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Qu’est-ce que la violence faite aux femmes?
Qui sont les personnes à risque d'être violentées?
Pourquoi ne par parler de violence contre les hommes, de violence
conjugale ou tout simplement de violence?
La violence est-elle biologique?
Devons-nous baisser les bras face à elle?
Les femmes deviennent-elles aussi violentes que les hommes ?
Pourquoi n’avons-nous pas de refuges pour les hommes battus
?
Pourquoi certaines femmes demeurent-elles dans des relations violentes?
Pourquoi les femmes ne signalent-elles pas toujours les agressions
sexuelles?
Quelles conséquences la violence envers les femmes a-t-elle
pour les femmes et pour la société?
Une question de volonté politique
Ce que vous pouvez faire
Qu’est-ce que la violence faite aux femmes ?
La violence peut être physique (coups de poings, coups de
pieds, étranglement, coups de couteau, mutilation, destruction
d’habiletés fonctionnelles, meurtre, etc.), sexuelle
(viol, attouchements ou actes de nature sexuelle non désirés,
prostitution sous contrainte, etc.), verbale/psychologique (menaces
de blesser les enfants, destruction de photographies ou de vêtements
préférés, insultes répétées
dans le but d’abaisser et d’éroder l’estime
de soi, séparation forcée des amis et des parents,
menaces de nouvelles violences et de déportation si la femme
tente de partir, etc.), harcèlement avec menace (attention
omniprésente et non désirée, filature et espionnage,
contrôle du courrier et des conversations, etc.), financière
(priver une femme de son salaire ou d’autres revenus, limiter
ou interdire son accès aux revenus familiaux, etc.) et elle
peut comprendre d’autres formes de contrôle ou d’abus
de pouvoir. La violence faite aux femmes vise le contrôle
et la contrainte des femmes. C’est un grave problème,
au Canada et ailleurs dans le monde, qui inclut également
les mutilations sexuelles féminines, les mariages d’enfants,
les meurtres liés à la dot, les meurtres d’honneur,
l’infanticide des filles et la traite des femmes. Les viols
de groupe et la réduction des femmes en esclavage font également
partie des instruments de guerre et de génocide.
•Plus d’un quart (29 %) des femmes canadiennes ont été
agressées par un conjoint. 2 Quarante-cinq pour cent des
femmes agressées par un partenaire masculin ont subi des
blessures physiques. Ces blessures incluaient des contusions, des
coupures, des écorchures, des brûlures, des os fracturés,
des fêlures, des blessures internes et des fausses couches.
3
•Au Canada, quatre sur cinq des personnes assassinées
par leur conjoint sont des femmes tuées par des hommes. 4
En 1998, 67 femmes ont été assassinées au pays
par un conjoint ou un ex-conjoint, un amoureux ou un ex-amoureux.
Nous parlons donc d’une à deux femmes par semaine.
Dans 6 sur 10 des meurtres de conjointes, la police avait déjà
été avertie du caractère violent de la relation.
5
•Au sein de la famille, les filles sont agressées plus
souvent que les garçons. Quatre sur cinq (79 %) des victimes
d’agressions sexuelles intrafamiliales sont des filles, et
plus de la moitié (55 %) des agressions physiques infligées
aux enfants par des membres de leur famille ont pour cible des filles.
6 En 1997, les pères étaient les accusés dans
97 % des affaires d’agression sexuelle et dans 71 % des affaires
d’agression physique d’enfants par un parent. 7
pard
• La moitié des femmes canadiennes ont survécu
à au moins un incident de violence physique ou sexuelle 1
•Seulement 10 % des agressions sexuelles commises contre des
femmes sont rapportées à la police. 8 Si on extrapole
à partir des données disponibles, on arrive au chiffre
annuel de 509 860 agressions sexuelles signalées ou non au
Canada 9 , soit 1 397 agressions par jour. Ce qui veut dire que,
chaque minute de chaque journée, une femme ou un enfant au
Canada subit une agression sexuelle. Très souvent, un agresseur
s’en prendra à plusieurs reprises à la même
femme ou au même enfant.
•98 % des délinquants sexuels sont des hommes et 82
% des personnes survivant à ces agressions sont des jeunes
filles et des femmes. 10
•43 % des répondantes à un sondage ont rapporté
avoir subi au moins un incident d’attouchement sexuel non
désiré, de tentative de pénétration
sexuelle ou de pénétration forcée ou s’être
vu imposer de participer à d’autres actes de nature
sexuelle avant l’âge de 16 ans. 11 Il s’agissait
dans la plupart des cas d’attouchements sexuels non désirés,
habituellement commis à plusieurs reprises par le même
agresseur.
•Les agressions sexuelles se produisent souvent dans des contextes
où l’agresseur occupe une position de confiance vis-à-vis
la victime : il peut s’agir du mari, du père, d’un
membre de la parenté, d’un médecin, d’un
entraîneur sportif, d’un conseiller religieux, d’un
professeur, d’un ami, d’un employeur ou d’une
fréquentation. La majorité des agressions sexuelles
sont commises par un homme connu de la victime, qui utilisera d’habitude
des pressions verbales, des trucs et/ou des menaces au moment de
l’agression. 12 Les deux tiers des agressions sexuelles ont
lieu à domicile. 13
•Les femmes âgées continuent d’être
battues. Les homicides conjugaux comptent pour un tiers (30 %) des
meurtres de femmes de plus de 65 ans. 14
•Au moins un million d’enfants canadiens ont été
témoins d’actes de violence infligés à
leur mère par leur père ou une figure de père.
Dans 52 % de ces incidents, la mère craignait pour sa vie
et dans 61 % des cas, elle a subi des blessures physiques. 15 Les
enfants témoins de violence contre leur mère présentent
souvent des signes de syndrome de stress post-traumatique et voient
péricliter leurs habiletés sociales et leurs résultats
scolaires. 16
•La peur de la violence limite aussi la vie de nombreuses
femmes. Quarante-deux pour cent des femmes (contre 10 % des hommes)
ressentent une « insécurité totale » lorsqu’elles
marchent dans leur propre quartier après la tombée
du jour, qui arrive aussi tôt que 15 h 30 pendant l’hiver
canadien et encore plus tôt dans le Nord. Alors que seulement
un homme sur dix s’en inquiète, plus d’un tiers
(37 %) des femmes se disent soucieuses à l’idée
d’être seules chez elles le soir ou la nuit. 17
•Au Canada, un homme qui bat et viole sa conjointe peut demeurer
dans la résidence familiale tandis que la femme et les enfants
doivent parfois déménager de refuge en refuge, ce
qui bouleverse leurs vies, leur travail ou leurs études.
Une enquête menée en 1993 révélait que
295 000 Canadiennes violentées n’avaient accès
à aucun service de consultation ou d’hébergement.
18
Qui sont les personnes à risque d’être
violentées?
Toutes les femmes sont vulnérables à la violence mais
certaines le sont encore plus que d’autres.
•À l’échelle mondiale, au moins une femme
sur quatre est agressée physiquement ou sexuellement pendant
la grossesse, habituellement par son conjoint. 19 Au Canada, 21
% des femmes agressées physiquement par un partenaire l’ont
été pendant une grossesse et 40 % ont dit que la violence
avait commencé alors qu’elles étaient enceintes.
20 On constate souvent que la violence débute ou s’intensifie
pendant la grossesse, au moment où une femme est plus vulnérable
et dépend plus du soutien de son partenaire. 21
•Les jeunes femmes et les enfants de sexe féminin sont
hautement susceptibles d’être agressées sexuellement.
En 1997, les moins de 18 ans comptaient pour 24 % de la population
canadienne mais constituaient 60 % de toutes les victimes d’agressions
sexuelles et un cinquième (19 %) des victimes de voies de
fait. 22 Si on regarde les infractions sexuelles à l’égard
d’enfants de moins de douze ans, groupe d’âge
où les garçons sont le plus souvent victimes d’agression
sexuelle, les filles sont tout de même victimisées
deux fois plus souvent que les garçons. 23 En outre, les
femmes de moins de 25 ans sont les plus susceptibles d’être
assassinées par un partenaire masculin. 24
•Une enquête menée par le Réseau d’action
des femmes handicapées du Canada révèle que
40 % des femmes handicapées ont déjà été
violées, maltraitées ou agressées. Plus de
la moitié (53 %) des femmes handicapées depuis la
naissance ou la petite enfance ont subi des sévices. 25 Les
femmes handicapées peuvent aussi subir des torts physiques,
sexuels ou financiers de la part de leurs pourvoyeurs de soins.
Moins des deux tiers des refuges pour femmes battues se disent accessibles
aux femmes handicapées. 26 Toutefois, seulement une femme
handicapée sur dix affirme avoir obtenu l’aide demandée
à une maison d’hébergement ou de transition
pour femmes. 27
•Les recherches démontrent systématiquement
que la vaste majorité des femmes autochtones ont déjà
été agressées et qu’un enfant autochtone
a très peu de chances de grandir sans vivre au moins une
expérience directe d’agression ou d’alcoolisme
dans son milieu. Les premières manifestations de violence
peuvent avoir été infligées au pensionnat ou
par des parents à l’âme endommagée par
les viols, les voies de fait et le génocide culturel subis
au pensionnat. La violence continue à l’âge adulte
et entre 48 % et 90 % des femmes autochtones sont agressées
par leurs partenaires, selon leur communauté d’appartenance.
Les femmes autochtones vivent aussi des agressions à caractère
raciste et sont plus harcelées dans la rue par le public
et par la police que les femmes non autochtones. 28
•La violence faite aux femmes transcende les barrières
socio-économiques. 29 Toutefois, les femmes ayant un revenu
peu élevé peuvent se voir plus souvent emprisonnées
dans des relations violentes par manque de ressources financières
pour vivre et pour se loger. Chez les femmes Inuits comme pour d’autres,
« la quasi-absence d’autres possibilités de logement
force souvent les femmes à demeurer dans des situations dangereuses
et potentiellement mortelles ». 30
•En plus de la violence raciste, les femmes des minorités
raciales, ethnoculturelles ou linguistiques subissent aussi la violence
de leurs partenaires intimes. Mais elles ne jouissent pas du même
accès au système judiciaire et aux services. Seulement
57 % des maisons d’hébergement et de transition pour
femmes au Canada offrent des services adaptés aux différences
culturelles. 31 Les femmes qui maîtrisent difficilement la
langue officielle de leur région ont d’énormes
difficultés à accéder aux services et à
traiter avec l’appareil judiciaire. Lorsqu’elles ne
peuvent pas compter sur ces services et sur ce système de
justice, les femmes ont d’autant plus de difficulté
à échapper aux rapports de violence.
•Les femmes qui occupent certains emplois sont également
plus à risque d’être agressées. Par exemple,
les employées de maison étrangères sont sous-payées,
isolées dans des maisons privées et vulnérables
aux menaces de déportation si elles se plaignent de sévices
physiques ou sexuels. Elles ignorent souvent leurs droits juridiques
et ne savent à quels services s’adresser. Les travailleuses
de la santé et les femmes militaires sont aussi particulièrement
exposées à la violence en milieu de travail. Toutes
les femmes occupant des postes subalternes sont vulnérables
au harcèlement au travail, et les femmes occupant des emplois
à prédominance masculine peuvent se retrouver dans
des contextes de travail hostiles aux femmes. Enfin, le risque d’agressions
physiques ou sexuelles, de violence continuelle et de meurtre est
énorme pour les femmes travaillant pour l’industrie
du sexe. Ce sont elles qui reçoivent le moins de soutien
en raison de la stigmatisation de la prostitution et du mythe qui
en fait un « choix personnel ». Cette croyance ignore
le fait que presque toutes les jeunes femmes qui aboutissent dans
le commerce du sexe fuient des foyers violents et que les choix
économiques offerts aux jeunes femmes isolées sont
très limités. 32
Pourquoi ne par parler de violence contre les hommes, de
violence conjugale ou tout simplement de violence?
La violence dans les relations lesbiennes
Selon une étude de petite taille, 20 % des lesbiennes ont
connu une forme quelconque de violence émotionnelle, psychologique
ou physique dans une relation avec une femme. L’étude
rapporte aussi que 11 % des lesbiennes ont été victimes
de violence physique et 2 % ont subi une agression sexuelle dans
leur relation. Les statistiques sont beaucoup plus faibles que dans
une relation homme-femme, mais la question demeure préoccupante,
notamment parce que les lesbiennes peuvent ne pas se sentir à
l’aise de solliciter l’aide des services sociaux, de
la police ou des tribunaux en raison du stigmate et de la discrimination
entourant l’orientation sexuelle. 33
•Les hommes commettent la très grande majorité
de l’ensemble des crimes de violence, qu’ils infligent
habituellement à des femmes et à des jeunes filles.
En 1996, la moitié (48 %) de tous les crimes de violence
commis au Canada ont été le fait d’un agresseur
masculin s’en prenant à une victime féminine.
Les hommes ont agressé d’autres hommes dans seulement
39 % des cas; 7 % des affaires concernaient l’agression d’une
femme par une femme et 6 % l’agression d’un garçon
ou d’un homme par une jeune fille ou une femme. 34
•Qualifier la violence faite aux femmes de « violence
conjugale » occulte le fait que presque toute cette violence
est perpétrée par des hommes contre des partenaires
féminines et que, les hommes ayant souvent plus de force
physique que les femmes, plus de femmes se retrouvent à l’hôpital
ou meurent en raison de cette violence.
•Plus de la moitié de toutes les agressions physiques
déclarées infligées à des femmes adultes
sont le fait de membres de leur famille, dont la moitié sont
les conjoints, alors que 14 % seulement des agressions infligées
à des hommes sont le fait de membres de leur famille, dont
8 % sont leur partenaire masculin ou féminin. 35 Un modèle
semblable se dégage pour les jeunes de moins de 18 ans :
les garçons se battront surtout avec des connaissances et
des étrangers, tandis que les filles seront plutôt
agressées physiquement et sexuellement par des membres de
la famille. 36 Les sévices et le contrôle infligés
de façon continue par quelqu’un qui est sensé
vous aimer représentent la plus grande des trahisons et ont
un immense impact psychologique à long terme. Ce type d’agression
diffère profondément des autres comme, par exemple,
les conflits ponctuels et isolés avec des étrangers.
•Qu’elles soient dirigées contre les hommes,
les femmes ou les enfants, toutes les formes de violence sont à
proscrire. Il ne s’agit pas de présenter les hommes
comme des monstres mais d’essayer de comprendre les causes
profondes de la violence et les moyens de la prévenir. Si
nous refusons de regarder en face le clivage de genre évident
dans la violence et ce qu’il nous apprend du problème
et de ses éventuelles solutions, nous ne ferons que perpétuer
le problème pour les générations à venir.
La violence est-elle biologique? Devons-nous baisser les
bras face à elle?
•Si la violence constituait un impératif biologique
chez les mâles, tous les hommes seraient violents; or, ils
ne le sont pas. Beaucoup d’hommes sont des gens corrects,
aimants,
responsables et respectueux, qui ne s’en prennent pas aux
femmes. Pour comprendre le problème, nous devons décoder
les divers éléments associés à la socialisation
des garçons. Plusieurs garçons sont aiguillonnés
à prouver leur « masculinité » par des
actes de violence et une absence de compassion. Le nombre de modèles
violents proposés aux garçons, qu’il s’agisse
de lutteurs, de boxeurs, de héros de guerre ou de casse-cou,
dépasse largement celui de modèles d’hommes
paisibles, responsables et attentifs. Les hommes faibles et insécures
ont souvent l’impression de devoir contrôler les autres,
et notamment les femmes, pour « prouver leur virilité
».
•L’influence des modèles masculins violents est
transmise dès l’enfance. Les femmes violentées
par un partenaire masculin sont trois fois plus susceptibles que
les femmes non violentées d’affirmer que leur partenaire
a vu son père battre sa mère. 37
•Les évaluations des divers types de programmes pour
batteurs de femmes témoignent qu’il ne suffit pas d’apprendre
à « gérer sa colère ». Bien qu’une
majorité des hommes (53 % à 85 %) qui complètent
ces programmes demeurent non violents jusqu’à deux
ans après l’intervention, plusieurs continuent d’imposer
à leur conjointe d’autres genres de comportements menaçants
et coercitifs. Les programmes les plus efficaces ne se contentent
pas d’un contrôle de l’agressivité; ils
insistent sur l’égalité des femmes et sur des
modèles masculins non violents. 38
Les problèmes touchant l’évaluation
de la violence peuvent amener à sous-estimer la violence
faite aux femmes
Les résultats controversés de l’Enquête
sociale générale (ESG) de Statistique Canada en 1999
semblent contredire les enquêtes précédentes
sur la violence réalisées par ce ministère.
Étant donné que Statistique Canada utilise le Conflict
Tactics Scale (ou des questionnaires d’enquête similaires)
qui mesure le nombre d’actes violents sans tenir compte du
contexte - par exemple qui a initié la violence, s’agit-il
d’acte d’agression ou d’auto-défense, qui
détient le pouvoir dans la relation, qui est décédé
des suites de la violence ou s’est retrouvé à
l’hôpital - Statistique Canada en est venu à
la conclusion que les femmes et les hommes sont également
violents dans une relation intime. Une analyse plus approfondie
de l’enquête nous révèle que Statistique
Canada reconnaît que les hommes ont recours à des types
de violence plus graves, les femmes sont agressées beaucoup
plus souvent, les femmes subissent des blessures plus graves et
sont cinq fois plus susceptibles de nécessiter des soins
médicaux. En outre, plus du tiers des femmes agressées
craignent pour leur vie (38 %) contre 7 % chez les hommes. La violence
a aussi des répercussions à long terme beaucoup plus
profondes chez les femmes par rapport aux hommes, incluant la dépression,
l’anxiété, une faible estime de soi et le fait
de craindre pour elles-mêmes et leurs enfants.
En fait, 22 % des hommes ayant rapporté être victimes
de violence ont affirmé que cela n’a eu que très
peu d’impact sur eux, comparativement à une minuscule
proportion de femmes. 40 Même le type de violence psychologique
diffère. L’enquête conclut qu’autant les
hommes que les femmes font de la violence psychologique, mais la
jalousie et le fait d’exiger de savoir où était
l’autre constituaient les deux seuls éléments
de comparaison où les deux sexes se retrouvaient à
égalité. À tous les autres niveaux (essayer
de limiter le contact avec la famille et les amis, les injures,
les menaces de violence envers un proche de l’autre personne,
endommager ou détruire les biens, priver l’autre du
revenu familial), les hommes surclassaient les femmes. 41 Chaque
fois qu’une étude affirme que les hommes et les femmes
sont également violents, posez des questions sur le contexte
et les conséquences de la violence. Selon Santé Canada,
le Conflict Tactics Scale et les mesures de ce type ne reflètent
pas correctement ce qui se passe à la maison entre les hommes
et les femmes. 42 Ce sont des outils dont se servent les conservateurs
pour nier que la violence faite aux femmes constitue un problème.
L’ESG mesure la violence dans les relations actuelles et au
cours des cinq dernières années, tandis que l’Enquête
sur la violence envers les femmes, plus détaillée
et menée par Statistique Canada en 1993, évalue la
violence subie depuis l’âge de 16 ans. Aucune des deux
enquêtes n’inclut le Nord canadien, ni les réserves
autochtones où nous savons que la violence est prévalente.
Ces deux enquêtes ne touchent pas non plus les personnes qui
s’expriment mal en français ou en anglais, les femmes
résidant dans les maisons de transition ou ne disposant pas
de téléphone. Statistique Canada reconnaît que
l’ESG sous-estime la violence contemporaine parce que les
personnes vivant avec un conjoint violent qui pourrait écouter
leurs appels téléphoniques auraient peur de dévoiler
leur situation à un intervieweur inconnu. 43 L’effet
de l’intervieweur est aussi important : une femme peut être
moins susceptible de confier une situation de violence intime à
un intervieweur masculin, mais l’ESG ne semble pas avoir tenu
compte de ce facteur.
•Dans presque la moitié (45 %) des cas de voies de
fait contre une conjointe où il y a intervention policière,
on constate un arrêt ou une diminution de la
violence masculine suite à l’intervention. 39 Lorsque
la violence masculine est assortie de conséquences, elle
décroît.
Les femmes deviennent-elles aussi violentes que les hommes?
•D’aucuns croient que la violence des femmes et des
jeunes filles augmente en flèche parce que les médias
ne cessent de clamer des « hausses de 100 % » des infractions
commises par les jeunes contrevenantes. Il faut voir au-delà
du sensationnalisme des médias. Quatre sur cinq des crimes
commis par des jeunes le sont par des jeunes hommes, et la majorité
des infractions commises par les deux sexes ne concernent que des
biens. 44
•Quand on vous annonce une escalade de la violence féminine,
souvenez-vous qu’il s’agit de la transition de très
peu de cas à quelques cas. Un simple passage d’un à
deux incidents permet de parler d’une hausse de 100 %.
•Maintenant que l’éventail des modèles
féminins s’est élargi pour inclure des héroïnes
violentes, il n’est pas étonnant que certaines filles
envisagent, à l’instar des garçons, la violence
comme une solution à leurs problèmes et en retirent
une impression de puissance.
Pourquoi n’avons-nous pas de refuges pour les hommes battus?
•Ce n’est pas le gouvernement qui a créé
les maisons d’hébergement et de transition pour femmes.
Ce sont des groupes informels de femmes qui ont mis sur pied un
genre de « réseau de résistance » en hébergeant
des femmes dans leurs maisons, parce qu’elles connaissaient
des femmes agressées qui n’avaient aucun endroit où
aller. Plus tard, les femmes ont dû affronter le scepticisme
et les sarcasmes lorsqu’elles ont fait valoir la nécessité
d’ouvrir des maisons d’hébergement. Finalement,
après des années à documenter la violence et
à réclamer des changements, les premières maisons
furent créées. On a récemment calculé
qu’au cours d’une journée d’avril 1998,
plus de 6 100 femmes et enfants trouvaient refuge contre la violence
dans 422 maisons d’hébergement et de transition réparties
à travers le Canada. Cette population était composée
à 48 % de femmes et à 52 % de leurs enfants. Environ
les trois quarts de ces enfants avaient moins de dix ans. 45 En
plus d’être généralement très sous-payé,
le personnel des maisons d’hébergement et de transition
doit fournir des heures gratuites de travail épuisant. Des
bénévoles assument le reste des tâches.
•S’il existait un besoin de refuges pour des hommes
battus, les personnes concernées se réuniraient pour
en créer, comme les femmes l’ont fait au cours des
années 1970.
•Un refuge pour des hommes battus a été ouvert
en Angleterre, mais on a dû le fermer parce qu’il n’était
pas utilisé. 46
Pourquoi certaines femmes demeurent-elles dans des relations
violentes?
•Par peur : Les femmes sont parfois assassinées ou
sauvagement agressées lorsqu’elles tentent de fuir
ou après avoir quitté un partenaire violent. Entre
1974 et 1992, six fois plus de femmes ont été tuées
par leur mari au cours de la séparation que durant la cohabitation.
47 Une femme peut penser qu’il vaut mieux garder son partenaire
à vue plutôt que d’être pourchassée
et tuée. Elle peut croire l’agresseur qui menace de
la tuer avec ses enfants si elle part et, dans certains cas, elle
aura raison. Même si les forces policières et le système
judiciaire ont fait des progrès depuis les années
1980 en matière de violence faite aux femmes, ces instances
ne protègent pas encore adéquatement les femmes des
agresseurs identifiés. Et le système judiciaire protège
encore moins bien certaines femmes que d’autres, comme en
témoigne un incident à Winnipeg où deux femmes
métisses, craignant d’être attaquées par
un agresseur connu qui enfreignait une ordonnance de non-communication,
furent retrouvées mortes après que la police ait ignoré
leurs cinq appels au 911 sur une période de huit heures.
48
•Par manque de ressources ou d’endroit où aller
: Au Canada, les femmes gagnent moins d’argent que les hommes
pour un travail exigeant des compétences équivalentes
et elles constituent la majorité des pauvres. Bien des femmes
restent dans une relation violente parce qu’elles n’ont
tout simplement aucun autre endroit où aller vu les lacunes
de logements à prix abordable, les salaires inférieurs
versés aux femmes et le manque de places dans les garderies
subventionnées. Ces facteurs les empêchent de trouver
l’emploi rémunéré et/ou la formation
qui leur permettraient de subvenir à leurs besoins et à
ceux de leurs enfants.
•Parce que la violence fait partie de la vie : Une femme peut
avoir grandi en voyant sa mère être battue et en avoir
conclu que la violence est un élément habituel des
rapports de couple. 49 Un agresseur peut utiliser des vidéos
sadomasochistes et glisser vers une culture de films et d’amis
violents, ce qui submerge la femme de messages culturels où
la violence envers les femmes est présentée comme
non seulement acceptable, mais normale et désirable.
•Par amour ou loyauté : Les hommes agresseurs se présentent
souvent comme très romantiques et charmeurs au début
de la relation. De plus, chaque épisode d’agression
est souvent suivi d’une nouvelle « période de
séduction » où l’homme s’excuse,
offre des cadeaux et/ou jure que ça ne se reproduira jamais,
qu’il faut mettre l’agression sur le compte des difficultés
qu’il traverse et qu’il a plus que jamais besoin de
la femme qu’il aime. Voilà l’homme dont elle
est tombée amoureuse, avec qui elle a eu des enfants, à
qui elle a promis de l’accompagner toute sa vie, « pour
le meilleur et pour le pire ». Ce n’est pas un lien
facile à briser.
•Par piètre estime de soi : Une femme peut avoir été
battue et violée depuis tellement longtemps qu’elle
commence à croire l’agresseur qui lui dit qu’elle
est sans valeur, bonne à rien, qu’elle ne s’en
tirera jamais ou qu’elle mérite son sort. Chaque acte
de violence physique, sexuelle et psychologique détruit son
âme un peu plus.
•Par gêne ou par honte : Certaines femmes pensent qu’elles
sont à blâmer pour la violence infligée, qu’elles
devraient être capables de « sauver » leur mariage,
d’aider leur conjoint violent. Pour elles, quitter la relation
équivaut à un honteux constat d’échec.
Dans les communautés et les réseaux où les
femmes battues ne disposent d’aucun soutien ou presque et
où les gens se font dire qu’il est mal vu de «
laver son linge sale » en public, les femmes peuvent préférer
éviter l’anathème qui retomberait sur elles
et leurs enfants.
Les gouvernements peuvent bien parler d’égalité,
mais leurs politiques de logement, de revenu, d’emploi, d’éducation,
de justice criminelle, d’immigration, de santé, de
maintien à domicile et de garde d’enfants contribuent
à maintenir les femmes captives de relations violentes. Les
gouvernements pourraient faire partie de la solution mais, à
ce jour, ils perpétuent le problème de façon
active et meurtrière.
•Par manque de soutien : Une femme peut avoir fait appel à
des voisins qui n’ont pas voulu s’en mêler, à
des membres du clergé ou à sa parenté qui lui
ont dit de rester avec son mari coûte que coûte, à
la police qui n’a rien fait, à un tribunal qui n’a
donné à son agresseur qu’une condamnation avec
sursis ou à un psychiatre ou un psychologue qui l’a
blâmée de la violence subie.
•À cause d’un parrainage d’immigration
ou d’autres liens : Si le droit de séjour au Canada
d’une femme dépend d’un partenaire agresseur
ou si elle ne parle couramment aucune des deux langues officielles
ou si elle dépend de l’agresseur pour les soins requis
par une maladie ou un handicap, elle ne peut pratiquement pas partir.
•Une étude interculturelle a démontré
que la plupart des femmes agressées se servent de stratégies
proactives pour maximiser leur sécurité et celle de
leurs enfants. Quelques-unes résistent à l’agresseur
et ripostent, quelques-unes s’enfuient et d’autres essaient
de maintenir la paix en cédant aux exigences de leur partenaire.
Ce qui peut ressembler à une absence de réactions
à la violence peut en fait correspondre chez une femme à
une stratégie réfléchie destinée à
assurer sa protection et celle des enfants. 50
Pourquoi les femmes ne signalent-elles pas toujours les
agressions sexuelles?
•Certaines femmes et jeunes filles ne reconnaissent pas le
viol commis par une connaissance ou par un mari comme une agression
sexuelle, constituant une infraction criminelle.
•Certaines se sentent, d’une façon ou d’une
autre, responsables de l’agression, par adhésion aux
préjugés voulant que les femmes agressées sexuellement
aient « couru après ».
•Certaines craignent de ne pas être crues, d’être
tournées en ridicule ou exclues du groupe qu’elles
partagent parfois avec le violeur (famille, congrégation,
école, etc.) ou elles ont honte d’avoir été
violées et désirent que personne ne le sache.
•Certaines craignent que l’agresseur ne se venge ou
qu’il les agresse de nouveau si elles parlent.
•Beaucoup de femmes manquent de confiance envers un appareil
policier et judiciaire inefficace et raciste. En 1997-1998, on a
dénombré 7 629 procès pour agression sexuelle
dans
les tribunaux de juridiction criminelle pour adultes. Seulement
1 533 de ces procès ont résulté en une sentence
de prison. Plus des deux tiers (39 %) des agresseurs sexuels condamnés
n’ont pas été condamnés à plus
qu’une période de probation. Récemment, un juge
a déclaré un agresseur sexuel récidiviste non
coupable d’une agression sexuelle, en arguant notamment que
sa victime de 17 ans, vêtue d’un T-shirt et de shorts
en plein été, ne portait « ni bonnet ni crinoline
» et qu’elle n’était pas vierge. 51 Bien
des femmes refusent tout simplement de subir les attitudes antédiluviennes
de certains agents de police et juges; elles veulent tourner la
page sur l’agression plutôt que de devoir la revivre
au cours de longs procès devant de parfaits inconnus, surtout
si les résultats risquent fort d’être décevants.
Quelles conséquences la violence envers les femmes
a-t-elle?
Pour la société
Les femmes ne mentent pas plus à propos des agressions sexuelles
que toute autre personne ne ment au sujet de vols ou d’autres
délits criminels commis contre eux. En fait, un quart des
femmes sexuellement agressées ne signalent jamais l’agression
à qui que ce soit. 45 Le fait de rapporter une agression
sexuelle peut se révéler presque aussi traumatisant
que l’agression elle-même. Les femmes et les jeunes
filles ont besoin d’être appuyées et crues.
•Les sévices physiques et sexuels infligés aux
femmes et aux filles coûtent à l’économie
canadienne 4,2 milliards $ chaque année si l’on comptabilise
le coût des services sociaux, de l’appareil de justice
criminelle, des jours d’emploi perdus et des interventions
en soins de santé. 52 Près de 90 % de ces coûts
incombent au gouvernement. Vos impôts servent au nettoyage
des dégâts causés par les agresseurs.
•Les enfants qui sont témoins d’actes de violence
contre leur mère sont sensiblement plus susceptibles de manifester
plus tard un comportement agressif (intimidation, agression), des
troubles affectifs (dépression, peur continuelle, anxiété),
une activité criminelle (destruction de biens, vol et vandalisme)
et de voir affecté leur développement social et académique.
La majorité des détenus sous responsabilité
fédérale ayant des antécédents de violence
familiale avaient été témoins de violence dans
l’enfance. 53
Pour les femmes : Conséquences immédiates
•Décès : À l’échelle internationale,
on évalue de 40 % à plus de 70 % la proportion des
meurtres de femmes qui sont commis par leurs partenaires intimes,
habituellement dans le contexte d’une relation marquée
par la violence 54 . Seule une faible proportion des hommes victimes
de meurtre sont tués par une partenaire intime et, lorsque
cela arrive, ces femmes agissent habituellement pour se défendre
ou en réaction à un agresseur. 55
•Blessures/incapacité permanente : La violence est
une source importante des blessures infligées aux femmes,
qui vont de coupures et d’ecchymoses jusqu’à
l’incapacité permanente et la mort. Des Canadiennes
blessées par un partenaire, 43 % doivent recevoir les soins
d’un médecin et 50 % perdent des journées de
travail. 56
•Grossesse non désirée/avortement.
•Maladies transmises sexuellement, VIH/SIDA.
•Traumatisme affectif.
Conséquences à long terme
•Les femmes qui ont vécu des agressions physiques ou
sexuelles, dans l’enfance ou à l’âge adulte,
risquent plus de connaître des problèmes de santé
tels des blessures, des douleurs chroniques, des troubles gastro-intestinaux,
de l’anxiété et de la dépression clinique.
La violence sape également la santé en attisant des
comportements autodestructeurs comme le tabagisme et la toxicomanie.
L’influence de la violence peut ainsi perdurer longtemps après
la fin des agressions. 57 Les survivantes d’agression connaissent
en moyenne durant leur vie plus d’interventions chirurgicales,
de consultations médicales et pharmaceutiques, de séjours
à l’hôpital et de consultations de santé
mentale que le reste des femmes, et ce même en tenant compte
des autres facteurs affectant le recours aux soins de santé
et en déduisant les visites aux salles d’urgence. 58
• Suicide : Les femmes qui ont été agressées
sexuellement ou physiquement sont sensiblement plus susceptibles
que les autres femmes d’attenter à leur vie. 59
Une question de volonté politique
Au cours des vingt dernières années, les gouvernements
ont commandé ou financé des centaines d’études
au sujet de la violence faite aux femmes. Un exemple particulièrement
visible à l’échelon fédéral est
la commission itinérante de 10 millions de dollars, le Comité
canadien sur la violence faite aux femmes, qui a publié en
1993 un plan d’action national comprenant plus de 100 recommandations.
Le mouvement des femmes s’est aussi activé à
documenter l’étendue du problème et à
formuler des solutions efficaces, puisqu’il est quotidiennement
sur la ligne de front à éponger le sang versé.
Le gouvernement n’a absolument rien fait au sujet de la majorité
des recommandations inscrites dans ces centaines de rapports, notamment
dans les domaines de l’égalité économique
et du logement qui sont des nécessités fondamentales
pour les femmes cherchant à fuir un partenaire violent.
Ce que vous pouvez faire :
•Appuyez les organisations qui défendent les droits
des femmes violentées et qui leur fournissent des services.
•Confrontez les journaux, les animateurs radio et les stations
de télé lorsque ces médias font de la désinformation
au sujet de la violence faite aux femmes. Confrontez les attitudes,
les pratiques et les politiques qui favorisent des tendances violentes
chez les garçons, excusent la violence chez les hommes et
démontrent un manque de respect pour les femmes. L’égalité
entre femmes et hommes est la meilleure façon de mettre fin
à la violence contre les femmes.
•Discutez de ce problème avec des ami(e)s, des parents,
des voisin(e)s, des collègues de travail et avec vos médias
locaux. Mettez au défi votre employeur, votre école,
votre lieu de culte, votre club de lecture ou toute autre organisation
dont vous faites partie d’adopter trois mesures concrètes
pour réduire la violence faite aux femmes et pour venir en
aide aux femmes et aux enfants violenté(e)s. Le Centre national
d’information sur la violence dans la famille possède
une foule de ressources pouvant alimenter une discussion. On peut
leur téléphoner sans frais au 1-800-267-1291 ou consulter
leurs ressources en cliquant sur Santé des femmes ou Violence
dans la famille sur le site Web de Santé Canada : http://
www.hc-sc.gc.ca/nc-cn
•Écrivez ou téléphonez à vos représentant(e)s
politiques pour leur demander quelles mesures concrètes elles
et ils entendent prendre pour réduire et éliminer
la violence faite aux femmes. Portez attention aux politiques d’ordre
structurel qui emprisonnent les femmes dans des relations marquées
par la violence – par exemple, l’absence de logements
à prix abordable, le manque d’emplois bien rémunérés,
l’absence de services de garde, le sous-financement des services
d’aide aux femmes et aux enfants violenté(e)s et les
lacunes du système judiciaire. Si votre député
ou conseiller municipal se contente d’énumérer
des mesures du passé, souvenez-vous que les initiatives précédentes
du gouvernement n’ont fait qu’effleurer la surface du
problème. Exigez des engagements précis à mettre
en oeuvre telle ou telle recommandation des multiples études
effectuées depuis vingt ans. Fixez-vous une échéance
pour une intervention concrète et relancez votre représentant(e)
pour vérifier s’il ou elle tient ses promesses.
Notes :
1 . Canada, Statistique Canada, « L’Enquête sur
la violence envers les femmes », Le Quotidien, 18 novembre
1993.
2 . Canada, Statistique Canada, La violence familiale au Canada:
un profil statistique, Ottawa, Ministre de l’Industrie, 1999,
p. 19. Ces données proviennent de l’Enquête sur
la violence envers les femmes (1993), menée par Statistique
Canada auprès de 12 300 Canadiennes âgées de
18 ans et plus. L’enquête sous-estime l’incidence
réelle de la violence faite aux femmes puisqu’elle
n’a pas couvert les Territoires canadiens du Nord-Ouest, où
la violence est particulièrement répandue. Selon les
rapports de police de 1997 cités à la p. 16 de ce
document, la « violence conjugale » compte pour un sur
cinq de l’ensemble des crimes violents commis au Yukon et
dans les Territoires du Nord-Ouest (aujourd’hui le Yukon,
les T. N.-O. et le Nunavut).
3 . Ibid., p. 15.
4 . Canada, Statistique Canada, « L’homicide au Canada
1988 », Le Quotidien, 7 octobre 1999.
5 . Idem.
6 . Canada, Statistique Canada, La violence familiale au Canada,
1999, p. 6.
7 . Idem.
8 . Direction générale de la condition féminine
de l’Ontario, « Dispelling the Myths about Sexual Assault
», Toronto, Imprimeur de la Reine pour l’Ontario, 1998.
9 . En 1998, les 179 corps policiers qui participaient, dans 6 provinces,
au Programme de déclaration uniforme de la criminalité
ont rapporté 25 493 agressions sexuelles. Comme la GRC et
d’autres corps policiers ne participent pas à ce programme,
cette enquête couvre moins de la moitié (48 %) du volume
national de crimes signalés. Une évaluation conservatrice
du nombre national d’agressions sexuelles signalées
donnerait donc 50 986 incidents, soit 10 % de 509 860.
10 . Canada, Statistique Canada, « Délinquants sexuels
», Juristat, vol. 19, n o 3 (mars 1999), p. 1. Juristat est
une publication du Centre canadien de la statistique juridique,
de Statistique Canada.
11 . Données produites par le Women’s Safety Project,
une enquête menée auprès de 420 femmes de la
région de Toronto sélectionnées au hasard.
Rapporté dans Comité canadien sur la violence faite
aux femmes, Un nouvel horizon : éliminer la violence, atteindre
l’égalité, Ottawa, Ministre des Approvisionnements
et Services, 1993.
12 . Direction générale de la condition féminine
de l’Ontario, op. cit.
13 . Canada, Statistique Canada, « Délinquants sexuels
», 1999.
14 . Canada, Statistique Canada, La violence familiale au Canada,
p. 6.
15 . Ibid., p. 30.
16 . Cathy Trainor, « Les refuges pour femmes violentées
au Canada », Juristat, vol. 19, n o 6 (juin 1999), p. 7.
17 . Canada, Statistique Canada, Portrait statistique des femmes
au Canada, Ottawa, Ministre de l’Industrie, 1995, p. 115.
18 . Trainor, op. cit., p. 7.
19 . Lori Heise, Mary Ellsberg et Megan Gottermoeller, « Ending
Violence Against Women », Population Reports, Series L, n
o 11, John Hopkins University School of Public Health,
Population Information Program, décembre 1999.
20 . Canada, Statistique Canada, La violence familiale au Canada.
21 . B. Lent, « Obstetrical issues in wife abuse »,
Canadian Journal of Obstetrics/Gynaecology & Women’s Health
Care, vol. 4, n o 5 (1992), pp. 330-33, cité dans Comité
canadien sur la violence faite aux femmes, p. 34.
22 . Canada, Statistique Canada, La violence familiale au Canada,
p. 27.
23 . Canada, Statistique Canada, « Délinquants sexuels
», p. 1.
24 . Canada, Statistique Canada, La violence familiale au Canada.
25 . Jillian Ridington, Beating the Odds: Violence and Women with
Disabilities, Réseau d’action des femmes handicapées
du Canada, 1989, pp. 1, 6.
26 . Trainor, op. cit.
27 . Ridington, loc. cit.
28 . Comité canadien sur la violence faite aux femmes, op.
cit. Voir chapitres préparés par le Cercle autochtone,
pp. 101-190.
29 . Statistique Canada, La violence familiale au Canada, p. 20.
30 . Pauktuutit Inuit Women’s Association, « Inuit Women:
The Housing Crisis and Violence ». Préparé pour
la Société centrale d’hypothèque et de
logement, Ottawa, Pauktuutit, c. 1995, p. 1. 31 . Trainor, op. cit.
32 . Comité canadien sur la violence faite aux femmes, op.
cit. , pp. 41-44.
33 . Santé Canada, La violence dans les relations lesbiennes
information et ressources, Santé Canada, 1998, p. 10.
34 . Derek Janhevich, « Violence commited by strangers »,
Juristat 18 (9), Juin 199, p. 9
35 . Statistique Canada, La violence familiale au Canada, p. 27.
36 . Ibid., p. 29.
37 . Karen Rodgers, « Résultats d’une enquête
nationale sur l’agression contre la conjointe », Juristat,
vol. 14, n o 9 (1994).
38 . Heise, Ellsberg et Gottemoeller, op. cit.
39 . Rodgers, op. cit. Bien que la violence masculine cesse ou décroît
dans la moitié des cas où il y a intervention policière,
il est important de noter que, dans 40 % des cas, l’intervention
n’entraîne aucun changement chez les hommes et que,
dans 10 % des cas, leur violence s’accroît. Une réaction
efficace de l’appareil de justice criminelle est donc un élément
important de l’intervention face à la violence masculine
envers les femmes, mais ce ne peut être la seule solution.
40 . Statistique Canada, La violence familiale au Canada : profil
statistique 2000, ministre de l’Industrie, Ottawa, 2000.
41 . Ibid.
42 . Santé Canada, Violence à l’égard
du mari : vue d’ensemble sur la recherche et perspectives,
Santé Canada, Ottawa, 1999.
43 . Statistique Canada 2000.
44 . Statistique Canada, La criminalité de violence chez
les jeunes, 1998, Le Quotidien, 21 décember 1999.
45 . Statistique Canada, Maisons d'hébergement pour femmes
violentées, Le Quotidien, 11 juin 1999.
46 . Santé Canada, Violence à l’égard
du mari : vue d’ensemble sur la recherche et perspectives,
Santé Canada, Ottawa, 1999.
47 . Rebecca Kong, « Criminal harassment », Juristat
16 (12) 1996.
48 . The Drum: Manitoba’s Source for Aboriginal News. http://collection.nlc-bnc.ca/100/201/300/first_perspective/2001/04-18/drum5.html
49 . Celles et ceux qui sont témoins de la violence de leur
père envers leur mêre sont plus susceptibles de devenir
victimes ou de transmettre cette violence une fois devenus adultes.
P. Jaffe, D. Wolfe, S. Kayer Wilson, Children of Battered Women
(Newbury Park. CA : Sage, 1990.
50 . Heise, Ellsberg et Gottemoeller, op. cit.
51 . Cette décision a été cassée par
la Cour suprême du Canada en 1999, mais le juge en question
– et beaucoup d’autres semblables à lui –
siègent encore et décident de causes d’agression
sexuelle.
52 . L. Greaves, O. Hankivsky et J. Kingston-Riechters, Selected
Estimates of the Costs of Violence Against Women, London (Ontario),
Centre de recherche sur la violence faite aux femmes et aux enfants,
1995.
53 . Canada, Statistique Canada, La violence familiale au Canada,
p. 32.
54 . Heise, Ellsberg et Gottemoeller, op. cit.
55 . P.H. Smith, K.E. Moracco et J.D. Butts, « Partner homicide
in context: A population-based perspective », Homicide Studies
vol. 2, n o 4, pp. 400-421, 1998.
56 . Rodgers, op. cit.
57 . Heise, Ellsberg et Gottemoeller, op. cit.
58 . Idem. 59 . Idem.
Origine : http://www.criaw-icref.ca/factSheets/Violence_fact_sheet_f.htm
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