"Nouveau millénaire, Défis libertaires"
Licence
"GNU / FDL"
attribution
pas de modification
pas d'usage commercial
Copyleft 2001 /2014

Moteur de recherche
interne avec Google
Les habits neufs de la politique mondiale
Néolibéralisme et néoconservatisme.
Wendy Brown, Les Prairies ordinaires, 2007, 146 p., 12 e.
Pascal Pradon

Origine : http://www.scienceshumaines.com/les-habits-neufs-de-la-politique-mondiale_fr_21641.html

Par quelle ruse l’association entre les discours néolibéraux et le fondamentalisme religieux a-t-elle pu mettre à mal les pratiques démocratiques libérales ? Wendy Brown fait sienne cette interrogation pour analyser l’impact du néolibéralisme et du néoconservatisme sur la transformation de la vie politique américaine.

L’auteure, professeure de science politique à Berkeley, considère de façon radicalement nouvelle ces deux doctrines comme des « rationalités politiques « distinctes et complémentaires. Le néolibéralisme est une « forme spécifique de logique politique normative « qui « organise la sphère politique, les pratiques gouvernementales et la citoyenneté « Cette analyse, inspirée par Michel Foucault, ne prend pas le néolibéralisme pour une théorie économique mais bien plutôt comme une idéologie politique. Le néoconservatisme s’apparente, quant à lui, davantage à une doctrine politique et morale reposant sur un modèle théologique de l’État.

Résultat :

le projet des conservateurs américains actuellement au pouvoir est habité par une contradiction. En effet, comment conjuguer le sujet néolibéral « indifférent à l’altruisme « avec un « sujet néoconservateur dévoué, patriote et honnête « De même, le fait que chaque aspect du néolibéralisme concoure à l’enrichissement des nantis va à l’encontre de la nécessaire dépendance des néoconservateurs envers les classes moyennes inférieures et ouvrières qui forment leur clientèle électorale.

Or ce sont celles qui justement souffrent le plus du changement de paradigme. Peut-on lutter contre cette culture politique antidémocratique qui voudrait substituer la vie familiale et consumériste à la participation politique ? Pour cela il faudrait se recentrer sur l’essentiel. Non pas se battre pour conserver les acquis hérités de haute lutte mais se poser la question dont le reste découle : croyons-nous encore au vieil idéal athénien de la participation démocratique et que le peuple puisse ou doive se gouverner en partageant autant que possible les divers pouvoirs ?