Origine : http://www.feministes.net/revendication.htm
Contrairement à ce que ses détracteurs peuvent dire,
le féminisme reste encore et toujours d'actualité.
Mais déjà qu'est ce que le féminisme ? Il
ne s'agit pas de renverser le pouvoir patriarcal en place pour lui
en substituer un, aussi violent et virulent. Nous ne souhaitons
pas singer les hommes, imiter leurs comportements violents pour
nous faire une place au soleil machiste. Nous souhaitons l'égalité
stricte de droit et de fait.
La Constitution française, dans son article premier, "assure
l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans
distinction d'origine, de race ou de religion". Qu'en est il
de la distinction selon le sexe ? Quand on constate les disparités
salariales, les multiples violences faites aux femmes (physiques,
verbales et visuelles) et l'absence du partage des tâches
domestiques, on peut voir que la tâche reste lourde.
Les esprits chagrins ne manqueront pas de nous signaler que notre
sort est beaucoup plus enviable que celui des femmes au Nigeria
par exemple. C'est un fait. Je dirais même que notre sort
en France est beaucoup plus enviable que dans la majeure partie
des pays du monde. Est-ce pour cela qu'il faut nous taire, subir
parce qu' "ailleurs c'est pire" ? A-t-on vu les esprits
s'échauffer face aux réclamations homosexuelles en
leur signalant la situation des homosexuel-ele-s en Egypte par exemple
? A -t-on injurié, insulté et traîné
dans la boue SOS racisme dans les années 80 en leur signalant
que l'apartheid était encore de mise en Afrique du Sud ?
Je ne tiens bien sûr pas, par ces deux exemples, à
nous présenter comme des victimes face aux militant-e-s homosexuel-le-s
ou anti racistes. Il s'agit juste de montrer combien le féminisme
a mauvaise presse (sans mauvais jeu de mots d'ailleurs) en France.
Le féminisme a remporté des combats majeurs au début
du siècle, puis dans les années 70. On l'a cru éteint
alors que les femmes continuaient leur combat en s'imposant dans
les universités, les entreprises et plus globalement dans
le monde du travail. Aujourd'hui dans une société
plus préoccupée par le profit que par l'égalité
nous demandons donc
Travail
- L'égalité stricte des salaires avec l'obligation
pour les entreprises de rendre publique un bilan détaillant
les salaires, les promotions et les formations par sexe.
- L'application de sanctions dans le cas de non respect d'une loi
qui découlerait du premier point.
- Lancer une campagne d'éducation et de sensibilisation
au travail domestique, encore géré selon une récente
enquête de l'express (septembre 2002) par 80 % des femmes
françaises
Education
- L'éducation doit promouvoir les deux sexes. Les lobbys
marchands continuent à persister dans un sexisme des plus
dévalorisants pour les femmes. On le constate dans les rayons
de jouets où un garçon se verra proposer des jeux
ludo-éducatifs pendant que la petite fille aura à
sa disposition fer à repasser et ménagère.
- L'éducation scolaire doit promouvoir le rôle des
femmes dans l'Histoire et la littérature. Louise Labbé
peut donc être étudiée au même titre que
Pierre de Ronsard.
- Les images dans les manuels scolaires montrant la femme sous
un aspect dévalorisant ou entretenant un stéréotype
sexiste doivent être supprimées.
Mariage
- Développer l'information au travers des media et des administrations
sur le nom de famille : une femme mariée n'est pas obligée
de changer de nom et peut donner son nom à ses enfants. Chaque
personne peut porter conjointement le nom de sa mère et de
son père (cf Circulaire du 26 juin 1986)
Langage
- La circulaire du Journal Officiel du 16/03/1986 sur la féminisation
des métiers, grades et fonctions doit être mise en
application sous forme de loi
- Les administrations devront par le biais de cette loi, appliquer
un langage non sexiste pour désigner leurs employé-e-s
- Les textes législatifs et administratifs doivent être
reformulés de manière non sexiste
Sexualités, contraception, maladies, avortement
- Les différents moyens de contraception doivent être
intégralement remboursés et les préservatifs
masculins et féminins (le femidom, digue dentaire) doivent
être gratuits.
- L'ivg doit être autorisée aux femmes étrangères
même si elles ne sont pas en règle.
- La gynécologie médicale doit être revalorisée
afin que les femmes n'aient pas à s'adresser à leur
médecin généraliste, non spécialisé.
- Les dépistages du cancer du sein et du col de l'utérus
doivent être annuels et remboursés dans leur intégralité.
- Le nombre de places pour les IVG doit être augmenté
ainsi que le personnel qui en est chargé - L'éducation
sexuelle doit devenir obligatoire dés le collège et
enseignée par des professionnels, des associations, des médecins
et des psychologues
Violences
- Créer des maisons d'accueil et d'hébergement dans
chaque préfecture et sous-préfecture
- Les femmes victimes de violences conjugales doivent pouvoir conserver
le domicile conjugal
- La définition du viol : "toute pénétration
sexuelle, qu'elle soit vaginale, anale ou orale ou pénétration
par la main ou des objets" (Article 223 du Nouveau code pénal)
doit être révisée et intégrer les agressions
sexuelles graves sans pénétration.
- l'expertise de personnalité (interrogatoire de sa famille,
de ses amis, de ses collègues) visant la victime d'un viol
doit être supprimée
- La loi doit être appliquée dans les cas de viols
et de violences sexuelles. Il ne s'agit nullement d'appliquer la
loi du talion mais une stricte application de la loi.
- Une loi anti sexiste doit être mise en place ainsi qu'une
loi anti homophobe comme a pu l'être une loi anti raciste.
Tout propos explicitement sexiste doit être condamné
- Une loi punissant les clients des prostitué-e-s comme
celle en Suède en 1997 doit être promulguée
; les réseaux proxénètes doivent être
démantelés et leurs acteurs subir de lourdes peines.
- Les violences imposées aux femmes vivant en France telles
que l'excision, le mariage forcé, la polygamie doivent être
sévèrement punies. Il faut à la fois éduquer
(former le personnel des crèches et des écoles, expliquer
aux enfants les risques que cela implique, favoriser le nombre de
"mamans relais ", aider à l'alphabétisation
des étrangères) et réprimer. Il faut également
aider les associations féministes de banlieue en leur donnant
la parole dans un milieu féministe somme toute assez fermé
et les écouter pour mieux les aider dans leurs combats
- Il faut donner le statut de réfugiée politique
à toute femme victime de violences sexistes dans son pays
; cela vaut donc pour toutes les prostituées clandestines.
Enfants
- Le congé de paternité doit être étendu
- Le nombre de places dans les crèche doit être augmenté
et être égal au nombre de demandes.
Mathilde
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