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dimanche 20 février 2005
Histoire secrète de SOS-Racisme
Dans son livre, « Histoire secrète de SOS-RACISME
» écrit en 1990 il nous livre l'arrière-plan
de l'association « antiraciste » où se dissimule
en réalité une manipulation politique au service du
PS et de François Mitterrand.
Serge Malik est l'un des fondateurs de SOS-Racisme. Il est à
la fois arabe et juif, un « faux beur », un «
margarine » comme il aime se définir lui-même.
Dans son livre, « Histoire secrète de SOS-RACISME »
écrit en 1990 il nous livre l'arrière-plan de l'association
« antiraciste » où se dissimule en réalité
une manipulation politique au service du PS et de François
Mitterrand.
Dans ce texte, il est question de livrer une synthèse de
ce livre.
Dans les années 83-85 le racisme était à son
comble : bavures policières, meurtres d'arabes et d'antillais,
alliance RPR -FN à Dreux et vedettariat de Le Pen.
Serge Malik croyait au combat antiraciste comme moyen efficace
pour vaincre l'intolérance, l'exclusion et les inégalités
sociales. L'apparition soudaine d'Harlem Désir dans l'émission
de Michel Pollac « Droit de Réponse » a été
un véritable tremplin pour lui. Enfin, il a trouvé
un espace au sein duquel il pourrait s'exprimer et aider les jeunes
à comprendre et à se faire comprendre. Sans la moindre
hésitation, il laissa tomber son métier de comédien
et s'engagea à fond dans SOS.
Pendant des années, comme d'autres militants, Serge donna
de tout son temps et de toute son énergie à SOS. Naïf,
il n'avait pour seul moteur que le rejet de l'intolérance
et du racisme.
Puis au fil des années, quand les masques tombèrent,
il se rendit compte qu'il a été abusé, manipulé
et utilisé au service de politiciens avides pour lesquels
l'immigration et l'intégration n'étaient qu'un instrument
politique.
Touche pas à mon pote n'était qu'un slogan, une valise
vide. Pourtant pour des milliers de gens, c'était la promesse
d'une vie différente, l'espoir de la tolérance et
du changement.
Les pseudos antiracistes étaient essentiellement des organisateurs
de spectacles politiques, médiatiques et musicaux. Ils ont
triché et menti. Pire, ils ont contribué à
la banalisation du fait raciste et ont apporté de l'eau au
moulin puant de Le Pen et tout cela pour des besoins alimentaires
et des ambitions personnelles.
Profondément écoeuré, l'auteur nous confie
dans ce livre l'histoire de ce mirage.
Le grand patron et fondateur de SOS est Julien Dray. Au début
des années 80, ce dernier était trotskiste ; il fonda
le Mouvement d'action syndicale (MAS). Dans les facs et les cités,
Julien Dray plus connu alors sous le sobriquet de Juju, brandissait
fièrement son trotskisme pour donner l'image d'un révolutionnaire.
Le MAS n'était pour lui qu'une passerelle ; en réalité
il se sentait coincé dans les coulisses du monde politique,
il voulait prendre un raccourci et éviter le long parcours
du combattant comme n'importe quelle « limace » militante.
Il troqua la casquette trotskiste peu rentable contre l'habit du
militant socialiste en y apportant un formidable cadeau au PS :
SOS Racisme, l'association championne de la jeunesse.
Mitterrand accourut pour donner sa bénédiction à
la création de la nouvelle association. Il était heureux
de rencontrer de « vrais » gauchistes et de «
vrais » jeunes dont la présence à la cour témoignerait
de son humanisme et montrerait à quel point ce dernier est
à l' « écoute du peuple et concerné par
les problèmes sociaux » surtout qu'on était
à l'époque des désillusions de l'après
mai 81 et que les indicateurs socio-économiques du gouvernement
Mauroy étaient catastrophiques.
Le Président mit alors tous les moyens matériels
et humains du parti à la disposition de SOS. Avec le soutien
de l'appareil du PS, il fallait pallier la carence médiatique
et institutionnelle des mouvements beurs et vite récupérer
la lutte des jeunes des cités. L'idée donc de créer
une association jeune animée par des jeunes et pour des jeunes
dont la fonction serait la lutte contre l'exclusion sous toute ses
formes tomba à pic.
Juju commença par annihiler ses concurrents potentiels.
L'action entreprise par les beurs au début des années
80 fut réduite à néant. Sans appareil national
pour les soutenir, les association beurs ont vite été
mis K.O. par SOS.
Pour le lancement de la spectaculaire assoce, il fallut trouver
des slogans et des discours se rapprochant le plus possible des
préoccupations quotidiennes des immigrés.
Une histoire montée en toute pièce que les potes
vont répéter à satiété va devenir
la légende de la création de SOS. Elle met en scène
Diego, un black de l'assoce, présent dans une rame de métro.
Une horrible vieille dame blanche cherchait son porte monnaie en
jetant des regards accusateurs sur Diego. Puis tous les autres voyageurs
fixèrent méchamment le pauvre Diego et des relents
de lynchages se firent sentir. Heureusement que la vieille retrouva
son porte monnaie ; cette histoire traumatisa le malheureux Diego
qui annonça à ses potes son intention de rentrer au
Sénégal. Les potes, pour garder Diego en France ont
décidé de créer l'association des potes en
la baptisant « Touche pas à mon pote Diego ».
Après les slogans et la légende, il fallut constituer
le bureau et distribuer les rôles.
SOS fut hiérarchisée en trois niveaux. Le premier
était le « palier des beurs » constitué
de tâcherons : ménage, préparation des victuailles,
gardiennage, tri des badges, réception, etcetera.
L'échelon d'au-dessus fut composé des « fondateurs
» formant le bureau national (BN) où figuraient certains
« beurs officiels ».
Enfin la tête de pyramide, triée sur le volet par
Dray, fut constituée principalement par la garde prétorienne
ayant fait le même parcours que Juju : la fac, la ligue, le
MAS, le PS et enfin SOS.
Le choix du président n'a posé aucun problème
pour Juju ; Harlem possédait toutes les qualités :
il est black, sérieux, combatif et surtout malléable,
obéissant et très dévoué au boss.
En effet, Harlem a suivi à la trace son maître à
penser. Tous ses mouvements étaient entièrement contrôlés
et maîtrisés par Juju. Les désirs de Dray étaient
des ordres pour Désir. Sa supposée spontanéité
lors des émissions télévisées n'était
que le résultat d'un coaching intensif mené par le
grand chef.
Petit à petit, Harlem le « gauchiste » sombra
corps et âme dans le star system ; il découvrit les
résidences secondaires et les chalets de montagnes, il rencontra
le gratin mondain et tout ce qui compte dans le pays : des riches
industriels, des décideurs, la « véritable »
politique, le pouvoir et ses enivrants parfums ; à ce moment,
l'apparat prit le dessus sur les idées.
Si le choix du président fut facile, le recrutement des
beurs au sein de SOS s'avéra un vrai casse-tête et
tournait carrément au casting. Il fallait que les beurs sélectionnés
ne soient pas politisés et fassent « banlieues »,
ou, si ce n'est pas possible, il convenait de les choisir parmi
les fidèles du PS d'Ile-de-France.
Ce qui rendait la tâche plus difficile encore est que Juju
avait placé à la tête de SOS des membres de
l'UEJF (Union des étudiants juifs de France), ultra-sionistes
pour la plupart et très provocateurs. L'UEJF qui, pourtant
n'avait aucun projet et ne s'intéressait à aucune
action antiraciste monopolisa SOS. D'ailleurs, dans un article publié
dans le monde du 14 juin 1985, Philippe Bernard s'étonna
de la composition de la direction de SOS qu'il trouvait un peu accaparée
par des juifs.
Avec cette réputation d'association sioniste et anti-palestinienne,
Juju a bien réussi à tenir les beurs indésirables
à distance.
Après Paris, vint le tour de la province. Les comités
locaux étaient constitués de petits groupes et le
schéma de recrutement était le même qu'à
Paris. La section locale devait toujours être chapeautée
par des amis sûrs de Dray, fidèles et soumis. En cas
de difficulté, SOS dépêchait des « commissaires
politiques ». Ces derniers insufflaient « l'esprit du
bureau national » aux militants, et réorganisaient
les bureaux des comités en y nommant les membres sur mesure
recrutés sur place. En tant qu'association du PS supervisée
par l'Elysée, SOS a systématiquement utilisé
les implantation locales du PS et de la Ligue en combattant durement
les initiatives provenant du PCF, parti pour lequel Dray voue une
haine viscérale (d'ailleurs c'est l'une des raison pour lesquelles
Dray déteste le MRAP, association proche du PC).
Le « centralisme démocratique » de la SOS faisait
que l'information ne circulait que dans le sens Paris-province et
jamais entre les différents comités. Tout devait transiter
par Paris, enfin disons par Dray.
Les fonctions des militants se limitaient à organiser des
actions spectaculaires, des manifs, des grèves, des «
dîners parrains » et autres, à prendre contact
avec la galaxie médiatique, artistique et intellectuelle,
à préparer le journal Touche pas à mon pote,
à toujours donner à manger aux médias et provoquer
des « affaires » même avec des éléments
peu fiables...
Les potes ne devaient poser aucune question ni sur le fonctionnement
politique, administratif et financier de SOS, ni sur les manipulations
électorales, ou la fabrication des adhérents en nombre
presque illimité, et encore moins sur les rapports, mandats
et titres bidons. Le chef a bétonné son Bunker avec
tant de soins que tout contestataire était vite isolé
et sa tentative était par avance vouée à l'échec.
Le carnet d'adresses bien rempli de Juju, son réseau bien
établi et ses soutiens nombreux rendaient son bastion intouchable.
Les francs-maçons furent parmi les premiers alliés
de SOS. Il y avait aussi des grands industriels proches du PS comme
Christophe Riboud ou Pierre Bergé ; ils firent des dons et
introduisirent SOS dans le monde des affaires. Mais l'aide la plus
précieuse fut celle des trois organisations proches du PS
: la MNEF, la FEN et la CFDT.
Les principaux collaborateurs de l'Elysée à SOS étaient
Jean-Louis Bianco, Jacques Attali, Jack Lang et d'autres. Ils fournirent
à SOS les « parrains » : Guy Bedos, Yves Simon,
Simone Signoret, Coluche, Pierre Bergé, et cætera.
De plus, SOS avait profité largement des services offerts
par Gérard Colé et Jacques Pilhan, principales figures
de communication de Mitterrand.
Dès le début, Le Matin de Paris et le Nouvel Obs
étaient acquis à la cause. Le mensuel Globe a été
le plus fervent supporter des potes. Dirigé par Georges-Marc
Benamou, un proche de Bernard Henry Levy (BHL), le mensuel a lourdement
fardé l'assoce pour l'aider à ne pas être perçue
comme une officine du PS.
BHL fut l'un des tout premiers à se précipiter pour
proposer « spontanément » ses services aux potes.
Le « philosophe » et Marek Halter ont joué un
rôle décisif dans la médiatisation en profondeur
de SOS. BHL parrain, puis initiateur de l'agence de presse SOS,
a ouvert l'association sur d'autres mondes de la politique et a
provoqué sa rencontre avec beaucoup d'intellectuels.
Au début, le quotidien Libération était très
critique vis-à-vis de SOS. Les deux journalistes Favereau
et Beau confirmaient l'antinomie SOS-Beur. Ils dénonçaient
l'absence de légitimité de SOS vis-à-vis du
mouvement beur et l'influence grandissante de l'UEJF dans les instances
dirigeantes de l'assoce. Ne voulant pas changer de ligne éditoriale,
les deux journalistes furent donc priés de s'intéresser
à d'autres sujets ! Et deux autres journalistes tout «
neufs » sortis du chapeau magique, prirent la relève.
Depuis, les liens avec Libé changèrent radicalement
et le quotidien devint l'un meilleurs soutiens de l'assoce.
Le premier concert fut produit par Sylvain Moustaki et Eric Basset.
Le choix n'était pas un hasard ; en effet, Erik Basset était
socialiste et ami de Jean-Marie Le Guen, alors premier secrétaire
de la fédération de Paris du PS. Pour la réussite
du concert, le Président de la République et son Premier
ministre vont faire intervenir leurs collaborateurs auprès
des grands donateurs potentiels : des entreprises publiques et certaines
grosses sociétés privées furent sollicitées
d'apporter leur aide à SOS.
D'émission en émission, de spectacle en spectacle
et de concert en concert, SOS a réussi à s'imposer
comme une icône de la vie politique française.
L'immigration et l'intégration n'ont jamais été
une cause pour SOS et ses promoteurs mais seulement une couverture
pour un certain nombre d'activités moins nobles et plus politiques
: L'antiracisme étant une affaire juteuse, un bon filon.
Les fanfaronnades de SOS contre le FN n'ont jamais empêché
ce parti de prospérer ; au contraire l'assoce fut un tapis
rouge emprunté par le parti d'extrême droite pour passer
de l'ombre à la lumière. L'émergence du FN
dans le champs politique a affaibli le RPR ce qui facilita la réélection
de Mitterrand.
L'UEJF fut rassurée : le « danger » de l'émergence
d'une élite politique beur autonome susceptible d'être
sympathisante de la noble cause palestinienne est écarté.
Dray, Harlem, Boutih et toute la garde prétorienne furent
largement récompensés : des postes et des prébendes
furent distribués par le PS sans compter.
Par contre, les beurs sur le dos desquels ce mirage s'est monté,
moisissent toujours dans leurs cités délabrées
et se débattent encore dans leurs problèmes récurrents.
Histoire secrète de SOS-Racisme, Serge Malik, 1990, Albin
Michel
L'autre mirage
Le phénomène SOS n'a été qu'un feu
de paille et son parcours s'est achevé en cul-de-sac. Les
manipulateurs fourbissent leur nouvelle arme en allant puiser dans
la décharge des idées coloniales : « libérer
» la femme du « joug de l'homme indigène brutal
et barbare ».
Les marionnettes de « ni putes ni soumises » sont les
nouveaux indigènes médiateurs. Le statut du beur se
mua de victime en violeur, tortionnaire de ses sœurs, nazillon,
antisémite et intégriste voire dangereux membre potentiel
d'Al Qaeda menaçant la république et la laïcité.
Ainsi de « Touche pas à mon pote » on passe
à « Casse la gueule à mon pote ».
Cette nouvelle supercherie est non seulement sponsorisée
par les proxénètes de la finance, de la politique
des médias et du show-biz mais malheureusement elle est aussi
soutenue par d'autres victimes manipulées.
A suivre...
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