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-could you tell briefly in wich conditions/context and how Zabalaza,
and then the ZACF, were built?
MS: The roots of what became the ZACF are to be found in the anti-apartheid
struggle of the late 1980s and early 1990s, with the formation of
two semi-clandestine anarchist federations, one in Johannesburg
and another in Durban, within the anarcho-punk movement. So the
initial conditions were one of low-intensity civil war between the
white and black nationalist organisations, and the organised anarchists
took a strong stand against neo-fascism, nationalism and military
conscription. From this came the Workers' Solidarity Federation
in 1995 (a year after the first democratic elections). The WSF was
the first national anarchist organisation and developed a more comprehensive
platform of positions on race, class, gender, imperialism etc, most
of which remain the ideological foundation of the movement today.
The WSF had a significant number of trade union & shop-steward
members and was 50/50 black and white. It was dissolved for tactical
reasons in 1999 as the ANC began to move rightwards and trade unions
became difficult to operate in. In the interim before the ZACF was
founded in 2003, we ran the independent Workers' Library & Museum
(working-class meeting-place) in Johannesburg and the Zabalaza Books
propaganda unit. The rise of the radical new social movements from
about 2000 saw us help found the Anti-Privatisation Forum, and later
form the ZACF to participate directly in social movement activism.
So in practice, we have moved from semi-clandestinity to syndicalism
to social activism, depending on objective conditions within the
working class.
Pourrais-tu expliquer succinctement dans quelles conditions, quel
contexte et comment Zabalaza puis la ZACF ont été
créés?
MS : Les origines de la ZACF se situent dans la lutte anti-apartheid
entre la fin des années 1980 et le début des années
1990, avec la naissance au sein du mouvement anarcho-punk de deux
fédérations anarchistes à moitié clandestines,
l’une à Johannesburg et l’autre à Durban.
Donc, les conditions se situaient dans une guerre civile de basse
tension entre les organisations nationalistes blanches et noires,
et les anarchistes organisés ont pris des positions fortes
contre le néo-fascisme, le nationalisme et la conscription
militaire. De là est venue la Fédération de
Solidarité des Travailleurs (WSF) en 1995 (un an après
les premières élections démocratiques). La
WSF était la première organisation anarchiste développée
nationalement et était dotée d’une plateforme
plus globale avec des positions sur les races, les classes, les
genres, l’impérialisme, etc…, dont la plupart
reste dans le corpus idéologique du mouvement actuel. L
a WSF avait un nombre important de délégués
syndicaux et avait autant de membres noirs que blancs. En 1999,
tandis que l’ANC commençait à se droitiser et
que les fédérations rencontraient des difficultés
à agir dedans, elle a été dissoute pour des
raisons tactiques. Dès lors, avant la création de
la ZACF en 2003, nous avons géré le musée et
la bibliothèque des travailleurs autonomes (un lieu de rencontre
de la classe ouvrière) à Johannesburg et la maison
d’édition de documents militants Zabalaza. L’avènement
de nouveaux mouvements sociaux radicaux autour des années
2000 nous a aidé à impulser le Forum Anti-Privatisation
et, plus tard, à créer la ZACF afin de participer
directement à l’activisme dans les mouvements sociaux.
Donc, concrètement, nous sommes passés de la semi
clandestinité, puis au syndicalisme pour aboutir à
l’activisme social ; et cela selon les conditions objectives
de la classe ouvrière.
2) -what are nowaday the main struggles/actions they are involved
in?
MS: Today, our main private activity is internal political education
and strategy sessions, while our main public activity is what we
call "Red & Black Forums". These are public workshops
which give an anarchist-communist analysis of events. Previously,
they used to be small affairs attended by a handful of anarchists
and some friends. Today we sometimes get as many as 70 working-class
people to a meeting, in poor areas as far away as Sebokeng, south
of Soweto. The other big difference is that now instead of us inviting
people to a meeting, we are often invited ourselves to give two-day
Red & Black Forums in townships and squatter camps such as Orange
Farm. Other than that, we participate in demonstrations relating
to Iraq, Palestine and South African labour struggles - and have
mounted campaigns against repression in Oaxaca and prisoners in
Spain or Germany. We also have members living under the dictatorship
in Swaziland and we give them regular practical and ideological
support. The same goes for our anarchist comrades living under dictatorship
in Zimbabwe: the ZACF helped run a public solidarity campaign for
the youth of Zimbabwe in Johannesburg last December.
Aujourd’hui, quelles sont les principales luttes/actions,
dans lesquelles ils sont impliqués ?
MS : Actuellement, notre principale activité interne consiste
à élaborer des stages de formation politique et stratégique,
tandis que notre travail externe repose essentiellement sur l’organisation
de ce que l’on appelle des « Forums Rouge et Noir ».
Ce sont des ateliers qui proposent une analyse communiste-libertaire
de l’actualité. Avant, ces derniers étaient
petits et n’avaient d’utilité que pour les anarchistes
et certains amis. Aujourd’hui, nous pouvons parfois voir jusqu’à
70 travailleurs à un meeting dans une banlieue pauvre telle
que Sebokeng, dans le Sud de Soweto. L’autre grande différence
réside dans le fait qu’au lieu d’être à
l’initiative de la venue des gens aux meetings, nous sommes
invités à intervenir dans le cadre des Forums Rouge
et Noir de deux jours dans des banlieues et des squat tels qu’Orange
Farm. Sinon, nous participons à des manifestations sur l’Irak,
sur la Palestine, aux luttes sur les conditions de travail Sud-africaines
et enfin nous avons participer à des campagnes contre la
répression Oaxaca ou de soutien à des prisonniers
en Espagne ou en Allemagne. Nous avons des membres qui vivent sous
la dictature au Swaziland et nous leur apportons régulièrement
un soutien matériel et politique. De même pour les
camarades anarchistes qui vivent sous la dictature au Zimbabwe :
la ZACF a aidé à organiser une campagne publique de
solidarité pour la jeunesse du Zimbabwe en décembre
dernier.
3) -What are on your point of view the political/social emergencies
now in South Africa ?
MS: The two biggest political/social emergencies in South Africa
(and southern Africa more broadly) are no doubt a) gender violence,
and b) HIV/Aids. The slowness of the government in coming around
to admitting that HIV causes Aids has strengthened grassroots activist
organisations such as the Treatment Action Campaign, which uses
a combination of lawsuits and street demonstrations to force the
government's hand. The ZACF has no specific HIV/Aids policy (a failing
of ours), but has been very pro-active in interrogating its own
male members' behaviour towards women. We do, however, have too
few women in our organisation. Violent crime, especially against
women and children, has reached epidemic proportions especially
in poor areas, and is often falsely blamed on Africans from other
countries.
Millions of refugees, from Somalia, the Great Lakes, DRC, Zimbabwe
etc now live in South Africa, which means that xenophobia is increasingly
used by the populists to divert anger from the indigenous comprador
ruling class.
But at base, this social distortions of crime are the result of
extreme poverty in our region - which capitalism will refuse to
solve because it relies on a cheap labour pool to feather its nest.
De votre point de vue, quelles sont maintenant les urgences politiques/sociales
en Afrique du Sud?
MS : Les deux plus grandes urgences politique et sociale en Afrique
du Sud (et plus globalement dans le Sud de l’Afrique) sont
sans doute a) la violence de genre, et b) le Sida. La lenteur du
gouvernement à admettre que le VIH est la cause du Sida a
renforcé des organisations activistes combinant des recours
juridiques et des manifestations pour forcer la main du gouvernement,
telles que Campagne Action Traitement. La ZACF n’a pas de
politique spéciale à propos du Sida (c’est une
de nos lacunes), mais à été très active
dans la remise en cause de ses militants dans leurs comportements
vis-à-vis des femmes. Dans tous les cas, nous avons trop
peu de femmes dans notre organisation. Les crimes violents, principalement
contre les femmes et les enfants, ont atteint des proportions énormes
dans les quartiers les plus pauvres et sont souvent faussement imputés
aux immigrés. Des millions de réfugiés, de
Somalie, de la Région des Grands Lacs, de la République
Démocratique du Congo, du Zimbabwe, etc…, vivent maintenant
en Afrique du Sud ; ce qui veut dire que la xénophobie est
de plus en plus utilisée par les populistes afin de détourner
la colère vis-à-vis des exploiteurs locaux de la classe
dirigeante. Mais à la base, ces inégalités
sociales au travers du crime sont le résultat d’une
pauvreté extrême dans notre région ; pauvreté
que le capitalisme refuse de résoudre puisque pour se concentrer,
il se repose sur un bassin de main d’œuvre peu chère.
4) -what are ZACF links with social movement (even if the last
one is in the state you described)?
MS: The nature of our links has changed significantly over the
years. In the WSF days, most of us were unionised and several like
myself were shop-stewards. Today the climate has changed (my own
union has collapsed and I'm not unionised, but am considering joining
a Trotskyist-run union). So our first links to communities were
through organised workers, but now our contact is directly with
communities. But the social movements have proved more fruitful.
We have done a little work with, for example, supporting sweat-shop
workers in Soweto, but most of our work has been more within poor
communities. We tried to set up community food gardens in Motsoaledi
(a squatter-camp in Soweto), in Dlamini (a formal housing area in
Soweto) and in Sebokeng. The one in Motsoaledi still continues -
and has a popular community library and creche attached - whereas
the one in Dlamini was destroyed by ANC Youth League thugs and the
one in Sebokeng never took off.
These projects are about teaching working-class autonomy: that
the poor have enough skills, if they use them collectively, to solve
their own problems outside of the state which cares so little for
them. We have direct links into the prisons (and a network of jailed
guerrillas) through our Anarchist Black Cross / Anti-Repression
Network and have done significant prison-support work. In a wider
context, through the Anti-Privatisation Forum, we became well-known
to various struggling urban communities, and also to the 100,000-strong
Landless People's Movement (LPM). Although the social movements
have achieved much, they are currently in a state of retreat - often
because of the bad politics (sexism, opportunism, vanguardism etc)
of the Trotskyists and left populists who dominate the leadership
of many organisations. But we believe the anarchists, plus the autonomists
and some Stalinists have been honest, decent activists and so are
recognised by the social movements as trustworthy (we rate militants
by what they do, not so much by what they say).
Quels sont liens de la ZACF avec le mouvement social (même
si les derniers sont inclus dans la situation que vous avez décrite)
?
MS : La nature de nos liens a changé de façon significative
au fil des années. A l’époque de la WSF, la
plupart d’entre nous étions syndiqués et plusieurs,
comme moi, étaient délégués syndicaux.
Aujourd’hui la situation a changé (mon syndicat a disparu
et je ne suis pas syndiqué mais je réfléchis
à rejoindre un syndicat tenu par des trotskistes). Donc,
nos premiers liens avec les communautés se sont tissés
au travers des travailleurs organisés, mais maintenant nos
contacts se font directement avec les communautés. Mais les
mouvements sociaux se sont avérés être plus
fructueux. Par exemple, nous avons un peu soutenu les travailleurs
des ateliers clandestins de Soweto, mais la plupart de notre travail
s’est fait à l’intérieur des communautés
pauvres. Nous avons essayé de mettre en place des potagers
communautaires à Motsoaledi (un squat à Soweto), à
Dlamini (une occupation légale de Soweto) et à Sebokeng.
Celui de Motsoaledi continue toujours et a développé
en parallèle une bibliothèque et une crèche
populaires, alors que celui de Dlamini a été détruit
par des brutes de la section jeunesse de l’ANC, enfin celui
de Sebokeng n’a jamais marché. Ces projets avaient
pour but d’apprendre à la classe ouvrière à
être autonome : que les pauvres avaient assez de capacités,
s’ils les utilisaient collectivement, pour résoudre
leur propre problème en dehors de l’Etat qui se soucie
si peu d’eux. Nous avons des liens directes avec les prisons
(et un réseau de guérilléros incarcérés)
au travers de notre Anarchist Black Cross et de notre réseau
anti-répression et nous avons fait un travail assez fort
de soutien aux prisonniers. Dans un contexte plus large, à
travers le Forum Anti-Privatisation, nous sommes fait assez connaître
dans les communautés urbaines de luttes, et aussi dans le
gros groupe (100 000 adhérents) du Mouvement des Gens sans
Terre (LPM). Même si les mouvements sociaux réussissent
bien, ils sont souvent en stade de régression, majoritairement
à cause de mauvaises pratiques (sexisme, opportunisme, avant-gardisme,
etc…) des trotskistes et des populistes de gauche qui sont
prédominants dans les directions de beaucoup d’organisations.
Mais nous croyons que les anarchistes, les autonomes et certains
staliniens sont honnêtes, qu’ils sont des activistes
respectables et sont reconnus comme dignes de confiance (nous jugeons
les militants pour ce qu’ils font et pas tant pour ce qu’ils
disent).
5) -what about COSATU?
MS: Cosatu remains important to us because it is the country's
largest working-class formation, with about 1,8-million members.
It is about to embark on a massive (@1-million public sector unionists)
general strike (May 30) over wage increases. They will strike alongside
Fedusa, Nactu and independent unions, which is an important show
of unity for union federations previously divided by ideology, now
united as workers. Cosatu's ideologues believe that starting in
2002, they managed to reverse the rightward, neoliberal drift of
the ANC, but this has yet to be seen in terms of ANC policy. However,
Cosatu has from about a year ago, started making overtures to the
social movements saying we must work together. This is both because
union membership is changing because of creeping casualisation,
and because of the great layer of unemployed (40% of the working
population by union estimates) that can also be mobilised if we
work together. The ZACF is in favour of a convergence of these forces
- so long as it remains along class lines and the social movements
are not compromised by working with a union federation allied to
the ruling party (there are many factions within Cosatu that are
deeply critical of the ANC). The ZACF has been discussing the possibility
of establishing syndicalist cells within existing trade unions in
at least two areas: the University of the Witwatersrand and at Independent
Newspapers.
Et à propos de la COSATU ?
MS : Cosatu reste importante, à nos yeux parce que, avec
1,8 million d’adhérents, elle reste la plus grosse
organisation de la classe ouvrière. Elle est sur le point
(le 30 mai) de déclencher une grève générale
massive (à peu près un million d’adhérents
dans la fonction publique) à propos d’augmentation
des salaires. Ses militants vont faire grève aux côtés
de ceux de Fedusa, Nactu et de fédérations indépendantes,
ce qui est une démonstration importante d’unité
; auparavant divisées par l’idéologie et maintenant
unifiées en tant que travailleurs. Les idéologues
de Cosatu croient que, ayant commencé en 2002, ils ont réussi
a renversé l’aile droite, la tendance néo-libérale
de l’ANC, mais cela reste à prouver concrètement
au travers de la politique de l’ANC. En tout cas, depuis un
an, Cosatu a commencé à créer des ouvertures
en affirmant la nécessité de travailler en partenariat
avec les mouvements sociaux. Cette position s’explique à
la fois par le changement du militantisme syndical dû à
la précarisation rampante et par la forte proportion de chômeurs
(40% de la population active selon les sources du syndicat) pouvant
aussi être mobilisée si nous travaillons ensembles.
La ZACF est pour la convergence de ces forces, tant qu’elles
restent sur une ligne de lutte des classes et que les mouvements
sociaux ne se compromettent pas en travaillant avec un syndicat
allié au parti gouvernant (au sein de Cosatu, il y a beaucoup
de courants qui critiquent fortement l’ANC). La ZACF continue
à débattre sur la possibilité de monter des
cellules syndicales au sein de fédérations déjà
existantes dans au moins deux régions : l’université
de Witwatersrand et dans le journal Independent Newspapers.
6) -what are the main problems the anarcho-communist stream is
confronted with in South Africa?
MS: Our biggest ideological challenge is the dominance among the
popular classes of the ANC's black nationalist ideology which peddles
the myth of the "National Democratic Revolution". Fortunately,
over time, segments of the popular classes (especially the unemployed
and the farm-labour tenants) have come to see that this "Revolution"
was about the ANC enabling the survival of white capital's exploitation
in exchange for a few seats at the feast for black leaders. Also,
we have deliberately called ourselves the Zabalaza (Struggle) Anarchist
Communist Federation to try to establish a true grassroots communism
- and to distinguish it from the SACP's weak social-democratic version.
But still, the SACP has huge numbers and resources compared to us.
Which takes us to our biggest practical challenge: extreme poverty.
Even many of our own members face hunger on a daily basis and the
organisation is not wealthy enough to feed them (hence the food-garden
idea, but it has been plagued with problems like community members
wanting to turn it into a small business). We are not a charity,
but a political organisation. Still, it is hard to operate in such
conditions.
The working class, so impoverished, becomes prey to fly-by-night
religious sects, labour brokers, loan-sharks, and political demagogues
who promise them "a better life" (the ANC slogan).
Quels sont les principaux problèmes rencontrés par
le courant communiste-libertaire en Afrique du Sud?
MS: Notre principal défi idéologique se porte sur
le combat contre la domination de l’idéologie nationaliste
noire de l’ANC qui répand le mythe de la « Révolution
Nationale Démocratique » dans les classes populaires.
Heureusement, au fil du temps, des segments de cette dernière
(essentiellement les chômeurs et les ouvriers agricoles) ont
commencé à voir que cette « Révolution
» de l’ANC permettait la survie du capitalisme blanc
en échange de quelques places au banquet pour des leaders
noirs. Aussi nous nous sommes délibérément
appelés la Fédération Anarchiste Communiste
Zabalaza (lutte) pour essayer de proposer les bases d’un vrai
communisme et de le distinguer de la très faible version
sociale démocrate du SACP. Mais encore maintenant, le SACP
a des ressources bien plus conséquentes que nous. Ce qui
nous amène à notre plus gros défi sur le terrain
: la pauvreté extrême. Même beaucoup de nos membres
doivent faire face à la faim quotidienne et l’organisation
n’est pas assez puissante pour les nourrir (d’où
l’idée de potager, mais cela a été rongé
de problèmes tels que des membres de communautés voulant
les transformer en petites affaires). Nous ne sommes pas une association
caritative, mais une organisation politique. Ainsi, c’est
dur d’agir dans de telles conditions. La classe ouvrière,
tant appauvrie, est devenue la proie des sectes religieuses ésotériques,
des exploiteurs des travailleurs pauvres, des usuriers et des politiciens
démagogues qui lui promettent « une meilleure vie »
(le slogan de l’ANC).
7) -you say the anarchist message is starting to spead: how do
you notice this process?
MS: We notice this whenever we run into a black person in a township
who describes themselves as anarchist despite having never met us.
We notice it by the great interest that our Red & Black Forums
generate, and by the invitations we have been receiving to hold
such Forums in poor areas (we have even had an invitation to speak
to a radical miners'union in the far northern Limpopo province of
South Africa). We also notice it by the presence of actual anarchists
in Zimbabwe, Swaziland, Kenya and Morocco - and by the people who
get in contact with us from Sudan, or Uganda, or the Democratic
Republic of Congo or Nigeria wanting anarchist materials. Lastly,
we notice it by the noticeable presence of so many African trade
unions (nomatter how mainstream) at the I07 syndicalist congress
in Paris. Clearly, African workers are looking for a socio-political
model that is not corrupt like the "African socialism"
they know too well.
Tu dis que le message anarchiste commence à se répandre
: comment vous rendez-vous compte de cette évolution ?
MS : Nous le voyons à chaque fois que nous croisons une
personne noire dans un ghetto qui se décrit comme anarchiste
sans jamais nous avoir rencontré. Nous le voyons dans le
grand intérêt généré par nos Forums
Noir et Rouge et dans les invitations que nous recevons pour tenir
de tels forums (nous avons même reçu une invitation
pour intervenir dans le cadre d’un syndicat radical de mineurs
de la province de Limpopo, très au Nord du pays). Nous le
voyons aussi dans la présence actuelle d’anarchistes
au Zimbabwe, au Swaziland, au Kenya et au Maroc et au travers de
personnes du Soudan, du Kenya, de l’Ouganda ou de la République
Démocratique du Congo prenant contact avec nous et voulant
du matériel anarchiste. Enfin, nous le voyons dans la présence
notoire de tant de syndicats africains (peu importe quel est leur
principal courant) au Congrès syndicaliste I 07 à
Paris. Les travailleurs africains cherchent clairement un modèle
sociopolitique qui n’est pas corrompu comme le « socialisme
africain » qu’ils ne connaissent que trop.
8) -what are the connexions with other anarcho-communist or anarchist
organizations in Africa and "in the world"?
MS: Historically, the Workers' Solidarity Movement (Ireland) has
been our most consistent supporter, and their solidarity has been
considerably added to over the years by practical and ideological
support from the likes of the SAC (Sweden), CGT (Spain), CNT (France),
FAF (France), WSA (USA) and ART (New Zealand). We have also established
close ties in recent years with NEFAC (USA/Canada), FdCA (Italy),
CIPO-RFM (Mexico), OCL (Chile), FAG & FARJ (Brazil), FAU (Uruguay),
AKI (Turkey), OAE (Greece), ACT (Lebanon) and others. Practically,
we have oriented ourselves towards the "social insertion"
practice of the Latin American "especifista" organisations.
We are proud to count as our comrades anarchist activists from the
MLCE (Cuban exile), Pakistan, Iran, Iraq and other places that are
very tough to organise in. In Africa, we have lost touch with the
Awareness League (Nigeria), though we hear that it is still operating
in the north, but still have contacts with Brahim Filali (Morocco)
and the Wiyathi Collective (Kenya). The situation in better in the
south with a ZACF presence in Swaziland and with good relations
with anarchists among the Uhuru Network in Zimbabwe. As for Alternative
Libertaire, we work alongside you in the anarkismo.net project (and
met your militants at Autre Futur in Paris in 2000)! We also hope
to establish closer relations so that AL can keep us informed on
developments in Francophone Africa, while we tell you what is going
on in Anglophone Africa.
Quels sont vos contacts avec les autres organisations communistes
libertaires ou anarchistes en Afrique et dans le Monde ?
MS : Historiquement, le Mouvement de Solidarité des Travailleurs
(Irlande) a été notre plus grand soutien, et, au fil
des années, leur solidarité s’est considérablement
étoffée par des aides tant du point de vue idéologique
que pratique de la part d’organisations sœurs telles
que la SAC (Suède), la CGT (Espagne), la CNT (France), la
FA (France), le WSA (USA) et l’ART (Nouvelle Zélande).
Depuis ces dernières années, nous sommes aussi en
contact très étroit avec la NEFAC (USA/Canada), la
FdCA (Italie), le CIPO-RFM (Mexique), l’OCL (Chili), la FAG&FARJ
(Brésil), la FAU (Uruguay), l’AKI (Turquie), l’OAE
(Grèce), l’ACT (Liban) e d’autres encore. Pour
ce qui est des luttes, nous nous sommes orientés vers les
pratiques d’ « insertion sociale » des organisations
« especifista » latino-américaines. Nous sommes
fiers d’avoir comme camarades des activistes anarchistes du
MLCE (des exilés cubains), du Pakistan, d’Iran, d’Irak
et d’autres endroits où il est très difficile
de s’organiser. En Afrique, nous avons perdu de vue la Ligue
de la Conscience, bien que nous ayons entendu dire qu’elle
était toujours active dans le Nord, mais nous sommes toujours
en contact avec Brahim Filali (Maroc) et le collectif Wiyathi (Kenya).
La situation est meilleure au Sud avec la présence de la
ZACF au Swaziland et des bonnes relations avec les anarchistes du
réseau Uhuru du Zimbabwe. Il en est de même avec Alternative
Libertaire, nous travaillons à vos côtés sur
le projet Anarkismo.net (et nous avons rencontré vos militants
à Paris en 2000 à l’occasion d’Autre Futur)
! Nous espérons aussi établir des relations plus étroites
pour qu’AL puisse nous informer de l’actualité
en Afrique francophone, tandis que nous pouvons vous parler de ce
qui se passe en Afrique anglophone.
Texte traduit et transmis par SNC
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