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Date: Fri, 23 Jan 2004 20:17:42 +0100
Subject: [anarnantes] débat sur le voile
Puisque débat sur la voile il y a.....
Un texte de travail issu du Collectif National Droits Des Femmes...
pas libertaire mais avec des rappels historiques intérréssants.
Flo
CONTRIBUTION AU DEBAT SUR LA LAICITE ET LES DROITS DES FEMMES
(Version corrigée)
Préambule
Le texte qui suit a comme seul but de tenter d'ouvrir un débat
de fond parmi les féministes soucieuses de défendre
à la fois les droits des femmes et de faire échec
au racisme et ceci en regardant les réalités en face.
Ce n'est qu'une contribution en vue de sortir de notre paralysie
collective, chacune d'entre nous ayant été contrainte
d'agir seule ces derniers mois.
I) La Laïcité
En France, cette notion recouvre des principes généraux
qui organisent la vie publique, et la vie scolaire en particulier,
qui ont été codifiés dans une série
de textes fondamentaux comme la déclaration des droits de
l'homme et du citoyen de 1789, le préambule de la Constitution
de 1946, repris en 1958, ainsi que dans des lois. On peut citer
notamment celle de 1881 rendant l'école primaire et les maternelles
gratuites ; celle de 1882 qui rend l'instruction primaire obligatoire
jusqu'à 14 ans pour les enfants des deux sexes, français
et étrangers ; celle de 1886 qui confie à des enseignants
exclusivement laïcs l'enseignement dans l'école publique
; celle enfin sur la séparation des Eglises et de l'Etat
qui mettait fin au régime concordataire instauré par
Napoléon 1er et qui supprimait tout financement par l'Etat
des ministres des cultes et des activités religieuses. Cependant
l'établissement d'un statut spécifique pour les départements
d'Alsace-Moselle (et pour d'autres en dehors de la "métropole"),
la loi Debré en 1959 sur le financement des écoles
privées sous contrat ont largement écorné cette
indépendance de principe entre l'Etat et les religions (Jean
Boussinesq : La laïcité française, Le Seuil 1994).
Cette indépendance est censée garantir deux choses
: - la liberté de conscience (liberté des croyants,
des athées et agnostiques), l'Etat ne s'ingérant en
aucune manière dans la vie religieuse, sauf pour faire respecter
l'ordre public ; - l'égalité entre tous les citoyens,
quelles que soient leurs croyances et leurs convictions. La notion
d'égalité s'est élargie au cours du vingtième
siècle en France et ailleurs, puisqu' aujourd'hui la loi
interdit toute discrimination fondée sur le sexe, les choix
sexuels, etc.
La laïcité a été instaurée en France
après un combat difficile contre l'Eglise catholique qui
a toujours bénéficié de nombreux privilèges
en tant qu'église dominante (Henri Pena-Ruiz : Qu'est-ce
que la laïcité Folio Actuel Gallimard 2003). Mais la
laïcité n'a pas pour but d'éradiquer les religions
comme veulent le faire croire les dirigeants des pays islamistes.
Elle a pour but de favoriser la vie ensemble de citoyens et citoyennes
aux options religieuses et philosophiques différentes. (Pour
un point de vue musulman éclairé sur la question cf.
Soheib Bencheik, Marianne et le prophète, Grasset 1998)
II) La diversité religieuse.
Aujourd'hui, dans toute l'Europe, la diversité religieuse
s'est encore accentuée sous l'influence des vagues d'immigration
successives venues des anciennes colonies ou comme résultat
de la mondialisation avec son cortège de pauvreté
et de guerres etc. En France, la sécularisation de la société
amorcée il y a plusieurs décennies est contrebalancée
par la montée de l'Islam parmi par les jeunes de parents
ou grands parents immigrés, venus d'Afrique du Nord notamment.
Cette islamisation des banlieues n'est pas nouvelle mais elle est
aujourd'hui d'autant plus visible qu'elle se traduit pour une partie
des jeunes musulmans des deux sexes par une bataille politique pour
le droit de porter le voile à l'école (et dans le
monde du travail) au nom de la liberté et de l'égalité
entre toutes les religions.
III) Où en sommes nous ?
Les premiers conflits sur la question du voile ont surgi à
Creil en 1989. Suite aux premiers débats qui ont entouré
cette affaire le Conseil d'Etat avait formulé un avis considérant
que le port du voile n'était pas en soi contradictoire avec
le principe de laïcité. Cela le devenait quand il était
porté de manière ostentatoire et qu'il s'accompagnait
de prosélytisme. Membre de la rédaction des Cahiers
du féminisme en 1989, mes amies et moi étions plutôt
satisfaites de cet arrêté. Nous avions fait campagne
pour dédramatiser ces "affaires" et inviter le
mouvement féministe et tous les progressistes à ne
pas se tromper de débat et à ne pas tomber dans le
piège de la droite et de l'extrême droite promptes
à stigmatiser les jeunes musulmans. Nous étions optimistes
et faisions le pari que l'école publique et le mouvement
féministe feraient reculer ces phénomènes "marginaux".
Nous nous sommes trompées. Le port du voile s'est étendu.
Au niveau national, Hanifa Chérifi (la médiatrice
du gouvernement) parlait en avril 2003 de 150 affaires de voile,
conflictuelles par an contre 300 en 1994 mais les chiffres recensés
donnent une vision déformée de la réalité.
Ils s'appuient sur les cas ayant donné lieu à des
conflits ouverts mais bon nombre d'enseignants des banlieues populaires
confrontés à cette question, l'ont réglée
seuls. Dans les collèges et les lycées, comme à
la fac de Paris 8 par exemple (St-Denis), on observe, depuis deux
ou trois ans, de nombreuses filles voilées de manière
stricte. Il y a même des étudiantes qui se pointent
drapées de noir des pieds à la tête dans des
tchadors. Le voile n'est pas un phénomène majoritaire
mais ce n'est plus un phénomène totalement marginal.
IV) Pourquoi ?
Il n'y a pas une seule explication mais plusieurs :
1) Le contexte international marqué par l'offensive militaire
des Etats-Unis en Afghanistan, en Irak et le redoublement de l'agressivité
de la politique du gouvernement israëlien contre les palestiniens.
Face à cela, un certain nombre de jeunes cherchent ainsi
à manifester leur solidarité avec le peule palestinien
;
2) A cela vient s'ajouter, face aux discriminations subies en France,
la volonté de ne plus "raser les murs" (comme ont
été contraints de le faire leurs parents) et de revendiquer
pour les jeunes issus de l'immigration et pour l'Islam, l'égalité
avec les autres jeunes français et les autres religions ;
Il est évident que les politiques menées depuis 20
ans, par la droite et la gauche gouvernementale, contre les couches
populaires et qui se sont traduites par un chômage de masse
et la précarité et le développement des ghettos
sociaux, ont alimenté d'un côté la montée
de l'extrême droite et de l'autre les replis communautaires.
3) Cela peut s'expliquer également par la volonté
de certaines jeunes femmes de se "protéger" contre
l'agressivité sexiste qu'elles subissent chez elles ou dans
la rue : la loi de Dieu étant "supérieure"
à celle du père et des frères ; quand elles
portent un voile, les hommes sont censés les respecter.
4) Mais tous les facteurs précédents ne se seraient
pas traduits par le développement du port du voile dans les
établissements scolaires si des mouvements islamistes implantés
dans certains quartiers populaires depuis plusieurs années,
n'avaient pas cherché à convaincre leurs fidèles
et en particulier les jeunes filles qu'il fallait porter le voile
pour être une "bonne" musulmane. Le port du voile
n'est pas donc pas seulement l'expression d'une mode ponctuelle
ou de l'initiative de quelques jeunes filles plus pieuses que d'autres
mais le résultat d'une bataille politique au sens plein du
terme. Que disait la médiatrice du gouvernement Hanifa Chérifi
(nommée en 1994 et toujours en place) le 30 avril 2003 dans
L'Humanité à propos de ces jeunes femmes qui allaient
au tribunal pour défendre le port du voile ? : "J'ai
eu en face de moi des jeunes filles sûres d'elles mêmes
et nullement désorientées. Elles connaissent parfaitement
les aspects juridiques de la question et récitent par coeur
l'avis du Conseil d'Etat (...). J'ai voulu en savoir plus. J'ai
ainsi découvert l'existence d'un véritable réseau
de soutien à ces élèves, composé de
juristes, d'avocats, d'étudiants, de prédicateurs
organisés dans des associations islamistes connues, telles
que l'UOIF". Peut-être en rajoute-elle sur l'influence
des intégristes mais on ne peut la nier et faire comme si
elle n'existait pas. Le droit de porter en classe les signes religieux
a reçu le soutien en France de tous les représentants
officiels des religions.
Dans toute l'Europe, la religion catholique est à l'offensive
: demande que soit inscrite dans la "constitution" européenne
la référence au "patrimoine chrétien de
l'Europe" ; En Espagne, l'enseignement de la religion catholique
devient obligatoire dans les écoles publiques et la religion
catholique retrouve ainsi son statut de religion d'Etat. Les islamistes
les plus futés demandent, eux, la redéfinition d'une
laïcité "ouverte" permettant le port de tous
les insignes religieux.
V) La division du monde associatif
face à ce phénomène, plusieurs attitudes sont
possibles :
1) Pour certaines associations, le MRAP, la LDH, et des militantes
féministes comme C. Delphy, les débats sur le voile
ont été orchestrés par le gouvernement pour
masquer les vrais problèmes que sont les inégalités
économiques et sociales dans les banlieues et ne sont que
l'expression de "l'islamophobie" dominante liée
à la montrée de l'extrême droite et au passé
colonial de la France (tribune : Un voile sur les discriminations).
Dans ce sillage, certains considèrent que le combat des jeunes
musulmanes est un combat pour une liberté démocratique
et que la laïcité "à la française"
a fait son temps et qu'il faut instaurer une laïcité
"plus ouverte" qui autoriserait à l'école
l'affichage de tous les signes religieux. Ce courant a raison sur
un point. L'ampleur du débat sur le voile a effectivement
joué un rôle de diversion par rapport à la question
des inégalités économiques et sociales. Mais
ce courant se trompe sur une question d'importance. Contrairement
à ce qu'il pense, ce n'est pas le gouvernement qui a soulevé
le problème du voile. La droite était tout autant
divisée que la gauche, l'extrême gauche ou le mouvement
associatif. Ce sont les enseignant-e-s qui au fil des mois ont vu
se détériorer la situation non seulement au niveau
de leurs conditions de travail mais également face à
l'offensive politique de courants islamistes décidés
à en découdre sur le terrain de l'école. Or,
qui a voulu soutenir ces enseignant-e-s pour les aider à
résoudre ces questions sans alimenter le climat raciste ou
capituler devant le développement du voile ? Personne. Pire,
ils et elles ont été calomnié-e-s honteusement
comme des "islamophobes" par le courant antiraciste, alors
que chacun et chacune cherchait à se "débrouiller"
le mieux possible pour éviter toutes les impasses.
2) Le deuxième courant a été porté par
des personnalités féminines du monde des arts et des
lettres (Elle , le 8 décembre 2003) qui ont lancé
un appel solennel au Président de la République en
faveur d'une loi, pour défendre l'égalité des
sexes comme si ce gouvernement dont la politique ne cesse de creuser
les inégalités n'était pas responsable des
replis identitaires dont témoignent entre autres le développement
du voile à l'école et dans les quartiers. Ce courant
a raison sur deux points : la majorité des femmes musulmanes
ne portent pas le voile et ne souhaitent pas le porter ; le voile
met gravement en cause le principe d'égalité des sexes.
3) Un troisième courant n'a pas réussi à se
faire entendre nationalement dans les media et ailleurs. Un courant
que nous aurions dû porter en tant que féministes soucieuses
de défendre les femmes les plus défavorisées
et inscrites dans la lutte anti-raciste depuis des décennies.
Ce courant, il est encore temps de le faire émerger autour
de plusieurs axes qui loin d'être contradictoires se complètent
: - la laïcité à l'école, c'est une chance.
C'est l'occasion pour les jeunes, non pas de nier leurs appartenances
mais de les confronter pacifiquement avec celles des autres, sur
la base de rencontres interindividuelles entre élèves
mais également entre élèves et enseignant-e-s,
rencontres qui ne sont pas prédéterminées en
fonction des appartenances respectives à un groupe religieux
ou à une classe sociale mais en fonction d'affinités
multiples. La mixité sociale a déjà largement
disparu. Va-t-on aller maintenant vers une ghettoïsation renforcée
sur la base des appartenances religieuses ? Les juifs d'un côté,
les musulmans de l'autre ? et tous les autres où devront-ils
aller? Des jeunes d'origine maghrébine devront-ils se soumettre
de plus en plus à la loi du groupe qui fait obligation à
tout "bon" musulman, de jeûner au moment du Ramadan
et à toute "bonne" musulmane de se voiler comme
c'est déjà le cas dans certains quartiers ? Préserver
un espace où ce ne sont pas les religions qui imposent leur
loi, c'est préserver un espace de liberté, même
si certains et certaines n'en sont pas conscient-e-s aujourd'hui.
C'est être solidaires de tous les élèves qui
ne souhaitent pas s'aligner à titre individuel sur les normes
communautaires, quelles qu'elles soient.
- Oui à l'égalité des sexes, non à la
banalisation du voile : Il faut se rappeler que seule une minorité
des femmes musulmanes se voile. Toutes n'interprètent donc
pas de la même manière le Coran. Le voile n'est pas
seulement un signe d'appartenance religieuse, ni un simple morceau
de tissu comme un autre. A notre époque, c'est une marque
de discrimination à l'égard des femmes dont le corps
est considéré comme la source de toutes les perditions
(cf. Mohamed Kacimi, Le voile une antique aliénation, Libération
10 décembre 03) et une marque de soupçon à
l'égard de tous les hommes, tous considérés
comme des violeurs en puissance ; choisir de porter le voile (pour
celles qui ont fait ce choix), c'est également être
porteuse d'un modèle de société. Pour celles
qui en font une prescription religieuse incontournable, cela signifie
que les femmes ont le droit de sortir de l'espace domestique (du
moins jusqu'au mariage), mais seulement à la condition d'être
"couvertes" et à la condition de ne pas remettre
en cause une conception de la famille dans laquelle les hommes,
comme chefs de famille, sont censés en être les pourvoyeurs
financiers et les femmes comme mères, le pilier du foyer.
Cette conception place les femmes dans la dépendance des
hommes, ce qu'admet d'ailleurs un prédicateur subtil comme
comme Tariq Ramadan. (A. Gresh et Tariq Ramadan, L'Islam en question
Actes Sud, 2002, p. 280).
Cela va même plus loin pour certaines. Le voile a en effet
connu une nouvelle diffusion depuis la révolution iranienne.
C'est donc, pour certains et certaines qui choisissent de porter
délibérément le tchador, un moyen de se référer
à des régimes islamistes où s'exerce la "charia",
régimes totalitaires où n'existe aucune séparation
des pouvoirs, ni aucune séparation entre le politique et
le religieux.
Mais toutes les femmes voilées ne sont pas des intégristes.
Fort heureusement. Et parmi les femmes voilées certaines
prétendent mener un combat féministe en distinguant
la religion (égalitaire) et la tradition (patriarcale). Soit.
Mais toutes sont invitées à respecter cette conception
des rapports entre les hommes et les femmes. Or cette conception
d'une "complémentarité des rôles"
qui fait l'impasse sur les rapports d'oppression a été
un axe majeur de la contestation féministe. Cette contestation
n'a pas été suffisante, on le sait, pour établir
l'égalité réelle entre les hommes et les femmes
dans la famille et le travail et la vie politique mais ce n'est
pas une raison pour accepter de faire passer pour une émancipation,
ce qui est la marque de l'oppression traditionnelle des femmes par
les hommes. Ce n'est pas une raison non plus pour assimiler l'oppression
des femmes dans un pays où l'égalité formelle
entre les sexes est reconnue par la loi, à celle des femmes
considérées comme des citoyennes de seconde zone,
des mineures dans des pays sous lois musulmanes par exemple. Ce
n'est pas une raison enfin pour accepter sans broncher une conception
de la sexualité-dépravation qui ne peut entraîner
que répression et violences et nous fait revenir des décennies
en arrière. Nous savons que cette conception de la sexualité
et des rapports entre les hommes et les femmes est largement partagée
par toutes les religions monothéïstes (Caroline Forest,
Fiammetta Venner, Tirs Croisés , Calmann-Lévy 2003.
Cela doit nous inciter au contraire à débattre franchement
avec les jeunes femmes et les jeunes gens de toutes religions pour
les conduire à contester de l'intérieur leur propre
religion d'un point de vue féministe.
* Nous considérons que les populations de confession musulmane
doivent pouvoir exercer leur culte librement et dignement dans des
mosquées et non dans des caves ; nous considérons
par ailleurs que des jeunes musulmanes sont totalement libres de
porter un voile chez elles ou dans la rue pour affirmer leurs convictions,
et de préférer vivre dans un modèle familial
traditionnel. Elles ne sont pas les seules à faire ce choix
ou ...le subir. C'est à elles de faire leur propre expérience.
Mais toutes les jeunes femmes d'origine maghrébine ne sont
pas musulmanes et toutes les musulmanes ne partagent pas ces positions.
C'est pourquoi il est très important que les jeunes filles
qui ne souhaitent pas être voilées et qui se battent
pour leur égalité, face à leurs frères,
leurs copains, ou les imams, puissent le faire totalement librement
sans être soumises à des groupes de pression au sein
des établissements scolaires, notamment. C'est pourquoi tous
les signes d'appartenance religieuse doivent rester discrets dans
l'enceinte scolaire.
4) Une loi inopportune
Une loi interdisant les signes religieux à l'école
risque fort d'être ressentie par les musulman-e-s comme une
mesure de discrimination inacceptable surtout lorsqu'on sait que
la religion catholique dispose toujours de certains privilèges
(cf. le statut de concordat en Alsace-Moselle). Seule une loi qui
aurait redéfini en positif la laïcité et aurait
mis en cause les privilèges de l'Eglise catholique (ce que
refusaient les évêques) aurait pu être comprise
...Ce n'est pas ce qui est prévu. Le projet de loi rédigé
actuellement n'est pas raciste mais c'est un texte sans aucune ambition
destiné seulement, à la veille des élections,
à faire un consensus minimum entre l'UMP et le PS, pour éviter
que le Front National ne rafle la mise lors des prochaines échéances
électorales. Pour régler la question des signes religieux
à l'école, point n'était besoin d'une loi.
Les règlements intérieurs des établissement
scolaires auraient été suffisants à condition
d'avoir été couverts par une directive nationale ou
une charte de la laïcité dans l'éducation nationale
faisant explicitement référence au principe de l'égalité
des sexes inscrit dans le préambule de la constitution, pour
éviter de laisser chacun, chacune isolé-e face à
ce problème. (cf. le jugement du 10 juillet 1996 du Tribunal
administratif concernant l'affaire Kherouaa). Le gouvernement en
a décidé autrement. Néanmoins, si nous descendons
dans la rue, ce ne sera pas pour nous opposer à cette loi
de circonstance mais pour faire avancer les droits des femmes et
l'égalité dans ce pays.
VI Propositions :
Faire du 8 mars, une période d'intense explication sur l'ensemble
de nos axes de lutte (je ne fais qu'énumérer ici des
thèmes que nous avons développés ailleurs,
sans ordre de priorité) :
- Oui à la laïcité et à l'égalité
des sexes : ne pourrait-on pas faire une petite brochure simple
sur la question, sur le modèle de celle contre les violences
?
-
Oui à la liberté et à l'égalité
en matière de sexualité : faire un travail d'explication
concernant le voile (dans toutes les religions et au-delà)
visant à cacher le corps des femmes. En profiter pour expliquer
pourquoi nous sommes pour la mixité (ce qui n'exclut pas
la possibilité pour les filles et les femmes de se réunir
à part quand elles le souhaitent) et pour la liberté
en matière de sexualité, ce qui est différent
de la marchandisation des corps et de la sexualité par le
capitalisme. Toute société fondée sur la répression
sexuelle est une société hypocrite, à la source
des pires violences, notamment contre les femmes et les enfants.
- Contre les violences sexistes
- Pour des investissements massifs dans les écoles des quartiers
populaires
- Pour le développement de logements sociaux dans toute la
France et des services publics de qualité, notamment dans
les quartiers populaires.
- Pour le droit à l'emploi, contre la précarité
et contre les discriminations dont sont victimes les jeunes issus
de l'immigration et notamment les jeunes femmes.
- Pour le droit de vote à tous les résident-e-s étrangers
et un statut d'autonomie pour les femmes immigrées
Josette Trat
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