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MANIFESTATION CONTRE LE COUP D’ÉTAT MILITAIRE AU TOGO
Dimanche 20 Février 2005 à 14h de République
à Bastille
TRACT AFRIQUE XX1
Solidarité avec la lutte du peuple togolais !
Depuis plus d’un mois, le peuple togolais se mobilise à
travers le monde pour revendiquer sa liberté. Il était
du devoir de notre revue et des associations qui la composent de
soutenir cette lutte exemplaire. Car si demain, cette mobilisation
porte ses fruits, c’est tout l’édifice néocolonial
françafricain qui risque de s’écrouler. Et cette
aspiration à la liberté pourrait bien s’étendre
pour qu’enfin le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
ne soit plus une chimère mais une réalité.
Togo : un coup d’État françafricain
!
Nuit du 12 janvier 1963 : le sergent Éyadéma est en
mission sur ordre de la France. Il doit « neutraliser »
Sylvanus Olympio, seul président élu d’une république
togolaise jugée trop indépendante. Il achèvera
au poignard de ses propres mains le père de l’indépendance
togolaise. Éyadéma père meurt le 5 février
2005 après 42 ans d’une dictature sanglante. Quelques
heures plus tard, son fils, Faure Éyadéma, ancien
Ministre des Mines, de l’Équipement et des Télécommunications
et surtout conseiller financier de son père, est installé
au poste suprême par les Forces armées togolaises (FAT).
Choisi par son père pour lui succéder à la
tête de l’État, Faure est diplômé
en « Business Administration », et porte un costume
civil. Il a « brillament soldé » l’industrie
des phosphates et restructuré des services publics au bénéfice
des multinationales.
Les jours qui suivent, l’Assemblée nationale élue
en 2002 (l’opposition boycottait le scrutin) légalise
le coup d’État en changeant la Constitution, ce qui
suscite nombre de réactions indignées. L’Onu,
l’Union africaine, des syndicats africains et l’opposition
togolaise dénoncent ces révisions constitutionnelles
qui transforment l’intérim du président de l’Assemblée
en un remplacement jusqu’à la fin du mandat du chef
de l’État
décédé, soit jusqu’en 2008.
Phosphates, caisses noires et privatisations
Chirac, qui s’est proclamé « ami personnel »
de feu la brute, pleure également « l’ami de
la France ». Tous les présidents de la Ve République
française ont soutenu la dictature . En effet, l’argent
des phosphates togolais n’a cessé d’alimenter
les caisses noires de la Françafrique. Tout en appliquant
les recettes néolibérales du FMI et de la Banque mondiale,
éyadéma a su préserver les intérêts
de son clan et de ses « amis ». L’aide publique
au développement a été massivement détournée,
et les emprunts qui sont venus gonfler la dette publique extérieure
du Togo n’ont pas profité à la population qui
ne cesse de s’appauvrir (68 % vivait sous le seuil de pauvreté
en 2004). La fortune personnelle du dictateur décédé
(4,5 Milliards US) est trois fois supérieure à la
dette du Togo (1,4 Milliards US en 2002).
Pour autant les créanciers publics ou privés ne renoncent
pas à l’argent prêté à un dictateur
mis en cause par l’Onu dans des trafics d’armes, et
ce sont les travailleurs des mines ou des cultures de rente (cacao,
café, coton) qui continuent à payer la dette d’éyadéma,
après avoir financé ses appartements dans les beaux
quartiers parisiens.
Le dictateur vient donc de léguer à son fils le siège
de tyran qu’il avait promis de céder de son plein gré
en 2003. Durant 42 ans de règne, l’ancien sergent-chef,
caricature de gardechiourme néocolonial, a martyrisé
et ruiné le peuple togolais pour le plus grand bénéfice
de la Françafrique.
Alors, il faut le dire haut et fort : rien de ce qui se passe ces
jours-ci à Lomé pour maintenir une dictature ubuesque
n’est étranger à l’Élysée.
Aujourd’hui, un tiers environ des togolais est contraint à
l’exil pour fuir les marionnettes de l’État français
en poste à Lomé. Libérer le Togo de la dictature,
c’est aussi l’affaire du peuple français !
Soutenons le peuple togolais
* en exigeant le départ de Faure ;
* le retour aux libertés syndicales, associatives, de la
presse, etc. ;
* la fin de l’ingérence française; le départ
des conseillers militaires français ;
* l’annulation de la dette extérieure.
APPEL MANIF
Appel à mobilisation et solidarité de la diaspora
togolaise
LA DÉMOCRATIE ICI ET MAINTENANT !
Après la mort d’Étienne Éyadéma
qui a pillé et endeuillé le Togo pendant 42 ans de
règne sanglant, l’armée familiale du dictateur
installe de force l’un des fils du tyran à la tête
du Togo. La diaspora togolaise en France lance un appel solennel
aux démocrates africains, français et du monde entier
à participer massivement à la manifestation du 20
février 2005 pour chasser la junte militaire togolaise du
pouvoir. À sa disparition, l’autocrate laisse derrière
lui un champ de ruines sur lequel règne une armée
d’escadrons de la mort, qui continue de terroriser et de massacrer
les populations civiles coupables d’aspirer à un peu
plus de liberté. Ce qu’exigent aujourd’hui les
démocrates togolais c’est la fin immédiate du
régime de dictature et non le ravalement de façade
d’un système qui a réduit nos populations à
l’état d’esclaves taillables et corvéables
à merci.
LA LUTTE CONTINUE !
MANIFESTATION CONTRE LE COUP D’ÉTAT MILITAIRE AU TOGO
Dimanche 20 Février 2005 à 14h de République
à Bastille
À l’appel de : ARECA, ACAT, CDPA, CDPA-BT, CTR,RNDP,
UFC, etc.
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