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L'unique bonne chose que Staline ait faite : faire assassiner
Trotsky.
Où il est question de notre amour des réunions (2e
épisode) gestes et rôles
le chapô de l'article qui va bien lui aussi et oui c'est
la vie le chapô de l'article qui va bien Dans le cadre de
rencontres internationales, on se retrouve souvent à essayer
de faciliter lui aussi et oui c'est la vie le chapô de l'article
qui va bien lui aussi et oui c'est la viele au maximum les débats
et discussions, pour que tou-te-s puissent y prendre part malgré
les chapô de l'article qui va bien lui aussi et oui c'est
la viele chapô de l'article qui va bien barrières de
langage. Certains des rôles et gestes en usage pourraient
aussi être utilisées à profit par des personnes
qui (croient qu'elles) parlent la même langue. Toute une série
de techniques, véritables "petits trucs", permettent
en fonction du type de rencontre, du nombre de participant-e-s,
de débattre dans de meilleures conditions.
L'idée n'étant pas de se créer plein de règles
paralysantes, mais d'expérimenter le potentiel libérateur
et créatif de règles que l'on se donne momentanément
comme un jeu. Ces règles peuvent aider à visibiliser
des inégalités ou des rapports de pouvoirs qui sont
habituellement acceptés comme des états de fait. L'intérêts
des règles c'est de les dépasser et de les transformer,
pas de s'en rendre dépendant-es. Par exemple ne plus avoir
besoin de lever la main parce qu'au final une atmosphère
d'écoute et d'attention à l'autre a été
créée. Ce qui suit n'est en aucun cas un modèle
unique, mais quelques trucs qui ont pu prouver leur utilité
par le passé.
Les signes
Par exemple, on utilisera des "signes visuels", à
la fois faciles à faire et à comprendre, et sympathiques,
et qui positionnent tou-te-s les participant-e-s sur un pied d'égalité.
Ce sont des signes "de main" (hand signs en anglais),
qui permettent à tou-te-s de s'impliquer, de façon
non-intrusive, lors des interventions de chacun-e. ils permettent
une discussion dynamique, avec des retours des autres, en évitant
les monologues fatiguants et les répétitions. Ils
permettent de "sentir l'ambiance".
JE SUIS D'ACCORD AVEC CE QUE TU DIS
Les deux mains en l'air, je les agite comme des marionnettes. C'est
un retour encourageant pour la personne qui parle, et permet de
voir si une proposition est acceptée (il n'y a pas de rupture
dans la discussion). Ce signe évite d'avoir à prendre
la parole pour dire la même chose ; ça évite
de perdre du temps, et surtout de se répéter.
JE NE SUIS PAS D'ACCORD AVEC CE QUE TU DIS
Pas de signe spécifique avec un sens, sauf lever la main
pour demander la parole. On attendra alors son tour pour exprimer
son désaccord.
JE SUIS PERDU-E, JE NE COMPRENDS PLUS
J'agite énergiquement la main devant mes yeux, pour exprimer
le brouillard que je ressens. Ce signe évite les interventions
intempestives. Si celui ou celle qui est en train de parler le souhaite,
il-elle peut demander ce qui n'est pas clair dans son intervention,
mais en aucun cas le débat ne doit s'instaurer seulement
entre elles-eux.
PARLE MOINS VITE, PARLE MOINS FORT, NE DEVIENT PAS AGRESSIF-VE
Les paumes tournées vers le bas, on effectuera un mouvement
descendant. L'énervement et l'agressivité sont des
sentiments qui sont souvent ressentis par les participant-e-s d'une
discussion un peu tendue. Avec ce signe, tout le monde peut exprimer
son mécontentement face à la tournure que prend la
discussion. Chacun-e devra en tenir compte, quitte à s'arrêter
un peu pour se calmer et reprendre la parole plus tard.
PARLE PLUS FORT, ON N'ENTEND RIEN ICI
Les paumes tournées vers le haut, on effectuera un mouvement
ascendant. On n'ose pas toujours dire que l'on n'entend pas, ou
mal, car on sait que, d'une certaine façon, on va devoir
interrompre celui ou celle qui parle. Avec ce signe, tout le monde
peut s'exprimer, voire même être relayé-e par
des personnes plus visibles par celle ou celui qui parle, en s'interdisant
l'ancienne méthode (crier du fond de la salle). Chacun-e
devra en tenir compte.
OÙ VEUX-TU EN VENIR ?
Avec les deux mains, je mime un moulinet : "t'as déjà
dit ça", "c'est bon, on a compris, tu te répètes",
"t'aurais pas envie de conclure ?". Le mieux est d'accompagner
ce signe d'un grand sourire car il peut être mal pris, mais
souvent il est quand même bien compris par l'orateurice qui
ressasse un argument car il ou elle veut prouver qu'il ou elle a
raison.
POINT D'ORDRE
Je forme un angle droit au dessus de ma tête avec les mains
tendues, doigts contre paume. Ce signe permet d'intervenir à
tout moment dans le débat, sans avoir demandé de tour
de parole. L'intervention aura lieu après celle de celle
ou celui qui est en train de parler, mais elle n'aura pas de rapport
avec le débat à proprement parler. Ce n'est pas un
moyen pour placer des arguments, mais pour proposer une réflexion
ou des propositions sur le processus et l'organisation du débat
lui-même. Ce signe permet également de demander un
coup de main pour l'équipe cuisine ou "qui a le permis
?", par exemple. On peut aussi s'en servir pour rappeler régulièrement
l'heure qu'il est, et donc le temps qu'il reste avant la fin.
JE CONNAIS LA RÉPONSE PRÉCISE À CETTE
QUESTION PRÉCISE
Je lève mes deux index. Ce signe sert à indiquer
que l'on connaît la réponse d'une question qui est
soulevée pendant une intervention. Je me contente de répondre
à la question.
JE SUIS ABSOLUMENT CONTRE
Je lève un poing. Ce signe est très fort, il ne doit
pas être utilisé à tout bout de champs. Il signifie
que si une telle décision est prise, celui ou celle qui a
levé le poing ne pourra rester plus longtemps avec le groupe.
Si ce signe est fait, n'importe qui dans l'assemblée peut
demander pourquoi. Mais souvent, simplement demander la parole permet
de s'expliquer plus sereinement.
Les rôles
Avant tout débat, il faut se répartir les tâches,
en impliquant plusieurs personnes, et en changeant à chaque
"session". Voici quelques rôles possibles :
DES PRENEUREUSES DE NOTES
Leur but est de faire une synthèse du débat, pour
les absente-s, et pour savoir jusqu'où on a été
si on doit reprendre plus tard.
UNE ANIMODÉRATEUREUSE
Ille s'efforce de faire avancer le débat, de faire des synthèse
sur ce qui vient d'être dit ou de proposer des consensus.
Ille peut prendre la parole plus souvent et sans obligatoirement
lever la main, mais doit s'efforcer à tout prix, de ne pas
en abuser et de ne pas prendre parti personellement dans le débat
tant qu'ille joue ce rôle, qui demande du coup pas mal d'auto-discipline.
Contrairement à un juge, Ille ne doit bien sûr pas
avoir de pouvoir décisionnel plus grand que n'importe qui
d'autre.
UNE PERSONNE QUI TIENT LA LISTE DES TOURS DE PAROLE
Ille note sur une feuille, à la suite, les divers noms des
personnes qui demandent à prendre la parole. Celles-ci peuvent
leur indiquer d'un geste et ne pas avoir à lever la main
frénétiquemlent pendant des heures. Ille s'interdit
de prendre trop souvent la parole, ou trop longtemps. Cette personne
peut veiller à laisser des petits temps de réflexion
quand les interventions s'enchaînent trop vite.
UN-E GARDIEN-NE DU TEMPS
Ille veille au respect de l'ordre du jour fixé, à
proposer des pauses régulièrement, et à indiquer
éventuellement, en levant la main, ou un papier, que le temps
imparti à chaque intervention touche à sa fin. En
effet, si beaucoup de per sonnes veulent intervenir dans un temps
de débat assez court, on peut choisir que chaque intervention
dure 3, 4, 5 minutes, pas plus. Pour que chacun-e puisse s'exprimer,
on s'attachera à ne pas déborder.
UN-E OBSERVATEURICE DES ONDES
Ille peut observer que l'ambiance ne tourne pas mal, que ce ne
sont pas toujours les mêmes personnes qui parlent, et peut
proposer des pauses, des tours de tables, des jeux, un apéro
etc. On essaiera de faire des pauses régulièrement,
pas forcément longues mais souvent. C'est pas parce qu'on
a l'habitude de se réunir (et qu'on aime ça !) qu'il
faut continuer une discussion où plus de la moitié
des gens ont décroché.
Revelisse et coulisnu/ paris-dijon 2003
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