|
Origine : http://www.hemes.be/esas/mapage/euxaussi/marginal/rejhomo.html
Page Web réalisée à partir du travail de Sébastien Quintin
Introduction
Pour commencer, je vais essayer de définir l'homosexualité, même
s'il en existe plusieurs, et que d'une certaine façon, chacun a
la sienne.
Je pourrais débuter en disant que l'homosexualité est un choix sexuel,
je pourrais aussi dire qu'un homosexuel est une personne qui se
livre de façon répétée a des rapports orgasmiques avec une personne
du même sexe.
Mais l'homosexualité ne se résume pas en un simple comportement
sexuel, c'est un ensemble d'attitudes, de comportements, de préférences,
de valorisation, qui engagent profondément l'individu, comme c'est
le cas pour l'hétérosexualité.
En fait, par ce travail, j'ai voulu savoir si l'homosexualité n'a
jamais été correctement acceptée voire valorisée et connaître les
représentations qu'en avaient les individus depuis 600 avant J-C
à nos jours.
L'homosexualité dans les sociétés pré-chrétiennes.
Dans les sociétés pré-chétiennes (de 600 av. J-C à 300 ap. J-C)
et plus particulièrement en Grèce antique et dans l'Empire Romain,
les relations entre personnes de même sexe sont acceptées ou valorisées,
mais avec certaines règles.
(Le fait que l'homosexualité soit si bien acceptée découle d'une
dévalorisation de la femme qui est généralement limitée à son rôle
de procréatrice et qui ne constitue pas une partenaire valable,
avec laquelle on peut se lier profondément:Voir Plutarque et son
dialogue sur le mariage où il essaie de convaincre ses interlocuteurs
qu'il est possible d'avoir une conversation sensée avec une femme...
TJ)
On retrouve l'institutionnalisation de l'homosexualité en Grèce
dans certaines coutumes ; je vais brièvement en expliquer deux :
*Dans l'antiquité, les hommes adultes recherchaient des jeunes
garçons impubères, comme on le voit ici , par exemple, au gymnase.
Les hommes adultes apportaient une protection et certaines connaissances
à l'enfant et en " échange ", ils avaient des rapports sexuels.
De plus le fait d'être avec un enfant apportait une certaine notoriété
à l'adulte.
*Toujours dans l'antiquité, les jeunes hommes devaient passer une
" initiation" .
Cette dernière durait au minimum deux années et était faite par
le futur beau-père du jeune homme. Pendant ces années d'initiation,
l'initié apprend à chasser, à cultiver et d'autres techniques "
propres " aux hommes.
La fin de l'initiation est marquée par la circoncision de l'apprenti.
De ce fait ce dernier et son circonciseur ont des liens très forts
et aussi des rapports sexuels où le jeune joue le rôle de la femme.
Quand il aura atteint l'âge adulte il recevra comme épouse la fille
de son circonciseur.
En Grèce comme à Rome, le mépris existe malgré tout mais il est
réservé à celui qui "fait la femme", qui est passif. C'est souvent
le rôle de l'esclave, du plus jeune, du prostitué.
De 300 ap. J-C à la Renaissance.
Au début de cette période, le christianisme devient la religion
d'Etat sous Constantin et les relations entre hommes deviennent
d'abord un crime contre la dignité humaine, puis un crime contre
la nature sous l'influence de saint-Augustin( 354-430) et enfin
sous les règnes de Théodose(379-395) et de Justinien (527-565),
des lois envoyant les homosexuels au bûcher sont créées.
Au moyen-âge, les homosexuels acquièrent même un nom : les sodomites.
Les condamnations encourues pour ces derniers ont quelque peu changé
au cours des temps
A la première condamnation, c'est la castration; à la deuxième c'est
l'amputation d'un membre et à la troisième c'est le bûcher ou la
potence.
L'Eglise, quant à elle considère, le péché de sodomie et d'adultère
comme des péchés de même gravité mais pour le dernier, le prêtre
n'a besoin de la permission de personne pour l'absoudre alors que
pour la sodomie, il a besoin de l'accord de l'évêque.
L'Eglise prend aussi d'énormes précautions pour éradiquer l'homosexualité
dans les milieux monastiques, en faisant notamment dormir les moines
dans de grand dortoirs de minimum 10 personnes et en plaçant dans
chaque dortoir un ancien qui surveille les autres.
A la Renaissance, les Européens redécouvrent les chefs-d'oeuvre
de l'antiquité, ce qui provoque un retournement de situation et
l'homosexualité est de nouveau acceptée dans certains pays; cette
nouvelle attitude va se répandre grâce au progrès de l'imprimerie.
Malheureusement ces idées ne touchent que les hautes classes sociales
puisse qu'il n'y a qu'elles qui savent lire et écrire. De plus,
le jugement de l'Eglise, encore très puissante, n'a pas changé,
comme le montre la gravure ci-contre avec l'exécution de moines
sodomites à Bruges en 1578 (source: collections de l'Histoire, n°5,
juin 1999, p.62 )
Le 18° et le 19° siècles
Durant ces deux siècles, le monde va être relativement partagé
entre les Etats qui améliorent la situation des homosexuels, ceux
qui les rendent encore plus stigmatisés et ceux qui ne font rien.
Les actions en faveurs des homosexuels sont toutefois majoritaires.
Ainsi certain Etats vont abolir ou adoucir les lois contre l'homosexualité
pendant que d'autre vont en créer ou les rendre plus sévères.
Actions diminuant les sanctions ou admettant les homosexuels:
-1798 : après la révolution, Napoléon dépénalise les relations entre
personnes de même sexe en France, dans certains Etats d'Allemagne
et de Suisse actuelle.
-1813 : la Bavière dépénalise les relations sexuelles entre hommes.
-1848 : en Angleterre, une relative amélioration se dessine puisque
la peine de mort pour sodomie est remplacée par une peine de prison
a vie.
-1867 : Ulrichs fait le premier " coming-out " en tant qu'acte politique
-1885 : encore en Angleterre, abolition de la prison a vie pour
" acte de débauche " et instauration d'une peine maximale de deux
ans de travaux forcés.
-1897 : fondation du comité scientifique humanitaire qui lutte contre
les discriminations auxquelles sont confrontés les homosexuels.
La réalité reste toutefois difficile à vivre et, en Angleterre,
la condamnation d'Oscar Wilde montre bien que la situation est loin
d'être acceptée.
Actions discriminatoires:
-1851 : La Prusse introduit le paragraphe 143 du code pénal, qui
punit ce qui est encore appelé la débauche contre nature.
Durant cette période, de nombreux ouvrages ont été publié. Ils
étaient le plus souvent pour la tolérance envers l'homosexualité
ou même pour l'homosexualité, comme Heinrich Hössli auteur de "
L'amour entre hommes chez les Grecs " en 1836.
Début du 20°siècle
L'évolution se poursuit et l'homosexualité continue à être de plus
en plus acceptée, sauf en Allemagne ou des personnages haut placés
sont obligés de démissionner pour " cause d'homosexualité", ce qui
va déclencher une grande vague d'homophobie.
De nombreuses personnes se mettent à réfléchir sur le sujet, notamment
un Allemand qui publie " les homosexuels de Berlin " où il proclame
que l'homosexualité existe dans tous les pays, dans toutes les grandes
capitales. Il y a aussi Freud qui publie " les trois essais sur
la théorie sexuelle " où il définit l "homosexualité comme une infirmité
et plus comme un péché ou une dépravation.
En 1912, André Gide publie " Corydon " où pour la première fois
un auteur fait nommément l'apologie de l'amour entre hommes.
En 1917, Lénine dépénalise les actes homosexuels.
En Angleterre, plusieurs personnalités se retrouvent lors de réunion
d'étudiants homosexuels.
Il y eut aussi des hommes qui se mobilisèrent pour faire changer
les choses comme Hirschfeld qui publia des livres, organisa des
réunions et qui enfin récolta 6000 signatures en faveur de l'abolition
d'une loi en défaveur de l'homosexualité.
Mais les nazis arrivèrent et ils empêchèrent l'abolition de cette
loi.
Ensuite, ils rendèrent les institutions homosexuelles illégales
et ils déportèrent des milliers d'homosexuels, les triangles roses,
dans leurs camps. Une exposition récente a attiré l'attention sur
ces victimes, beaucoup moins médiatisées que les Juifs ou même que
les Tsiganes.
D'une manière générale, depuis le début du siècle, l'homosexualité
est tolérée ou affirmée dans les milieux artistiques, pour qui la
plupart des gens admettent qu'ils peuvent avoir des normes différentes
du commun des mortels, cette particularité s'intégrant dans d'autres
comportements bizarres ou scandaleux. Encore tout dépend-il de l'image
que l'on donne de soi. Rock Hudson, une des premières victimes célèbres
du sida, était aussi l'incarnation de la virilité américaine. Cela
rendait difficile le "coming out" !
Du milieu du 20°siècle à aujourd'hui
L'après guerre a été beaucoup plus favorable à l'homosexualité,
la tolérance commence réellement à se faire sentir envers eux, dans
la foulée de la libération sexcuelle qui se déclenche dans tout
le monde occidental. et les homosexuels commence enfin à être intégrés.
Les lois en faveurs de l'homosexualité s'enchaînent et ce, dans
pratiquement tous les pays d'Europe.
En Angleterre et en Allemagne respectivement en 1967 et 1969.
En 1969 création du mouvement de libération gay moderne.
En 1970 a lieu la première gay pride à New York. Ensuite des gay
pride sont organisées dans toutes les grandes villes d'Europe.
Un nouveau pas est franchi lorsque certains pays vont instaurer
des lois pour que homosexuels puissent cohabiter ensemble et même
se marier. La Belgique est entrée dans cette réflexion concrète
avec l'actuel gouvernement arc-en-ciel.
Nombreuses sont les lois qui visent à assurer l'intégration sociale
et l'égalité de traitement des couples homosexuels. Le dernier point
encore fort discuté est celui de l'adoption.
Conclusion
Les homosexuels, après avoir souffert pendant de nombreuses années
d'exclusion, commencent enfin à avoir une reconnaissance de la part
des Etats et des hétérosexuels.
Ils sont pratiquement acceptés dans toutes les discothèques et dans
toutes les professions.
Les gens commencent à perdre leurs stéréotypes et leur a priori
et les images de la "folle" ou de la "tapette" s'effacent peu à
peu.
Cependant, il reste encore beaucoup d'homophobie institutionnalisé,
entre autre au niveau de l'éducation et au niveau de l'enseignement
(celui de l'histoire en particulier, où l'élimination des homosexuels
par les Nazis n'est jamais étudiée).
De plus, certain pays punissent encore les relations entre personnes
de même sexe par des peines de prison( la Bosnie et Chypre par exemple).
Pour finir, je dirais que la tolérance envers les homosexuels est
déjà bien établie mais que nous devons encore faire attention (notamment
au programme de certains hommes politique) afin que ces idées progressistes
ne fassent pas marche arrière.
Bibliographie
livres
- Daniel Borrillo, " homosexualités et droit ", Puf, Paris, 1999
-Florence Tamagne, " histoire de l'homosexualité en Europe ", édition
du seuil, 2000
-Sergent Bernard, " l'homosexualité dans la mythologie grecque ",
Payot, Paris, 1984
sites Internet
- http://www.lamba-education.ch/ressources/histoire/histconcl.htm
-" fin du moyen-âge ", http://filoumektoub.free.fr
article
" L'homosexualité au moyen âge ", Historia, janvier 1998
|