origine : http://www.brest-ouvert.net/article1131.html
La mort pour Sébastien Briat, 21 ans, militant anti-nucléaire,
qui s’opposait à un transport par train de déchets
nucléaires
dimanche 7 novembre 2004
Un convoi ferroviaire de 12 emballages de résidus vitrifiés
a quitté le samedi 6 novembre le terminal ferroviaire de
COGEMA Logistics à Valognes (Manche) à destination
du site de stockage de Gorleben (Allemagne).
Ce transport s’effectuait dans le cadre d’un accord
ntergouvernemental entre la France et l’Allemagne, conclu
le 31 janvier 2001. Cet accord a ouvert la voie à un autre
accord, commercial celui-là entre entre les compagnies d’électricité
allemandes et la COGEMA. Il est prévu que les combustibles
usés des centrales allemandes soient, pour partie, envoyés
en France pour y être traités.
En retour 12 emballages de résidus vitrifiés issus
du traitement de combustibles nucléaires usés repartent
chaque année en Allemagne.
Les anti-nucléaires français et allemands avaient
largement dénoncé ces accords et organisé des
actions de protestation non violente qui consistaient en des tentatives
de blocage des trains de déchets nucléaires.
Le dimanche 7 novembre, en fin de matinée, deux manifestants
antinucléaires s’étaient déjà
enchaînés sur une voie SNCF à hauteur de Laneuveville-devant-Nancy
(Meurthe-et-Moselle) pour tenter de bloquer le train transportant
des déchets nucléaires vers l’Allemagne. La
police et les pompiers avaient dû intervenir pour sectionner
les entraves des deux militants antinucléaires. Le convoi
nucléaire, bloqué pendant environ deux heures, avait
repris sa route peu avant 13h30.
Mais un peu plus loin, l’après-midi, vers 14h30, à
Avricourt (Meurthe-et-Moselle), le train a percuté Sébastien
Briat, originaire de la Meuse, manifestant anti-nucléaire,
qui s’était enchaîné sur une voie ferrée,
avec des militants du collectif antinucléaire Cacendr 54.
Le groupe a été surpris et percuté par le
train transportant des déchets nucléaires arrivé
sur eux à 80 km/heure.
Sébastien Briat, qui était resté assis, a
eu une jambe sectionnée et est décédé
sur place. Deux autres militants auraient été grièvement
blessés.
Pour le réseau Sortir du nucléaire : « Cela
veut dire que les transports de matières nucléaires
poussent les citoyens à prendre des risques importants pour
marquer leur opposition à ces transports ».
Le réseau Sortir du nucléaire appelle à «
un moratoire total sur les transports de matières nucléaires
» et renvoie " la responsabilité totale (de l’accident
mortel) sur l’industrie nucléaire".
De leur côté, Les Verts considèrent que ce
sont "MM. Chirac et Raffarin qui portent la responsabilité
de ce décès qui frappe un jeune homme qui a seulement
eu le tort de croire que la non-violence ne se heurterait pas à
une telle brutalité" .
Pour Les Verts : "Un tel accident n’est pas le résultat
de la fatalité. Il est la conséquence directe du refus
du débat démocratique et du poids des lobbies pronucléaires".
Enfin, Les Verts exigent "l’ouverture d’un vrai
débat sur les choix énergétiques de la France
qui accuse un retard considérable dans le domaine des énergies
renouvelables".
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