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GUADELOUPE => Libérez Michel Madassamy !
Non à la répression anti-syndicale et coloniale !

Liste résistons ensemble

Date: 24 Octobre 2004
Subject: [resistons info] pétition/guadeloupe
message arrivé sur l'adresse de RE

Subject: Tr : pétition
Date : 10/23/04

GUADELOUPE => Libérez Michel Madassamy !
Non à la répression anti-syndicale et coloniale !


L'Etat colonial Français a kidnappé Michel Madassamy dans la soirée du 04 octobre 2004 vers 21h 00 à Pointe à Pitre.
Extirpé manu militari de son véhicule, il a été immédiatement emmené par des hommes lourdement armés et cagoulés dans les geôles coloniales de Baie- Mahault.
Depuis cette date Michel est en grève totale de la faim...

Michel Madassamy, Membre du Conseil Syndical de l'UGTG et de l'UTPP (Union des Travailleurs des Produits Pétroliers) est condamné à 3 mois de prison ferme et 7000 euros de dommages et intérêts : il lui est reproché d'avoir participé à une manifestation pour la mémoire et la reconnaissance des 10 000 victimes anti-esclavagistes tombés en 1802 lors de la guerre de Guadeloupe où ils s'étaient opposés vaillamment à l'armée de Napoléon BONAPARTE, le dictateur qui a rétabli l'esclavage malgré la première abolition de 1794 par la Convention !

Sans aucune preuve, sans aucun témoignage, il est condamné pour dégradation en réunion. Il est aussi condamné à 10 mois de prison ferme et 53.000 euros de dommages et intérêts, toujours sans preuve, accusé d'avoir brisé le pare brise d'un camion de la Société Texaco. Société qui par ailleurs a licencié pour faits de grève 3 chauffeurs...

A la face du monde, la France, grande puissance mondiale apparaît comme le pays des droits de l'homme, défenseur des libertés fondamentales, terre d égalité, de fraternité et de démocratie.
Il n'en est rien de tout cela en Guadeloupe, l'une des dernières colonies de la France située dans la Caraïbe, où des Femmes et des Hommes pensent différemment que le gouvernement de la grande République Française et où l'élémentaire : le code du travail, les droits humains ne sont toujours pas appliqués...
Créée en 1973, l'Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe (UGTG), défend les intérêts des Travailleurs, milite pour qu'en Guadeloupe, les travailleurs gagnent en respect et en dignité. Elle défend la culture, les traditions Guadeloupéennes et lutte pour la libération du pays.
Les gouvernements de la France se suivent et se ressemblent quand il s'agit de répression antisyndicale.
Le gouvernement CHIRAC-RAFFARIN-SARKOZY, a entrepris une féroce répression policière et judiciaire se traduisant par des condamnations pénales contre les Travailleurs et les responsables syndicaux de l'UGTG.

27 mois de prison ferme, 75 mois de prison avec sursis, 120.159,50 d'euros d'amende soit 787 044 F ont été retenus à l'encontre de 13 militants et dirigeants du Syndicat UGTG (dont Michel Madassamy cité plus haut) :
· Guy SUZANON, Membre du Conseil Syndical de l'UGTG, Secrétaire Général de l'UTC-UGTG (Union des Travailleurs des Collectivités)
· Eddy PETER, Membre du Conseil Syndical de l'UTC-UGTG,
· Délice PAQUION, Militante gréviste de la commune du Lamentin,
· Jocelyn COMUCE, Délégué du Personnel de la Société Écomax, · Daniel DICANOT, Délégué du Personnel de la Société Match,
· Patrice FERGE, Secrétaire Général Adjoint de l'UEC-UGTG (Union des Employés du Commerce
· Michel MOLIA, Délégué Syndical de la Société Match, · François MONTANTIN, Délégué du Personnel de la Société Ecomax, · Louis CARL, Délégué du Personnel de la Société Ecomax, · Elie DOMOTA, Secrétaire Général Adjoint de l'UGTG, · Luciano LENDO, Membre du Conseil Syndical de l'UGTG, Membre du Conseil Syndical de l'UTHTR-UGTG (Union des Travailleurs de l'Hôtellerie et de la Restauration)
· Armand TOTO, Membre du Conseil Syndical de l'UGTG,

Malgré les absences flagrantes de preuve, les irrégularités dans la procédure, les chefs d'inculpation bénins, les militants de l'UGTG sont de toute façon condamnés à des peines sauvages, à l'issue de simulacre de procès, précédés de plusieurs dizaines d'arrestations arbitraires et de passages à tabac.
Leurs recours devant la Cour d'Appel, leurs pourvois en cassation sont rejetés et les sentences confirmées.

Ces décisions de justice nous rappellent celles prises par cette même justice française qui "Code Noir" en mains, ordonnait de trancher poignets et jarrets de nos ancêtres réduits en esclavage et qui se battaient pour que tout Homme et Femme de Guadeloupe soit reconnu en tant que tel, quelle que soit la couleur de sa peau.

Ces décisions de justice interviennent au moment où plus d'une trentaine de militants de l'UGTG, dont des Délégués, sont licenciés pour faits de grève, ou pire, sous injonction du Préfet, Gouverneur de Guadeloupe.
Elles font suite aux tentatives d'incendie de l'UGTG en 1991, à la blessure par arme à feu de 10 militants de l'UGTG sur un piquet de grève en 1996.
Hier encore, un patron, descendant des esclavagistes, a frappé à coup de crosse de pistolet un des dirigeants de l'UGTG, avant certainement de frapper un syndicaliste d'une balle, autorisé qu'il se sent par le patronat qui d'ailleurs, en décembre 2001, s'est engagé avec la bénédiction du Préfet et de certains politiciens à liquider l'UGTG et ses dirigeants.

Ces décisions de justice nous remémorent les atteintes portées au droit d'expression et à la liberté syndicale et qui en Guadeloupe, comme partout dans le monde, se sont traduites par un lourd tribut de victimes :
· Février 1910 : 3 tués lors d'un mouvement des ouvriers agricoles et industriels à Saint-François;
· Février 1910 : 1 tué à Capesterre-Belle-Eau
· 1925 : 6 tués à l'Usine de Duval à Petit-Canal ;
· 1931 : une femme tuée à Sainte-Rose lors d'un mouvement des ouvriers agricoles ;
· 1952 : 4 tués (dont une femme enceinte) au Moule lors d'un mouvement des · ouvriers agricoles et industriels ;
· 1967 : 87 tués lors d'une grève des ouvriers du bâtiment qui revendiquaient 2% d'augmentation, 25% leur a été accordés suite à cette barbarie.
Tous tués par les militaires de l'état français au service du patronat colonial...

Licenciement, condamnation et racket perpétrés par l'état français et sa justice aux ordres, à l'encontre du syndicaliste de Guadeloupe et particulièrement celui affilié à l'UGTG. Sous couvert de condamnation à des amendes, l'état français et sa justice ne font que répondre à l'objectif qui est de tenter d'affamer, d'humilier, de briser ce syndicaliste dans son statut d'Homme ou de Femme afin d'éradiquer toutes velléités de construction sociale dans notre pays.

La justice coloniale française n'anéantira pas le droit naturel à la résistance à l'oppression qui a habité les combattants de la liberté, hommes et femmes de la période esclavagiste, et qui anime les travailleurs de Guadeloupe, leurs dignes héritiers.

L'O.I.T (Organisation Internationale du Travail) a été saisie par l'UGTG pour les graves violations du droit syndical et des droits humains en Guadeloupe par l'Etat français. Une campagne internationale est conduite par le CICR et de nombreuses organisations syndicales et associations de pays étrangers comme le syndicat brésilien C.U.T entre autres...

Le Comité de Soutien Français à l'UGTG, comprenant des syndicalistes de la CGT, de FO, de SUD ainsi que des journalistes a adopté une résolution très ferme le 14 juin 2004 exigeant l'annulation de toutes poursuites ou condamnations de militants de l'UGTG qu'il a fait signer puis qu'il a déposée auprès du Pdt Jacques Chirac.

Le Comité de Soutien Français à l'UGTG appelle l'ensemble des populations, syndicats, associations et groupes vivant en France à intensifier la mobilisation et le soutien concret en interpellant énergiquement et fermement le procureur de la république, le préfet et les élus de Guadeloupe pour exiger :
- la libération immédiate et sans conditions de Michel Madassamy
- l'annulation de toutes les condamnations iniques dont il fait l'objet ainsi que ses 12 autres camarades
- la réalisation d'une enquête indépendante destinée à faire toute la lumière sur les responsabilités écrasantes des autorités administratives et du patronat héritier des maîtres esclavagistes
- le respect du droit syndical, des droits sociaux et des droits humains

Préparons-nous à des actions d'éclat !
Paris octobre 2004

Interpellez les acteurs principaux des violations des droits humains et syndicaux en Guadeloupe =>

M. Patrick Vogt, Procureur de la République, Place de l'Eglise, 97110 Pointe
à Pitre tél : 05 90 89 69 50 fax : 05 90 83 80 44

M. Pal Girot de Langlade, Préfet de Région, rue Lardenoy, 97100 Basse Terre
tél : 05 90 99 39 11 fax : 05 90 99 39 29
Interpellez également les élus de Guadeloupe =>

M.Victorin Lurel, Pdt de la Région, Av. Paul Lacavé, 97100 Basse Terre tél
: 05 90 80 40 40 fax : 05 90 81 34 19

M.Jacques Gillot, Pdt Conseil Général, Bd Félix Eboué, 97100 Basse Terre
tél : 05 90 99 77 77 fax : 05 90 81 68 79

contact : solidaritesyndicaleguadeloupe@wanadoo.fr

Reseau RESISTONS ENSEMBLE
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