Origine : http://www.reseau-relacs.org/manifeste.htm
Le point de départ du réseau Relacs réside
dans l'idée simple que la solidarité n'est pas un
concept abstrait, mais qu'elle nécessite des lieux pour s'exprimer
et se développer. Au cours des trois dernières dizaines
d’années, un certain nombre de lieux se sont développés
et offrent aux individus les moyens nécessaires à
l'expression des volontés de transformations sociales. Les
Maisons d'associations, les Boutiques de la Solidarité, les
Foyers Ruraux, les Maisons de Chômeurs, les Maisons de l'économie
solidaire et tout autres lieux pluri-associatifs permettent en effet
l'éclosion de différentes initiatives concernant la
solidarité locale, nationale et internationale, l'économie
sociale et solidaire, le développement et les expérimentations
culturelles.
Aujourd’hui beaucoup de ces lieux fragiles rencontrent des
difficultés que ce soit dans leur phase d’émergence
ou dans leur fonctionnement au quotidien et pour un certain nombre
d’entre eux l’existence est même menacée
pour diverses raisons : politiques, financières….
L’Etat contribue à l’étouffement voire
à l’anéantissement de ces lieux interassociatifs
:
- Un désengagement financier de plus de plus en plus affirmé
dans son refus à soutenir le mouvement associatif dans son
ensemble
- Le fait de pousser à la marchandisation de la société
complexifiant à outrance la possibilité de développer
tout lieu de libre expression (spéculation foncière,
flambée des loyers, financements privés exigés…).
- Par les réglementations, les contrôles, l’exigence
de mises aux normes de plus en plus coûteusesen matière
de sécurité comme les amendes ou les fermetures administratives.
La répression s’abat alors sur les lieux entraînant
des expulsions sans propositions d’alternatives.
Un grand nombre de responsables politiques, élus des collectivités
territoriales, portent un discours d’ouverture et prônent
une démocratie locale et participative mais on trouve souvent
une contradiction avec ces mêmes élus dont les attitudes
concrètes ne sont pas à la hauteur de leur déclarations
d’intention :
- De nombreuses demandes de mises à dispositions de locaux
n’ont pu aboutir car beaucoup de municipalités s’inscrivent
dans une gestion libérale de leur patrimoine immobilier au
détriment des projets associatifs.
- Beaucoup de lieux rencontrent aussi des difficultés dans
leurs relations avec les collectivités territoriales, car
ces dernières veulent bien soutenir les lieux interassociatifs
à condition que s’exerce sur elle un contrôle
des actions entreprises et des paroles formulées. La co-création
et la cogestion des lieux est par exemple généralement
complètement écartée.
Dans un certain nombre d’autres cas, les municipalités
développent d’une manière centralisatrice aussi
des espaces associatifs dans le but de servir de vitrine, sans répondre
aux attentes réelles et sans tenir compte de l’existant
et de ses acteurs , ils viennent concurrencer voire remplacer des
projets véritablement portés par des collectifs ou
des individus.
Dans ce contexte, RELACS lance un appel :
- Pour affirmer l’importance des lieux interassociatifs et
la nécessité de les soutenir.
- Pour s’engager à ce que les lieux existants soient
impliqués dans les concertations et les prises de décisions
en ce qui concerne la création de nouveaux lieux
- Pour faciliter la mise à disposition d’espaces et
favoriser toute forme de cogestion ou d’autogestion afin de
reconnaître l’autonomie des lieux.
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