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http://www.euroinvestor.fr/news/story.aspx?id=11118402
LYON, 10 juin, (Reuters) - Devant la recrudescence des suicides
sur les voies ferrées en France, la SNCF et la justice ont
décidé de nouvelles procédures pour tenter
de réduire les importants retards qu'ils entraînent
sur le réseau national.
La SNCF Rhône-Alpes-Auvergne et les trente parquets de la
zone Sud-Est ont ainsi signé jeudi une convention visant
à améliorer les procédures d'intervention de
la justice, pour permettre au trafic de reprendre dans des délais
plus brefs.
"Nous avons enregistré en 2009 391 accidents de personnes
sur les voies ferrés en France, dont 324 suicides, avec une
proportion importante sur la ligne Lyon-Paris et en Rhône-Alpes",
a expliqué Josiane Beaud, directrice Rhône-Alpes-Auvergne
de la SNCF.
"Ce chiffre est en constante progression. Cela a entraîné
des conséquences sur la circulation de 13.000 trains et totalisé
7.255 heures de retard", a-t-elle ajouté lors d'une
conférence de presse.
Josiane Beaud a cité le cas d'un suicide qui s'est récemment
déroulé sur les voies à Saint-Priest en banlieue
lyonnaise, qui a bloqué les TER entre Lyon et Grenoble, mais
également les TGV, paralysant la gare de la Part-Dieu et
perturbant le trafic jusqu'à Bordeaux, Lille et Marseille.
"Il a fallu deux heures et demie pour rétablir le trafic
des 183 trains impactés et 20.000 clients ont été
touchés", a-t-elle expliqué.
NOUVELLES MÉTHODES DE TRAVAIL
Pour Martine Vales-Boulouque, procureur général près
de la cour d'appel de Grenoble, ces arrêts de trafic prolongés
sont imputables au temps nécessaire à l'enquête
judiciaire puis à l'évacuation des corps.
"Les officiers de police judiciaires qui interviennent dans
ces cas-là ont, pour les besoins de l'enquête, des
procédures incontournables à effectuer", a souligné
la magistrate.
Elle a donc annoncé la mise en place de nouvelles méthodes
de travail et d'un nouveau protocole qui prennent davantage en compte
les impératifs de la SNCF.
Ce rapprochement à commencé par prendre la forme
d'une visite des magistrats dans les salles de commandements de
la SNCF pour en comprendre le fonctionnement.
"Des fiches avec les numéros de téléphones
de tous les interlocuteurs policiers, judiciaires et des pompes
funèbres ont été distribuées à
chaque poste de commandement SNCF", a expliqué Martine
Valdes-Boulouque.
Josiane Beaud a précisé que l'autorisation devrait
être donnée rapidement de déplacer les corps
sur le bord de la voie ferrée pour permettre une reprise
plus rapide du trafic.
"Ce simple geste nous permet de gagner trois quarts d'heure,
c'est le temps d'attente des pompes funèbres", a précisé
la directrice régionale de la SNCF.
L'objectif de l'entreprise est de faire descendre le temps de traitement
d'un accident de personne à moins de deux heures, contre
en moyenne deux heures et demie aujourd'hui.
(Catherine Lagrange, édité par Gérard Bon)
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