Ce livre qui date de 1982 est un recueil de lettres, de textes qui viennent de l'hôpital d'Orléans et de Roger Gentis.

"Il s'agissait au départ de mieux faire avec les psychotiques. Assez vite le projet à évolué ...

Mes essais de théorisation se sont mis à avancer sur les deux jambes que Tosquelles attribuaient à la psychothérapie institutionnelle : la jambe freudienne et la jambe marxiste.

Il faut considérer ce livre comme une espèce de Kaléïdoscope ou de puzzle. Chaque pièce isolée des autres dit peu de chose par rapport à elle-même. Mais l'ensemble peut donner une image assez juste et vivante de ce que nous avons tenté...

Ce n'est pas pour rien que Gentis emploi le mot "activité" il s'agit bien de s'activer, de devenir actif ou de le redevenir et le rester.

Quoi qu'ils en fassent en définitive, ce livre devrait être une mine d'idée pour d'autres qui voudraient donc s'activer. Le mieux serait encore qu'en fin de compte, ils n'utilisent guère ces idées, mais qu'il leur en vienne d'autres. Si une espèce d'esprit de jeu pouvait s'emparer de la psychiatrie française !

C'est une jolie histoire qui se déroule devant nos yeux, celle d'un projet qui porte le nom d'Aloïse, en mémoire d'une patiente qui a été internée la plus grande partie de sa vie et qui a produit à l'asile une oeuvre picturale considérable. Le projet Aloïse a été lancé à Orléans en 1981 et visait à offrir aux patients psychotiques un réseau d'accueil décentré non marqué par l'étiquette psy.

Il y a dans la folie dit Gentis, autre chose que la maladie, le fou est aussi quelqu'un qui remet en question nos valeurs, notre morale, notre conception du monde et de nous même.
Certaines lettres vous ferons sourire, en pensant à des situations identiques que vous vivez actuellement, d'autres feront écho à ce que l'on pense, à ce que l'on aimerait pour la psychiatrie.
La France est longue à se séparer de ses asiles !

Marie Leyreloup