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Origine http
://www.ceras-projet.org/index.php ?id=5261
http://www.cairn.info/revue-projet-2011-4-page-61.htm
Vincent de Gaulejac est sociologue clinicien, directeur du laboratoire
de changement social de Paris 7-Diderot. Il a publié plusieurs
ouvrages sur le travail depuis les années 1980, dont
L’emprise de l’organisation (avec Max Pagès et
al.), DDB, 1979,
La société malade de la gestion, Seuil, 2005
et Travail, les raisons de la colère, Seuil, 2011.
Son site : www.vincentdegaulejac.com
Comment en êtes-vous venu à vous intéresser
au travail ?
Vincent de Gaulejac – J’ai commencé à
m’intéresser au travail lorsque je préparais
ma thèse en sciences des organisations à l’Université
de Paris 9-Dauphine. En tant que doctorant, puis assistant et maître
de conférences, j’ai vu comment l’université
est passée d’un projet scientifique – créer
une unité des sciences des organisations, pour comprendre
ce qu’est une organisation – à un projet idéologique.
C’est devenu une université de praticiens de la gestion,
où l’on apprend aux étudiants à appliquer
des modèles prescriptifs et normatifs, sans leur fournir
les éléments théoriques et méthodologiques
leur permettant de comprendre ce qu’on leur demande de faire.
Par les postes qu’ils occupent ensuite, ils deviennent des
exécutants en position de direction. Un des grands malaises
des organisations actuelles est là : les gens ne comprennent
plus le sens de ce qu’ils font et de ce qu’on leur demande
de faire. Avec Max Pagès, créateur du Laboratoire
de changement social, nous avons dû être les premiers
chercheurs français, à la fin des années 1970,
à travailler sur cette « révolution managériale
», née d’abord dans les multinationales et dont
IBM était un des modèles. Nous voulions intituler
notre livre « TLTX mon amour » [TLTX étant un
nom de code pour IBM], mais l’éditeur a préféré
L’emprise de l’organisation. Michel Foucault disait
au sujet du système disciplinaire : « L’objet
du pouvoir c’est le corps et il s’agit de rendre les
corps utiles, dociles et productifs. » Nous montrons comment
l’objet du pouvoir, c’est désormais la psyché,
que l’on prétend rendre utile, docile et productive.
Il s’agit de rendre l’énergie libidinale du travailleur
utile et productive. Cette évolution change radicalement
la fonction du management et celle du travail.
En quoi consiste vraiment cette « révolution managériale
» ? Le terme de « révolution » est-il approprié
?
Vincent de Gaulejac – Dans le modèle actuel, outre
le contrat de travail, c’est un « contrat narcissique
» que l’entreprise instaure avec le travailleur : elle
lui propose de devenir excellent, de se réaliser. L’idée
véhiculée est celle d’une réconciliation
de l’intérêt des travailleurs et de l’entreprise;
la réussite des salariés et celle de l’entreprise
vont de pair, à condition que chacun soit performant. Ce
modèle a été développé au départ
par les grandes entreprises du secteur privé et par les cabinets
de consultants (PricewaterhouseCoopers, KPMG, Ernst & Young,
Deloitte…). Depuis les années 1980, alors qu’on
le croyait réservé aux multinationales, il est devenu
le modèle de gestion de l’ensemble des secteurs privés
et publics. Un signe de cette évolution a été
le remplacement de l’appellation « service du personnel
» par « service des ressources humaines ». L’appel
à une « révolution managériale »
a été lancé en France par le Medef dans les
années 1990. Depuis, il s’est diffusé massivement
dans les entreprises publiques : France Télécom, SNCF,
Pôle emploi, aujourd’hui dans les hôpitaux, les
prisons, l’éducation, la police, la justice. C’est
une des faces de la fameuse RGPP (Révision générale
des politiques publiques) [1]. L’expression est désormais
utilisée par le président de la République
et par l’UMP, qui se disent porteurs du changement, de la
réforme, en marquant en effet une rupture avec le modèle
hiérarchique, bureaucratique. Et l’on présente
cette forme de gestion comme moderniste, sans prendre en compte
ses conséquences destructrices, car celles-ci ne sont pas
perçues d’emblée par ceux qui la vivent. Le
modèle est considéré comme mobilisateur, permettant
aux meilleurs de réussir. Il semble fondé sur des
idées justes, dont celle de l’avancement au mérite.
Or il a un effet démobilisateur en substituant la lutte des
places à la lutte des classes. Comment s’étonner
que le symptôme majeur d’un nouveau rapport au pouvoir
se lise dans le déplacement de la conflictualité du
niveau social (grèves, manifestations) au niveau psychique
et psychosomatique (la souffrance au travail)?
Dans les années 1980, la notion de « capital humain
» s’est répandue parmi les théoriciens
des ressources humaines et les agences de recrutement. Que traduit
cette expression de ce que l’on attend de l’individu
dans l’entreprise ?
Vincent de Gaulejac – Le moi de chaque individu devient un
capital qu’il doit faire fructifier. Chacun est appelé
à répondre aux exigences de mobilisation, de flexibilité,
d’adaptabilité demandées par l’entreprise.
L’essentiel de l’énergie de son existence sera
consacré à devenir productif et à faire fructifier
tout son potentiel humain, c’est-à-dire à devenir
performant dans tous les registres : culture, relations humaines,
sport… Quand un cadre fait du jogging, c’est pour être
en forme, mais aussi pour mesurer ses performances (pulsations cardiaques,
vitesse, etc.). On est dans l’idéologie du toujours
plus. Au travail, le cadre cherche à conquérir de
nouveaux marchés, à rendre l’entreprise plus
rentable. La fuite en avant est permanente. Si cet « idéal
» est perçu comme positif par ceux qui réussissent,
il est extrêmement violent pour ceux qui n’arrivent
pas à suivre. Il crée une compétition généralisée
qui met en danger les plus vulnérables. Car, en réalité,
notre société est singulièrement inégalitaire.
Quand vous proposez Zinedine Zidane comme modèle aux jeunes
des quartiers nord de Marseille, vous leur proposez une image positive
de réussite, mais, en même temps, vous les mettez en
échec. Quand l’un réussira comme Zidane, combien
de centaines de milliers sont condamnés à l’échec
? Ce décalage est à l’origine de tout ce que
nous nommons « risques psycho-sociaux » : stress, dépression,
perte de sens, addiction au travail… sont liés à
ce fait que, aujourd’hui, bien faire son travail ne suffit
plus. Il faut toujours aller au-delà de ce qui vous est demandé.
Par exemple, dans leur évaluation, les cadres d’American
Express reçoivent des notes, A, B, C, D, E. La note C est
considérée théoriquement comme « satisfaisante
». En réalité, c’est insuffisant par rapport
à ceux qui ont un B : above expectations, au-delà
des attentes, voire un A : clearly outstanding, clairement au-delà
du commun. De plus, il s’agit de faire mieux que la fois précédente.
Ainsi, vous ne serez plus jamais satisfaisant. Ce mode d’évaluation
correspond à un idéal du moi qui aspire à toujours
plus. On est dans une logique de l’excellence. Les institutions
européennes ne vont-elles pas jusqu’à prôner
« l’excellence durable » ? C’est un oxymore!
Être excellent, c’est être hors du commun mais
si tout le monde l’est tout le temps, que devient le monde
commun ? Face à ces exigences, on retombe vite dans la dépréciation
de soi : « je suis nul », « j’en ai pas
fait assez ». Les suicides au travail traduisent ce déficit
de reconnaissance. Ils sont le fait de personnes qui se sont données
à fond, qui ont le sentiment de ne pas être reconnues
et donnent encore plus. Elles sont alors prises dans une spirale
infernale à laquelle elles ne voient pas d’issue.
On parle de novlangue managériale. Quelles sont ses
caractéristiques ?
8 Vincent de Gaulejac – La novlangue [2] managériale
n’est pas faite pour la compréhension. Elle ne vise
pas à élaborer une réflexion, mais à
gommer les contradictions. Par exemple, on lisait dans une brochure
de Philips : « Nous sommes tous d’accord pour dire que
l’entreprise a besoin d’actes et non de mots »,
une phrase qui contient un double paradoxe. Un paradoxe logique,
quand elle affirme avoir « besoin d’actes et non de
mots » avec des mots. Et une forme d’injonction paradoxale
: « Je vous ordonne d’exercer votre liberté en
vous soumettant à mes ordres ». La novlangue managériale
a recours en permanence aux oxymores, comme quand un manager dit
: « Nous sommes libres de travailler 24h/24. » Les mots
sont interchangeables, comme dans ce tableau dressé par Didier
Noyé, où je peux associer n’importe quel mot
d’une colonne avec ceux des autres colonnes.
L’excellence |
renforce
|
les facteurs |
institutionnels |
de la performance |
L’intervention |
mobilise
|
les processus |
organisationnels |
du dispositif |
L’objectif |
révèle
|
les paramètres |
qualitatifs |
de l’entreprise |
Le diagnostic |
stimule
|
les changements |
analytiques |
du groupe |
L’expérimentation |
modifie
|
les concepts |
caractéristiques |
du projet |
La formation |
clarifie
|
les savoir-faire |
motivationnels |
des bénéficiaires |
L’expression |
perfectionne
|
les résultats |
participatifs |
de la démarche |
La méthode |
dynamise
|
les blocages |
stratégiques |
de la problématique |
Le vécu |
programme
|
les besoins |
neurolinguistiques |
des structures |
Le recadrage |
ponctue
|
les paradoxes |
systémiques |
du métacontexte |
Tableau extrait de Didier Noyé, Réunionite : guide
de survie, Insep Consulting Editions, 1989.
Au lieu de permettre de penser, il s’agit de supporter les
contradictions et les paradoxes auxquels on est soumis sans devenir
fou. Et les psychologues montrent bien que les injonctions paradoxales
rendent fous ! Si la novlangue managériale marche, c’est
qu’elle permet de ne pas devenir fou dans cet univers. Elle
permet de sauvegarder une partie de sa santé mentale, alors
même qu’elle est insignifiante et qu’elle participe
de la folie du système. La notion de « risques psycho-sociaux
», très floue sur la nature du mal et sur ses causes,
relève de cette novlangue. Elle n’a été
acceptée par les syndicats que parce qu’elle a permis
de faire avancer le dossier. Bien sûr, quelle que soit la
fonction exercée, tous savent que cette novlangue ne fait
pas sens, mais ils sont obligés de l’utiliser. Dès
lors se met en place un système de clivage entre une partie
d’eux-mêmes qui la parle parfaitement et une autre qui
fait la démonstration qu’elle est insignifiante. C’est
une langue qui ne donne plus de sens à ce que l’on
fait [3]. Nombre d’énarques ou de polytechniciens sont
dans le clivage total : ils savent qu’elle ne fait pas sens
et en même temps ce sont eux qui la maîtrisent le mieux.
Elle représente un formidable instrument de pouvoir, car
elle met les gens dans l’impossibilité de critiquer
ce qu’on leur demande de faire : « Nous sommes tous
d’accord pour dire que l’entreprise a besoin d’actes
et non de mots. » Comment critiquer cela ? Vous pouvez ne
pas être d’accord. Mais alors que direz-vous? Que les
mots sont plus importants que les actes? Celui qui critique risque
d’être exclu.
Quelles sont les conditions sociologiques et culturelles qui
ont permis l’apparition de cette novlangue ?
Vincent de Gaulejac – Il y a une combinaison d’aspects
psychologiques, idéologiques, politiques et économiques.
D’un point de vue psychologique, les gens sont demandeurs
d’un idéal. Cette aspiration est liée à
l’individualisme et à la crise des grands récits.
Quand la religion, la politique et la science ne font plus sens,
l’entreprise propose aux individus de réaliser leurs
aspirations les plus profondes (en témoignent l’élaboration
de chartes éthiques, la culture d’entreprise, les discours
sur la responsabilité sociale de l’entreprise…).
L’entreprise capte cet idéal du moi de chacun, qui
peut s’identifier à sa toute-puissance. En travaillant,
j’ai l’impression de me réaliser dans une cause
qui dépasse la médiocrité du monde qui m’entoure.
Cette folie de la toute-puissance se traduit dans les salaires mirobolants
que certains patrons s’attribuent : ils pensent être
méritants. Il y a une telle osmose entre eux et l’entreprise
qu’ils estiment être les seuls vrais responsables de
son succès. La crise des grandes idéologies (la défaite
du communisme, la crise des pays socialistes) a ouvert un champ
à l’idéologie managériale qui se présente
comme a-idéologique. Elle a une visée pragmatique.
Elle ne se fonde pas sur de grandes idées. Elle s’appuie
sur les paradigmes de la gestion : l’utilitarisme, l’objectivisme,
le positivisme. L’objectivisme, car elle se présente
comme neutre, scientifique, juste et vraie. Le positivisme, car
elle arrête les plaintes, la victimisation… Elle transforme
l’envie destructrice en envie créatrice. Elle propose
l’avancement au mérite : « que le meilleur gagne
». Mais c’est une idéologie très pernicieuse
: personne n’est contre. Chacun pense réussir par cette
voie, alors que tout le monde y perd. Cette idéologie fonctionne
sur un imaginaire leurrant, alors qu’elle se présente
comme un imaginaire moteur. Elle l’est certes en partie. Mais
la culture de la haute performance est destructrice si elle est
sans fin. En politique, à partir des années Tapie,
la droite comme la gauche ont été séduites
par cette « révolution managériale ».
La gauche a voulu se montrer aussi compétente que la droite
dans le domaine de la gestion et elle a accepté de mettre
la question de l’emploi en avant au détriment de celle
du travail. La modernisation des entreprises publiques a été
mise en place par la gauche comme par la droite. Cette vision est,
à mes yeux, profondément réactionnaire, mais
la gauche l’a ignoré et continue de l’ignorer.
Cette défaite idéologique m’étonne beaucoup.
Un prototype de cette nouvelle gouvernance a été représenté
par Jean-Pierre Raffarin, issu d’une grande école de
commerce : pour lui, la bonne gestion politique doit se faire selon
le modèle de la bonne gestion de l’entreprise. Combien
de politiques sont-ils contaminés par cette idée ?
La rupture préconisée par Nicolas Sarkozy –
la gouvernance comme bonne gestion de l’État –
ne le dit-elle pas? C’est une rupture par rapport au gaullisme.
Dans ses recherches, Aude Harlé [4] a observé comment
les membres des cabinets ministériels étaient obsédés
par la performance, la gestion à court terme, l’image,
les médias, qui transforment la politique en marketing. L’un
d’eux lui disait très sérieusement : «
Je rêve d’une France de 60 millions de Laure Manaudou
» (alors championne du monde en natation). Ce modèle
se répand davantage encore dans le domaine économique,
sous l’effet de la globalisation. Il est relayé par
les grands cabinets de consultants, les institutions comme l’OCDE,
le FMI, la Banque mondiale, les grandes banques, qui obligent les
pays à moderniser leurs services publics pour plus de profitabilité.
Comment sortir de cette spirale ?
Vincent de Gaulejac – Une œuvre de salubrité
publique serait de réintroduire massivement les humanités
(histoire, sociologie, anthropologie) dans les écoles de
gestion pour permettre aux futurs managers de comprendre les préceptes
qu’ils énoncent. Veut-on former les élites à
penser, à comprendre et non à prescrire des modèles
et à se satisfaire d’un schéma de gouvernance
construit sur l’idée que la seule finalité de
l’existence est la performance ? La gestion des ressources
humaines met l’humain au cœur de la gestion. Elle le
transforme en ressource au service du développement de l’entreprise,
alors que c’est l’entreprise qui devrait être
au service du développement de l’humain. Quand j’ai
écrit La société malade de la gestion, un de
mes collègues, chercheur en gestion, demanda : « Pourquoi
ce n’est pas nous qui avons écrit ça ? »
Mais cela lui aurait été impossible : les seuls paradigmes
de la gestion ne permettent pas de penser cela; il faut ceux de
l’histoire, de la philosophie, de la psychologie, de la sociologie.
La gestion a été reconnue comme discipline scientifique,
mais la majorité des enseignements de la gestion ne proposent
pas des outils scientifiques pour appréhender le monde tel
qu’il est : la nature du pouvoir, des relations entre les
hommes au sein d’une organisation, etc. Car la difficulté
est de comprendre que le monde est contradictoire. Derrière
ces langages insignifiants, il faut retrouver la parole du sujet,
celle de gens qui ne sont pas installés dans des rôles
appris. Comment revenir au cœur de la relation humaine et ne
pas escamoter la réalité? Quel sens cela a-t-il de
fermer une entreprise pour faire 12 % de croissance plutôt
que 7 % ? Il s’agit bien de refaire de la politique. Or la
politique elle-même est contaminée par ce langage.
Elle devrait viser à construire un monde commun où
tout le monde ait sa place, même ceux qui ne sont pas «
performants ». Pour autant je ne suis pas pessimiste. De plus
en plus de gens, dans les entreprises, à tous les niveaux
hiérarchiques, se rendent compte des dégâts
de ce système utilitariste. Je suis souvent sollicité
par des comités d’hygiène, de sécurité
et des conditions de travail (CHSCT), dans lesquels direction et
organisations syndicales travaillent ensemble. Je ne prétends
pas leur donner de solution. Je suis là pour les aider à
mettre en place un espace de réflexion collective pour chercher
ensemble la solution. « Sociologue clinicien », je propose
de co-construire avec les personnes concernées le diagnostic
de leur situation. Il est important d’accompagner ceux qui
vont mal, mais on entretient le plus souvent l’idée
que, s’ils vont mal, c’est qu’ils ont des problèmes
psychologiques et médicaux. Un vrai travail est nécessaire
pour leur montrer que la source du mal-être est au niveau
de l’organisation, elle est politique. Mais ceux qui remettent
en cause l’idéologie managériale sont encore
bien rares. Ils ont du mal à mettre les pièces du
puzzle ensemble. Ils voient le problème là où
ils le rencontrent, sans voir le mouvement d’ensemble. Il
faut rassembler des initiatives pour produire une analyse et des
actions communes [5]. Il y faudra du temps, mais cela peut basculer
à tout moment car le mal-être est profond et généralisé.
« Il faudrait penser que les choses sont sans espoir et être
cependant décidé à les changer » disait
Scott Fitzgerald.
Propos recueillis par Aurore Chaillou et Christophe Duval-Arnould,
le 11 juillet 2011
Notes
[1] Cf. les articles de Jérôme Brouillet et Hélène
Moutel sur la Révision générale des politiques
publiques, Projet , n° 318 , septembre 2010, pp. 20-35 [ndlr].
Retour
[2] Le terme « novlangue » (newspeak en anglais) vient
du roman de George Orwell, 1984. C’est la langue officielle
d’Océania, le pays gouverné par un régime
totalitaire imaginé par Orwell.
[3] Cf. Cornelius Castoriadis, La montée de l’insignifiance,
Seuil, 1996.
[4] Elle a reçu le prix de thèse du Sénat
et le prix Le Monde de la recherche universitaire en 2009. Cf. Aude
Harlé, Le coût et le goût du pouvoir : le désenchantement
politique face à l’épreuve managériale,
Dalloz, 2010.
[5] L’Appel des appels , par exemple, regroupe plusieurs
mouvements : celui des hospitaliers, des juges, des chercheurs,
des travailleurs sociaux, des enseignants qui manifestent contre
les réformes menées dans leurs secteurs.
Résumé
Entretien - Privé d’utopies mobilisatrices, l’individu
se voit offrir par le travail la réalisation de son potentiel.
Cette idéologie de la performance et du mérite est
pernicieuse, car difficile à réfuter. Elle condamne
à l’insatisfaction et, bien souvent, à l’échec
personnel.
Vincent de Gaulejac « Management, les maux pour le dire »,
Projet 4/2011 (n° 323), p. 61-68.
http://www.cairn.info/revue-projet-2011-4-page-61.htm
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