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Origine : http://www.irts-lr.fr/spaw/uploads/images/NDL_qui_est_je_09.pdf
Notes de lectures "Le Sociographe" Vous trouverez
ci-dessous le listing des titres ayant donné lieu à
une note de lecture, que nous nous mettons en ligne en complément
des recensions publiées dans la revue. Chaque note fait une
page maximun, que vous pouvez télécharger en Pdf.
Ce listing est régulièrement actualisé (224
notes en lignes au 13/09/2011) http://www.irts-lr.fr/notes-de-lecture.html
(Le sociographe met à disposition les livres et périodiques
qu'il reçoit des éditeurs pour recensions. Si vous
êtes intéressé(e) pour recevoir chaque mois
par mail le listing des titres disponibles, faites votre demande
par mail (lesociographe at irts-lr.fr
Présentation Le Sociographe http://www.irts-lr.fr/presentation-sociographe.html
Le Sociographe publie une revue trois fois par an : (janvier, mai,
septembre), des hors-séries et une série "Congrès
& colloques" jusqu'en 2009. Au 1er décembre 2011,
Le Sociographe est publié par l’IRTS du Languedoc-Roussillon.
Associé avec BUC Ressources (Yvelines), l'EESTS NPDC, l'ESTES
de Strasbourg, le GIRFAS-Bretagne, l'IREIS Rhône-Alpes et
les IRTS de Basse-Normandie, de Champagne-Ardenne, de Ile-de-France
Montrouge/Neuilly-sur-Marne, de Nord Pas de Calais, de PACA-Corse,
de Poitou-Charentes et de La Réunion. ; et de Instituto superior
de serviço social do Porto (Portugal). En partenariat avec
la Sauvegarde du Nord. Avec le soutien de la MAIF.
Qui est « je » ? C’est donc un autre, développe
tranquillement l’auteur de cet ouvrage aussi clair que méthodique.
Sujet de la modernité et de ce l’on nomme désormais
à loisir, l’hypermodernité, le Sujet Majuscule
se tient au creux de l’histoire de nos idéologies.
Peut-on en déterminer l’essence, en définir
la substance ? Et sur quels postulats théoriques ? «
Pour nous, l’homme se caractérise par le dépassement
d’une situation, par ce qu’il parvient à faire
de ce qu’on a fait de lui » énonce Sartre. Le
sujet se révèle dans le dépassement. Autrement
dit, « aucun individu ne devient sujet sans être d’abord
assujetti et sans subir une sujétion » rappelle Judith
Butler. Au carrefour entre le sociologique et le psychologique,
l’identité est alors une histoire que le sujet s’accorde
comme auteur et lecteur. « L’histoire d’une vie
ne cesse d’être refigurée par toutes les histoires
véridiques ou fictives qu’un sujet se raconte sur lui-même
» écrit Paul Ricoeur. L’identité est fiction,
mouvement, continuité, indéfinissable strictement.
Qu’en est-il du sujet ? Une croyance qui place l’homme
en équivalence avec Dieu et occulte la diversité des
« personnes psychiques » affirme Freud. Récusant
l’idée d’une unité psychique, Freud écarte
la notion même de sujet pour situer l’individu dans
la dualité conflictuelle, c’est–à- dire
l’appareil psychique dans l’ambivalence d’éros
et de thanatos.
On est donc bien loin des convictions partisanes d’une «
psychologie du moi » sans aspérités et autres
descriptions de nos comportements troublés. Le grand ISA
(Individu-Sujet-Acteur) condamné à réussir
est pris dans des contradictions sociales et existentielles qui
caractérisent l’hypermodernité actuelle. L’illusion
de l’auto-engendrement du sujet adjointe à l’injonction
de sa puissance en termes de mérite, gratification, reconnaissance
place aujourd’hui l’individu dans le registre de la
distinction, de la singularité à conquérir.
« Si l’on considère la modernité du coté
du surmoi, de la raison et de la loi, l’hypermodernité
serait plutôt du côté de l’idéal
du moi, du dépassement des limites et de la réalisation
de soi-même » écrit Vincent de Gaulejac.
Et de conclure sur les significations sociologiques de ces nouvelles
passions de l’identité, l’auteur interroge l’idéologie
même de nos sociétés prônant et reléguant
en un même mouvement au nouveau Sujet toute production de
sens. Son verdict est finalement accablant car termine-t-il : «
Là où l’homme et la femme souffrent, et face
à l’impuissance des institutions et des politiques
à apporter des réponses, on attend du sujet qu’il
trouve « la » solution ». De quoi méditer
très longuement sur la place occupée par le travail
social, notamment, dans la généreuse gestion de nos
vies précarisées…
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