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Origine http://www.grouchos.org/tousensemblechacunasaplace.htm#b
Le débat et la réflexion sur le sport sont urgents.
L’adhésion enthousiaste au sport est bien connue. Une
critique de détail est maintenant largement reconnue par
les média. Par contre, la « critique radicale »
se manifeste que difficilement. Dans les milieux les plus critiques
du capitalisme, il est étrange de constater que le sport
est largement épargné : soit le silence soit de brèves
allusions. Rares sont les revues critiques qui prennent le sport
dans sa totalité pour le soumettre à une analyse sans
concession. Quand une analyse de la sorte est tentée, elle
peut parfois subir l’effet de l’idéologie sportive.
Par exemple, on pourra s’étonner que le sport soit
épargné et dire : « la critique du sport existe
pourtant depuis l’Antiquité (…) », comme
le sport lui-même. Or il n’est rien de plus faux que
de dire cela. En effet, le sport ne commence à exister qu’au
moment de l’émergence du capitalisme industriel en
angleterre. Il y a une rupture historique, un changement qualitatif
entre ce qu’on peut appeler « sport » au moment
de l’Antiquité et ce que désigne le mot sous
le capitalisme. C’est une illusion rétrospective que
de considérer le sport ainsi. Quant à la critique
dialectique du sport, celle qui ne le sépare pas de son terrain
social pour mieux le connaître et le combattre, elle n’est
qu’une manifestation du XXème siècle.
Par conséquent, le sport n’est pas :
— un idéal : une idée pure indépendante
de ses réalisations perverties. C’est la fameuse défense
de « l’esprit sportif » (fair-play, trêve
olympique, dépassement de soi). Selon cette approche métaphysique,
le sport est conçu comme une abstraction universelle qui
est de tous les temps et de tous les lieux (le sport, comme la guerre,
a toujours existé),
— ni non plus une pratique neutre : « la pratique des
français » étudiée par les sociologues,
une activité hygiénique prônée par les
médecins (sauf Martin Winckler [2]), le sport ouvrier, chéri
par les staliniens,
— une culture : la référence indiscutée
vers laquelle doit tendre toute pratique physique parce qu’elle
élèverait et sublimerait des aspirations humaines.
On pourrait ainsi collectionner les idées reçues
sur le sport. Plus important est de développer l’analyse.
En la matière, toute critique du sport s’affronte à
des réactions parfois violentes, tout du moins à une
incompréhension et des mécanismes de défense.
C’est s’attaquer à une implication corporelle
: un vécu corporel non analysé. Dans le cas précis
d’une implication positive (passionnelle) dans une activité
physique, il est impensable de considérer le sport comme
une institution traversée par des rapports sociaux à
la coloration particulière. Impossible d’envisager
la dimension politique du sport. Et pourtant, l’urgence du
débat et de la réflexion tient à la nécessité
de situer le sport sur le front idéologique tout particulièrement
parce que cet aspect est souvent contourné. La fonction de
l’idéologie sportive est de masquer les gigantesques
profits que réalise le sport, de voiler le fait qu’il
touche à des intérêts matériels vitaux
pour les classes dominantes : il est devenu la plaque tournante
du capitalisme maffieux (le béton, la drogue). Ces «
dessous » de la jolie apparence sportive sont un point aveugle
pour tous les partisans de la « culture sportive ».
Par conséquent, seule une perspective matérialiste
est à même d’envisager le sport tel qu’il
est et non tel qu’il devrait être. Ce qu’il devrait
être, nous le laissons à ceux qui disent « les
JO n’ont rien à voir avec le sport, mais tout avec
la compétition »[3]. Veulent-t-ils donc revenir au
temps de l’amateurisme ? Au fond, de quel sport parlent-ils
? De même, lorsqu’on dit croire en un autre sport, ne
serait-ce pas à l’idéal (de De Coubertin) qu’on
reste attaché ? Ne subit-on pas le dualisme de l’âme
sportive et de son corps périssable ? Enfin, le dépassement
du sport est-il une affaire de croyance comme on croit à
un idéal ? Le sport est en premier lieu une organisation
mafieuse où règne la corruption [4] avant que d’être
un mode de « développement durable » comme se
plaisent à l’ânonner des écologistes.
C’est seulement à partir de l’analyse de ce qui
est que l’on peut avoir quelques chances de toucher à
la vérité du sport et à son éventuel
dépassement.
Le sport : une idéologie ? C’est effectivement l’une
de celles les plus virulentes et la réflexion doit en prendre
toute la mesure si elle veut être approfondie. Et ceci parce
que précisément le sport n’apparaît pas
comme une idéologie. C’est d’ailleurs le propre
de toute idéologie que de se donner pour vérité.
Ce n’est pas tant qu’il soit question d’un écart
entre le discours et la réalité ou d’une représentation
faussée de la réalité (le jeu perverti) mais
de la structure même du réel : une idéologie
exprime l’inversion de la réalité. Ici, les
événements sportifs sont présentés comme
une fête où tout un chacun serait amené à
communier. Par là, la paix universelle serait assurée
l’instant d’une trêve et le bonheur serait une
idée neuve dans le monde. C’est l’histoire qu’on
raconte aux enfants pour qu’ils s’endorment paisiblement…
Soit : tout ce qui fait la richesse des constructions humaines s’est
difficilement réalisé en se passant de croyances,
de religions et d’idéologies, (encore que croire n’est
certainement pas une attitude naturelle !) mais le genre humain
a pu s’inventer des idéologies plus ou moins pernicieuses.
En effet, il peut exister des formes de conscience plus émancipatrices
que d’autres et ceci dans les mêmes conditions objectives
[5]. Critiquer le sport sous cet angle permettrait sans doute d’éviter
les chausse-trappes de l’idéologie sportive et ce n’est
certainement pas en reprenant les slogans citoyennistes qu’on
y parviendra. Pour n’en citer qu’un on retiendra l’ahurissant
: « le sport n’est pas une marchandise ! ».
Par exemple, on peut considérer l’actualité
française. A l’heure où la République
française, droite dans ses bottes, a passé avec succès
(d’après les examinés !) son examen devant une
commission du CIO (Comité International Olympique) ; à
l’heure où les gouvernants voudraient qu’on se
tienne tous en haleine pour écouter bien sagement la décision
de cette commission ; à l’heure où nous sommes
tous sommés de communier dans la ferveur afin d’avoir
l’honneur et la responsabilité d’organiser des
jeux olympiques, c’est la soumission officielle au sport et
à son idéologie qui est consacrée. Un effort
national est demandé pour la plus grande gloire de la république
sportivisée. Seulement, les temps ne sont plus ceux des empires
coloniaux ni non plus ceux du prestige national dans l’affrontement
des grands blocs. En revanche, le moment présent est celui
de la globalisation : productions et échanges marchands se
mondialisent, la « guerre » ressemble plus à
une opération de police de grande envergure où chaque
région du monde a son rôle a jouer pour « le
bien » et enfin, le sport tient lieu de référent
symbolique mondial, d’Universel abstrait aurait dit Hegel.
Ce temps est celui de l’adaptation à la guerre économique
mondiale qui oblige chaque État-Nation à une transition
de forme : en France, il est clair que la transition d’un
État centralisé vers une forme décentralisée
(non sans quelques convulsions) est largement en cours. Ces nouvelles
conditions où « l’on ne sait plus à quel
sens se vouer »[6] ont des incidences sur l’identité
liée à la Nation. Ses éléments constitutifs
qui étaient la figure du chef, les frontières, la
défense de l’intérêt général,
l’armée, la monnaie tendent à se dissoudre dans
le flux général des marchandises. Par conséquent,
l’État, qui est la base de la république et
qui a besoin d’une unité politique pour exister, se
dissocie de l’ancienne forme du nationalisme. Il faudrait
toutefois nuancer cette analyse avec le fait que les états
savent redonner une actualité à la figure du chef
ou donner une existence aux frontières en chassant les immigrés
ou en filtrant des manifestants trop gênants. De même
une armée de professionnels ne peut suffire : il est nécessaire
d’obtenir en permanence l’assentiment des populations.
En conséquence, du point de vue de la gestion politique des
populations, il est d’une importance primordiale de sans cesse
obtenir un consensus.
Or le sport s’inscrit dans cette situation : il joue le rôle
d’une religion quand le sentiment national ne correspond plus
au moment de la société [7]. Et l’on sait que
l’origine latine du mot (religere) signifie relier…
Le phénomène sportif est pour cela un atout de premier
plan dans la contention sociale parce qu’il active une adhésion
dans une période qui abat les anciennes conditions de la
nation. C’est pourquoi le chauvinisme nationaliste devient
plutôt un néo-nationalisme largement mythique basé
sur une identité factice parce qu’elle n’existe
que par procuration et qu’elle est extrêmement versatile
: les pires ennemis lors d’un derby peuvent être les
meilleurs amis dans la meute sportive qui acclame son équipe
nationale. Malgré tout, ce néo-nationalisme peut donner
lieu à des passages à l’acte meurtriers [8].
De plus, quand la concurrence économique gronde entre les
régions du monde et au sein même de ces régions,
le sport prépare la ressource humaine à se valoriser
tout en assurant une cohésion qu’on pourra toujours
dire « nationale » mais qui, en fait ne correspond plus
à ce qu’on entendait par cet adjectif qualificatif.
En effet, « l’unité nationale », pourtant
nécessaire à tout état, est difficile à
réaliser dans un contexte où prime la concurrence
économique : les multiples divisions du corps social (notamment
économiques) constituent des facteurs de fragmentation de
la « communauté nationale ». Les gouvernants
restent alors attachés au sport pour assurer « la cohésion
nationale » et même considèrent le sport comme
un remède miracle aux multiples sources de divisions de la
communauté nationale.
En France, de ce point de vue, le sport et la république
font bon ménage. Le champion sportif joue un rôle de
rassembleur à travers l’identification à une
figure charismatique. Il faut se souvenir à ce sujet qu’après
la coupe d’Europe de football, la perspective du départ
de Zinédine ZIDANE de l’équipe de France, créait
un vide insupportable qu’il fallait au plus vite combler.
Or, au même moment les média montaient en épingle
la victoire aux JO d’Athènes de Laure MANAUDOU pour
en faire une référence nationale. Cette insistance
pour mettre en avant une icône sportive témoigne d’une
préoccupation étatique à l’égard
de la jeunesse. Pourtant, cette championne ne semble pas avoir véritablement
remplacé le joueur de football parce que la natation n’est
pas autant médiatisée que le football mais surtout
parce qu’elle n’a pas de fonction représentative
pour l’intégration républicaine. De même,
le discours officiel de la république n’hésite
pas à caractériser la vie sociale comme un match loyal
entre deux adversaires sous l’égide d’un arbitre
neutre. « Arbitrage », « règle »,
« partenaires », sont les termes courants de ce langage.
Mais il ne s’agit pas seulement d’une métaphore
puisque réellement, les « partenaires sociaux »
sont invités à respecter les règles du jeu
social où l’État prend le rôle d’arbitre
bienveillant (le garant du jeu social) tandis que les protagonistes,
qui ont des intérêts vitaux opposés, acceptent
de jouer un jeu dont les règles leurs sont imposées.
Il s’agit en fait de ramener les luttes sur le terrain étatique
: il n’y a plus d’ennemi tout au plus un adversaire
au visage policé. Toutes ces métaphores sportives
sont là pour rendre euphémique le conflit social et
ramener toute lutte dans les rets du sport permettant à l’État
de conjurer de manière préventive toute opposition.
On sait que les mots ne sauraient être neutres, ni non plus
les images mais l’institution sportive non plus : elle modèle
des comportements et des corps permettant ainsi une maîtrise
étatique du jeu social. Programmer l’action d’un
potentiel opposant est sans doute devenu une activité étatique
transversale aux institutions dominantes du capital. De ce point
de vue, l’amalgame entre « les valeurs sportives »
et « les valeurs républicaines » est une opération
hautement idéologique : rendre identique l’égalité
républicaine avec l’institution des inégalités
physiques.
La mise en musique de cet amalgame s’opère particulièrement
à travers l’école. On connaissait auparavant,
le bon ménage qu’entretenaient l’armée
et le sport. Aujourd’hui, ce ménage s’est renforcé
en devenant un ménage à trois : l’Armée,
le Sport et l’École. Une transversalité institutionnelle
est devenue agissante à travers ces trois pôles. Si
l’on part de l’un de ses pôles, l’école,
on constate qu’avec la fin de la conscription (professionnalisation
de l’armée), c’est bel et bien l’école
qui a pris en charge une partie de la fonction traditionnelle de
l’armée. La rentrée scolaire 2000/2001 s’est
passé sous le signe de l’idéologie militariste
: dans l’enseignement secondaire, les professeurs doivent
transmettre « l’esprit de défense ». Cette
transversalité se joue aussi avec les églises et «
l’enseignement du fait religieux » au moment où
les fidèles des églises se font rares. Sans oublier
non plus la police et la justice avec « l’éducation
à la sécurité » puisque la jeune génération
serait « sans repères ». Le sport quant à
lui trouve à l’école un boulevard avec «
l’éducation à la citoyenneté »
et le souci du « vivre-ensemble ». Pour le dire tout
de go : en même temps que l’École tend à
se professionnaliser elle adopte le modèle sportif comme
mode de fonctionnement : performance, « culture du résultat
» ou encore « culture de l’évaluation ».
De la sélection censée promouvoir, via la méritocratie,
une élite républicaine, à la sélection
selon le critère de la performance, il n’y a là
qu’un pas à franchir pour que les deux modèles
entrent dans une harmonie de longue durée. En effet, il n’est
pas rare d’assimiler la fameuse « égalité
des chances » à une « compétition juste
» (sic) où les concurrents partent à égalité
et où, à la fin, le vainqueur est légitimé
par des remises de médailles. Dans la conception républicaine,
en principe, la justice sociale provient de l’attribution
de mérites différents et hiérarchisés
pour un ensemble d’individus. De même, le sport avec
ses entraînements, sélectionne et classe hiérarchiquement
ceux qui ont les meilleures capacités physiques pour les
mettre en valeur sur le marché de la performance. Pourtant,
c’est là aller un peu trop vite en besogne que de confondre
aussi facilement ces deux modèles et oublier la marge qu’il
y a entre les finalités poursuivies de part et d’autre.
Certes cette marge n’est que de principe. Mais la distinction
reste importante : dans un cas, la finalité est le développement
de la personne, de l’autre l’objectif dérisoire
est de mettre en spectacle des prototypes humains aux performances
hors du commun et où l’affrontement constitue une vibration
émotionnelle de masse [9]. Cette différence (de principe)
étant faite, il n’empêche que cet l’amalgame
risque d’avoir un avenir. C’est l’expérience
de l’inégalité et sa tolérance qui est
dorénavant promues dans la conduite des affaires scolaires.
Ceci, alors même que les luttes menées dans ce secteur
à partir des années 1960 se fondaient sur la promotion
de l’égalité. Et c’est bien pourquoi la
toute dernière réforme insiste tant sur les «
talents » : il s’agit ni plus ni moins comme dans le
domaine sportif, de différencier les individus en les mettant
en concurrence. Avec le sport il s’agit d’apprendre
à savoir vivre ensemble sous les couleurs du drapeau et au
son de la marseillaise [10]. Ceci alors même que le sentiment
national ne correspond plus au moment présent. C’est
ainsi que le sport peut prendre tout son aise et faire ses ravages
dans une école qui désormais s’ouvre largement
aux intérêts économiques : le sport assure un
consensus pour l’école dans un monde où sévit
la lutte de tous contre tous. Pourquoi dans ce cas précis,
les républicains n’en appellent ils pas promptement
au respect de la laïcité comme ils le font pour le voile
sinon, parce qu’ils souffrent d’un scotome les empêchant
de voir le sport tel qu’il est ? Le cas de l’école
et de son caractère transversal n’est qu’un mode
de sportivisation de la politique mais ce mode, loin d’être
neutre, s’oppose à toute politisation du sport. Dans
cette perspective, la diffusion de l’idéologie sportive
risque de battre son plein dans certaines écoles primaires.
Voici un exemple typique de l’amalgame entre « valeurs
sportives » et valeurs républicaines : la ville de
Paris annonce que « pour inculquer aux plus jeunes les valeurs
de l’Olympisme et notamment cet aspect éthique [le
respect des règles du code Mondial anti-dopage du CIO et
celles de l’Agence Mondiale Anti-dopage], ces valeurs seront
présentes dans les programmes scolaires 2008-2012 »[11]
. CQFD !
C’est une résistance au sport [12] qui est nécessaire
: elle fait naturellement partie du débat et de la réflexion
sur ce phénomène. A l’esprit (bovin) sportif
il faut opposer la matière de sa réalité sordide.
Ceci en ayant conscience que le sport est une institution ; comme
toute institution il véhicule une idéologie où
il s’agit de « former des âmes en forgeant les
corps » [13]. Par exemple, le modèle républicain
de la citoyenneté qui prévaut aujourd’hui est
le garde-à-vous au son de la Marseillaise. C’est pourquoi
la propagande en faveur les JO devrait être systématiquement
contestée et la critique devrait trouver là une occasion
de mettre à bas cet édifice ridicule : l’équipe
sportive. Cette meute où chacun est à sa place et
où tous poussent dans un seul sens. A chaque jeux olympiques,
des forces de polices massives quadrillent le territoire comme en
tant de guerre ce qui tend à devenir banal. Tout comme d’ailleurs
l’acceptation du plan Vigipirate… Les idéologues
qui défendent cet état d’exception ne manquent
pas. Quelle meilleure exemple du républicanisme sportif que
l’opinion d’une sociologue [14], disciple (et fille)
de Raymond ARON qui tient des propos qu’un sportif intégriste
ne saurait renier ? « C’est l’ensemble, dit-elle,
des citoyens [joueurs] qui est la source du pouvoir. C’est
pourquoi les décisions prises par les gouvernants [arbitres]
élus par eux doivent être exécutées.
Les citoyens [joueurs] doivent obéir aux ordres des gouvernants
[arbitres], parce que ceux qui leur donnent ces ordres ont été
choisis par eux et restent sous leur contrôle par l’intermédiaire
des élections ».
Eloi.
[1] Discours aux français de Jacques CHIRAC lors de la canicule
au cours du mois d’août 2003.
[2] On lira avec attention ses arguments de type agnostique pour
douter que « le sport c’est la santé »
sur son site internet. Martin Winckler est surtout connu en tant
qu’auteur de roman.
[3] Charlotte NENNER, Sylvain GAREL, Bernard MARIS, « Des
JO à Paris ? Non merci… », Le Monde, mercredi
9 mars 2005.
[4] On peut, pour se convaincre, se reporter à l’un
des derniers avatars de la corruption dans le football : Georges
MARION, « Le scandale allemand des matches arrangés
s’étend », Le Monde, dimanche 27-lundi 28 mars
2005, p. 14.
[5] On consultera sur cette question de l’idéologie
: le chapitre, « idéologie et fausse conscience »
du livre de Joseph GABEL, Mannheim et le marxisme hongrois, Paris,
Coll. « Sociétés », Méridiens Klincksieck,
1987, p. 52-67 ; également sur le même sujet théorique
: le chapitre « conscience réelle et conscience possible,
conscience adéquate et fausse conscience » de Lucien
GOLDMANN, Marxisme et sciences humaines, Paris, coll. « Idées
», Gallimard, 1970, p. 121-129.
[6] Cela n’empêche pas bien sûr, qu’en
réaction, se créent ici ou là des mouvements
populistes revendiquant justement l’identité nationale.
[7] Malgré un point de vue typique du citoyennisme, on consultera
l’article d’un « sociologue clinicien »
où est employée cette expression : Vincent de Gaulejac,
« L’idéologie de la gestion a envahi la société
», Sciences de l’Homme et sociétés n°
74, février 2005, p. 12. Voir également, Le Monde,
mercredi 6 avril 2005, p. 26.
[8] Cela n’empêche pas bien sûr, qu’en
réaction, se créent ici ou là des mouvements
populistes revendiquant justement l’identité nationale.
[9] A la fin des deux semaines olympiques à Athènes,
au début du mois de septembre 2004, a eu lieu un match de
football opposant la Grèce à l’Albanie (en Albanie)
où les grecs ont perdu : sait on que cela a déclenché
des scènes de lynchage systématiques des albanais
osant manifester leur joie sur les places des centres-villes grecs
? Sait on qu’il y a eu un mort à cette occasion et
des dizaines de blessés ? Voir sur le sujet le petit encart
« violences au Mali, appels au calme en Grèce »,
Le Monde, mercredi 30 mars 2005, p. 24.
[10] Herbert MARCUSE parlait à ce sujet de désublimation
répressive pour dire que l’énergie érotique
était détournée vers des objets sociaux utiles.
Voir : Herbert MARCUSE, Éros et civilisation. Contribution
à Freud, Paris, Minuit, 1963, p. 12
[11] La loi Fillon a modifié le code de l’éducation
qui court depuis les lois Jules Ferry sous la IIIème République.
Il y a un amendement faisant mention d’« (…) un
enseignement d'éducation civique qui comporte obligatoirement
l'apprentissage de l'hymne national et de son histoire ».
Fermez le ban !
[12] C’est nous qui soulignons. Cette prose peut être
lue dans un petit fascicule (« Paris 2012, ville candidate
») qu’on peut trouver dans toutes les mairies de la
capitale mais la même existe (à quelques mots près)
sur le site : http://www.parisjo2012.fr/fr/jo2012/olympisme_culture/index.jsp
[13] Sur cette question, voir Patrick BELLGARDE, « Les résistances
au sport », Quel Corps ? n° 32-33 (Ethnométhodologie),
décembre 1986 ; et aussi : Jean-Pierre ESCRIVA, Henri VAUGRAND,
« La critique radicale du sport : un devenir », in «
L’opium sportif. La critique radicale du sport de l’extrême
gauche à Quel Corps ? » (Textes présentés
par Jean-Pierre Escriva et Henri Vaugrand), Paris, L’Harmattan,
1996, p. 21.
[14] Jean-Marie BROHM, « former des âmes en forgeant
les corps », Partisans n°15, avril-mai 1964.
[15] Dominique SCHNAPPER, « Citoyenneté », in
Collectif, L’idée républicaine aujourd’hui.
Guide républicain, Paris, Delagrave/CNDP, 2004, p. 27. C’est
nous qui soulignons et qui rajoutons les crochets…
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