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Danger Sectes !
Une brochure de la FA Rennes


QU'EST-CE QU'UNE SECTE ?


Étymologiquement, une secte est une scission d'une idéologie religieuse dominante. Mais le sens le plus courant que l'on donne aujourd'hui au mot secte, ou secte coercitive, est une "structure de groupe fermée, fondée sur la manipulation mentale, organisée autour d'un maître (gourou) et d'une idéologie. La secte vise à établir une différence qualitative entre les adhérents de la structure et les non-adhérents, et son but caché ou avoué est l'enrichissement du groupe ou d'une partie de celui-ci. Elle s'établit et se développe grâce à l'exploitation des manipulés par les manipulateurs et son action sur l'individu est susceptible d'entraîner des désordres physiques ou psychiques, réversibles ou non" (J.M. Abgrall dans La mécanique des sectes). Nous utiliserons ce sens dans la suite par habitude, commodité et cohérence avec le sens commun.
En passant, on peut différencier la secte de la religion : cette dernière est "un ensemble de pratiques et de croyances reliant l'homme à des entités surnaturelles par de multiples moyens (sacrifices, prières, chants, processions, etc) et donnant lieu à des formes de vie ou de pratiques communautaires" (F. Gombaud dans Et si dieu existait il faudrait s'en débarrasser). Ces deux définitions ne sont ni incompatibles ni identiques. N'oublions pas qu'à l'intérieur des religions, des responsables manipulent trop souvent la sincérité des croyants pour les forcer à certains choix de vie ; ainsi que les sectes se dissimulent le plus souvent sous une couvertre religieuse. Raison de plus pour les combattre.

Mais une définition ne suffit pas pour comprendre le phénomène sectaire, aussi vous proposons-nous des éléments pour mieux le comprendre, mieux le déceler.
On admet en général cinq caractéristiques pour appeler un groupe secte (selon l'UNADFI) :
  1. La soumission à un maître, à un leader, à un gourou incontesté.
  2. Une doctrine qu'il est interdit de critiquer.
  3. Une nouvelle famille, une communauté fermée et exclusive.
  4. Des techniques de manipulation mentale.
  5. Un aspect lucratif non négligeable.

Un cumul d'au moins deux de ces critères doit inciter à se poser de sérieuses questions, sachant qu'ils vont rarement l'un sans l'autre. Les manipulations mentales, de par leur nature, sont les plus difficiles à voir sur soi. Revenons maintenant en détail sur ces cinq critères.

I / La soumission a un maître, un leader, un gourou

Le culte du chef qui règne dans les sectes peut revêtir plusieurs aspects : il peut s'agir du fondateur de la secte ou de son descendant (spirituel ou par le sang), d'un Dieu, d'un demi-Dieu (plus modeste), du Messie d'un Dieu ou de n'importe quoi.
La soumission à ce chef est on ne peut plus draconienne ; si un adepte commence à se poser des questions, à remettre en question l'autorité du maître, et quand la secte sent que cette personne lui échappe, alors viennent les moyens coercitifs. En effet, comme le maître seul détient la Vérité, être en désaccord avec lui signifie avoir tort. Il est considéré comme un traître par l'ensemble du groupe : comme ce groupe n'est plus que le seul que la personne connaisse, l'individu, par peur de la solitude et par désir de la chaleur de ses nouveaux - et seuls désormais - amis, revient, renonçant à son libre arbitre.
Les moyens de pression utilisés sur le traître pour le remettre dans le droit chemin varient peu selon les sectes : entretiens (façon tribunal), harcèlement téléphonique, menaces, agressions, harcèlement physique (suivre la personne où qu'elle se rende), culpabilité, chantage à l'amitié..
De plus, afin d'asseoir encore mieux l'autorité du gourou, les sectes sont généralement structurées de façon pyramidale et très hiérarchisée.
Quel meilleur moyen pour un leader d'être obéi ? Ses inférieurs hiérarchiques directs reproduisent sa doctrine envers leurs propres inférieurs, lesquels font de même, et ainsi de suite. L'intéressement au pouvoir motive le supérieur. Ainsi, le nombre d'adeptes s'accroît de façon exponentielle, sans laisser pour autant la possibilité de douter de la doctrine, que s'expriment la diversité et l'esprit critique inhérents en temps normal à la multiplicité des individus.
Un autre avantage majeur d'une telle organisation, qui renforce encore son efficacité, est, qu'en général, on attribue une reconnaissance particulière à celui qui atteint un grade élevé : par exemple, dans une secte mystique, il faudra atteindre un niveau de pureté bien précis, en rapport avec la doctrine, pour occuper un grade donné. De même, le corps des adeptes est enjeu et lieu de pouvoir. La secte instaure entre les individus de nouveaux rapports interpersonnels. Ces prétendus nouveaux rapports sont en fait de vieilles ficelles issues des formes de domination homme/femme ou fort/faible.
Souvent les pulsions sexuelles du gourou ou de ses sous-chefs sont satisfaites dans les plus brefs délais avec la personne de leur choix. Une première hiérarchie s'ouvre à ce niveau : ceux qui choisissent et ceux qui sont choisis. Le fonctionnement de la secte présente le fait d'être choisi comme un honneur alors que la libre détermination de l'individu est niée puis, à force de répétition, anéantie. Transformer ces viols en honneur est une opération perverse : elle nie la souffrance de l'individu et le culpabilise en lui montrant qu'il n'est pas digne des valeurs de la secte. Même hors des sectes, l'expression de la puissance sexuelle donne un certain prestige. Dans une secte, le corps des adeptes choisis sert de démonstration de la puissance émanant du gourou.
On comprend alors le zèle des sous-chefs à faire respecter celui qui édicte cette doctrine.

Voici un exemple de hiérarchie interne d'une secte. Il s'agit ici de Nouvelle Acropole (NA ou ANAF), dont Jorge Angel Livraga Rizzi (JAL) était le gourou mondial. Dans chaque pays d'implantation de la secte, celle-ci est structurée comme suit :

La pyramide acropolitaine (REFLEXes n°47 avril 1994)

Nom des niveaux mystiques en fonction du grade hiérarchique

JAL

Atma

D.N. Dirigeant National

)

Buddhi

Dirigeants

) Conseil National

Manas

Secrétaire national

)

Kama-Mana

Directeur de centre

Linga

S.N. S.R. Secrétaire National Secrétaire Régional

Prana

Membre participant

Stula

Membre de base


Il peut aussi arriver que certaines sectes soient dotées de milices privées à usage externe pour se défendre contre les intolérants anti-sectaires -que les scientologues appellent "suppressifs"-, mais aussi, bien pratiques pour asseoir l'autorité du maître à l'intérieur de la secte. Ainsi NA dispose d'un Corps de Sécurité, dont les membres sont de préférence amateurs d'arts martiaux, et pour l'anecdote, se saluent à la romaine (salut nazi). Leur rôle est de "garder l'union des composants et la santé psychique du groupe" (JAL). La Scientologie possède une organisation de surveillance des opposants, tant internes qu'externes à la secte, nommé OSA pour Office of Special Affairs. Des barbouzes au service de la Scientologie.
Citons par ailleurs d'autres types de structuration des organisations sectaires qu'on pourra approfondir en se référant au livre de J.M. Abgrall (La mécanique des sectes) :

  1. La structure en toile d'araignée : ce sont en fait plusieurs structures pyramidales entremêlées dotées de fonctions diverses. Redoutable !La structure en étoile : imaginons un cercle dont le gourou est au centre et les adeptes la circonférence. C'est une structure adaptée aux petits groupes sectaires, ou qui peut être implantée à un étage donné d'une pyramide.
  2. La structure sphérique : cette organisation ne permet pas un contrôle effectif du groupe. Quand elle existe, elle n'est que provisoire ou simple élément d'une organisation pyramidale plus complexe. Elle est courante dans les groupes New Age où le gourou est tout le monde et personne à la fois ; le délire est collectif. Cependant, un individu un peu plus leader que les autres pourra transformer le groupe en une secte structurée en étoile.

II / Une doctrine qu'il est interdit de critiquer

"L'abdication éthique et idéologique constitue le fondement de l'obéissance." (J.M. Abgrall, La mécanique des sectes)

Il faut bien comprendre que, dans ce que l'on appelle une secte, on enseigne aux novices qu'il y a une Vérité unique : celle que détient le gourou. Cette Vérité sera communiquée aux adeptes pourvu qu'ils respectent la doctrine, mais aussi souvent en fonction du grade qu'ils auront atteint dans la hiérarchie de la secte. Cette doctrine est composée de préceptes qui régentent l'esprit mais aussi le corps. Laisser critiquer cette Vérité, la laisser remettre en question, c'est pour le maître risquer de voir s'effondrer la source de son pouvoir personnel et de ses revenus. Aussi, il n'est pas rare qu'un journaliste ayant enquêté sur une secte ou qu'un membre d'une association anti-secte se voie menacé de représailles parfois graves. La meilleure façon de lutter contre les sectes étant l'information (efficace sur les non-adeptes), on comprend que leurs responsables ne veuillent laisser critiquer leur doctrine en aucune façon. Certains iront même jusqu'à porter plainte, le plus souvent abusivement. C'est un bon moyen pour épuiser les militants ; les syndicalistes, qui subissent la criminalisation du mouvement social, le savent bien.

III / Une nouvelle famille, une communauté fermée et exclusive

Une secte est, nous l'avons vu, un groupe de personnes qui partagent une même idéologie, une doctrine unique. Laisser un de ses membres avoir des contacts (sauf superficiels) avec des individus extérieurs à la secte (ses parents, ses anciens amis), c'est risquer que l'adepte parle de l'idéologie ou des pratiques internes avec ceux qui, en raison de leur regard extérieur, ne manqueront pas de poser des questions, de montrer à l'illuminé des incohérences, des contradictions dans le discours et les pratiques internes à la secte ; c'est risquer de voir l'adepte douter de la Vérité enseignée par le Maître.
Le fait de confronter l'adepte avec le monde peut aussi servir à renforcer sa foi : en le faisant se sentir supérieur "Tu ne comprends pas, tu ne peux pas comprendre" répond-il à un contradicteur, en lui demandant de recruter et en l'obligeant à afficher publiquement son appartenance nouvelle. Il s'enferme dans le fait que le monde le considère comme adepte, il se bloque sur ses contradictions et sur ses croyances. S'il cautionne ou soutient des actes refusés dans la société ou illégaux, il s'interdit d'appeller l'extérieur à l'aide. Attaquer la secte sera alors comme l'attaquer lui-même et il ne pourra l'accepter sous peine de voir s'effondrer tous ses repères, les seuls qu'il possède désormais, ceux que la secte lui a inculqués.
C'est une question de stratégie sectaire d'embrigadement.

La méthode de l'enfermement est pertinente pour les novices, pour les individus dont le lavage de cerveau n'est pas encore parfait. Pour s'assurer que les novices ne partent ni ne subissent d'influence extérieure, certaines sectes vont même jusqu'à les empêcher physiquement de quitter le groupe (séquestration). Mais cela peut être plus subtil :

La Scientologie s'en prend aux toxicos

Le Patriarche, dont le gourou est Lucien Engelmajer, s'adresse à un public particulièrement fragile : les toxicomanes. Les scientologues s'attaquent aussi -mais pas uniquement- à eux sous le nom de "Narconon". Sous couvert de cures de désintoxication, on substitue en fait la épendance à une drogue à la dépendance au gourou ! Pour mieux séquestrer les drogués, on leur confisque papiers d'identité et argent. Ils changent régulièrement de centre d'hébergement pour ne surtout pas les laisser développer des liens plus durables entre eux mais aussi avec les gens rencontrés lors des signatures de pétition ou collecte de fonds. Les centres de désintoxication sont souvent des propriétés enceintes de murs, à l'écart des villes... Pour information, Le Patriarche édite ses propres livres, ainsi qu'une revue (Antitox) que les adeptes doivent vendre pourpayer leur cure. Pendant ce temps, Lucien collectionne les Rolls-Royce...

Récemment, Lucien s'est fait mettre au vert par les cadres de l'organisation qui trouvaient que décidement, il devenait encombrant. L'organisation a changé de nom pour s'appeler Dianova.

IV / Des techniques de manipulation mentale

Tout d'abord, une précision : n'importe qui, quels que soient son niveau social, ses capacités intellectuelles ou son métier peut tomber dans le piège des sectes ! Même un rationaliste, s'il est ignorant du sujet abordé par la secte et des techniques de manipulation mentale. Évidemment, une fragilité personnelle (dans le domaine psychologique, social, familial, économique...) peut augmenter le risque. Ainsi, les Témoins de Jéhovah épluchent les rubriques nécrologiques des journaux pour repérer les personnes ayant vécu le décès d'un proche.
Les principales armes dont dispose le public contre le piège des sectes sont donc l'information et la prévention sur les terrains même d'implications des sectes.

A / La première manipulation, c'est le mensonge

Le premier contact avec une secte s'opère souvent sous le couvert d'une organisation écran. Vous croyez vous rendre dans une association qui milite pour "un monde sans guerre" (louable projet), et il s'agit en réalité d'une émanation du Mouvement Humaniste.
De même, vous vous rendez à une soirée de contes bretons proposés par Nouvelle Acropole, mais vous dira-t-on à cette soirée que NA, dans ses textes internes, prône que "le bon dirigeant doit écraser sans pitié les pleurnicheries de la personnalité... être dur et ne pas faire de concessions" (JAL, Manuel du dirigeant) ?
Les Raëliens vous inviteront à une réunion d'information pour "construire une ambassade pour les extra-terrestres", mais vous cacheront qu'ils prônent un système "géniocrate" (seuls ceux qui ont un quotient intellectuel supérieur de 10 % à la moyenne peuvent voter).

B / Les techniques de manipulation, le recrutement

Ces techniques sont très étudiées, difficiles à déceler même quand on est averti, et fondées sur des recherches en psychologie et en comportementalisme. La manipulation est progressive, subtile, personne ne se sent forcé, tout au moins au début. Le recruteur de la secte va tout d'abord abonder dans votre sens (c'est le love bombing, littéralement bombardement d'amour) : si vous avez envie de changer le monde, il dira en avoir envie aussi, si vous aimez la culture égyptienne, il vous dira qu'il existe des séminaires sur le sujet, si vous trouvez intolérables la misère et la pauvreté, il vous proposera d'agir dans une oeuvre humanitaire, tiers-mondiste...
Les sectes disposent en effet de façades culturelles, politiques, humanitaires, religieuses, thérapeutiques, tiers-mondistes, sportives... dans lesquelles elles espèrent vous impliquer. C'est la première étape du recrutement.

La Scientologie détient aussi le seul chemin vers le bonheur

Pour ce qui est de l'art de la persuasion, savez-vous, par exemple, que les professionnels du marketing étudient des techniques qui augmentent leurs chances de ventes ? Par exemple, le fait de réussir à toucher physiquement leur client potentiel (lui serrer la main, lui mettre la main sur l'épaule, par exemple) est statistiquement reconnu comme augmentant considérablement les chances de vendre. De même, demander quelque chose d'anodin et qui ne se refuse pas à la personne manipulée amène cette dernière à créer un lien amical avec son manipulateur qui lui rendra plus difficile tout refus ultérieur. Les scientologues, en vous demandant en premier lieu de répondre à un questionnaire, avant de tenter de vous vendre leur prose, en font autant. Il existe de multiples techniques du même acabit.

Admettons que, parce que vous êtes intéressé, vous allez à un séminaire sur les thérapies, ou sur le yoga. S'il s'agit d'une secte, il ne sera pas étonnant que, chaque matin, vous ayez à vous lever très tôt, que les repas soient très frugaux, que la journée soit éprouvante physiquement, voire psychologiquement (n'utilise-t-on pas, pour certaines thérapies, des techniques de psychodrame : rejouer en esprit ou physiquement (théâtre) un événement qui vous a par le passé particulièrement éprouvé), que les massages de "relaxation" se pratiquent avec insistance sur les zones sexuelles pour vous éveiller "à la sensualité vitale", que vous ne puissiez vous coucher que très tard, par exemple chez Écoovie, Krishna, Mandarom...
Tout cela, associé à la rupture avec l'environnement habituel, fragilise énormément le psychisme et l'esprit critique.
Témoignage de Sylvie D., ex-membre du Mouvement Humaniste :
"Après le repas, c'est en quelque sorte le lavage de cerveau final ! Imaginez-vous en train de décrire, pendant deux heures et sous toutes ses coutures, une boîte de Ricola ! Vous comprendrez ce qui nous restait d'esprit critique et de décision..." Noir & Rouge n°3

Mais il n'est pas nécessaire de faire passer la victime (le futur adepte) par des séminaires. Afin de mieux tenir la personne, il suffit de faire en sorte qu'elle s'implique de façon importante et régulière dans des responsabilités, dans des tâches d'une association. Cette implication absorbante aura pour effet de couper progressivement mais efficacement la victime de ses habitudes, de ses parents, de ses anciens amis, collègues... et la fragilisera mentalement, la déstabilisera au point de la rendre beaucoup plus réceptive au discours de ses "nouveaux amis" et à l'endoctrinement. Cette implication lui donnera la certitude de faire quelque chose d'utile, d'important donc d'être soi-même utile, importante.

La manipulation mentale est le passage obligé de l'action sectaire. Sans elle, pas moyen de soumettre les individus, de leur enlever le libre arbitre. Pour comprendre comment elle fonctionne, voici une liste non exhaustive de techniques manipulatoires utilisées par les sectes.
Elles sont classées par leur action sur l'individu. D'abord celles qui agissent physiquement puis celles qui agissent psychologiquement et pour finir les moyens de vider l'adepte de son ancienne personnalité.

C / Techniques physiques

Cela signifie qu'on fatigue puis qu'on affaiblit le corps de la victime pour faciliter l'action sur ses pensées.

Les techniques les plus courantes sont :

  • Sommeil perturbé, écourté ou empêché. Un adepte fatigué pense moins bien qu'un adepte éveillé. Cela peut induire des hallucinations en cas de pratique prolongée, ainsi un skipper fatigué a vu des vaches qui le doublaient en bateau ! La pertubation peut aussi venir de ne pas dormir seul ou avec la persone de son choix, d'être choisi par le gourou ou un sous-chef au milieu de la nuit.
  • Carences ou excès alimentaires. Un adepte à qui il manque des oligo-éléments ou tout simplement des protéines va s'affaiblir. Il peut aussi évelopper des maladies dues à ces carences (maladies de peau, faiblesse générale, maigreur, baisse de l'immunité...).
  • Exercices physiques. En soi, rien à dire sauf quand les exercices deviennent trop fréquents et durent trop longtemps. Ils déshydratent le corps et rendent la réhydratation dangeureuse si elle est trop rapide. Ils peuvent être suivis de saunas chez les scientologues, ce qui aggrave la déshydratation.
  • Travail excessif. La Scientologie pratique aussi le travail forcé dans un camp pour déviants situé à "Happy Valley" à Hemet en Californie. Cette pratique est aussi adoptée par l'état chinois, elle est courante dans les dictatures pour remettre le déviant dans le droit chemin.
  • Pertubation de la sexualité. Les adeptes ne choisissent plus leurs partenaires sexuels. La hiérarchie de la secte décide des couples, en fonction du mérite ou en vue de les isoler affectivement. Les hommes peuvent ainsi se partager les corps des adeptes de niveau inférieur (des femmes le plus souvent), la sexualité peut être aussi obligatoire et un rapport sexuel ne peut pas être refusé. L'intimité en est la première victime.
  • La Scientologie pour un monde sans déviant
    Le but de ces premières techniques est de fatiguer le corps de l'adepte pour l'obliger à se préoccuper inconsciemment de sa survie immédiate plutôt que des idées qu'on lui inculque pendant ce temps.
    En voici d'autres :

  • Encens, musique lancinante. On sature les moyens de traitement du cerveau pour l'obliger à se "débrancher" temporairement.
  • Drogues et hallucinogènes. On perturbe ainsi les perceptions du sujet, à son insu ou pas, pour lui faire croire que ce qu'il a vu est normal et fait partie de ce qu'on doit voir en étant dans la secte. L'effet désinhibant de ces substances est aussi utilisé pour faire tomber la pudeur de l'adepte. Au réveil, ce que l'on aura obtenu de l'adepte lui sera présenté comme sa vrai personnalité débarassée des préjugés acquis avant son entrée dans la secte.
  • Déstabilisation. La secte crée une dissonance entre les pensées et les actes d'une personne en lui faisant faire des actes en apparence béninsmais qui engagent plus que prévu. Cela marche d'autant plus que ces actes sont publics, explicites, irrévocables, répétés, coûteux et conséquents.
  • Encerclement physique complet de l'adepte par la secte.
  • Ici, on déstabilise un peu plus directement les pensées de l'adepte, même si on agit en fait sur son corps. Ces techniques sont à mi-chemin entre les premières et celles du chapitre suivant.

    D / Techniques mentales

    Ces techniques sont basées sur la connaissance empirique ou étudiée, scientifique ou non, des ressorts de la psychologie humaine par les dirigeants de la secte. Vous en trouverez quelques exemples, testés en psychologie appliquée, dans les livres de R.V. Joule et J.L. Beauvois ; c'est ce qu'on apprend aux étudiants de psycho.

    Voici quelques techniques :

  • Forcer la sympathie.

  • Mettre une sourdine à ses humeurs et ignorer celles des autres.
  • Regarder l'autre dans les yeux pour captiver son regard.
  • Mettre l'interlocuteur dans sa poche en lui parlant des sujets qui l'intéressent, en premier lieu de lui-même, pour qu'il croie qu'on s'intéresse à lui.
  • Donner l'illusion d'être sincère en ayant un discours qui coïncide le plus souvent possible avec celui de son interlocuteur.
  • Toujours mener le bal, mais savoir rompre si le propos entraîne une défense trop grande.
  • Ne jamais se défendre, toujours attaquer, ne jamais douter.
  • Éveiller en permanence l'attention de son interlocuteur par des trucs.
  • Toujours avancer deux pensées pour obtenir un consentement sur au moins l'une d'elles.
  • Toujours séduire et dominer sans le laisser paraître.
  • Bombardement d'amour. L'adepte est choyé, ses nouveaux amis deviennent tout pour lui. L'adepte est le plus intelligent, on l'attendait, il est merveilleux. Tout pour lui faire croire que la secte est chaleureuse, contrairement au reste du monde.
  • Séduction par un masque. On ne présente pas à l'adepte la véritable identité ni nature du groupement. La Scientologie a ainsi une quantité phénoménale d'associations ou d'organismes plus ou moins bidons qui lui servent d'appâts.
  • Adeptat permanent. L'adepte doit toujours progresser vers la pureté que seul le gourou a atteint. Il est mis en position d'infériorité et ne peut plus penser contre la secte. Sa survie -croit-il- en dépend.
  • Culpabilisation. Si l'adepte ne suit pas la secte, on lui fait comprendre qu'il perdra ses nouveaux amis. De si gentils amis.
  • Recrutement. On n'est jamais si bien convaicu de ce qu'on nous prêche que lorsqu'on doit le répandre par un prosélytisme actif. L'adepte se convainc en même temps qu'il amène de nouveaux adeptes, ceux-ci rendront difficile au convertisseur de partir puisqu'il les a convertis.
  • Argumentation circulaire. Typique des Témoins de Jehovah : Dieu a écrit la Bible car c'est écrit dans la Bible car c'est Dieu qui l'a écrit. Elle n'est là que pour donner une apparence d'argumentation. Un adepte ne raisonne pas, il récite.
  • E / Détruire l'individu


    Il s'agit ici de parfaire l'écrasement l'ancienne personnalité de l'adepte, surtout dans les domaines de préoccupation de la secte. Si certaines sectes laissent à peu près intacts les goûts culturels de leurs adeptes, par exemple en se contentant de supprimer leur esprit critique au sujet des doctrines, d'autres réécrivent totalement la personnalité, tandis que quelques-unes la détruisent simplement.

    Par exemple :

  • Emploi du temps saturé. L'adepte n'a plus un seul instant à lui, tout est dédié à la secte.
  • Rupture géographique et/ou culturelle. L'adepte est envoyé loin, là où il aura du mal à s'insérer en dehors de la secte, là où ses seules connaissances sont ses coadeptes. Cette rupture peut être aussi due à un mariage forcé avec une personne radicalement différente ou inconnue.
  • Nouvelle identité. Il porte un nouveau nom, de nouveaux vêtements, de nouveaux colifichets.
  • Novlangue. On lui apprend une nouvelle langue qui l'empêche de comprendre ce qu'un non-membre de sa secte veut dire et réciproquement. Celle de la Scientologie comporte au moins 12000 termes et acronymes.
  • Rituels répréhensibles. Avoir participé à des actes interdits enferme l'adepte dans la secte. Tout comme dans une mafia. S'il sort, il peut se faire dénoncer.
  • Incompréhension et moquerie. L'adepte se sent supérieur car seul lui comprend ce dont les autres se moquent ou ce qu'ils ne peuvent pas comprendre.
  • Sentiment fusionnel. Tous les adeptes sont d'accord sur tout, le nouveau a la sensation sécurisante de se fondre dans le groupe.
  • Les techniques ne sont pas toutes citées, la panoplie est large ; de plus elles ne sont pas toutes présentes dans toutes les sectes mais chacune en fait un savant mélange.
    Ces techniques sont aussi courantes dans les religions, les entreprises, en politique et dans la publicité.

    V  / L'aspect lucratif

    Un nouvel adepte est pour la secte une source potentielle de pouvoir supplémentaire. Le pouvoir augmente parce que l'on est plus nombreux, et donc plus actif, mais aussi plus riche. Certaines sectes vous préconisent, pour mieux vous porter par exemple, ou encore pour appliquer la doctrine, d'abandonner tous vos biens matériels à la secte chez Krishna, ou encore, de ne consommer que les aliments produits par la secte chez le Zen Macrobiotique. Ou encore, une fois que vous êtes bien impliqué dans la secte, on vous dira que celle-ci à besoin d'aide financière. Des individus vont même jusqu'à se ruiner, entraînant parfois leur famille (enfants, parents) et leurs amis dans leur délire.
    Il ne faut pas non plus négliger que l'adepte représente une force de travail bon marché, et que le fruit de ce travail (agriculture, vente de produits, de livres) atterrit directement dans les poches du gourou. Et si nous ajoutons que certaines sectes (Moon, Soka Gakkaï, Scientologie) sont impliquées dans des grandes entreprises, dans des marchés boursiers ou immobiliers, dans la vie politique et sociale, on comprend que la force financière leur soit indispensable.


    Le lien d'origine : http://farennes.free.fr/

    La suite : Lutte antisectes, bibliographie, sites web sur le site de la FA Rennes