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Sexualité et âge


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Subject: sexualité et âge
Date: 1er Septembre 2003

Les femmes n'ont jamais à s'inquiéter de ne plus jouir. En effet, à un âge où les hommes commencent à se préoccuper d'érection, l'appareil sexuel de la femme demeure merveilleusement intact. Même la ménopause ne diminue aucunement la sexualité - en fait, elle l'augmente souvent. Pour certaines femmes, une sorte de blocage psychologique peut survenir à la pensée de ne plus être jeune, mais la procréation n'ayant pas joué un rôle dominant dans la vie de la plupart des lesbiennes, la perte de la fertilité n'est pas traumatisante. La seule différence physique significative, c'est que les changements hormonaux font que certaines femmes se plaignent d'une lubrification moindre qu'auparavant, mais une amante sensible pourra facilement corriger la situation. Ce qui est agréable dans le fait de vieillir est que beaucoup d'attitudes ridicules disparaissent. Il n'est plus nécessaire de s'engager dans une activité compétitive, ambiguë, agressive, pour atteindre un statut encouragé par une société pour laquelle la propriété est un dogme. On peut enfin se détendre.

De même, l'amour peut devenir plus calme. Non pas moins intense, et sûrement pas moins profond, mais plus calme. C'est un peu comme de skier sur les mêmes pistes, mais en trouvant des voies de traverses, des pentes mieux adaptées. Sallie, une femme médecin à la retraite, de soixante huit ans, et Déborah, qui abandonnera son poste d'enseignante quand elle aura soixante-cinq ans le printemps prochain, parlaient récemment d'un samedi entier qu'elles avaient passé au lit à faire l'amour, de l'heure du petit déjeuner jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour préparer le souper. Elles ont alors téléphoné à un traiteur pour qu'on leur apporte un repas tout prêt, et elles ont continué à faire l'amour. Elles ne se ventaient pas de leur prouesse amoureuse, et ni l'une ni l'autre ne sont du genre à révéler leur vie sexuelle en public.

L'histoire était racontée avec chaleur et humour, plutôt pour rassurer les jeunes lesbiennes (qui partagent fréquemment la fausse notion des hétéros en ce qui concerne le sexe après l'âge de cinquante ans) et aussi pour rappeler combien, quand elles étaient plus jeunes, il était difficile de trouver le temps de faire l'amour une journée entière.
Pour une femme qui n'a pas de partenaire ou qui est temporairement séparée de son amie, la masturbation peut être une source de soulagement.

Tant que vous êtes vivante, vous êtes capable de jouir et vous avez droit au désir et à la satisfaction sexuelle. Une zone érogène est un peu comme un bon violon. Si vous en jouez souvent, il reste accordé. Si vous le laissez de coté oublié dans son étui, il se désaccorde.


Extrait de « Les joies de Lesbos » d'Emily L. Sisley et Bertha Harris, éd. J.C. Lattés.
Repris à lyon, Mars 2002