"Nouveau millénaire, Défis libertaires"
Licence
"GNU / FDL"
attribution
pas de modification
pas d'usage commercial
Copyleft 2001 /2014

Moteur de recherche
interne avec Google

Appel pour l'accès libre et gratuit aux transports collectifs
et contre la répression sur la question de la mobilité des personnes


L'autonome qui s'annonce risque de voir le problème de la mobilité des personnes et de l'accès au transports collectifs se poser une fois de plus sous le seul angle que les pouvoirs publics pour l'instant arrivent à développer : celui de la répression et de l'occultation du débat public.

En effet, avec l'application de la Loi sur la Sécurité Quotidienne (L.S.Q.) votée il y a un an, une série de procès vont avoir lieu concernant "des fraudeurs habituels", c'est-à-dire des personnes ont pris plus de dix fois le train sans titre de transport. Plusieurs personnes sont déjà passées au tribunal correctionnel en comparution immédiate pour avoir voyagé gratuitement en train plus de dix fois et ont écopé de la prison ferme (1 et 2 mois). Les procès vont se multipliés. On sait déjà que deux autres personnes passent en procès à Rouen le 7 octobre prochain pour une affaire similaires. La aussi, ils risquent, depuis la L.S.Q., jusqu'à six mois d'emprisonnement et 7 500 Euros d'amendes. De même, au tribunal correctionnel de Bordeaux, un autre procès est prévu toujours pour ce "délit d'habitude" le 12 novembre 2002.
Le retour de la droite aux affaires et sa volonté de résoudre les problèmes sociaux par des réponses ultra répressives (création d'une police régionale des transports de 1500 fonctionnaires spécialisés en Ile-de-France, projet de loi sur la sécurité de Sarkozy...) ne peuvent en aucun cas nous rassurer…

Les pouvoirs publics en individualisant des réponses répressives essaient de nier la dimension sociétale de cette question. Car cette question va bien au-delà de conduites purement individuelles. D'ors et déjà, la SNCF a déposé 650 plaintes pour des affaires similaires et on a estimé à 35 000 le nombre de personnes potentiellement concernées. Il suffit de mettre ce chiffre avec les 11 000 nouvelles places que le gouvernement veut construire dans les prisons pour voir le non-sens et l'inconséquence de ces mesures répressives concernant les "libres voyageurs".

Le débat de la mobilité des personnes : en prison ou dans l'espace public ?
Mais que reproche-t-on exactement à ces "voyageurs libres"? Quels dangers ou quelles violations sont-ils porteurs pour risquer jusqu'à six mois d'emprisonnement et 7500 Euro d'amende ? Quel est le problème de fond qui justifie de faire passer la non possession d’un titre de transport d’une simple amende au tribunal correctionnel ? L'extraordinaire distorsion entre les faits réprimandés et la réponse répressive ne peut se comprendre qu’en se tournant du coté des pouvoirs publics : cette fuite en avant n’est que l’interface du refus de mettre en débat les problèmes sociaux de fond et précisément ici, celui de la mobilité des personnes.
Car ce que l’on reproche à ces personnes qui vont passer en procès, ce n’est pas tant les préjudices économiques qu’ils pourraient éventuellement créer à la collectivité mais simplement leur affirmation, dans leurs pratiques quotidiennes, d’un droit à la mobilité non soumis à des logiques économiques et/ou sécuritaires. Et c’est bien à cette affirmation que la SNCF veut mettre un terme par ces procès exemplaires. Et c’est bien ce droit à la mobilité passant par l’accès libre et gratuit aux transports collectifs que vous voulons porter dans l’espace public.

Notre mobilité contre la leur !
Nous refusons de voir le problème de la mobilité se cantonner à une vision où se déplacer est réduit à un service marchand, où la capacité à se déplacer dépend de ses revenus ou du lien à l’emploi des personnes. Nous refusons également que ce droit à la mobilité soit soumis à des considérations de contrôle des populations que ce soit les sans-papiers ou bien les populations stigmatisées (jeunes, habitants des zones périurbaines...). A ces visons restrictives et étriquées de la mobilité, nous affirmons que la possibilité de se déplacer librement sur le territoire est potentiellement source d’une extraordinaire richesse sociale, d’une intensification de la coopération entre individus et groupes, d’une socialité diversifiée et multiples et qu’à ce titre elle doit trouver sa juste place dans l’espace public à coté des problèmes de la santé, de l’enseignement etc. ainsi qu’une véritable politique des transports garantissant ce droit effectif à la mobilité.

Le premier pas dans cette direction est la fin de la politique répressive dans le domaines des transports collectifs avec :
La relaxe des personnes poursuivies,
L’arrêt immédiat des poursuites contre les “ voyageurs libres ” ,
L’abrogation des lois répressives concernant la questions des transports (L.S.Q., , je ne me souviens plus des autres etc.),

Nous appelons en outre toutes les personnes solidaires à venir manifester leur soutien lors des procès en cours....


Ce texte a été transmis par le groupe TGV Nantes (Train Gratuits Vite). On peut joindre ce groupe àl'adrese suivante :
TGV, C/O Belami17, 17 Rue Paul Bellamy, 44000 Nantes