Compil réalisée à partir d’une recherche
sur Internet en 2002 ou 2003 ou 2004
Parfois les références de l'origine sont notées
d'autres fois non et maintenant je ne retrouve plus l'origine de ces
fragments.
Tel quels ils peuvent encore figurés dans notre boite à
outils.
La notion de « Recherche-action » :
Méthode de recherche sociale qui met l’accent non
seulement sur une meilleure compréhension du problème,
mais essaie aussi de contribuer à la résolution du
problème social étudié. La recherche est un
moyen d’action.
***
Les étapes principales de la démarche de Recherche-action:
- L'identification du problème de recherche et la définition
de la question de recherche.
- Les techniques de recherche et la conception des instruments de
collecte des données.
- L'élaboration et la présentation des projets individuels
de recherche.
Deuxième étape: Phase de Recherche sur le terrain:
Sur le lieu de travail du participant, durant l'étude, le
participant est supervise par l'équipe d'encadrement.
Troisième étape: Atelier de restitution:
Elle consiste par exemple en un forum de restitution durant lequel
les résultats de chaque étude de recherche-action
sont soumis à l'appréciation du public.
***
Un processus de Recherche - Action - Formation :
- Recherche, parce que rien ne devra être coule dans le béton,
l'esprit scientifique étant par définition celui de
la remise en cause.
- Action, parce que la recherche se fera sur un chantier ou la
vérification est possible
- Formation, parce que l'analyse de l'expérience permet
de tirer des leçons à partir on apprend et on change
réellement ce qu'il faut changer.
***
La recherche action est une forme de recherche qui poursuit conjointement
deux objectifs: production de connaissances et changement de la
réalité par l'action. Voir Versement, M.R. (1990)
Recherche-action de type stratégique et science(s) de l'éducation,
Harmattan & Contradictions, Paris & Bruxelles.
***
La nature cyclique de la recherche-action (Dick, 2000; Dick, 2002)
et qui en fait une méthodologie adéquate pour étudier
un domaine qui change rapidement, c'est à dire un domaine
en devenir.
la recherche-action peut être définie comme
recherche et action (Dick, 1998; Gill et Johnson, 1991; Gumesson,
1991). Recherche dans le but d'acquérir des connaissances
sur le domaine étudié, action dans le but mettre en
oeuvre une transformation (par exemple, mettre en oeuvre des projets
qui améliorent l'efficacité et l'efficience de l'apprentissage).
Au lieu de formuler des hypothèses à tester nous avons
ici des résultats à atteindre.
Pour ce faire il est nécessaire d'accumuler et de créer
des connaissances dans le domaine d'action étudié
: quelle est la valeur--ajoutée du e--learning selon les
apprenants, comment perçoivent--ils des cours conçus
selon notre cadre pédagogique, etc.
***
Type "recherche-action".
Elle procède par approches globales et transversales dans
tous les champs
Cette démarche globale doit obligatoirement intégrer
les dimensions sociales et politiques liées aux préoccupations
des décideurs et aux évolutions de la société
***
la dynamique qu'elle met en oeuvre en termes de réflexions,
de recherches et d'actions ne peut être circonscrite en une
seule phase; elle requiert également comme dans les processus
de recherche-action, la mise en place d'un acteur collectif.
***
Une démarche de recherche-action commune, participative
***
des démarches de recherche-action avec les différents
acteurs pour une élaboration collective de réponses
adaptées
***
De l'intérieur même des courants de recherche qui
ont en commun de faire de la recherche “avec” plutôt
que “sur” les enseignants, et qui reconnaissent leur
“compétence d'acteur en contexte”, il faut rappeler
que la recherche collaborative s'inscrit dans un ensemble de pratiques
de recherche à caractère participatif pour les enseignants
et qui donnent lieu à différentes appellations: recherche-action,
recherche collaborative, recherche-action collaborative, recherche
participative, recherche en partenariat, etc. Les frontières
entre ces diverses identités de pratiques de recherche (et
entre les différentes pratiques à l'intérieur
d'une même identité), on le devine, ne sont pas étanches
et n'ont sans doute pas à l'être. Elles représentent,
d'une certaine façon, les accents particuliers de ceux qui
parlent un même langage, soit celui de ceux qui voient la
participation des enseignants à la recherche comme une contribution
essentielle au développement des connaissances liées
à la pratique et, bien sûr, au développement
de la pratique elle--même. Cela n'invalide pas pour autant
la pertinence, pour chacune de ces pratiques de recherche dites
à caractère participatif, de clarifier son modèle,
pour ainsi pouvoir dégager la rigueur de la démarche
spécifique sous--jacente au modèle et ouvrir le chemin
à ceux qui voudront l'emprunter. C'est un peu l'esprit qui
habite notre équipe et l'entreprise qui fut la nôtre
d'initier ce projet de clarification de notre modèle de collaboration
de recherche. Ce même esprit préside aussi à
l'existence d'un groupe élargi de réflexion, qui compte
une quinzaine de chercheurs et d'étudiants chercheurs de
diverses universités et qui, depuis déjà deux
ans, partagent leurs pratiques de recherche à caractère
participatif, au CIRADE.
Pour la chercheuse, l'approche de recherche-action, dans l'esprit
de collaboration de recherche, prend son envol dans les années
quarante et cinquante. À son avis, le terme renvoie à
une pratique de recherche qui se veut en contexte réel, en
réaction à une recherche universitaire dite de “laboratoire”,
qui ne tient pas compte de la réalité complexe des
situations de pratique. L'intention manifeste est aussi de faire
des enseignants des chercheurs qui vont pouvoir produire des connaissances
mieux ajustées aux besoins de la pratique. Critiquée
à l'époque pour son éloignement de la méthode
scientifique traditionnelle, précise la chercheuse, et considérée
de ce point de vue comme manquant de rigueur méthodologique,
l'approche de recherche-action perdra un peu de son élan
vers la fin des années cinquante.
Une deuxième conception concerne le “praticien réflexif”
et la démarche d'analyse de la pratique par laquelle un enseignant
peut être conduit à recadrer ou à élargir
son savoir d'action (Schön, 1983, 1987). Une troisième
conception émerge du courant de la recherche-action que Richardson
associe à une démarche systématique par laquelle
un groupe d'enseignants d'un milieu donné cherche à
comprendre et à améliorer leur pratique à travers
l'identification et l'analyse d'un problème qu'ils partagent
et qu'ils vont tenter de résoudre (Elliott, 1976, 1990).
***
Principe de la recherche-action
La recherche orientée pour l’action dans la coopération
pour le développement cherche `provoquer des changements
sociaux. Elle appréhende les structures existantes à
la base, soutient les activités autonomes d’initiatives
locales et encourage la formation de groupements.
Dans le travail continuel d’une nation elle encourage les
efforts de la population à exposer leurs problèmes,
à développer des alternatives et á prendre
des décisions de façon autonome. Elle fait de l’évaluation
en commun des résultats pour tous les intéressés,
la condition pour d’autres mesures d’encouragement.
Dans ce sens la recherche-action est fondamentalement participative.
Avec la suppression de la division du travail de “Recherche”,
la recherche-action évite l’erreur fréquente
des méthodes traditionnelles de recherche et de planification
qui considèrent les “concernés” comme
“réservoir d’information” passifs et incapables
d’analyser leur propre situation et de trouver des solutions
à leur problèmes.
La fixation en commun de l’objectif visé, de l’approche
méthodologique et des mesures à long terme par tous
les intéressés ainsi que la réalisation d’actions
exemplaires déjà au cours de la phase de planification
servent à l’essai d’une coopération future.
La responsabilité et la prise de décision qui, dans
les structures traditionnelles de projet sont l’apanage de
tierces personnes, bailleurs de fonds, experts et institution publiques,
reviennent ici aux bénéficiaires de mesures d’encouragement.
L’appui fourni par l’extérieur se limite au
conseil et à l’accompagnement quand les artisans développent
des activités autonomes et à un soutien quand ils
s’efforcent de s’auto--organiser. Il mobilise l’initiative
à la base pour se rendre finalement superflu.
Pour la procédure concrète de planification participative
sur le terrain cela signifie :
Renonciation à un programme fixe de prime abord non révisable,
l’ébauche totale des mesures d’encouragement
doit d’abord se constituer à partir de discussion en
commun des interlocutions ;
des structures d’encouragement doivent être développés,
en permettant une communication constante entre les intéressés
;
La séparation en interpellateur doit être évitée,
des rencontres structurées franches doivent permettrent une
situation de dialogues ;
L’appui des propositions et des actions des artisans devrait
favoriser la disponibilité à une collaboration des
deux parties et rendre utile la formulation d’un programme
à long terme.
***
La recherche-action
La recherche-action comme méthode d’intervention
En sciences sociales, notamment en sociologie, la recherche-action
renvoie à une démarche méthodologique particulière
qui soulève des interrogations de fond internes à
ces disciplines, concernant le positionnement du chercheur à
l’égard de son objet d’études (les relations
sociales) et de son terrain d’investigation, la possibilité
pour les sciences sociales de participer consciemment à un
processus de changement social sans abdiquer leur scientificité
et leur objectivité, et enfin la possibilité pour
des acteurs sociaux de participer à l’élaboration
d’une théorie de leurs pratiques.
Il est difficile et délicat d’intervenir dans un tissu
aussi complexe que celui des situations de fragilité économique,
sociale, culturelle et médicale.
Il est également difficile de consigner et de généraliser
les modes d’intervention développés sur le terrain.
La recherche-action répond à ce double souci.
Une première caractéristique de la recherche-action
est d’être élaborée en étroite
relation avec les bénéficiaires qui deviennent partenaires.
La recherche-action n’a pas de public cible, la recherche-action
a des partenaires de réflexion, d’action, de transformation,
de découverte, de dépassement... Les impliquer de
près est une condition à la fois scientifique et éthique
lorsqu’il s’agit de travailler à ce qu’un
certain nombre d’enfants et de familles vivent mieux.
La recherche-action produit des notions de type théoriques
et généralisables.
Le projet d’action est doublé d’un souci de
recherche. Par cette dialectique constante entre l’action
de terrain et la recherche, l’analyse porte en même
temps sur le problème et ses causes, sur le processus généré
par l’intervention et sur les effets induits. L’interaction
réciproque entre chercheurs et milieu permet au dispositif
d’appréhender les phénomènes de manière
systémique et de mieux les comprendre.
La recherche-action a encore comme caractéristique de vouloir
tenir compte du plus grand nombre possible de paramètres
de situations.
Dans un comportement d’enfant par exemple, cela implique
de tenir compte de ce qui est à la fois médical, psychologique,
des comportements de la mère... Le défi de la recherche-action
est d’assumer cette pluridimensionnalité.
***
La Recherche Action Participative (RAP) est un outil extraordinaire
pour le groupe qui arrive à l'utiliser correctement, accompagné
par un animateur qui a appris à "disparaître",
à "mourir" pour laisser une totale liberté
d'initiative aux enfants ou aux jeunes en situation difficile. L'animateur
devient un réel facilitateur.
Dans l'intitulé de la RAP, il y a trois mots :
- Recherche : Cela veut dire que le groupe va assurer
une collecte de données, une identification de ses problèmes,
une identification de la cause d'un de ses problèmes, ainsi
que son analyse.
- Action : le groupe va assurer la formulation
et la mise en oeuvre d'une action qui va lui permettre d'agir sur
l'une ou l'autre cause avec des moyens humains, matériels
ou financiers.
B: cette approche est intégralement appliquée par
le groupe lui--même. L'animateur est simplement un facilitateur
qui accompagne le groupe en lui transmettant les outils de la recherche
et de l'action.
***
Même si les méthodes de la recherche-action furent,
à l’origine, appliquées par les scientifiques
et étaient essentiellement sensées se mettre au service
de la science (ce qui a, dès lors, conféré
une dimension sociale à cette dernière), il n’en
reste pas moins que la situation de la recherche a présenté
dès le début des similitudes frappantes avec celle
à laquelle le coopérant / l’expert en développement
se trouve confronté au quotidien. Dans les deux cas, une
personne appartenant à une autre couche sociale, et souvent
même à une culture différente, se trouve placée
face à un groupe, avec lequel elle veut ou doit coopérer
afin d’amener ses membres à prendre conscience de certains
états de faits et à modifier leur comportement. Aussi,
qu’y a--t--il de plus naturel que de vouloir comparer l’approche
méthodologique adoptée par les uns et les autres et
d’en tirer les enseignements qui s’imposent ?
La recherche-action, qui met entre les mains de professionnels
du développement des méthodes participatives, axées
sur les processus de planification, de mise en œuvre et d’évaluation
des mesures d’appui, est intéressante pour la coopération
au développement. En effet, les méthodes de la recherche-action
facilitent l’identification et l’analyse des problèmes
par les personnes et groupes concernés, qu’elles soutiennent
dans la recherche de solutions et dans la planification de mesures
appropriées, et qu’elles encouragent finalement à
agir de manière autonome conformément aux plans établis
par leurs soins.
Lien entre théorie et pratique
En supprimant la division du travail entre “ ceux qui cherchent
et ceux qui sont l’objet de cette recherche ”, la recherche-action
évite l’erreur fréquemment commise dans les
méthodes de planification et de recherche traditionnelles,
qui consiste à considérer les “ personnes et
groupes concernés ” comme des “ réservoirs
d’informations ” passifs, incapables d’analyser
leur propre situation et de trouver des solutions à leurs
problèmes.
Cette mise en commun des efforts dans le processus de recherche
a pour effet d’amorcer une prise de conscience se soldant
des deux côtés par des conséquences concrètes.
Le consultant, tenant compte des intérêts divergents
en présence, tire les conséquences qui s’imposent
quant à la formalisation, au traitement et à la présentation
des informations obtenues ainsi qu’en ce qui concerne la poursuite
du processus d’expérienciation engagé. Les bénéficiaires
en revanche modifient leurs comportements et mettent en œuvre
des actions dont ils espèrent retirer des bénéfices.
Ainsi, les deux parties prenantes tirent normalement avantage de
la recherche-action. Grâce à l’encadrement d’un
facilitateur externe, une prise de conscience s’opère
au sein du groupe des bénéficiaires, amenant ces derniers
à revoir et modifier leurs comportements ; le consultant,
quant à lui, a accès à des informations qu’il
ne pourrait pas obtenir d’autre manière.
S’agissant de la démarche concrète de planification
participative sur le terrain, cela signifie :
Renoncer à un programme défini ex ante et non révisable
; la conception globale des mesures d’appui doit émerger
de la discussion générale associant toute les parties
prenantes ;
Mettre en place des mécanismes favorisant une communication
permanente entre toutes les parties prenantes ;
Éviter l’opposition entre ‘interviewers’
et ‘interviewés’ ; mener des entretiens non structurés
susceptibles d’engendrer une situation de dialogue ;
Appuyer des propositions et actions d’artisans en vue de vérifier
si la volonté de coopération des deux parties se concrétise
dans la pratique, et formuler un programme de promotion à
long terme.
Recherche-action et conseil en organisation
Le développement organisationnel (DE), qui a été
mis au point dans les pays industrialisés et occidentaux
par des sociologues spécialisés en organisation, a
été affiné par la suite par ses utilisateurs
et est proposé par des conseillers spécialisés,
est de toute évidence apparenté à la recherche-action.
Le développement organisationnel s’efforce de résoudre
les problèmes identifiés au niveau de la structure
et du fonctionnement des organisations en motivant les personnes
qui y vivent ou y travaillent et en les aidant à formuler
elles--mêmes des propositions de solution, ou tout au moins
à trouver des solutions appropriées en commun avec
des spécialistes.
Cette stratégie part du principe selon lequel les personnes
vivant et travaillant au sein d’une organisation sont mieux
placées que quiconque pour connaître les structures
formelles, et avant tout informelles, de fonctionnement et de communication
d’une organisation, et qu’elles sont donc à même
de trouver des solutions mieux appropriées et plus réalistes
que les autres. Cette hypothèse est corroborée, en
outre, par le fait que ce cercle de personnes devrait être
intéressé par les réformes, et plus particulièrement
par celles qui représentent effectivement une amélioration
par rapport au statut quo qui existait auparavant car ce sont ces
personnes, en effet, qui subissent le contrecoup des échecs.
Les analogies avec la recherche-action sont frappantes et montrent
que les méthodes utilisées par cette dernière
ne sont pas seulement applicables au micro--niveau, c’est--à--dire
aux individus (par exemple paysans, artisans, femmes, citadins,
habitants de quartiers) et à leurs groupements, chez qui
elles doivent susciter une prise de conscience ainsi qu’un
désir d’émancipation et de réduction
de la pauvreté, mais aussi aux individus et groupes relativement
aisés aux micro--, meso- et macro--niveau
Atouts et problèmes de la recherche-action
Atouts
Les méthodes de la recherche-action se prêtent tout
particulièrement à amorcer des processus de développement
et à les entretenir, ce qui s’explique par les raisons
suivantes :
Les bénéficiaires prennent conscience de leur propre
situation et comprennent les raisons y ayant contribué.
Les bénéficiaires apprennent à connaître
des techniques de résolution des problèmes qu’ils
peuvent également appliquer à d’autres domaines
de vie et d’activité.
Ce ne sont pas des experts externes mais les bénéficiaires
des mesures eux--mêmes qui tirent les leçons de leurs
expériences et de leurs erreurs ; puisque ce sont eux qui
souffrent des conséquences de leurs erreurs, ils se sentent
davantage responsables de leurs actes.
En règle générale, les bénéficiaires
commencent par aborder un problème qui les oppresse et, en
tentant de le résoudre, se voient confrontés à
un grand nombre d’autres problèmes, dont la maîtrise
exige le recours à des stratégies dans différents
secteurs : une telle démarche favorise le développement
organique d’une approche “ intégrée ”.
Les bénéficiaires tiennent compte quasi automatiquement
de l’environnement socioculturel et de la constellation des
rapports de force politiques dont ils sont eux--mêmes issus
: des solutions durables sont ainsi trouvées sans que le
personnel de projet externe soit d’abord tenu de comprendre
lui--même parfaitement les facteurs socioculturels en jeu.
Étant donné que les solutions recherchées profitent
généralement à un groupe ou à une catégorie
socioprofessionnelle et non pas seulement à des individus
isolés, les mesures de la recherche-action ont généralement
un impact de large portée et sont d’un bon rapport
coût/bénéfice.
La définition des objectifs, de la démarche méthodologique
et des actions de même que la réalisation des activités
par les bénéficiaires et le projet dans les phases
d’orientation (ouvertes) servent à tester la coopération
et sont ainsi importantes pour décider de la configuration
à donner à la “ phase de mise en œuvre
”.
Contrairement aux méthodes de planification traditionnelles
dans lesquelles les groupes cibles sont, dans le meilleur des cas,
associés au projet au travers de représentants plus
ou moins légitimés et dans lesquelles ces derniers
doivent se soumettre à une structure imposée de l’extérieur
(situation de séminaire, directives programmatiques, discussion
dominée par des “ experts ” et conduite dans
une langue étrangère), les méthodes de planification
participatives présentent l’avantage de maintenir les
bénéficiaires (en tant que groupe) dans leur contexte
de vie et de production habituel. Ils peuvent ainsi définir
eux--mêmes leurs intentions et formuler leurs propositions
dans le cadre d’une discussion s’étalant dans
le temps. Le fait que la discussion soit menée dans leur
contexte de vie et dans leur langue habituelle renforce la position
des groupes vis--à--vis des experts ainsi que des représentants
d’institutions publiques qui, soit inconsciemment soit intentionnellement
mais à couvert, défendent toujours leurs intérêts
quand ils appliquent leur propre logique.
Problèmes
Des expériences de projet acquises ces dernières années
montrent que les bénéficiaires ne sont pas toujours
prêts à accepter d’emblée les conditions
liées aux mesures d’appui à l’autopromotion
(contribution et participation propres des bénéficiaires,
d’une part, et caractère temporaire des mesures d’aide,
d’autre part), en particulier quand ils se trouvent confrontés
au soutien externe d’un projet et qu’ils ont déjà
adopté une “ mentalité d’assistés
” dans le cadre de projets précédents.
Par conséquent, il convient lors d’actions de formation
et de facilitation de faire en sorte que les succès à
court terme remportés dans le cadre des activités
de projet ne soient pas surestimés et que chaque mesure individuelle
soit considérée à la lumière de son
impact sur le renforcement de la capacité d’autopromotion
des bénéficiaires. Des mesures de promotion peuvent
être réalisées à la satisfaction des
bénéficiaires sans pour autant s’inscrire dans
une optique de durabilité et contribuer à accroître
leur autonomie. De telles mesures peuvent favoriser l’instauration
d’une mentalité d’assistés (par exemple,
crédits octroyés de façon répétée
à un même groupe sans qu’une capitalisation s’effectue
dans le même temps sur une période déterminée)
; ces aspects devraient être davantage pris en considération
par le personnel du projet. Dans une stratégie de promotion
axée sur la recherche-action, les critères et conditions
de l’appui fourni doivent, pour cette raison précisément,
être élaborés par le projet et être clairement
démontrés aux bénéficiaires.
***
Démarche scientifique: assurer la cohérence
et la rigueur à travers les questions de recherche ou la
problématique, l'analyse de la situation, la définition
du problème, l'analyse critique des sources et l'identification
du cadre de référence ou du cadre théorique,
la formulation des hypothèses ou des objectifs de recherche.
Choix d'une approche d'un modèle: caractéristiques
importantes des méthodes quantitatives, qualitatives et des
modèles de recherche-action.
Devis, traitement et analyse: concepts fondamentaux (hypothèse--objectif,
contrôle(s), variables, plans, échantillonnage en recherche
qualitative et en recherche quantitative, instrumentation).
Analyse de contenu.
Principe de tests d'hypothèse (approches classique et non
paramétrique), interprétation des techniques statistiques
les plus courantes.
Outils informatiques pour le traitement des données.
Présentation et discussion des résultats.
Problème d'ordre épistémologique et d'ordre
éthique.
***
Pratiques quotidiennes dans l’équipe
=>
Mise en mots de la pratique (praxis)
=>
Elucidation, théorisation de la pratique = praxéologie
****
Définition Recherche action
Le nom même de la recherche action est porteur de la définition.
Il s’agit, dans un même temps, dans un même mouvement,
d’agir sur une réalité sociale et de procéder
à une théorisation à partir de cet agir.
On a une nuance subtile entre la praxéologie et la recherche
action :
* Le terme même de la première dit “ logos sur
la pratique ” donc une séquence dans laquelle il y
a la pratique d’abord et sa théorisation ensuite.
* La forme de la seconde suggère plus une simultanéité
: le chercheur--acteur va lancer une nouvelle dynamique qui sera
à la fois recherche et action.
Exemple : cette différence s’observe dans deux temps
de la “ vie ” d’un chercheur qui passe par la
voie d’un diplôme tel que le Diplôme de Hautes
Etudes de Pratique Sociale. C’est une voie dans laquelle le
niveau de la Maîtrise est obtenu par une praxéologie
d’une pratique professionnelle ou bénévole.
L’étudiant ne suit pas la voie “ habituelle ”
DEUG, Licence, Maîtrise mais cherche dans les différentes
sciences des grilles de lecture susceptibles d’élucidation
des enjeux et de la pertinence de l’action dans une pratique.
C’est donc une phase praxéologique.
Cet étudiant qui a acquis une certaine maîtrise de
la démarche de recherche peut alors, tout en restant professionnel,
s’engager dans un mastaire (DESS, DEA etc.). S’il y
a champ commun entre sa pratique professionnelle et les axes de
recherche et grilles de lecture du laboratoire, il peut mettre en
place une recherche action. Dans cette situation, il y a un aller
retour constant entre pratique et théorie.
Il nous reste l’item 4, la multiréférentialité,
qui sera évoquée en P.1.4..
Pour en comprendre l’intérêt, repensons à
l’histoire proposée en liminaire, imaginons nos 7 “
docteurs ” sociologue, anthropologue, psycho--sociologue,
psychologue, ethnologue, psychanalyste et linguiste autour d’une
table en train de deviser sur le thème : “ L’équipe
virtuelle : acteurs, documents et logiciels. Objectifs et moyens
d’un projet de maîtrise lexicale au service des acteurs
du groupe virtuel”
Il est indubitable qu’il en sortira quelque chose. Mais au
bout de combien de temps ?
L’observation, dans des réunions pluridisciplinaires,
même avec facilitateur, est qu’il y est très
difficile d’“ avancer ” car chacun :
* est dans son ensemble conceptuel,
* doit fournir un effort très grand pour entrer dans celui
de l’autre,
* se pose la question : “ Par quel bout prendre l’objet
? ”
***
VASQUEZ, KATIA
VAILLIES, SOPHIE
La recherche-action : modèle de l’objectivité
qualitative dans l'étude des faits humains.
La plupart des sciences humaines et sociales intègrent sans
problème, la nécessité d’une distance,
voire même d’une distanciation (car il s’agit
bien d’une posture que l’on adopte sciemment) entre
celui qui cherche : “ le sujet pensant ” et son objet
d’étude. Qu’il s’agisse d’étudier
un concept, un acteur, un groupe ou d’autres choses encore
ne change rien. Cette prise de distance est, pour ce type de chercheur,
la garantie de l’objectivité de sa recherche. Et que
l’on se place au plan de la recherche fondamentale ou au plan
de ses applications, le principe ne varie pas : pour être
objectif, il faut rester distant de ce que l’on observe ou
que l’on applique. Ce qui implique naturellement un mode relationnel
et d’échange totalement asymétrique entre le
chercheur et l’objet. Or, l’approche qualitative des
faits humains vient mettre l’accent, tout d’abord sur
la difficulté de tenir cette première attitude, alors
que la relation se fonde sur la communication interpersonnelle,
avec ce que cela suppose de singulier, d’irréductible
à un modèle, d’unique. En outre, l’approche
qualitative affirme que la richesse et la valeur d’une recherche,
qu’elle soit fondamentale ou appliquée, réside
non pas dans la distanciation mais bien plutôt dans le consentement
mutuel obtenu par l’instauration d’une relation symétrique
et paritaire qui, seule, rend possible la co--construction (la seule
qui nous soit accessible) de l’objet social. En termes méthodologiques,
nous développerons cette démonstration en nous appuyant
sur la recherche-action qui nous paraît constituer le cas
le plus complet et le plus signifiant pour prouver que le consentement
est le principal vecteur de scientificité en la recherche
qualitative.
***
Avec le souci du détail de la recherche-action, à
cultiver une valeur parfois oubliée de la recherche : la
créativité.
***
La recherche action
La recherche-action est une méthode qui permet, à
partir d'un recueil de données localisées collectées
au plus près des acteurs, de monter des actions, de mobiliser
les potentiels existants et de redynamiser l'action sociale. Cette
démarche permet de produire des informations qualitatives
et/ou quantitatives - un diagnostic - de manière à
répondre aux enjeux et dynamiques de la vie locale, alors
même que les données existantes sont déficientes.
Elle permet de faire une meilleure appréciation des problèmes
et, simultanément, de trouver des réponses plus rapides
en sensibilisant les acteurs locaux à des modalités
de travail innovantes. Autour d'un projet défini avec le
demandeur (collectivité, association, équipe de quartier),
il s'agit de mettre en place des processus d'analyse partagés,
associant la démarche scientifique à l'expérience
et les savoirs des acteurs de terrain (une structure, un quartier,
une ville...).
Les références méthodologiques utilisées
sont de type sociologique, anthropologique ou ethnographique, et
peuvent être complétées par d'autres approches
(épidémiologie, statistiques…), des méthodes
de type action communautaire, ou encore des méthodes connues
sous l'appellation de Rapid Assessment and Response (RAR) prévues
pour le recueil et la production à court terme d'indicateurs
prenant en compte des facteurs qualitatifs et subjectifs.
Des groupes de travail réunissant les différents
partenaires (professionnels du social et de la santé, associations,
habitants, etc.) sont constitués. Ils permettent de confronter
les données préalablement recueillies aux expériences
personnelles des acteurs, puis de localiser des points sensibles,
des carences, des défaillances dans le domaine de l'action
sanitaire et sociale. De cette surface d'échanges et de réflexion
peuvent émerger des propositions, des réponses et
enfin des projets. La médiation de l'intervenant permet de
créer un espace de parole et de développer une mobilisation
autour de thèmes tranversaux à ceux qui organisent
les compétences d'action habituelles. Les acteurs partenaires
sont totalement partie prenante de la recherche-action. Ce type
de démarches conduites souvent à mettre en "réseaux"
des personnes sensibilisées, préparées à
poursuivre réflexion et action. La concertation de participants
du secteur public ou privé, d'institutions territoriales
ou de citoyens est une source d'émulation où chacun
peut participer à la définition d'objectifs collectifs.
Il s'agit toujours de déboucher sur des propositions utiles,
c'est à dire appropriables par les acteurs à l'origine
de la demande (préconisations, scénarii, stratégies,
recommandations, définition de cadres de référence),
sans pour autant " coller " aux attentes de départ.
***
LA RECHERCHE-ACTION PARTICIPATIVE (RAP)
La méthode de Recherche-action participative (RAP) qui a
retenu notre intérêt voire même notre préférence
(mais tout dépend de la situation concrète) est relativement
nouvelle. Elle rejette le monopole universitaire sur la production
du savoir. Elle fait également appel au savoir "à
la base, de la base, pour la base". Elle s'insurge aussi contre
la notion newtonienne et positiviste--instrumentaliste du savoir
distancié (le sujet face à l'objet de son savoir,
voir point 2.2.1). Il a déjà été fait
allusion au point 1.2 ci--dessus à la RAP.
Lier recherche, participation et action
La méthode RAP implique que l'on accepte que chacun sait
ce qui se passe autour de soi et que cette connaissance--là
constitue une force de changement. Le respect de cette réalité
est le fondement de cette nouvelle façon de concevoir la
production du savoir. Elle lie, comme il a été maintes
fois souligné ici, la recherche et l'intervention sociale.
Historique de la RAP
La recherche est intrinsèquement humaine. Dès les
âges les plus reculés, l'homme "cherche",
par exemple, sa nourriture et un endroit propice où enterrer
ses morts. L'homme a toujours disposé d'un corpus de savoir
lui permettant de s'adapter à son environnement. La création
d'universités et de laboratoires est récente. Elle
mena à la science formelle et experte avec ses acquis incontestables.
Mais cette science formelle a tendance à s'opposer à
la science informelle et populaire.
La division entre experts et population que l'on constate aujourd'hui
dans l'intervention sociale au Sud comme au Nord trouve son origine
dans cette conception formelle et souvent arrogante du savoir dominant,
celui de "l'expert".
Cardijn--Moreno--Lewin--Freire
La réaction contre la monopolisation du savoir a commencé
en Occident dès la fin du 19ème siècle, notamment
avec Joseph Cardijn, fondateur à Bruxelles de la J.O.C. et
initiateur de la méthode "Voir, juger, agir". Par
ce slogan, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne revendiquait,
sous l'impulsion de l'abbé Cardijn, sa capacité de
réfléchir et de fonder son action sur cette réflexion.
Moreno, le père du psycho--drame ou socio--drame avait dès
1913 inventé la notion de "Aktionsforschung" (recherche-action)
en travaillant comme médecin dans le milieu des prostituées
à Vienne (Autriche).
Celui qui est considéré comme le père de la
recherche-action est Kurt Lewin, lequel avait initié avec
des jeunes une méthode "qui commence là où
le client se trouve". Il invita des jeunes à analyser
leur propre situation. Il voulait éviter la coupure entre
la production du savoir et les "objets" de ce savoir.
Il voulut au contraire intégrer les gens en tant qu'acteurs
dans la réflexion qui finirait par les affecter. La spirale
recherche-action--recherche-action a pour but fondamental la démocratisation.
L'idéologie du développement communautaire se marie
avec la notion de diagnostic/prise de conscience. Paulo Freire,
nous l'avons déjà noté (Annexe VI), développa
ensuite sa méthode de conscientisation : donner du pouvoir
aux acteurs parce qu'ils sont compétents.
Fin des années '60, se développa une rébellion
contre le savoir universitaire, notamment par la recherche appelée
en Allemagne "Aktivierende Befragung" (enquête mobilisatrice).
Il s'agissait, par exemple, d'aller de porte à porte dans
les quartiers pour entamer une conversation dont le but était
d'inviter à la réflexion. Ainsi, tel agent dit "il
paraît que le club de jeunes du quartier cause des problèmes
car il y a eu vandalisme. Qu'en pensez--vous ?". La synthèse
des conversations ayant été faite, celle--ci est restituée
aux gens du quartier, par pâté de maison. Cette enquête
débouche sur une action en commun.
Orlando Fals--Borda--Anisur Rahman--Budd Hall
La critique la plus tranchée est intervenue dans les années
'70 et vient des universitaires engagés du Sud s'insurgeant
contre l'aspect élitiste, importé, ethnocentrique
du savoir occidental. D'autres épistémologies furent
proposées, notamment par Orlando Fals--Borda (Colombien),
Mohammed Anisur Rahman (Bangladeshi) et Budd Hall (Canadien travaillant
en Tanzanie). (Se référer à Fals--Borda et
Rahman Action and knowledge. Breaking the monopoly with P.A.R.,
Apex Press, N.Y. 1991). C'est Budd Hall qui lanca le vocable Participatory
Action--Research (P.A.R.) ou RAP : "recherche-action--participative"
au cours de son travail visant à associer les villageois
ujamaa de Tanzanie à sa recherche-action.
La mise en pratique de la R.A.P.
En anglais, on appelle cette méthode Participatory Action
Research (PAR). Rajesh Tandon (Indien) et Vio Grossi (Chilien) en
sont des protagonistes importants. On parle aussi d'"action
anthropology", de "dialogical research" ou de "participatory
rural appraisal" (Robert Chambers et Parmesh Shah). Certains
parlent même de "guerilla research" !
En français, Emmanuel Ndione (Sénégalais)
et son équipe de Enda Graf se distinguent par la profondeur
et la précision de leurs écrits en la matière,
lesquels sont bien sûr inspirés de leur pratique. Voir
à ce sujet de Ndione "La recherche-action--formation,
un miroir du savoir paysan" dans Cultures et Développement
- Quid Pro Quo no. 8/9, p. 10 et du même auteur "Dynamique
urbaine d'une société en grappe. Un cas : Dakar",
Enda, Dakar. Voir également du même auteur : "Les
projets comme méthode de recherche", Cultures et Développement
- Quid Pro Quo no. 12, p. 6 et "La recherche-action",
idem, p. 10.
En français on parle encore de "recherche-action",
"d'enquête conscientisante" (Michel Seguier),
"d'intervention sociologique" (Alain Touraine)
ou "d'intervention institutionnelle" (La Passade &
Rémy).
***
Lapassade
Les typologies de l'observation participante avec ses divers degrés
d'implication sont traversées par une question permanente
et qui n'a pas reçu encore, à ce jour, de réponse
pleinement satisfaisante: comment concilier la nécessité
méthodologique de l'implication dans la vie d'un groupe ou
d'une institution avec le recul nécessaire, au métier
de sociologue? Comment éviter de devenir soi--même
un "indigène" (going native)?
Cette question, naturellement, cesse de se poser dans le cas de
la participation "complète" par "conversion",
qui suppose l'immersion totale par laquelle on devient membre à
part entière. Mais, mis à part ce cas limite, la question
reste posée, et elle a sa place dans tous les manuels d'ethnographie.
La nécessité de conserver une certaine distance --d'ailleurs
inévitable--, y est constamment invoquée, peut être
pour donner des gages de sérieux méthodologique. Il
ne faut pas oublier à ce propos que les tenants de la tradition
ethnographique ont dû faire face aux critiques des autres
sociologues, qui se présentaient comme les seuls chercheurs
aptes à donner des gages crédibles de rigueur scientifique.
Placés sur la défensive, les ethnographes ont dû
se placer sur le même terrain de la scientificité et
riposter dans les mêmes termes. En 1958 Howard Becker parlait
de "vérification des hypothèses" selon le
modèle central de la sociologie positiviste. C'est seulement
en 1967 que Glaser et Strauss ont fondé l'autonomie d'une
démarche ethnographique qui produit ses hypothèses
chemin faisant. (Glaser et Strauss 1967)
L'opposition et la tension entre "participation" et "distanciation",
trouve une autre source dans la tradition ethnographique de Chicago.
Au début de ce siècle, nombreux étaient les
étudiants en sociologie de cette université qui étaient
aussi des travailleurs sociaux ou qui se préparaient à
le devenir. Ils devaient, tout comme les enseignants chercheurs
qui préparent à l'Université un doctorat sur
leur pratique institutionnelle, effectuer un passage de la participation
totale aux situations qu'ils vivaient, notamment avec des jeunes
marginaux--, ils devaient passer à l' "observation".
Leur pratique passée ou en cours devenait un objet de recherche.
Les jeunes marginaux dont ils s'occupaient n'étaient plus
seulement objet d'intervention sociale. En accédant au rôle,
nouveau pour eux, de chercheurs, ils devaient conquérir une
"distanciation" à partir d'une position initiale,
et non professionnelle, de "participation" complète,
d'immersion dans leur "terrain" qui avait été
d'abord "territoire" d'intervention : la rue. Le débat
théorique sur "participation et
distanciation" serait ainsi la transposition académique
d'une problématique de recherche de recherche-action (de
recherche à partir d'une action sociale).
V. Observation participante et recherche action.
Dans l'ouvrage intitulé Fieldwork, Bufor Junker (1960) écrit
:
"le fieldwork, tel qu'il .est pratiqué occasionnellement
ou de manière routinière dans l'éducation,
dans le travail social et en d'autres entreprises concernant les
relations humaines est caractérisé par le fait qu'il
est concerné par la contribution à la connaissance"
(c'est à dire par la recherche fondamentale visant à
produire un pur savoir), sa visée directe étant au
contraire de "changer les gens, ou les situations, ou les deux".
Un peu plus loin (page 2) Junker ajoute ceci :
"Dans cet ouvrage on va s'occuper seulement de fieldwork dans
son rapport avec la science sociale, --c'est à dire avec
la tâche consistant à observer, enregistrer et rapporter
le comportement des gens dans la situation contemporaine sans l'intention
de les changer ou de changer les situations dans lesquelles ils
se trouvent...Le fieldwork ainsi défini est concerné
entièrement par l'avancement de la connaissance dans les
sciences sociales".
Junker, on le voit, sépare rigoureusement l'ethnographie
et la recherche action. On trouve une position opposée dans
un ouvrage plus récent, consacré aux méthodes
de la recherche qualitative (Deslauriers 1987), ouvrage dans lequel
l'un des auteurs, André Fortin, affirme que "depuis
les années soixante" on parle désormais de l'observation
participante dans un contexte de recherche action, de sociologie
engagée ou de travail social.
Plus loin, le même auteur souligne "la différence
entre l'observation participante traditionnelle" (celle de
Junker?) dans laquelle la diffusion des résultats de la recherche
"est uniquement savante" et la recherche action, où,
grâce à une diffusion plus populaire, en particulier
dans le milieu concerné, on espère avoir une influence
sur le cours des choses". En d'autres termes, la démarche
de l'observation participante a pour finalité principale
la constitution d'une connaissance à visée interactionniste:
cette connaissance est retournée en feed back aux membres
d'un groupe social; elle devient outil de changement.
Il est intéressant de relever enfin le voisinage de l'observation
participante et de la recherche action dans l'ouvrage que W. F.
Whyte a publié au soir d'une longue carrière sous
le titre: Learning from the field (Whyte 1985). Le chapître
dix de cet ouvrage est consacré à la description de
trois "types de recherche action appliquée" classés
par ordre d'implication croissante du chercheur. La description
se fonde sur des situations de recherche action dont l'auteur a
été, souvent, l'animateur principal (il reprend à
ce propos la notion française de "l'animation sociale").
< On lit dans ce même ouvrage, que Whyte participa aux
sessions d'été du NTL de Bethel, dans le Maine, organisées
par les disciples de Kurt Lewin à partir de 1947 sur la base
des célèbres T. Groups (on évitera ici la confusion
entre White, assistant de Lewin, et W. F. Whyte). Or ces sessions
et ces T. Groups ont constitué le haut lieu de la recherche
action selon l'orientation fondée par Kurt Lewin à
peu près dans le temps où W. F. Whyte menait son enquête
par observation participante, chez les jeunes du quartier italien
de Boston.
Au cours d'une longue carrière, qui s'est étendue
sur un demi--siècle, Whyte a probablement consacré
plus de temps à la recherche action avec observation participante
qu'à l'observation participante comprise en un sens plus
traditionnel, c'est à dire par l'immersion dans le milieu
telle qu'il l'a pratiquée au début de sa carrière,
(entre 1936 et 1940, parmi les jeunes du "coin de la rue".
Mais comme son nom est resté attaché surtout à
la publication de son grand livre des débuts, Street Corner
Society, on oublie l'autre aspect de sa carrière. Mais s'agit--il
d'un aspect vraiment différent? Ce n'est pas si sûr:
dans le livre de 1985, Whyte rappelle qu'il est allé enquêter
dans le quartier pauvre italien de Boston parce qu 'il était
réformiste. Il voulait changer la société -
comme d'ailleurs tous les pionniers de l'ethnographie sociologique
dans les débuts de l'Ecole de Chicago.
Ce rapport entre l'ethnographie participante et la recherche-action
constitue un problème peu étudié. Il n'est
pas abordé, en général, dans les manuels de
sociologie qualitative. C 'est pourtant un des problèmes
fondamentaux du fieldwork aujourd'hui.
http://www.ai.univ--paris8.fr/corpus/lapassade/ethngr1.htm#2
***
Projet de recherche effectué en lien avec un organisme communautaire.
La démarche du groupe devrait favoriser la découverte
des liens entre un problème, une politique, un programme
et une pratique et fournir les éléments de méthode
nécessaires pour contribuer au développement d'un
projet collectif. Ce cours prend la forme de séminaires de
recherche-action composés de petits groupes (12 étudiants
ou étudiantes) animés par un professeur ou une professeure
et engagés dans la conception et la réalisation d'un
projet articulé autour d'une problématique.
***
Les groupes dits de "recherche-action" peuvent
se caractériser par quatre missions fondamentales :
* élaborer et expérimenter des méthodes innovantes
en matière d'enseignement des mathématiques ;
* contribuer à la formation continuée des membres
du groupe ;
* élaborer des propositions de formation autour des thématiques
travaillées ;
* produire des documents pouvant constituer un apport pour l'enseignant,
tant quant à son rapport à la discipline qu'il enseigne,
que sur le terrain de sa pratique pédagogique.
***
Ainsi, quatre grandes catégories de projet
d'intervention peuvent être identifiés selon les objectifs
poursuivis:
1. recherche--intervention: résoudre des problèmes
d'intervention
2. recherche--développement: développer des outils
d'intervention
3. recherche-action: mettre en place des changements ou des innovations
4. analyse--réflexive: perfectionner des habiletés
professionnelles
***
La recherche-action
D’après la monographie de Robert Mayer et Francine
Ouellet :
Méthodologie de recherche pour les intervenants sociaux;
Montréal, Gaëtan Morin éditeur, 537 pages; chapitre
2 “La recherche-action”, pages 101 à
153.
Le processus
1. Il s’agit d’une démarche de longue durée
et non pas d’une intervention ponctuelle;
2. Elle est entreprise en collaboration avec des groupes réels,
insérés dans un contexte, et non pas avec des groupes
composés d’individus socialement isolés;
3. La finalité, les objectifs et les orientations de la recherche
sont discutés et négociés par les participants;
4. La définition de la problématique et des objectifs
de recherche n’est pas faite d’après des théories
ou des hypothèses préalables (même si l’intervention
est fondée sur la base d’un cadre théorique)
qu’il s’agit de confirmer ou d’infirmer, mais
dépend des nécessités d’une situation
et d’une pratique sociale concrètes;
5. Les données recueillies au cours du travail n’ont
pas de valeur ni de signification en soi; elles sont intéressantes
seulement en tant qu’éléments d’un processus
de changement social et, en ce sens, l’objet de la recherche-action
est une situation sociale considérée dans un ensemble;
6. Le chercheur abandonne (provisoirement du moins) le rôle
d’observateur extérieur qu’il s’attribue
habituellement — donc l’attitude de distance sociale
et physique qui le sépare des personnes constituant son objet
de recherche — au profit d’une attitude participante,
allant de l’observation empathique à l’interaction
directe en vue d’une coopération réelle, et
instaurant une relation de sujet à sujet entre lui et les
autres partenaires (ce qui n’exclut pas la distance critique!).
La méthode
1. Il s’agit d’une démarche collective intégrant
à la fois une stratégie de recherche et une stratégie
d’action;
2. Elle est réalisée par une équipe multidisciplinaire
au sein de laquelle les chercheurs et les acteurs sont engagés
dans une relation non plus de sujet--objet de recherche mais de
collaboration et de concertation;
3. Elle est centrée sur une situation concrète qui
fait problème, insérée dans des rapports sociaux
réels et liée à une action de changement social;
4. Elle vise à produire une meilleure connaissance des conditions
et des résultats de l’action expérimentée
pour en dégager des acquis susceptibles d’être
généralisés;
5. Elle exige l’engagement intellectuel et affectif de chaque
participant, une ouverture à la critique et à la remise
en question, et la capacité de chacun de faire évoluer
ses conceptions, sa pratique et ses rapports interpersonnels en
fonction du développement de la recherche-action.
Les étapes
1. la phase préparatoire et l’établissement
des rapports entre les participants;
2. l’énoncé d’un problème de recherche;
3. la planification d’un projet;
4. la réalisation du projet et la collecte des données;
5. la présentation et l’analyse des résultats;
6. la rédaction d’un rapport de recherche et sa diffusion;
7. l’évaluation et le retour à l’action.
***
Reseau
Pour qu'un réseau fonctionne :
- intégrer la notion de qualité pour reconnaître
ses missions, ses limites.
- garantir la prise de conscience par les partenaires de l'organisation
du réseau et leur participation au fonctionnement.
- éliminer les problèmes de concurrence en les transformant
en partenariat potentiel par la connaissance et la reconnaissance
de l'autre.
Les outils du réseau, c'est :
- savoir sur quoi on envisage de travailler et comment ?
- être capable de mettre à plat les besoins et l'existant
en terme de réponse dans un secteur donné (proximité
géographique ou technique).
Le réseau fonctionne à travers une animation qui
pourrait :
- faire vivre un centre ressource
- échanger des savoir-faire
- faire des formations communes interdisciplinaires
- proposer des évaluations diagnostic
- proposer de la recherche action dans le domaine de travail qui
nous intéresse.
Et enfin pour que les réseaux ne soient pas que des vœux
pieux, il faut que les institutions et leurs administrations donnent
l'exemple en élaborant des textes en commun et en signant
des conventions locales qui permettront aux acteurs sociaux d'intégrer
ces nouvelles formes de pratiques professionnelles. Enfin et surtout,
l'intéressé doit être acteur dans le projet
qui s'éla--bore autour de lui et pour lui.
http://perso.wanadoo.fr/ance.org/hireseau.html
***
Recherche-action :
Démarche de recherche qui s’est développée
sur la base d’une contestation des formes " traditionnelles
" de recherche, d’une critique de l’utilisation
des sciences sociales comme instruments de domination, d’une
volonté d’intégrer les résultats de la
recherche dans l’action sociale.
La recherche-action se propose d’établir un nouveau
rapport entre théorie et pratique (ne pas confondre avec
la recherche appliquée). La recherche-action renvoie à
un processus de connaissance orienté vers l’émancipation
des chercheurs et des sujets (sont désignés par sujets
les personnes ou groupes sur lesquels porte la recherche).
Elle implique que soit défini un but commun aux chercheurs
et aux sujets. A ce propos, Kurt Lewin (Psychologie dynamique. Les
relations humaines, 1931), le promoteur de la recherche-action,
disait : " Le chercheur et les sujets de la recherche cheminent
ensemble vers la connaissance ". Ainsi doit être abolie
la relation sujet/objet entre les chercheurs et ceux qu’on
appelle traditionnellement les objets de la recherche.
Une certaine empathie critique doit remplacer une méfiance
généralisée, une compréhension dynamique
et autonome doit réunir tous les partenaires. La recherche-action
permet de limiter l’asymétrie entre les chercheurs
et les sujets de la recherche ; elle peut même garantir aux
sujets de la recherche un véritable contrôle de la
problématisation, du processus de recherche et de la gestion
des résultats.
****
Compil réalisée à partir d’une recherche
Internet
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