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Travailleur social, pas flic !


Date: 05 Decembre 2003
Objet: Fwd: [Liste-CNT] tract secteur social

Travailleur social, pas flic !

Travailleurs de la santé, du social, notre quotidien est la confrontation avec les difficultés, la misère, l’exclusion.
Maux, générés par une société capitaliste où une minorité, le patronat, pour s’enrichir, appauvrit une majorité : nous, que l’on soit travailleur ou alors privé d’emploi, travailleur du social, de la santé, ou alors usager de ces services.

Le gouvernement, main dans la main, avec le MEDEF continue sa politique de régression sociale : décision d’abréger la durée d’attribution de l’allocation de solidarité spécifique qui va précipiter des dizaines de milliers de personnes supplémentaires dans le RMI, diminution de 8 % des crédits alloués au ministère du logement, alors que “ le mal-logement ” touche encore un million et demi de ménages, réforme de l’aide médicale d’état, qui finance les soins des étrangers en situation irrégulière, limitant alors l’accès de ces derniers aux soins, projet de financement de la sécurité sociale pour 2004 qui comprend le relèvement du forfait hospitalier, le déremboursement de médicaments, l’affirmation du principe selon lequel l’assurance maladie a pour objet de rembourser les soins nécessaires aux assurés sociaux (que signifie ce terme de soin nécessaire ? qui décidera de la nécessité de tel ou tel soin ? nécessaire pour qui ? en fonction de quoi ?…)

Parallèlement, on multiplie les cadeaux auprès des couches sociales les plus aisées : diminution de 3 % du barème de l’impôt sur le revenu, main d’œuvre bon marchée fournie au patronat au travers du RMA, jour férié travaillé…

Partout, c’est l’instauration d’un système public minimal à moyens réduits pour les plus démunis et d’un système privatisé accessible seulement aux plus riches.

Pauvreté qui s’accentue, pauvreté qu’il faut contenir, réprimer et qu’on ne peut donc éliminer dans cette société capitaliste puisqu’elle sert justement à l’enrichissement d’une minorité.

D’où les lois Sarkozy, qui font encourir des peines de prison, d’amendes aux jeunes regroupés dans les halls d’immeubles, aux prostituées, aux mendiants…, à toutes les populations en situation de précarité. Les choix budgétaires pour 2004 valident cette analyse : priorité est donnée au ministère de l’intérieur et de la justice…

Nous, travailleurs de la santé et du social, sommes victimes, comme ceux que nous soignons, accompagnons, de cette logique : dégradation des conditions de travail, précarisation, licenciements suite à des baisses de budget…
Face à cet accroissement de la pauvreté, de la précarité, le secteur social est appelé de plus en plus à remplir un rôle de charité institutionnelle, et de contrôle social ; nous refusons cette logique de flicage et d’assistanat qu’on veut nous imposer, où nous nous voyons trop souvent “ obligés ” d’organiser la rotation des populations en situation difficile de centre d’hébergement, en stage bidon, en contrat précaire…

Nous pensons qu’il est possible d’exercer autrement nos métiers ; pas question pour nous de faire rentrer nos publics dans le moule de la société, de formater de “ bons citoyens ”, il s’agit au contraire de restaurer l’autonomie, de permettre aux gens de vivre dans cette société sans pour autant y souscrire, il s’agit de travailler à l’émancipation de tous.

Face à ces logiques, nous voulons opposer la solidarité entre salariés du secteur santé-social et usagers : à travers le soutien des usagers aux travailleurs de ces secteurs en lutte, et de la dénonciation par ces mêmes travailleurs des atteintes aux droits des usagers.

Nous voulons l’autogestion des structures sociales, des structures de santé (CCAS, CHRS, Centre de Santé…) ; autogestion de ces structures par les travailleurs et usagers.

Pour cela, nous avons comme outil le syndicat, pour défendre nos droits de travailleur et notre vision des services de santé, des services sociaux, égalitaires, solidaires, accessibles à tous.

Et c’est au sein de la Confédération Nationale du Travail que nous entendons lutter sur la base d’un syndicalisme de démocratie directe et révolutionnaire car il s’agit de combattre les causes de la misère mais aussi de construire les fondations d’une société nouvelle.

CNT 38