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Date 10 Juillet 2004
Subject: [REFLEXION] La construction d’un racisme respectable
Le texte qui suit présente quelques-unes des grandes lignes
de l’analyse que le sociologue Saïd Bouamama développe
dans son dernier livre : L’affaire du voile, ou la construction
d’un racisme respectable, publié aux Éditions
du Geais Bleu.
Je vous conseille de le lire.
La construction d’un racisme respectable
1er juillet 2004
C’est de manière artificielle que le débat
sur " le foulard à l’école " a été
relancé au cours de l’hiver et du printemps 2003. Nous
disons artificielle car la réalité sociale attestait
alors, au contraire, d’une baisse notable des situations "
problématiques " : Selon Hanifa Chérifi (médiatrice
de l’éducation nationale), le nombre de conflits dans
les établissements scolaires était passé de
300 à 150 depuis 10 ans. Ce qui est à questionner
n’est donc pas un " retour du foulard " qui n’existe
pas mais les raisons, les motivations, les enjeux et les conséquences
du discours alarmiste sur le foulard à l’école.
La construction d’un nouvel ennemi comme lien social
national
La fin des équilibres géopolitiques issus de la seconde
guerre mondiale du fait de la disparition des " pays de l’Est
" a eu une double conséquence, l’une au niveau
du réel social, l’autre au niveau idéologique.
Au niveau du réel, la fin du monde bipolaire fait disparaître
les freins à la logique capitaliste basée sur la recherche
du profit maximum, accélère les concurrences entre
grands pays industrialisés et enclenche ce qu’il est
désormais convenu d’appeler la " mondialisation".
Au niveau idéologique le discours de légitimation
classique (l’unité nationale et internationale contre
le danger soviétique) n’a plus de raison d’être.
Il en découle le besoin d’un " nouvel ennemi "
théorisé aux U.S.A. par Huntington [1] et sa "
guerre des civilisations ".
Ces deux dimensions issues du changement de contexte mondial ne
sont pas des réalités statiques séparées
mais un processus d’ensemble dynamique au sein duquel la régression
sociale en hausse et les contestations qu’elle porte nécessite
la mise en scène, toujours plus forte, d’un nouvel
ennemi " visible ", " naturel " et " évident
".
A l’échelon national la logique " mondialiste
" a déjà fait de nombreux dégâts
sociaux mais elle a également suscité de puissants
mouvements de contestation posant ainsi un clivage de type social,
économique et politique. La frontière entre un "
nous " et un " eux " est posée par le mouvement
social sur des critères d’intérêts sociaux.
Elle est susceptible de gagner rapidement du terrain au fur et à
mesure que les dégâts du projet libéral toucheront
de plus en plus de citoyens et de groupes sociaux. Une des modalités
du combat social porte sur la définition de la frontière
et le projet libéral a, bien entendu, intérêt
à construire la frontière sur un autre critère
: La culture, la religion, l’ethnie, la civilisation, etc.
L’ethnicisation des questions sociales est donc à la
fois, une résultante et un moyen, de la gestion des rapports
de forces sociaux dans une phase de régression libérale.
Le droit à une scolarité gratuite est un des acquis
sociaux hérités qui est remis en cause par le projet
libéral. Nous ne sommes qu’au début de la remise
en cause de cet acquis [2] et déjà le gouvernement
est confronté à une colère enseignante importante.
Il n’est dés lors pas étonnant que ce soit l’école
qui soit présentée comme le terrain de combat essentiel
contre ce " nouvel ennemi " qu’est " le foulard
", " le communautarisme ", etc. Le référent
" laïcité " est ici mobilisé pour réunir
ceux que le projet libéral divise et/ou pour diviser ceux
qu’il unit.
L’ethnicisation scolaire vise également à nier,
masquer, voiler la réalité des clivages sociaux et
des intérêts en jeu.
Ethnicisation et production d’un " arôme
idéologique immédiat "
Ce processus de production d’un bouc-émissaire dérivatif
n’est ni nouveau, ni typiquement français. Il n’a
pas besoin non plus d’un " centre machiavélique
" construisant consciemment un scénario idéologique.
Il est même, en général, le résultat
d’un fonctionnement systémique désignant des
populations cibles du fait à la fois des imaginaires hérités
de l’histoire et de la place fragilisée de ces populations
dans la société. C’est ce que nous appellerons
le processus d’ethnicisation de la vie sociale.
A la source de ce processus se trouvent les inégalités
réelles vécues par les populations issues des ex-colonies.
Celles-ci occupent une place dominée sur un marché
du travail tendanciellement segmenté ethniquement. Cette
place assignée apparaît naturelle et non scandaleuse
du fait des images " coloniales " qui imprègnent
encore profondément les imaginaires collectifs et qui sont
en partie intériorisées dans un " inconscient
collectif ".
Cette discrimination économique est à la fois conséquence
(d’un rapport colonial non déconstruit et non combattu)
et cause des discriminations dans les autres sphères de la
vie sociale : logement, santé, rapport à la police,
à la justice, etc. Les discriminations sociales entérinent
à leur tour et entretiennent la discrimination économique
sur le marché du travail.
Nous sommes ainsi en présence d’une frontière
(entre un " nous " et un " eux ") à la
fois héritée du rapport colonial et produit/reproduit
par les inégalités réelles. Cette frontière
est intériorisée et sert de grille de lecture (à
base raciale, ethnique, religieuse, de nationalité, etc.)
des difficultés rencontrées à la fois par le
groupe majoritaire [3] et par le groupe minoritaire.
Le processus d’ethnicisation de la vie sociale ne se limite
pas à ce premier aspect. Il a également une fonction
de production d’une " conscience de race " en lieu
et place d’une " conscience de classe ".
L’ethnicisation de la vie sociale s’opère sur
la base d’un sous-entendu hiérarchisant rabaissant
le groupe qui est discriminé et valorisant le groupe majoritaire.
Une telle fonction de valorisation/dévalorisation ne joue
pas de la même façon selon les périodes historiques
et les secteurs sociaux. Elle est d’autant plus en oeuvre
qu’augmentent les situations de concurrences que ce soit sur
le marché du travail ou dans la consommation des " biens
rares " (écoles, hôpitaux, etc.). On comprend
dés lors, en quoi le tournant libéral de la décennie
80 mis en oeuvre, par la gauche comme par la droite, est producteur
d’un seuil qualitatif nouveau dans l’ethnicisation de
nos sociétés.
On saisira alors également, en quoi les projets ultra-libéraux
de Raffarin conduiront à une ethnicisation plus forte de
nos sociétés en prétendant combattre celle-ci.
C’est dans ce contexte général articulant héritage
colonial, inégalités réelles vécues
par les populations issues de la colonisation, augmentation de la
concurrence entre citoyens, raréfaction des biens sociaux
et des sécurités sociales, etc. que s’inscrit
le discours artificiel sur le " danger du foulard à
l’école". Ce dernier est à la fois le fait
d’une minorité consciente et idéologiquement
située d’une part et d’une majorité agie
par l’intériorisation de la grille ethnique de lecture
d’autre part. La minorité consciente est productrice
d’une islamophobie ouverte que ce soit dans les thèses
du F.N, dans les écrits de Houellebecq, de Fallaci, etc.
[4].
Plus nombreux sont ceux qui sincèrement pensent défendre
les principes de laïcité et de service public en s’engageant
dans ce discours artificiel. En déconnectant l’analyse
du contexte économique, social et politique, en ne distinguant
pas mobiles réels et justifications (que ce soit dans les
comportements des jeunes filles ou dans ceux des personnes qui exigent
une loi d’interdiction), en n’interrogeant pas les inégalités
réelles de nos sociétés, etc., ces personnes
en arrivent à produire la réalité qu’il
dénonce. Il est effet désormais prouvé, depuis
les travaux de Fanon et Memmi [5] qu’en matière identitaire,
toutes les pressions de négations ne peuvent susciter que
des réaffirmations de plus en plus caricaturées.
Le passage par le cadre de la loi n’est pas quelque chose
d’anodin. Nous sommes à cet égard dans une situation
différente des débats antérieurs. Une loi d’interdiction
aurait objectivement valeur delégitimation de l’ethnicisation
de la vie sociale. Ce qui était jusqu’à présent
résultat d’un fonctionnement social se transformerait
en " idéal à poursuivre ".
Pour reprendre l’expression de Gramsci, nous assistons à
la production d’un " arôme idéologique immédiat
" et à une tentative de le légitimer législativement.
Argumentaires fallacieux
Un " arôme idéologique immédiat "
a comme fonction de faire apparaître les productions sociales
comme des "naturalités ", les conséquences
comme des causes, les constructions comme des " évidences
". Il imprègne alors les représentations sociales
avec lesquelles sont décrypté les événements
de la vie quotidienne.
Il élimine les données contradictoires avec son postulat
et finit ainsi par produire lui même la réalité
qu’il prétend ne faire que constater. C’est dire
l’importance de déconstruire un tel " arôme
" et de montrer les mobiles sous les justifications.
L’amalgame
Un des mécanismes de fonctionnement du processus est l’amalgame
de faits différents qui sont arbitrairement regroupés
comme constituant un seul objet social. Il n’y a pas d’argumentation
présentée pour justifier ces " regroupements
" si ce n’est l’appel incantatoire à "l’évidence
". Il serait ainsi évident que le "communautarisme
", " le port du foulard ", les critiques lors de
certains cours d’histoire, et parfois même " les
violences contre les femmes ", etc., soient des facettes d’une
même évolution inquiétante qu’il conviendrait
de stopper fermement et rapidement. L’interdiction du foulard
à l’école deviendrait ainsi le symbole d’une
lutte plus générale contre le " communautarisme
".
Plus précisément, le " foulard " apparaît
comme l’instrument symbolique de diffusion du " communautarisme
". Or non seulement certaines de ces évolutions renvoient
à des causalités différentes, mais le "
port du foulard " est présenté par certaines
jeunes filles comme réactions de protection à ces
dégradations du cadre scolaire. C’est dire qu’il
n’y a ici nulle évidence en terme de liens et de causalités.
La dramatisation
Le second mécanisme est la dramatisation des faits que l’on
prétend ne faire que constater. Le discours catastrophiste
est nécessaire pour légitimer la demande de fermeté
et d’interdiction. Soulignons que ce mécanisme est
en oeuvre dans l’ensemble de la société c’est
à dire également hors du cadre scolaire.
Il est même une des spécialités du discours
et de la logique sécuritaire. Les jeunes filles portant le
" foulard " rendraient impossible le métier d’enseignant
et perturberaient de manière insupportable le déroulement
des enseignements.
Ces arguments sont assénés comme des évidences
alors qu’ils sont contredits par l’expérience
de nombreux enseignants qui soulignent, au contraire, que ces jeunes
filles correspondent souvent au profil du " bon élève
" discipliné et attentif à ses devoirs scolaires.
Le catastrophisme concerne également l’avenir. Il se
fait volontiers anticipatoire. Il annonce alors une épidémie
de " foulards ". Or, nous avons souligné en début
de ce texte qu’il n’y a aucune augmentation quantitative
qui justifie le retour de ce catastrophisme.
En réalité le catastrophisme ne s’adresse pas
aux enseignants ayant des jeunes filles portant le "foulard
" dans leur classe. Ceux-là ont généralement
une expérience concrète les conduisant à la
relativisation des effets. Elle s’adresse à la majorité
des enseignants à partir de la diffusion de la peur.
Le paternalisme universaliste
Il reste enfin, à jouer sur le registre des valeurs en appelant
l’école laïque à " émanciper
", malgré elles, des jeunes filles enfermées
par l’autorité familiale et le poids des traditions.
Ces jeunes filles sont estimées ne pas avoir la maturité
nécessaire pour se faire une opinion personnelle à
propos du port du " foulard ".
Cette logique capacitaire permet d’invalider l’hétérogénéité
des " causes du foulard " mis en évidence par plusieurs
études sociologiques et surtout d’invalider les propos
de ces jeunes filles. C’est pour leur bien que l’on
ne doit pas prendre en compte leur avis. C’est pour les émanciper
qu’il faut les contraindre. On aura reconnu ici la vieille
" mission civilisatrice " de la colonisation qui prétendait
" émanciper " les indigènes malgré
leur désaccord.
Soulignons également que ce raisonnement simplificateur
réduisant à une cause unique le " port du foulard
" laisse de côté toutes les jeunes filles qui
ont cette pratique au grand dame des parents.
De manière plus globale, une interrogation est incontournable
pour aborder notre sujet : La génération des mères
de ces jeunes filles ne portait généralement pas de
foulard en arrivant en France ou après un temps donné
de séjour, comment expliquer qu’une partie de la génération
des filles éprouve le besoin de le porter et de le revendiquer
?
Poser un regard comparatif transgénérationnel permet
d’éliminer d’emblée la vieille problématique
de la " tradition " qui freinerait la "modernité
". Il permet également de relativiser l’argument
de la contrainte parentale qui, même si elle existe, est loin
de constituer l’ensemble de l’explication. Le port du
foulard apparaît alors pour ce qu’il est : Ni simple
imposition parentale, ni reste d’une tradition dépassée,
ni importation étrangère, etc., mais besoin identitaire
contemporain.
Contraindre l’identité ?
Il y a donc, selon nous, une exigence (consciente ou non peu importe)
de contrainte sur les identités dans la demande d’une
loi interdisant le port du " foulard " à l’école.
Une telle exigence ne peut pas se limiter à la sphère
scolaire même si elle émerge d’abord à
propos de cette institution. D’ailleurs un des projets de
loi déposé propose d’étendre l’interdiction
à l’ensemble des lieux publics, alors que certains
élus considèrent que l’interdiction doit même
concernée, .... la rue.
La défense de la " laïcité " n’apparaît
ici que comme justification couvrant un mobile implicite : une vision
homogénéisante des sociétés exigeant
une contrainte assimilationniste. C’est donc notre conception
du lien national qui est interrogé par le débat sur
l’interdiction.
Un certain nombre de partisans d’une loi sur le foulard y
étaient d’ailleurs opposé par le passé.
La plus célèbre est Michèle Tribalat mais elle
est loin d’être seule. L’explication du changement
de position serait, selon leurs propres propos, la prise de conscience
des dangers du " différentialisme ". Le discours
se fait alors volontiers autocritique : Nous aurions été
naïfs sur la revendication du " droit à la différence
" en particulier, sur la " multiculturalité "
en général.
Nous sommes ici loin du débat sur la laïcité.
Celle-ci, en effet, a justement pour vocation de constituer un espace
public commun, au-delà des différences culturelles
et/ou religieuse. C’est dire que la laïcité n’a
de sens que dans une société multiculturelle et multireligieuse.
Elle n’est plus d’aucune utilité sociale dans
une société de " clones " culturels. C’est
une des raisons pour laquelle elle n’a pas de sens dans une
" tribu " ou un groupe social replié sur lui-même.
La laïcité est une réflexion nécessaire
sur les conditions d’une vie commune dans la diversité.
Ce n’est pas en supprimant (si cela était possible)
la diversité que peut se mener le questionnement laïque.
Une telle attitude revient à casser le thermomètre
dans l’espoir de faire cesser une fièvre.
La multiculturalité de la société française
n’est pas un objet de choix politique mais un résultat
social et historique. La différence et/ou la ressemblance
(ou le sentiment de ressemblance et de différence) ne se
décrètent pas [6], elles se constatent à l’issue
du processus de socialisation. La diversité culturelle n’est
pas problématique en elle même, tout dépend
dans quels cadres elles s’insèrent : égalitaire
ou de domination. Ce qui est problématique ce n’est
pas la diversité culturelle mais l’existence de chances
inégales en fonction des origines culturelles. Ce qui est
choquant, ce n’est pas la différence mais l’assignation
à des places dominées en fonction des origines. Ce
qui produit du " communautarisme " c’est d’abord
l’inégalité et non l’existence de différences
culturelles.
C’est dire que le développement d’une contrainte
sur les identités aura l’effet exactement inverse que
celui qui est proclamé. Celle-ci sera perçue comme
ingérence inadmissible dans l’intime et suscitera des
réaffirmations réactionnelles plus fortes, plus visibles,
plus caricaturales aussi. Chaque pression assimilationniste ne peut
que provoquer des réaffirmations identitaires. Une loi d’interdiction
sur le foulard développera, encore plus, une ethnicisation
de la vie scolaire qu’elle prétendait combattre.
La victoire idéologique du F.N.
Le retour récurrent du débat sur le foulard est,
selon nous, un indicateur d’une victoire idéologique
du F.N.
A partir du moment où les questions liées l’immigration
(et à ses enfants) ne sont plus posées à partir
d’un vocabulaire de critique sociale (inégalité,
injustice, classe sociale, sélection, discrimination, etc.)
mais à partir d’une thématique essentialiste
(nation, identité, communauté, etc.) une partie du
projet de ce parti est dors et déjà en oeuvre.
Il n’est dés lors pas étonnant de retrouver
J.-M. Le Pen comme partisan d’une loi d’interdiction,
comme par le passé certains défenseurs de la laïcité
ont pu être partisans d’une christianisation des colonisés.
L’ethnicisation des questions sociales et la production d’un
bouc émissaire dérivatif sont le coeur du projet du
F.N. Ses meilleurs alliés sont les inégalités
qui touchent nos sociétés et qui produisent, elles-mêmes,
une ethnicisation de l’ensemble des sphères de la vie
sociale. La diffusion de son vocabulaire et de ses thématiques
à des franges politiques plus larges (que ses membres) est
une de ses stratégies.
La rupture avec l’ethnicisation du débat est donc,
selon nous, un impératif absolu si nous voulons éviter
l’émergence d’un " arôme idéologique
immédiat " ethnique justificateur d’un "
nouvel ordre raciste " [7] apparaissant comme légitime
et " naturel " à la majorité des habitants
de notre pays. Cela devrait nous conduire à combattre toutes
les positions renforçant l’ethnicisation et à
défendre toutes celles remettant en cause les inégalités
scandaleuses en oeuvre et qui clivent les citoyens en plusieurs
catégories. Une loi d’interdiction du foulard contribue
(que ses partisans le veulent ou non) à ethniciser encore
plus notre système scolaire, déjà miné
(entre autres) par l’ethnicisation produite par la discrimination
ethnique en oeuvre en son sein.
Saïd Bouamama
2 juillet 2004
Une version de ce texte est parue dans le livre Le Foulard islamique
en questions, publié aux éditions Amsterdam en mars
2004, sous le titre suivant : " Le retour du débat sur
‘le foulard à l’école : ethnicisation
et construction idéologique d’un nouveau bouc émissaire
dérivatif ".
Notes
[1] Samuel P. Huntington, Le choc des civilisations, Odile Jacob,
Paris, 2000
[2] Pour Une vision globale du projet scolaire du libéralisme
lire les ouvrages de Nico Hirtt : Les nouveaux maîtres de
l’école, ed. E.P.O., Bruxelles, 2000 ; L’école
prostituée, ed. Labor / Espace de libertés, Bruxelles,
2001.
[3] Les termes de majoritaire et de minoritaire ne sont pas à
comprendre ici dans leur sens statistique mais dans leur acception
politique. A ce niveau une minorité peut constituer le groupe
majoritaire et une majorité le groupe minoritaire.
[4] Cf. Michel Houellebecq, Plateforme, Flammarion, Paris, 2001.
Voir aussi l’interview au magazine " Lire" de septembre
2001. Orianne Fallaci, La rage et l’orgueil, Plon, Paris,
2002
[5] Frantz Fanon : - Les damnés de la terre, La découverte,
réédition, 2002. - Pour la révolution africaine,
La découverte, réédition, 2001, - Peau noire,
masques blancs, Seuil, réédition, 1971, - L’an
V de la révolution algérienne, La découverte,
réédition, 2001. Albert Memmi : - Portrait du colonisé,
Gallimard, 1957, - L’homme dominé, Payot, 1968.
[6] Voir sur cet aspect, l’excellent article d’Abdelmalek
Sayad, le Poids des mots, in " La double absence, seuil, 1999.
[7] Nous empruntons cette expression à François Vourch,
chargé de recherche à l’URMIS-CNRS.
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