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Origine : http://www.mondialisme.org/article.php3?id_article=952
Nicolas Sarkozy, contrairement aux âneries répandues
par Serge Halimi dans le "Monde diplomatique" de juin
2007, n’a pas eu besoin de prendre des leçons auprès
des néoconservateurs américains. Déjà,
au XIXe siècle, un historien français, qui prétendait
ne pas faire de politique pour mieux garantir la prétendue
scientificité de ses travaux, écrivait : « Ce
qui distingue les nations, ce n’est ni la race, ni la langue.
Les hommes sentent dans leur cœur qu’ils sont un même
peuple lorsqu’ils ont une communauté d’idées,
d’intérêts, d’affections, de souvenirs
et d’espérances. Voilà ce qui fait la patrie.
Voilà pourquoi les hommes veulent marcher ensemble, ensemble
travailler, ensemble combattre, vivre et mourir les uns pour les
autres. La patrie, c’est ce qu’on aime (1). »
"Ensemble" est le titre du dernier livre de Sarkozy paru
avant son élection, et l’adverbe que martelait déjà
Fustel de Coulanges il y a 137 ans, bien avant les néocons.
Quant au thème de la « patrie qu’on aime »
on le voit, il n’est pas nouveau. De là à en
conclure que si on ne l’aime pas, on la quitte, il n’y
a qu’un pas.
La plupart des thèmes sarkozistes (la fierté d’être
français, le culte du travail, la célébration
de la famille, le respect de l’autorité et des enseignants,
etc.) sont ceux de la vieille droite, mais aussi ceux du gaullisme,
de gauche ou de droite. Et maintenant du PS.
Rien de nouveau sous le soleil de la réaction.
(12 juillet 2007)
Radio Courtoisie ou Radio Sarkozy ?
http://www.mondialisme.org/article.php3?id_article=954
Lors d’une émission diffusée le mercredi 27
juin 2007 aux alentours de midi sur cette radio rassemblant cathos
intégristes, fans du Front national, nostalgiques de la monarchie
et de l’Empire colonial français, amoureux de l’armée
et de la police, mais aussi quelques intellectuels franchouillards
réactionnaires, un journaliste et rédacteur en chef
du Figaro, Bertrand de Saint-Vincent, auteur d’un livre sur
Sarkozy (Le roman de la victoire) ainsi que le présentateur
ont expliqué aux auditeurs très remontés contre
Sarko [ce traître qui va « prendre ses ordres à
New York » (sic)], qu’ « une partie de l’avenir
du gouvernement se jouerait dans la rue ».
Les deux journalistes ont salué les mesures annoncées
concernant le « service minimum « dans les transports,
le préavis de grève, le vote à bulletins secrets
au bout de 8 jours, le non-paiement des jours de grève, etc.
Ils ont seulement marqué leurs réticences par rapport
au mini-traité européen qui « bafoue le vote
de la France » en 2005.
Néanmoins, le journaliste du Figaro a doctement sermonné
les auditeurs : plutôt que de critiquer Sarko, ils feraient
mieux de le soutenir et d’être demain prêts à
descendre dans la rue pour défendre la droite face aux «
petites minorités » qui ne manqueront de « semer
l’agitation ».
Un vrai programme de guerre civile.
Notons aussi que l’animateur de Radio Courtoisie (judéophobie
oblige) a exprimé la crainte que Sarkozy soit trop pro-israélien.
On aura compris que cette radio, vu les lois contre l’antisémitisme,
ne peut pas évoquer ouvertement les « origines juives
» de Sarkozy ni le « complot juif mondial », deux
thèmes récurrents dans ces milieux cathos traditionnalistes,
lepénistes et dans l’extrême droite « antisioniste
». Il en a profité pour réitérer son
soutien aux Palestiniens et à Arafat.
Aussi s’est-il rabattu sur une autre technique d’intoxication.
Il a évoqué, au conditionnel, le fait que le CRIF
serait intervenu pour empêcher la nomination d’Hubert
Védrine, « homme de grande expérience et d’un
grand savoir-faire » (resic), puis, après avoir lancé
ce bobard concernant le CRIF, il s’est repris en disant hypocritement
qu’il n’en avait aucune preuve et que cette assertion
n’était sans doute pas fondée. Et pour cause...
Comment disait l’un de ses maîtres à penser
déjà ? « Calomniez, calomniez, il en restera
toujours quelque chose » ? ou « Plus le mensonge est
gros, plus il a de chances de passer » ? Et pour clore l’émission,
le présentateur de Radio Courtoisie et le père Lelong
(1) venu présenter ses Mémoires nous ont raconté,
sans rire, une dernière bonne blague « antisioniste
» : le Hamas reconnaîtra Israël le jour où
Israël le reconnaîtra - ainsi que la Palestine. Ben voyons
!
Décidément Sarkozy a des soutiens bien encombrants.
1. Le même père Lelong qui a prononcé l’homélie
funèbre sur la tombe de Maurice Papon... et défendu
l’abbé Pierre quand il a déclaré : «
A Auschwitz, on a inscrit sur une plaque qu’il y avait eu
quatre millions de morts. Puisqu’on en est revenu aujourd’hui
à un million, c’est que le chiffre de quatre millions
était exagéré » pour défendre
son pote négationniste Garaudy.
(11 juillet 2007)
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