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Date: 11 Mars 2004
Subject: [zpajol] Retour en enfer pour les réfugiés
Retour en enfer" pour les réfugiés revenus en Tchétchénie
11/03 12:13 Action contre la Faim, Handicap International et Médecins
du Monde ont dénoncé un "retour en enfer"
pour les réfugiés retournés en Tchétchénie,
dans un rapport publié jeudi.
Les trois organisations s'inscrivent en faux contre les affirmations
des autorités russes selon lesquelles "il n'y a pas de
conflit en Tchétchénie". "La réalité
de la vie quotidienne des populations tchétchènes (dans
les républiques russes) d'Ingouchie et de Tchétchénie
dément ce retour à la normale", ajoute le texte.
Les trois ONG relèvent que les "populations déplacées
en Ingouchie ne veulent pas rentrer en Tchétchénie à
cause de l'insécurité qui y règne, mais y sont
contraintes par tous les moyens", en violation des engagements
de la Russie à respecter le droit à un retour volontaire.
Quelque 70.000 réfugiés de Tchétchénie
vivent en Ingouchie voisine. "Aux dires de la population,
les enlèvements de civils par les différents services
de sécurité tchétchènes et les militaires
russes constituent le problème essentiel aujourd'hui en Tchétchénie,
ainsi que les pillages par les militaires" russes, note le rapport
qui évoque la disparition aussi bien d'hommes que de femmes
et de jeunes.
Quant aux personnes logées dans des foyers temporaires en Tchétchénie,
surpeuplés, elles en sont chassées par la promesse d'une
compensation financière.
Les ONG évoquent le "défi quotidien pour les populations
civiles" que représente la survie dans les montagnes tchétchènes,
où un tiers de l'habitat a été complètement
détruit et où le cheptel est perdu à 80%.
Plus généralement dans la république, "les
blessures et les traumatismes liés à la guerre sont
encore répandus, malgré les discours sur la pacification
et la normalisation de la situation", poursuit le rapport sur
la foi des données reprises par Médecins du Monde dans
son programme de soutien aux hôpitaux.
Pour ce qui est des réfugiés en Ingouchie, les ONG soulignent
que les autorités russes utilisent des "menaces, promesses,
terreur policière et militaire" pour forcer cette "population
harcelée au quotidien" à rentrer en Tchétchénie.
Elles accusent les autorités d'être responsables de "la
dégradation des conditions de vie dans les camps, véritable
incitation au retour", en procédant à des coupures
de gaz et d'eau ou en y multipliant les contrôles de police.
Elles accusent ces autorités, qui entravent leur travail, de
tenir un double discours, consistant à accuser les ONG de "sédentariser"
les réfugiés en leur apportant de l'aide, tout en justifiant
la nécessité du retour des réfugiés par
la dégradation de leurs conditions d'existence.
AFP.
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