Origine : http://clindoeilannette.blogspot.com/2008/03/la-socit-malade-de-la-gestion.html
J'ai été cette semaine à la Belle Soirée
de l'Université de Montréal où Vincent de Gaulejac
donnait une présentation très intéressante
sur la face cachée des organisations. Voir son profil plus
bas.
Monsieur de Gaulejac mentionne qu'en moins de cinquante ans, on
est passé d'une société avec des classes sociales
rigides à une lutte des places où tout est permis
pour améliorer son sort. Il en résulte une compétition
et un individualisme qui nuisent au bonheur collectif.
Les entreprises sont le théâtre de jeux de pouvoir.
Les départements de ressources humaines ont pour finalité
de développer l'entreprise pour améliorer sa rentabilité
et non pas de développer l'humain. Les discours en entreprise
sont remplis de paradoxes avec des messages régulièrement
contradictoires.
Et une pression – par le temps, par les résultats,
par la peur – qui engendre un stress structurel, une culture
du harcèlement contre lequel il est difficile de se défendre,
car les souffrances qui en découlent (dépression,
épuisement professionnel, dépendance au travail) doivent
rester cachées.
Les mots se vident de sens. Jouez vous même au 'Parler creux
sans peine' comme nous avons eu la chance de la faire lors de son
exposé.
Quelles sont les solutions pour éviter la souffrance
en entreprise?
1) Sortir du système des paradoxes en identifiant clairement
les contradictions et en apprenant à lire entre les lignes
2) Changer de paradigme en apprenant à utiliser son jugement
plutôt que de se baser sur des outils tout faits qu'on ne
comprend pas et qu'on utilise bêtement
3) Refuser le culte de l'urgence et apprendre à prendre
le temps qu'il faut pour bien faire les choses
4) Alléger la pression en apprenant à dire non
5) Privilégier l'économie au service de la société,
et non la société (et l'homme) au service de l'économie
(qui profite qu'à une minorité...)
6) Apprendre que le lien avec les autres vaut mieux que le bien
matériel
Qui est Vincent de Gaulejac ?
Professeur à l’Université Paris-Diderot ; directeur
du Laboratoire de Changement Social et professeur de sociologie
à l’Université Paris VII ; membre fondateur
de l’Institut International de Sociologie Clinique.
Doctorat en sociologie (Paris V), Doctorat en lettres et sciences
humaines (Paris VII).
Auteur de nombreux ouvrages dont La Lutte des places, Paris, Desclée
de Brouwer, 1994 ; Les Sources de la honte, Paris, Desclée
de Brouwer, 1996 ; La société malade de la gestion,
Paris, Seuil, 2005 ; Le coût de l'excellence, Paris, Seuil,
2007 ; La sociologie clinique, ÉRÈS, 2007.
|