le réel devenant perceptible dans le film The Full Monty, par exemple dans le fait de dénuder les personnages sans emploi, en d'autres mots, à travers le geste de dégradation volontaire, quelque chose de l'ordre du sublime, devient visible.

La psychanalyse enseigne que la réalité (postmoderne) n'est précisément pas vue comme une narration, mais plutôt que le patient doit reconnaître, supporter, et rendre fictif le noyau dur du réel dans sa propre fiction.


Le symbolique

Le symbolique commence avec l'acquisition du langage, ils sont corelatifs. C'est de cela seulement que les subordonnés s'inclinent devant le roi. En même temps, il y a toujours une certaine distance en direction du réel (sauf dans le cas de la paranoïa) : ce n'est seulement le cas du mendiant fou qui croit être roi, mais aussi du roi qui croit être réellement un roi. Ce dernier n'a que « mandat symbolique » d'un roi.

* le symbolique réel est le signifiant réduit à une formule insensée ;
* le symbolique imaginaire en tant que symbolique jungiennne ;
* le symbolique symbolique en tant que discours et langage sensé.

L'écran comme moyen de communication dans le cyberespace : comme une interface, il nous réfère à la médiation symbolique de la communication, à un abîme entre l'émetteur et la « position de l'émetteur » (comme le surnom ou l'adresse courriel). « Je » ne coïncide jamais exactement avec le signifiant, je ne m'invente pas : mais plutôt mon existence virtuelle était dans un certain sens déjà cofondé avec l'avènement du cyberespace. Ici aussi, comme vie sociale, les réseaux symboliques circulent autour des noyaux du réel. C'est une réponse à une question de Zizeksouvent posée sous la forme d'une inversion : « Il ne s'agit pas de demander si nous pouvons apprendre quelque chose du cyberespace à partir de la vie, mais plutôt si nous pouvons apprendre quelque chose de la vie à partir du cyberespace. » Ces inversions servent la psychanalyse théorique, c'est-à-dire à la psychanalyse appliquée, cela ne cherche pas simplement les travaux artistiques, mais plutôt de créer une nouvelle perspective au quotidien, de renouveller un sens à l'étrangeté de la vie de tous les jours, et par l'entremise des objets de développer la théorie.

Les réseaux symboliques, c'est notre réalité (sociale).


L'imaginaire

L'imaginaire est situé au niveau de la relation du sujet à lui-même. C'est le regard fixe de l'Autre dans le stade du miroir, l'illusoire erreur de reconnaissance, comme Lacan conclue, citant Rimbaud : « Je est un autre ». L'imaginaire est la fantaisie fondamentale qui est inaccessible à notre expérience psychique et élevé au niveau de l'écho du fantasme dnas lequel nous trouvons les objets du désir. Nous pouvons ici diviser l'imaginaire en réel imaginaire (le fantasme qui suppose la place du réel), un imaginaire imaginaire (l'image/écran lui-même qui sert comme un leure), et l'imaginaire symbolique (les archétypes de Jung et de la pensée New Age). L'imaginaire ne peut jamais être définitivement appréhendé, et ce, parce que tout discours sur lui est déjà de l'ordre du symbolique.

Selon Lacan (dans le Séminaire XX), tous les niveaux sont interconnectés sous la forme d'anneaux borroméens, c'est-à-dire comme trois anneaux reliés ensemble d'une tel façon que la déconnexion d'un des anneaux entraîne la déconnexion des autres.


Post-modernisme
Cet article n'est pas fini. Son état est provisoire et sera modifié. Une version améliorée est en préparation.

* Veuillez prendre son état actuel avec prudence : Le plan et le contenu peuvent être incomplets, ou en révision.
* Pour participer à cette amélioration, il vous est recommandé de consulter la page de discussion au préalable.

Critique

Zizek, qui est parfois considéré comme un philosophe-entertainer, applique sa psychanalyse aux problèmes de la société contemporaine. Il serait possible de voir cela comme un problème puisque ces théories, parmi d'autres, ont été conceptualisées lors de situations précaires (voir l'utilisation de Zizekdu terme symptôme, sinthomme, etc.). Le changement, pour lui, est donc toujours vu comme un point culminant dans le symbolique, comme une « action pour traverser le fantasme ». De cette manière, il est impossible de parler d'évolution, de processus d'apprentissage et en même temps d'englober les conditions sociales et le mode d'action social.


Bibliographie

* (en) Lacanian Ink et bibliographie

Œuvres

* 2002 : Le spectre rode toujours. Actualité du manifeste du parti communiste, Nautilus.
* 2004 : Vous avez dit totalitarisme ? Cinq interventions sur les (més)usages d'une notion, Paris, Editions Amsterdam, traduction de l'anglais par Delphine Moreau et Jérôme Vidal (la table des matières et l'introduction peuvent être lues sur le site des Editions Amsterdam).
* 2004 : La subjectivité à venir.
* 2004 : Plaidoyer en faveur de l'intolérance, Climats.
* 2005 : Que veut l'Europe, Climats.
* 2005 : Lacrimæ rerum. Essais sur Kieslowski, Hitchcock, Tarkovski et Lynch, Paris, Editions Amsterdam, traduction de Christine Vivier (un large extrait de l'essai sur Lynch peut être lu sur le site des Editions Amsterdam).
* 2005 : Bienvenue dans le désert du réel, Flammarion.
* 2006 : La marionnette et le nain. Le christianisme entre perversion et subversion, Le Seuil

Videos

* (en) « Love Without Mercy » - New York, Deitch Projects, 10 mars 2003
* (en) Introduction « Love Without Mercy » - New York, Deitch Projects
* (en) « Welcome to the Desert to the Real » - New York, Tilton Gallery, 14 novembre 2001