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Date:, 19 Novembre 2004
Subject: [infozone_l] Toulouse : le viol d’une femme prostituée
reste impuni
Ci-dessous, pour info, un communiqué du Cofélito
(collectif féministe libertaire toulousain : CGA, CNT, Act
Up, AL) :
Collectif féministe Libertaire, Communiqué de presse
Toulouse : le viol d'une femme prostituée reste impuni
Récemment à Toulouse, le parquet s'est distingué
en ordonnant à un client de payer 100 euros, pour une passe,
à une prostituée qui l'accusait de viol. Nous sommes
particulièrement choqué-e-s par cette délibération.
Rappel des faits : le 15 septembre, la prostituée a accepté
d'aller effectuer la passe chez un client. Ce dernier l'a alors
séquestré avec violences, il l'a violé et volé.
Suite à cette agression, la victime est allée porter
plainte au commissariat. Ce qui demande, nous le rappelons, beaucoup
de courage lorsque l'on a été violé et que
l'on est une femme prostitué. En suite, il a fallut qu'elle
aille à la médecine légale pour pouvoir bénéficier
d'un traitement d'urgence préventif contre le VIH, parce
que son agresseur n'avait pas mis de préservatif. Quelques
jours après, le violeur est arrêté grâce
à l'aide de la victime, soutenue par des personnes d'une
association. En conclusion, ce qui aurait du être le jugement
d'un viol avec séquestration, a été transformé
par la justice, en une simple transaction financière, par
le règlement, par le violeur, d'une somme de 100 euros évaluée
par le parquet.
Le résultat de ce jugement n'est pas seulement un déni
de la parole d'une femme prostituée, c'est une insulte faite
à toutes les femmes et à leur combat contre les violences
masculines dont elles sont victimes. Avec ce jugement, le parquet
laisse sous entendre, qu'il ne peut pas y avoir de viol pour une
personne prostituée, qu'il n'est pas reconnu le droit à
une personne prostituée de refuser un acte de pénétration
commis « par la violence, contrainte, menace, ou surprise
» (code pénal art.222-23 ) et que la violence qu'elle
subit est tolérable.
Tout en ne condamnant pas un crime de viol, la Justice préfère
aller contre ses propres lois (rappelons que l'Etat français
est abolitionniste) en reconnaissant la légitimité
légale d'une transaction financière contre un acte
sexuel, (qui plus est, forcé) que de faillir au système
patriarcal.
La Loi sur la Sécurité Intérieure, de Nicolas
Sarkozy, en pénalisant les personnes prostitué-e-s,
avait exposé ses dernières aux violences des clients
(et parfois des policiers eux même) et mis à mal le
travail de prévention contre les IST et le VIH qu'elles effectuent
avec le soutien d'associations depuis plusieurs années. Depuis
sa mise en application, le nombre de plaintes pour vol, viols, rapts
et séquestration, dont elles sont victimes, ne cesse d'augmenter.
Le jugement rendu vient renforcer cette idée de combattre
les prostitué-e-s et non les proxénètes et
les réseaux de prostitution.
Quand au violeur, il va pouvoir recommencer ses actes contre une
autre personne puisque la justice n'a pas condamner ni le viol ni
la séquestration.
La Dépêche du Midi (en date du 7 octobre 2004, article
intitulé : « Insolite. La prostituée avait porté
plainte pour viol parce qu'elle n'avait pas reçu d'argent
»), lorsqu'elle ironise sur le crime dont une personne a été
victime participe à la tolérance sociale qui persiste
encore et toujours sur les violences masculines faites aux femmes.
Les femmes prostituées sont elles, pour la dépêche,
des inévitables sacrifiées à la barbarie patriarcale
?
Le Collectif Féministe Libertaire Toulousain exige
:
le retrait de la LSI ;
le renvoi de cette affaire devant le parquet
la prise en compte de la parole de toutes les femmes des excuses
de la Dépêche du Midi et l'arrêt de toute solidarité
avec les auteurs des violences faites aux femmes
I N F O Z O N E
s a m i z d a t . n e t
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