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Origine http://oduis.free.fr/travpris.html
http://www.peripheries.net/article131.html
1er mai 2001, manifestation, 12 h 00, Place des Fêtes
Demain, mardi 1er mai, fête du travail, nous manifesterons
pour l'application immédiate et sans restriction du droit
du travail pour les personnes en détention. C'est la première
fois qu'une telle manifestation aura lieu. Le rendez-vous est fixé
à 12h00, Place des Fêtes
Depuis 1987, le travail au sein des prisons françaises n'est
plus censé être afflictif et obligatoire. Au contraire
il serait devenu un "moyen de réinsertion". Pourtant
au simple regard du coût de la vie en prison, on comprend
aisément que le travail salarié soit pour le détenu
la seule façon de pouvoir "surpayer" les services
qui vont de l'achat de biens de premières nécessités
à la location d'une télévision.
Il existe trois types de travail en détention : - le service
général d'entretien de l'établissement : il
concerne 8000 détenus et sa rémunération est
de 800 Fr/mois environ.
- le travail pour la régie industrielle des établissements
pénitentiaires, de l'imprimerie à la confection d'uniformes
pénitentiaires, dont la rémunération est de
1900 Fr/mois environ.
- Enfin le travail en concession, dernier cas le plus courant, qui
concerne plus de 11000 détenus et n'est pas le mieux rémunéré,
de l'ordre de 1200 Fr/mois environ.
C'est depuis la mise en place du programme 13000 en 1987 que des
entreprises privées peuvent cogérer une vingtaine
d'établissements pénitentiaires français.
Ils ont été construits par Vivendi, la Lyonnaise des
Eaux ou Dumez et sont gérés de manière rentable
mais souvent inhumaine et déplorable, notamment en matière
de santé, par Sodexho, Eurest, Gecep, Gepsa.
Les points communs à tous ces travaux sont l'absence de contrat
de travail, de salaire minimum garanti, de congés payés,
de congés maladie, des avantages de la retraite (alors même
qu'ils cotisent), l'interdiction du droit de grève, de contestation,
d'association, de syndicalisation. Des tâches répétitives
et peu qualifiantes, un travail précaire n'assurant même
pas ce maigre revenu pendant toute l'année. La flexibilité
est d'ailleurs ici un mot d'ordre : on déclasse arbitrairement,
on paye encore à la pièce. Un détenu de la
Maison d'Arrêt de Caen ayant travaillé 3 semaines pour
un concessionnaire a ainsi perçu 200,88 Fr pour ce travail.
Le Conseil de Prud'Hommes et la Cour de Cassation ne se sont pas
sentis concernés par le cas de ce "travailleur".
Ces entreprises "citoyennes", épargnées
dès lors par les charges sociales et les éventuels
préavis de grèves, se cachent derrière l'alibi
honteux de la "réinsertion". Or, un prisonnier
leur rapporte en fait 255 Fr/jour et elles touchent 3 à 5%
du Chiffre d'Affaire de la prison chaque année. De plus ce
sont elles qui gèrent le cantinage et par les prix exorbitants
qu'elles y pratiquent, elles exploitent doublement chaque détenu
qui ne peut vivre sans y avoir recours et ne peut payer sans travailler.
L'Administration Pénitentiaire organise cet esclavage légal
des détenus et favorise leur exploitation. Le ministère
de l'Emploi et de la Solidarité n'accorde pas à ces
travailleurs les droits qui leurs sont dus. Quant aux syndicats
dits représentatifs, ils ignorent totalement leur qualité
de travailleur et ne défendent que les intérêts
des matons.
NOUS EXIGEONS L'APPLICATION, IMMEDIATE ET SANS CONDITIONS,
DU DROIT DU TRAVAIL POUR LES PERSONNES EN DETENTION.
Act Up-Paris, CNT commission Prison, Léonard Peltier Support
Group, ODU, Ras les Murs
Communiqué de presse 30/04/2001
Écoutez Ras les murs, émission sur 89.4 tous les
mercredis de 20h30 à 22h30
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