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L'invention du développement
Gilbert Rist

Origine : http://lesamisdepablo.free.fr/index.htm

ASSOCIATION D’ECHANGE ET D’ENTRAIDE AUX COMMUNAUTES INDIENNES DE L’ALTIPLANO BOLIVIEN

L'invention du développement
Gilbert Rist

Gilbert Rist est professeur à l'Institut universitaire d'études du développement (IUED, Genève). Après avoir enseigné à Tunis, il a notamment dirigé le Centre Europe Tiers Monde (CETIM). Il travaille à une anthropologie de la modernité qui fait apparaître la société occidentale comme aussi traditionnelle et exotique que les autres.

Le présent texte constitue le chapitre 4 du livre de Gilbert Rist,
Le Développement, histoire d'une croyance occidentale, Presses de Sciences Po, Paris, novembre 2001

http://www.apres-developpement.org/html/livres/rist_developpement.htm
Un ouvrage de référence, traduit en anglais (Zed Books, 1997), en italien (Bollati Boringhieri, 1997) et en espagnol (Los Libros de la Catárata, à paraître en 2002).

Ce texte est extrait du numéro spécial de la revue L'écologiste n°6.
http://www.ecologiste.org/

La seconde guerre mondiale avait tout bouleversé. L'Europe avait dû s'en remettre, pour se libérer du nazisme, au secours de nouvelles puissances, les Etats-Unis et l'URSS, et celles-ci, pour des raisons diverses, n'avaient aucun intérêt à protéger l'existence d'empires coloniaux. Avant la fin du conflit, la défunte SDN [Société des nations] avait été remplacée par l'ONU, dont le siège principal se trouvait signe des temps à New York et non pas à Genève. La découverte, certes tardive, des camps de concentration avait dévoilé les atrocités auxquelles pouvait conduire la prétention d'une race à en dominer d'autres. Et, avec la condamnation du racisme, c'était la notion de race elle-même qui était mise en question. Une nouvelle Déclaration univer-elle des droits de l'Homme rappelait l'égalité de tous, émancipant d'un coup tous ceux que l'on avait si longtemps maintenus sous tutelle comme des pupilles ou des mineurs. D'ailleurs, ceux-ci n'avaient-ils pas participé en grand nombre aux combats que se livraient les puissances européennes et, à cette occasion, n'avait-on pas dû leur faire quelques promesses que la victoire obligeait à tenir ?

Cela dit, dans l'immédiat après-guerre, les problèmes les plus urgents ne semblaient pas se situer au Sud, mais au Nord. Il y avait d'abord la reconstruction de l'Europe en ruine. D'où le lancement du plan Mar-shall, le 5 juin 1947, pour venir en aide à l'économie européenne et fournir des débouchés au gigantesque potentiel américain de production qu'il fallait recon-vertir après la fin du conflit. Mais il y avait aussi la brouille naissante entre les alliés d'hier, les prétentions staliniennes en Europe avec le basculement dans le camp des "démocraties populaires" de la Pologne (1947), de la Roumanie (1948), de la Tchécoslovaquie (1948) et de la Hongrie (1949), sans oublier la guerre civile en Grèce (1946-1949). En 1948, les Soviétiques mettaient en place le blocus de Berlin. La guerre froide exigeait des mesures préventives sérieuses qui devaient déboucher sur la création de l'OTAN. Les préoccupations politiques des grandes puissances étaient donc accaparées par des événements qui modifiaient considérablement les relations poli-tiques européennes, faisant passer à l'arrière-plan les transformations qui avaient lieu au Sud. (1) C'est pourtant dans ce contexte, apparemment peu favorable aux préoccupations extra-occidentales, que fut inventée la notion de "développement".

Le " Point IV " du président Truman

A la fin de l'année 1948, la politique étrangère américaine était en pleine effervescence, obligée de faire face aux changements considérables qui survenaient un peu partout dans le monde ; simultanément, le rédacteur des discours présidentiels s'efforçait de définir quelques lignes claires qui puissent structurer le traditionnel "discours sur l'état de l'Union" que le président Truman devait prononcer le 20 janvier 1949. Une première réunion dégagea trois idées qui firent rapidement l'unanimité : les Etats-Unis continueraient de soutenir la nouvelle Organisation des Nations Unies, ils poursuivraient leur effort de reconstruction européenne à travers le plan Marshall et, enfin, ils allaient créer une organisation commune de défense (l'OTAN) pour faire face à la menace soviétique. A ces trois premiers points, un fonctionnaire suggéra d'ajouter une extension aux nations défavorisées de l'aide technique qui avait été jusqu'ici accordée à certains pays d'Amérique latine. Après quelques hésitations, l'idée fut finalement retenue parce qu'elle était originale et constituait un hochet médiatique, au contraire des trois premiers points, assez conventionnels. Comme on pouvait s'y attendre, au lendemain du discours présidentiel, la presse américaine fit ses gros titres sur le "Point IV", même si personne pas même le président ni le secrétaire d'Etat ne pouvait en dire plus que ce que chacun avait lu. (2)

Or, en dépit du caractère anecdotique de l'épisode, le Point IV inaugure "l'ère du développement" et il est significatif que l'idée ait été proclamée d'abord par un président américain. Voici donc ce texte fondateur (3) :

"Quatrièmement, il nous faut lancer un nouveau programme qui soit audacieux et qui mette les avantages de notre avance scientifique et de notre progrès industriel au service de l'amélioration et de la croissance des régions sous-développées. Plus de la moitié des gens de ce monde vivent dans des conditions voisines de la misère. Leur nourriture est insatisfaisante. Ils sont victimes de maladies. Leur vie économique est primitive et stationnaire. Leur pauvreté constitue un handicap et une menace, tant pour eux que pour les régions les plus prospères. Pour la première fois de l'histoire, l'humanité détient les connaissances techniques et pratiques susceptibles de soulager la souffrance de ces gens.

Les Etats-Unis occupent parmi les nations une place prééminente quant au développement des techniques industrielles et scientifiques. Les ressources matérielles que nous pouvons nous permettre d'utiliser pour l'assistance à d'autres peuples sont limitées. Mais nos ressources en connaissances techniques qui, physiquement, ne pèsent rien ne cessent de croître et sont inépuisables.

Je crois que nous devrions mettre à la disposition des peuples pacifiques (4) les avantages de notre réserve de connaissances techniques afin de les aider à réaliser la vie meilleure à laquelle ils aspirent. Et, en collaboration avec d'autres nations, nous devrions encourager l'investissement de capitaux dans les régions où le développement fait défaut.

Notre but devrait d'être d'aider les peuples libres du monde à produire, par leurs propres efforts, plus de nourriture, plus de vêtements, plus de matériaux de construction, plus d'énergie mécanique afin d'alléger leurs fardeaux.

Nous invitons les autres pays à mettre en commun leurs ressources technologiques dans cette opération. Leurs contributions seront accueillies chaleureusement. Cela doit constituer une entreprise collective à laquelle toutes les nations collaborent à travers les Nations unies et ses institutions spécialisées pour autant que cela soit réalisable. Il doit s'agir d'un effort mondial pour assurer l'existence de la paix, de l'abondance et de la liberté.

Avec la collaboration des milieux d'affaires, du capital privé, de l'agriculture et du monde du travail de ce pays, ce programme pourra accroître grandement l'activité industrielle des autres nations et élever substantiellement leur niveau de vie.

Ces développements économiques nouveaux devront être conçus et contrôlés de façon à profiter aux populations des régions dans lesquelles ils seront mis en oeuvre. Les garanties accordées à l'investisseur devront être équilibrées par des garanties protégeant les intérêts de ceux dont les ressources et le travail se trouveront engagés dans ces développements. L'ancien impérialisme l'exploitation au service du profit étranger n'a rien à voir avec nos intentions. Ce que nous envisageons, c'est un programme de développement fondé sur les concepts d'une négociation équitable et démocratique.

Tous les pays, y compris le nôtre, profiteront largement d'un programme constructif qui permettra de mieux utiliser les ressources humaines et naturelles du monde. L'expérience montre que notre commerce avec les autres pays s'accroît au fur et à mesure de leurs progrès industriels et économiques."

Un nouvel Evangile

L'intérêt du Point IV tient aussi à la manière dont il est structuré. Il peut se décomposer en quatre parties d'inégale longueur. La première rappelle la situation désespérée dans laquelle vivent "plus de la moitié des gens de ce monde", soumis à l'horreur de la faim et de la misère. Puis, à ceux qui sont ainsi perdus dans une situation apparemment sans espoir, on annonce une bonne nouvelle : "pour la première fois de l'histoire", quelque chose a changé qui permet de transformer leur vie ; grâce à cette nouveauté inouïe, le bonheur est à portée de main. A condition toutefois de mobiliser les énergies, de produire plus, d'investir, de se mettre au travail, d'intensifier les échanges. Alors enfin, si l'on saisit cette chance, si l'on consent aux efforts demandés, alors s'ouvrira une ère de bonheur, de paix et de prospérité dont tous profiteront.

Un évangéliste américain ne dirait pas autre chose. A ceux qui sont livrés au péché et à la mort, Jésus-Christ annonce le salut, pour autant qu'ils se conforment aux exigences de la foi car c'est ainsi qu'ils pourront parvenir à la vie éternelle et jouir de la félicité promise aux élus.

Le discours du président Truman était destiné d'abord à ses compatriotes qui ne pouvaient être insensibles à cette manière de présenter l'histoire du monde ; elle était en effet d'autant plus vraisemblable qu'elle correspondait, sur le mode profane, à la vérité proclamée par l'Eglise. Mais cette audience dépassait largement les Etats-Unis puisqu'elle reposait sur une croyance partagée non seulement par le monde chrétien mais, d'une certaine manière, par tous les adhérents d'une religion de salut. (5)

En profitant de cette homologie de structure avec le discours religieux, la nouvelle croyance au "développement" assurait sa crédibilité, que renforçait encore la métaphore naturalisante, inscrite depuis si longtemps dans la conscience (ou la non-conscience) occidentale. Voilà sans doute pourquoi ce moule discursif sera sans cesse réutilisé dans de nombreuses autres déclarations censées affirmer la nécessité du "développement" comme unique solution aux problèmes de l'humanité. (6)

Du même coup, l'interrogation sur le "développement" deviendra impossible. Certes, il sera loisible de débattre de ses modalités, des moyens d' "accélérer la croissance" ou d'en répartir les effets de manière plus équitable, mais le caractère transitif du "développement" c'est-à-dire l'intervention qu'il représente dans les affaires internes d'une nation ne sera pas mis en cause : on ne s'attaque pas à une croyance qui détermine un programme visant au bonheur universel, on ne parle pas de ce qui va de soi, tout au plus peut-on chercher à l'améliorer.

L'ère du " développement "

Voilà donc bien des raisons de considérer le Point IV comme l'acte inaugural d'une nouvelle ère. Non pas que la réalité soit créée par les mots, mais parce que certaines formes du discours traduisent plus fidèlement que d'autres la réalité en train de se faire, parce que certains textes parviennent mieux que d'autres à mettre en évidence l'épistémè d'une époque. Enfin, et c'est l'aspect performatif du texte, parce que le pouvoir ne consiste pas nécessairement à transformer la réalité, mais à la problématiser différemment, à en propo-ser une nouvelle représentation pour provoquer l'illusion du changement. Tout cela est ici réuni et marque par conséquent un moment important dans l'incessante réinterprétation de la métaphore de la croissance : le pouvoir appartient toujours à celui qui sait se rendre maître des mots.

Certes, la transcription dans les faits du sens implicite véhiculé par cette nouvelle interprétation de l'histoire prendra du temps. De même qu'il avait fallu vingt ans pour convaincre l'opinion française du bien-fondé de la colonisation, il en faudra autant pour faire apparaître le "développement" comme le projet collectif de l'humanité tout entière. La décolonisation sera l'occasion de conflits difficiles qui, souvent, se régleront par les armes plutôt que par les mots. Il faudra aussi que surgissent de nouvelles organisations internationales (par exemple le Programme élargi des Nations Unies qui deviendra ensuite le PNUD, Programme des Nations Unies pour le Développement) et de nouveaux modes de gestion de la production pour que celle-ci se transnationalise, que le marché s'étende à l'ensemble de la planète et que s'impose l'idée d'une interdépendance des peuples.

Néanmoins, en quelques paragraphes, une stratégie globale est affirmée. Bien qu'elle serve d'abord les intérêts particuliers de la nation la plus puissante du monde, elle feint de ne se préoccuper que du bien commun et présente le "développement" comme un ensemble de mesures techniques (7) (utilisation du savoir scientifique, croissance de la productivité, intensification des échanges internationaux) et donc situées hors du débat politique ; ce qui permettra d'en donner selon les lieux et les moments des interprétations conservatrices ou révolutionnaires. (8)

De plus, en définissant le "sous-développement" comme un état de manque, plutôt que comme le résultat de circonstances historiques, et les "sous-développés" comme des pauvres, sans s'interroger sur les raisons de leur dénuement, on fait de la croissance et de l'aide (9) conçues en termes technocratiques et quantitatifs (10) la seule réponse possible.

Ainsi, à partir de 1949, plus de deux milliards d'habitants de la planète vont le plus souvent à leur insu changer de nom, être considérés "officiellement", si l'on peut dire, tels qu'ils apparaissent dans le regard de l'autre et être mis en demeure de rechercher ainsi leur occidentalisation en profondeur au mépris de leurs propres valeurs ; ils ne seront plus Africains, Latino-Américains ou Asiatiques (pour ne pas dire Bambaras, Shona, Berbères, Quechuas, Aymaras, Balinais ou Mongols) mais simplement "sous-développés". Cette nouvelle "définition" fut acceptée par ceux qui étaient à la tête d'États indépendants, car c'était une manière d'affirmer leur prétention à bénéficier de l' "aide" qui devait conduire au "développement " ; pour ceux qui étaient colonisés, c'était une façon d'affirmer l'égalité juridique qui leur était refusée. En apparence, ils avaient tout à gagner : la respectabilité et la prospérité. (11) Toutefois, leur droit à l'autodétermination fut échangé contre le droit à l'autodénomination et, en conquérant leur indépendance politique, ils perdaient leur identité et leur autonomie économique, parce que contraints de cheminer sur la "voie du développement" tracée par d'autres qu'eux. A la diffé-rence de la colonisation qui considérait le monde d'abord comme un espace politique où il fallait inscrire des empires toujours plus vastes, l'ère du "développement" est aussi celle de l'avènement généralisé de l'espace économique (12), à l'intérieur duquel l'accroissement du PNB constitue l'impératif majeur.


Notes

(1) Ces transformations étaient toutefois loin d'être négligeables : la Ligue des Etats arabes avait été créée en 1945 ; en 1947, l'Inde était devenue indépendante ; l'abandon du mandat britannique sur la Palestine en 1947 avait favorisé la création de l'Etat d'Israël en 1948 ; la guerre civile chinoise se termina en 1949 par l'arrivée au pouvoir de Mao Zedong ; l'Indonésie de Sokarno se proclama indépendante en 1945 et devint république unitaire en 1950.

(2) L'anecdote est rapportée par Louis J. Halle, " On Teaching International Relations ", The Virginia Quarterly Review, 40 (1), 1964, pp. 11-25. Le discours présidentiel avait été prononcé le 20 janvier 1949. Une semaine après, soit le 27 janvier, le président Tru-man répondait à la presse qui l'interrogeait sur le " Point IV " : " Les membres de mon gouvernement et moi-même songeons à ce Point IV depuis deux ou trois ans, depuis l'inauguration du Plan Marshall [mais le plan Marshall avait été lancé en juin 1947, soit une année et demie avant le Point IV ! ]. Il tire son origine des propositions de la Grèce et de la Turquie. Depuis, j'ai longuement étudié ces dernières. J'ai passé le plus clair de mon temps à parcourir le globe pour trouver comment instaurer la paix dans le monde. " Public Papers of the Presidents of the United States, Harry S. Truman. Year 1949, 5, United States Government Printing Office, 1964 (January 27), p. 118.
Bel exemple de mensonge opportuniste puisqu'en fait rien n'était vraiment prévu et qu'il faudra attendre près de deux ans pour que l'Administration américaine com-mence à réaliser le Point IV.

(3) Traduction établie sur la base des Public Papers of the Presidents. op. cit. (January 20), pp. 114-115.

(4) Dans la charte des Nations Unies, les peace-loving peoples repré-sentent les vainqueurs de la seconde guerre mondiale ; dans ce contexte, la formule concerne les pays non-communistes. (cf. la notion de free peoples au paragraphe suivant).

(5) Cf., à ce sujet Marie-Dominique Perrot, Gilbert Rist et Fabri-zio Sabelli, La Mythologie programmée. L'Économie des croyances dans la société moderne, Paris, PUF, 1992, p. 195 et suiv.

(6) Ibid., p. 196 - 197.

(7) Comme si la technique était idéologiquement neutre, comme si elle pouvait s'acquérir sans contrepartie financière, comme si elle n'avait aucun coût culturel, comme si elle ne portait pas en elle-même le code génétique de la société qui l'a produite.

(8) Les " politiques de développement " peuvent remplir diverses fonctions, selon qu'elles sont utilisées dans l'ordre interne (faire quelque chose en faveur des " pauvres "), comme élément de la politique étrangère (aide publique ou aide militaire) ou pour réu-nir un consensus dans le cadre des organisations internationales. Lorsque les contradictions politiques deviennent trop importantes, il est toujours possible de mettre le " développement " à l'ordre du jour : les diverses manifestations de la guerre froide privant l'ONU de toute possibilité d'intervention dans les conflits militaires n'ont pas peu contribué à la promotion du " développement ".

(9) La notion d' " aide " ou de don renvoie évidemment à des conceptualisations différentes selon les cultures. Hors de la culture occidentale, recevoir sans rendre signifie perdre la face et se placer dans la dépendance du donateur ou mourir. Le don entre ainsi dans un processus de domination dont le donateur (occidental) est d'autant moins conscient qu'il lui attribue une valeur positive.

(10) D'une certaine manière, les États-Unis proposent de livrer la " guerre à la pauvreté " avec les mêmes armes que celles qui ont permis de remporter la victoire sur l'Allemagne et le Japon : la supériorité du potentiel productif et la mobilisation des scientifiques (pour fabriquer la bombe atomique). Ce qui a parfois entraîné la même logique militaire : pour libérer la ville, il faut la détruire...

(11) Pour éviter tout malentendu, on rappellera que le " colonialisme externe " (dit du " premier type ") a trop souvent été remplacé par la colonisation interne, au profit des " élites " , et par la dépendance externe (ou " colonialisme du deuxième type " ).

(12) En définissant le " sous-développement " comme un simple état de manque, l'économisme imposait son ordre. Pour l'économiste, la rareté située au fondement de sa " science " constitue un " donné naturel " (plutôt qu'une construction sociale) qu'il s'agit de combattre, même si ce combat est d'avance déclaré vain puisque les " besoins " humains sont présupposés illimités (comme la croissance).


Les Amis de Pablo http://lesamisdepablo.free.fr/index.htm