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Où il est question de notre amour des réunions (2e épisode) gestes et rôles

Origine Réseau sans Titre http://www.under.ch/SansTitre/Textes/Textes.Frame.htm

L'unique bonne chose que Staline ait faite : faire assassiner Trotsky.

Où il est question de notre amour des réunions (2e épisode) gestes et rôles

le chapô de l'article qui va bien lui aussi et oui c'est la vie le chapô de l'article qui va bien Dans le cadre de rencontres internationales, on se retrouve souvent à essayer de faciliter lui aussi et oui c'est la vie le chapô de l'article qui va bien lui aussi et oui c'est la viele au maximum les débats et discussions, pour que tou-te-s puissent y prendre part malgré les chapô de l'article qui va bien lui aussi et oui c'est la viele chapô de l'article qui va bien barrières de langage. Certains des rôles et gestes en usage pourraient aussi être utilisées à profit par des personnes qui (croient qu'elles) parlent la même langue. Toute une série de techniques, véritables "petits trucs", permettent en fonction du type de rencontre, du nombre de participant-e-s, de débattre dans de meilleures conditions.

L'idée n'étant pas de se créer plein de règles paralysantes, mais d'expérimenter le potentiel libérateur et créatif de règles que l'on se donne momentanément comme un jeu. Ces règles peuvent aider à visibiliser des inégalités ou des rapports de pouvoirs qui sont habituellement acceptés comme des états de fait. L'intérêts des règles c'est de les dépasser et de les transformer, pas de s'en rendre dépendant-es. Par exemple ne plus avoir besoin de lever la main parce qu'au final une atmosphère d'écoute et d'attention à l'autre a été créée. Ce qui suit n'est en aucun cas un modèle unique, mais quelques trucs qui ont pu prouver leur utilité par le passé.

Les signes

Par exemple, on utilisera des "signes visuels", à la fois faciles à faire et à comprendre, et sympathiques, et qui positionnent tou-te-s les participant-e-s sur un pied d'égalité. Ce sont des signes "de main" (hand signs en anglais), qui permettent à tou-te-s de s'impliquer, de façon non-intrusive, lors des interventions de chacun-e. ils permettent une discussion dynamique, avec des retours des autres, en évitant les monologues fatiguants et les répétitions. Ils permettent de "sentir l'ambiance".

JE SUIS D'ACCORD AVEC CE QUE TU DIS

Les deux mains en l'air, je les agite comme des marionnettes. C'est un retour encourageant pour la personne qui parle, et permet de voir si une proposition est acceptée (il n'y a pas de rupture dans la discussion). Ce signe évite d'avoir à prendre la parole pour dire la même chose ; ça évite de perdre du temps, et surtout de se répéter.

JE NE SUIS PAS D'ACCORD AVEC CE QUE TU DIS

Pas de signe spécifique avec un sens, sauf lever la main pour demander la parole. On attendra alors son tour pour exprimer son désaccord.

JE SUIS PERDU-E, JE NE COMPRENDS PLUS

J'agite énergiquement la main devant mes yeux, pour exprimer le brouillard que je ressens. Ce signe évite les interventions intempestives. Si celui ou celle qui est en train de parler le souhaite, il-elle peut demander ce qui n'est pas clair dans son intervention, mais en aucun cas le débat ne doit s'instaurer seulement entre elles-eux.

PARLE MOINS VITE, PARLE MOINS FORT, NE DEVIENT PAS AGRESSIF-VE

Les paumes tournées vers le bas, on effectuera un mouvement descendant. L'énervement et l'agressivité sont des sentiments qui sont souvent ressentis par les participant-e-s d'une discussion un peu tendue. Avec ce signe, tout le monde peut exprimer son mécontentement face à la tournure que prend la discussion. Chacun-e devra en tenir compte, quitte à s'arrêter un peu pour se calmer et reprendre la parole plus tard.

PARLE PLUS FORT, ON N'ENTEND RIEN ICI

Les paumes tournées vers le haut, on effectuera un mouvement ascendant. On n'ose pas toujours dire que l'on n'entend pas, ou mal, car on sait que, d'une certaine façon, on va devoir interrompre celui ou celle qui parle. Avec ce signe, tout le monde peut s'exprimer, voire même être relayé-e par des personnes plus visibles par celle ou celui qui parle, en s'interdisant l'ancienne méthode (crier du fond de la salle). Chacun-e devra en tenir compte.

OÙ VEUX-TU EN VENIR ?

Avec les deux mains, je mime un moulinet : "t'as déjà dit ça", "c'est bon, on a compris, tu te répètes", "t'aurais pas envie de conclure ?". Le mieux est d'accompagner ce signe d'un grand sourire car il peut être mal pris, mais souvent il est quand même bien compris par l'orateurice qui ressasse un argument car il ou elle veut prouver qu'il ou elle a raison.

POINT D'ORDRE

Je forme un angle droit au dessus de ma tête avec les mains tendues, doigts contre paume. Ce signe permet d'intervenir à tout moment dans le débat, sans avoir demandé de tour de parole. L'intervention aura lieu après celle de celle ou celui qui est en train de parler, mais elle n'aura pas de rapport avec le débat à proprement parler. Ce n'est pas un moyen pour placer des arguments, mais pour proposer une réflexion ou des propositions sur le processus et l'organisation du débat lui-même. Ce signe permet également de demander un coup de main pour l'équipe cuisine ou "qui a le permis ?", par exemple. On peut aussi s'en servir pour rappeler régulièrement l'heure qu'il est, et donc le temps qu'il reste avant la fin.

JE CONNAIS LA RÉPONSE PRÉCISE À CETTE QUESTION PRÉCISE

Je lève mes deux index. Ce signe sert à indiquer que l'on connaît la réponse d'une question qui est soulevée pendant une intervention. Je me contente de répondre à la question.

JE SUIS ABSOLUMENT CONTRE

Je lève un poing. Ce signe est très fort, il ne doit pas être utilisé à tout bout de champs. Il signifie que si une telle décision est prise, celui ou celle qui a levé le poing ne pourra rester plus longtemps avec le groupe. Si ce signe est fait, n'importe qui dans l'assemblée peut demander pourquoi. Mais souvent, simplement demander la parole permet de s'expliquer plus sereinement.

Les rôles

Avant tout débat, il faut se répartir les tâches, en impliquant plusieurs personnes, et en changeant à chaque "session". Voici quelques rôles possibles :

DES PRENEUREUSES DE NOTES

Leur but est de faire une synthèse du débat, pour les absente-s, et pour savoir jusqu'où on a été si on doit reprendre plus tard.

UNE ANIMODÉRATEUREUSE

Ille s'efforce de faire avancer le débat, de faire des synthèse sur ce qui vient d'être dit ou de proposer des consensus. Ille peut prendre la parole plus souvent et sans obligatoirement lever la main, mais doit s'efforcer à tout prix, de ne pas en abuser et de ne pas prendre parti personellement dans le débat tant qu'ille joue ce rôle, qui demande du coup pas mal d'auto-discipline. Contrairement à un juge, Ille ne doit bien sûr pas avoir de pouvoir décisionnel plus grand que n'importe qui d'autre.

UNE PERSONNE QUI TIENT LA LISTE DES TOURS DE PAROLE

Ille note sur une feuille, à la suite, les divers noms des personnes qui demandent à prendre la parole. Celles-ci peuvent leur indiquer d'un geste et ne pas avoir à lever la main frénétiquemlent pendant des heures. Ille s'interdit de prendre trop souvent la parole, ou trop longtemps. Cette personne peut veiller à laisser des petits temps de réflexion quand les interventions s'enchaînent trop vite.

UN-E GARDIEN-NE DU TEMPS

Ille veille au respect de l'ordre du jour fixé, à proposer des pauses régulièrement, et à indiquer éventuellement, en levant la main, ou un papier, que le temps imparti à chaque intervention touche à sa fin. En effet, si beaucoup de per sonnes veulent intervenir dans un temps de débat assez court, on peut choisir que chaque intervention dure 3, 4, 5 minutes, pas plus. Pour que chacun-e puisse s'exprimer, on s'attachera à ne pas déborder.

UN-E OBSERVATEURICE DES ONDES

Ille peut observer que l'ambiance ne tourne pas mal, que ce ne sont pas toujours les mêmes personnes qui parlent, et peut proposer des pauses, des tours de tables, des jeux, un apéro etc. On essaiera de faire des pauses régulièrement, pas forcément longues mais souvent. C'est pas parce qu'on a l'habitude de se réunir (et qu'on aime ça !) qu'il faut continuer une discussion où plus de la moitié des gens ont décroché.

Revelisse et coulisnu/ paris-dijon 2003