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Origine : http://fr.wikipedia.org/wiki/Slavoj_%C5%BDi%C5%BEek
Slavoj Zizekest un philosophe slovène né le 21 mars
1949 à Ljubljana, en ex-Yougoslavie.
Zizeka reçu son doctorat de philosophie de l'université
de Ljubljana et a étudié à l'Université
de Paris.
Zizekest actuellement professeur à la European Graduate
School et chercheur post-doctoral à l'Institut de sociologie
de l'université de Ljubljiana, en Slovénie. Il est
régulièrement invité dans les universités
du monde, particulièrement aux États-Unis (Columbia,
Princeton, New School for Social Research, New York et University
of Michigan).
Zizekest bien connu pour son utilisation des travaux de Jacques
Lacan sous l'angle de la culture populaire. En plus de son travail
comme interprète de la psychanalyse lacanienne, il a écrit
sur grand nombre de sujet comme le fondamentalisme, la tolérance,
la rectitude politique, la mondialisation, la subjectivité,
les droits de la personne, le mythe, le cyberespace, le post-modernisme,
le multiculturalisme, ou encore sur des personnalités comme
Lénine, David Lynch ou Alfred Hitchcock.
En 1990 il fut candidat présidentiel pour le parti Démocratie
libérale slovène (Liberalna Demokracija Slovenije).
Plus récemment, il a causé un émoi dans le
monde de la théorie sociale en écrivant le texte d'un
catalogue de la compagnie Abercrombie & Fitch. Il est largement
perçu comme un conférencier coloré qui n'a
pas peur des controverses.
La formation du sujet
Zizekécrit sur les identités — son travail
est largement redevable à l'explication de la formation identitaire
du psychanalyste Jacques Lacan. La théorie de Lacan est articulée
en trois concepts : le symbolique, l’imaginaire et le réel.
L'anxiété et le désir — et les processus
similaires de l'ordre de l'invisible — génèrent
du sens et guident les actions dans la construction de la réalité.
Le symbolique (l'ordre social, par exemple) est aussi appelé
le grand Autre par Lacan, dans le sens que le grand Autre organise
et déploie l’autre symbolique pendant que lui-même
reste exclu de lui. L'univers se révète dans le particulier,
dans le symptôme, comme par exemple le lapsus révèle
chez Freud la vérité.
L'inconscient, structuré comme le langage, s'oriente vers
des objets particuliers du désir. De tels objets sont contingents,
bien qu'ils doivent trouver leur place dans nos cadres mentaux pour
que l'on puisse les désirer. Ils ont certaines qualités
— un de ces êtres que l'objet nous retire. Le désir,
comme le disait Luis Buñuel, est toujours un « objet
obscur ».
Ces objets constituent le symptôme de l'être humain,
mais ils peuvent aussi devenir son opposé : son fétiche.
Pour Zizek, le fétiche est effectivement la contrepartie
du symptôme ; fonctionnant comme une feinte, il structure
notre vie entière dans le but de la supporter. Le fétiche
est l'incorporation d'un mensonge qui nous permet d'endurer l'insupportable
vérité. (Slavoj Zizek, 2000). Ceci est le
réel lui-même (dans son sens lacanien), un objet isolé
(l'« objet petit a ») dont la présence, fascicinante
et significatrice, garantit le réel structuré, l'ordre
social. Ce réel rend possible la distanciation avec la réalité
quotidienne : on introduit un objet qui n'a pas de place, qui ne
peut être nommé ou symbolisé d'une manière
ou d'une autre. Zizekaffirme que toute structure symbolique doit
contenir un élément qui incorpore le moment de l'impossibilité
autour duquel il est organisé. Ceci est simultanément
impossible et réel (dans son effet). Le symptôme, d'un
autre côté, est le retour de la vérité
oppressée sous une forme différente.
Zizekexplique cet objet petit a — ce que Hitchcock appelle
le MacGuffin — de cette manière :
« MacGuffin est l’objet petit a pur et simple : le
manque, la remémoration du réel que produit en mouvement
le mouvement symbolique de l'interprétation, un trou dans
le centre de l'ordre symbolique, le seul aspect de secrets devant
être expliqués, interprétés, etc. »
(Love thy symptom as thyself, Aime ton symptôme comme toi-même.)
Le réel, le symbolique et l'imaginaire
Le réel
Ici le réel est un terme plutôt énigmatique,
et ne doit pas être confondu avec réalité. Pour
nous, la réalité est construite symboliquement ; le
réel, toutefois, c'est le noyau dur, le trauma qui ne peut
être symbolisé, c'est-à-dire exprimé
en mots. Le réel n'a pas d'existence positive ; il existe
seulement en étant barré.
Ce n'est pas toute la réalité qui peut être
démasqué comme une fiction ; seulement les choses
— des points indéterminés — qui ont une
relation avec l'antagonisme social, la vie, la mort et la sexualité.
Ceux-ci doivent être supportés lorsque symbolisés.
Le réel n'est pas une sorte de réalité derrière
la réalité, mais plutôt le vide qui rend incomplète
et inconsistante la réalité. C'est l'écran
des fantasmes, le seul véritable écran qui tord notre
perception de la réalité. La triade du symbolique/imaginaire/réel
se reproduit dans chaque partie de la subdivision. Il y a donc trois
modalités du réel :
* le réel symbolique :
le signifiant réduit à des formules insensées,
(comme en physique quantique qui, comme toute science, empoigne
le réel, mais ne reproduit que des concepts à peine
compréhensibles ;
* le réel réel :
une chose horrible, qui traduit le sens d'horreur dans les films
d'horreur ;
* le réel imaginaire :
quelque chose d'insondable qui imprègne les choses d'une
trace du sublime. Cette forme est le réel devenant perceptible
dans le film The Full Monty, par exemple dans le fait de dénuder
les personnages sans emploi, en d'autres mots, à travers
le geste de dégradation volontaire, quelque chose de l'ordre
du sublime, devient visible.
La psychanalyse enseigne que la réalité (postmoderne)
n'est précisément pas vue comme une narration, mais
plutôt que le patient doit reconnaître, supporter, et
rendre fictif le noyau dur du réel dans sa propre fiction.
Le symbolique
Le symbolique commence avec l'acquisition du langage, ils sont
corelatifs. C'est de cela seulement que les subordonnés s'inclinent
devant le roi. En même temps, il y a toujours une certaine
distance en direction du réel (sauf dans le cas de la paranoïa)
: ce n'est seulement le cas du mendiant fou qui croit être
roi, mais aussi du roi qui croit être réellement un
roi. Ce dernier n'a que « mandat symbolique » d'un roi.
* le symbolique réel est le signifiant réduit à
une formule insensée ;
* le symbolique imaginaire en tant que symbolique jungiennne ;
* le symbolique symbolique en tant que discours et langage sensé.
L'écran comme moyen de communication dans le cyberespace
: comme une interface, il nous réfère à la
médiation symbolique de la communication, à un abîme
entre l'émetteur et la « position de l'émetteur
» (comme le surnom ou l'adresse courriel). « Je »
ne coïncide jamais exactement avec le signifiant, je ne m'invente
pas : mais plutôt mon existence virtuelle était dans
un certain sens déjà cofondé avec l'avènement
du cyberespace. Ici aussi, comme vie sociale, les réseaux
symboliques circulent autour des noyaux du réel. C'est une
réponse à une question de Zizeksouvent posée
sous la forme d'une inversion : « Il ne s'agit pas de demander
si nous pouvons apprendre quelque chose du cyberespace à
partir de la vie, mais plutôt si nous pouvons apprendre quelque
chose de la vie à partir du cyberespace. » Ces inversions
servent la psychanalyse théorique, c'est-à-dire à
la psychanalyse appliquée, cela ne cherche pas simplement
les travaux artistiques, mais plutôt de créer une nouvelle
perspective au quotidien, de renouveller un sens à l'étrangeté
de la vie de tous les jours, et par l'entremise des objets de développer
la théorie.
Les réseaux symboliques, c'est notre réalité
(sociale).
L'imaginaire
L'imaginaire est situé au niveau de la relation du sujet
à lui-même. C'est le regard fixe de l'Autre dans le
stade du miroir, l'illusoire erreur de reconnaissance, comme Lacan
conclue, citant Rimbaud : « Je est un autre ». L'imaginaire
est la fantaisie fondamentale qui est inaccessible à notre
expérience psychique et élevé au niveau de
l'écho du fantasme dnas lequel nous trouvons les objets du
désir. Nous pouvons ici diviser l'imaginaire en réel
imaginaire (le fantasme qui suppose la place du réel), un
imaginaire imaginaire (l'image/écran lui-même qui sert
comme un leure), et l'imaginaire symbolique (les archétypes
de Jung et de la pensée New Age). L'imaginaire ne peut jamais
être définitivement appréhendé, et ce,
parce que tout discours sur lui est déjà de l'ordre
du symbolique.
Selon Lacan (dans le Séminaire XX), tous les niveaux sont
interconnectés sous la forme d'anneaux borroméens,
c'est-à-dire comme trois anneaux reliés ensemble d'une
tel façon que la déconnexion d'un des anneaux entraîne
la déconnexion des autres.
Post-modernisme
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Critique
Zizek, qui est parfois considéré comme
un philosophe-entertainer, applique sa psychanalyse aux problèmes
de la société contemporaine. Il serait possible de
voir cela comme un problème puisque ces théories,
parmi d'autres, ont été conceptualisées lors
de situations précaires (voir l'utilisation de Zizekdu terme
symptôme, sinthomme, etc.). Le changement, pour lui, est donc
toujours vu comme un point culminant dans le symbolique, comme une
« action pour traverser le fantasme ». De cette manière,
il est impossible de parler d'évolution, de processus d'apprentissage
et en même temps d'englober les conditions sociales et le
mode d'action social.
Bibliographie
* (en) Lacanian Ink et bibliographie
Œuvres
* 2002 : Le spectre rode toujours. Actualité du manifeste
du parti communiste, Nautilus.
* 2004 : Vous avez dit totalitarisme ? Cinq interventions sur les
(més)usages d'une notion, Paris, Editions Amsterdam, traduction
de l'anglais par Delphine Moreau et Jérôme Vidal (la
table des matières et l'introduction peuvent être lues
sur le site des Editions Amsterdam).
* 2004 : La subjectivité à venir.
* 2004 : Plaidoyer en faveur de l'intolérance, Climats.
* 2005 : Que veut l'Europe, Climats.
* 2005 : Lacrimæ rerum. Essais sur Kieslowski, Hitchcock,
Tarkovski et Lynch, Paris, Editions Amsterdam, traduction de Christine
Vivier (un large extrait de l'essai sur Lynch peut être lu
sur le site des Editions Amsterdam).
* 2005 : Bienvenue dans le désert du réel, Flammarion.
* 2006 : La marionnette et le nain. Le christianisme entre perversion
et subversion, Le Seuil
Videos
* (en) « Love Without Mercy » - New York, Deitch Projects,
10 mars 2003
* (en) Introduction « Love Without Mercy » - New York,
Deitch Projects
* (en) « Welcome to the Desert to the Real » - New York,
Tilton Gallery, 14 novembre 2001
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